On reste dans le monde de l’enfance. Impossible de disserter des années 80 sans évoquer ce bide qui au fil des années a obtenu son titre de film culte ! Tous à l’abordage !
Après le succès d’ET, Steven Spielberg fonde sa propre compagnie, Amblin. Passionné, il peut ainsi se consacrer à plusieurs projets en même temps, et pas seulement ses propres réalisations. Il fait appel à sa bande de potes pour réaliser des films qui lui ressemblent beaucoup.
Son imagination va profondément marquer les années 80, de Gremlins à Retour vers le futur en passant donc par Les Goonies qui fut pourtant une grosse déception à sa sortie. Richard Donner a souffert sur la table de montage.
Les Goonies fut perçu comme un film baclé, remonté à la va vite à cause de nombreuses sous intrigues et d’une scène avec une pieuvre qui ne fonctionnait pas du tout. Des erreurs sont encore flagrantes.
Pourtant ce foutoir donne un aspect très libre à cette comédie réjouissante, ode à l’enfance et aux rêves de l’enfance. Les Goonies sont une bande de gamins sans argent et bientôt sans toit. Mickey le plus jeune découvre une carte qui lui permettrait de découvrir un trésor de pirates. Personne n’y croit sauf ses quelques amis et les Fratellis, une famille de gangsters d’une stupidité rare…
La mise en place est longue. Les personnages ont tout le temps de marquer leurs territoires. Il y a Mickey, le rêveur ; Brandon, le grand frère ; Bagou, la grande gueule, Data , l’inventeur et Choco, le petit gros. Comme souvent ils sont un peu en marge de la société. Les problèmes d’argent des plus grands va faire exploser le groupe.
Il ne reste que cette idée folle que Willie Le Borgne et son trésor soient cachés dans la région. Leur recherche les entraîne dans une aventure dingue, truffée de pièges incroyables, poursuivi par une famille de tarés. Ils prennent aussi leur revanche sur la vie qui ne leur fait pas de cadeau.
Le panache vient au fil des minutes et des engueulades très crédibles et hilarantes entre les mômes. Les trentenaires connaissent les répliques par cœur. Stéréotypés, ils n’en sont pas moins attachants car ils prolongent leur innocence. Dans les souterrains de la ville, ils découvrent un nouveau monde correspondant à tous les désirs d’aventures d’un enfant. Le mythe de Peter Pan n’est pas loin.
C’est pourquoi le film, malgré ces énormes défauts, a marqué les esprits et les cœurs. On ne peut que vous conseiller le dvd où les acteurs s’attardent sur des anecdotes croustillantes ou comment Spielberg et son réalisateur ont tout fait pour qu’ils réagissent le plus naturellement possible.
Maladroit et pas abouti du tout, Les Goonies a survécu à ses défauts. Il en fait des qualités simples et attendrissantes. Après ce film, on n’a vraiment plus envie de grandir ! Et on peut revenir souvent chez eux pour profiter de leur fontaine de jouvence !
Phrase culte (parmi tant d’autres) : « En 9eme j’ai triché à la compo d’histoire et géographie, en 8eme j’ai fauché la moumoute de mon oncle Matt et j’l’ai collé sur ma figure pour jouer moise dans la fête de mon cour d’hébreu et en 7eme j’ai fait tombé ma soeur dans les escaliers et j’ai fait punir le chien… […] C’est pour ça que ma maman m’a envoyé dans une colo spéciale pour les enfants trop gros et alors un jour au déjeuné j’ai craqué et j’me suis groinfré et ils m’ont foutu à la porte… […] Mais le pire des trucs que j’ai jamais fait, j’ai fait une bouteille de faux vomi chez moi et j’suis allé au cinéma de mon quartier j’avais la bouteille dans mon sweat shirt, j’suis monté m’asseoir au balcon et alors… Et alors… J’ai fait un bruit dégueulasse… Buarrrrrkk buarrrrrk… et j’ai vidé la bouteille de dégueulis, j’l’ai jeté par dessus bord sur la salle et alors… Ca a été vraiment horrible tout le monde s’est mis a dégueuler dans la salle, ils dégueulaient partout les uns sur les autres… De toute ma vie j’ai jamais autant regretté ce que j’avais fait »