Avant de retrouver le curieux Bror Gunnar Jansson dans quelques jours, découvrez le blues détraqué d’un autre loup blanc du blues au nom de méchant de série Z!
Si William est un vilain garçon c’est bel et bien parce qu’il ne fait rien comme les autres. Il n’aime pas trop suivre les ordres et les règles. Il a pourtant la classe avec son costume à l’ancienne et ses airs de jeune voyou durant la prohibition. Il a l’air de bien maîtriser ses classiques en tout cas, le chenapan du blues.
Il grimace souvent sur les clichés mais il n’aime pas les stéréotypes. Il les brise assez délicatement mais avec pas mal de force. Son premier essai est donc déconcertant: à 26 ans, avec sa voix haut perché, William le Méchant boude avec un éclat inédit sur 10 chansons qui sortent de l’ordinaire.
Aidé par une compagnie français, William Z Villain s’attaque au blues avec une aisance incroyable. Son style est presque chamanique. Il y a bien sûr la brillance de la guitare et sa virtuosité attendue. Mais le monsieur préfère la communion des voix. L’harmonie a une place privilégiée et souvent formidable.
Il redonne un coté vraiment populaire au blues, souvent cintré dans des effets trop attendus. Ici il y a de l’ambiance dans chaque titre. On a l’impression que son voyage sonore dépasse les états du sud de l’Amérique. Venu du Wisconsin, William Z Villain aime regarder au dessus du mur de son cher Président. Il connait l’Americana aussi et le prouve en triturant Tom Waits, Dr John et quelques ancêtres détraqués!
Cela donne un mélange fascinant qui ne ressemble à rien de connu. Il y a cette poésie du marginal, ce goût du risque, cette fausse décontraction, cette véritable valeur ajoutée… Ce hors la loi est un vilain par excellence. On adore toujours les méchants plutôt que les vertueux.
Normandeep blues – 2017