Recette du Biscuit: du blues et de la folie. Evidemment la saveur est bien plus qu’exquise. Le délice de ce début d’année!
Les jeunes ne respectent plus rien!
On l’entend partout. On s’indigne. On peut tout de même s’en réjouir. En matière de blues, les jeunes veulent mettre le feu. Bouillonnante et incontrolable, la jeunesse fait peur aux vieux ou ceux qui pensent comme eux, mais ce début d’année est marquée par une mise à sac des régles du blues!
Le bayou est un endroit de nouveau fréquentable mais les musiciens ne tombent plus dans les eaux troubles du vaudou et des traditions trop englués. Les petits jeunes, à force d’être connectés, connaissent la chanson mais aussi le chemin. Le crossroads, ce passage où Robert Johnson a croisé le diable, est peut être googlemappé désormais! En tout cas Sylvain Choinier connaît la route pour aller aux sources du blues, à l’essentiel du blues!
C’est donc la musique de la débrouille et à ce niveau, Sylvain Choinier et son complice sont experts. Pour faire plus vrai que nature, leur son se nourrit de toutes les débrouillardises de la technologies. Ca triture le violon et la guitare. Le vintage est à la mode mais la modernité s’introduit dans le genre avec une aisance inimaginable.
C’est la musique de la vérité. Le blues s’adresse au coeur et le duo King Biscuit n’oublie pas cette cible de choix. La virtuosité technique est au service de chansons nerveuses mais terriblement sincères. Ils font plus américains qu’un hamburger, ces Rouennais gourmands!
C’est une musique brutale. C’est l’immense qualité de ce disque. Il fait brut de décoffrage. C’est un vrai électrochoc musical. Ca prend aux tripes. Ca circule de partout. Il y a une décharge d’énergie qui semble sans fin. Le blues est fabriqué de manière artisanal mais sans perdre de temps, les deux lascars vont vers l’émotion du son et de la voix, qui se noie ici sous les effets mais ca fonctionne parfaitement.
Le blues n’a rien de nostalgique ou de mélancolique. Il est étonnement contemporain. On redécouvre le genre en quelques titres. On craque pour King Biscuit, les bluesmen qui mettent en appétit et en miettes, nos certitudes! Bien bien et bien. Et encore plus
Label vibrant – 2017