Le dialogue saisissant du théâtre avec la musique !
Denis Podalydès et Floriane Bonanni ont trouvé la place exacte de la musique dans ce monologue de Tchekhov.
A l’occasion d’une conférence dans l’école de musique de son épouse, Nioukhine, admirablement joué par le Michel Robin, lâche le poids de 33 ans de mariage. A la fatigue, l’emprisonnement, l’envie de fuir, l’angoisse et la tristesse de Nioutchkine font écho le chant (Romance op 47 n°1 de Piotr Ilitch Tchaïkovski), le piano (Partita n°2 en do mineur, BWV 826 de Jean-Sébastien Bach) et le violon (Sequenza VIII pour violon de Luciano Berio) de ses filles.
Comme si, dans l’enfermement imposé par la mère, le dialogue entre le père et ses filles ne pouvait être que musical, qu’aux mots trop lourds du père, les filles ne pouvaient répondre que par des notes.
Ainsi, naît un magnifique concert de cordes, des cordes vocales fatiguées de la voix du vieil homme, aux cordes sublimement tendues par sa fille soprano, frottées et pincées par sa fille violoniste et frappées par sa fille pianiste.
De ce dialogue subtil et mystérieux, une chose semble commune aux quatre acteurs, la corde est raide, et la lumière accompagne avec brio la gravité du moment.
Un petit bijou !
Du 18 au 22 mars et du 1er avril au 12 avril 2014
Théâtre des Bouffes du Nord
www.bouffesdunord.com