Carole Thibault prétend s’attaquer à l’idéal féminin mais ne convainc pas.
Tout d’abord, du fait du parti-pris de la définition « d’idéal féminin ». En effet, on comprend que l’idéal féminin selon Carole Thibault est la construction, non seulement purement masculine, mais surtout complètement machiste et conservatrice, ramassis de clichés et de mythes, selon lequel la femme serait à la fois mère, beauté, nature, douceur et perversité. Et la question de savoir ce que serait « l’idéal féminin » selon l’homme moderne ou selon la femme, n’est malheureusement jamais abordée. Or, la conséquence malheureuse est que l’homme se retrouve, de facto, propulsé, au centre de la pièce, bien plus que la femme qu’on prétend défendre, qui n’est qu’en position de subir et de réagir.
Ensuite, l’utilisation de l’ironie, superbe arme de rhétorique, ne devrait être qu’un moyen et non une fin. Plusieurs passages font sourire par leur humour, mais si la cause est grave et non légère, le stade de l’ironie et de la critique passive ne devraient-ils pas être dépassé ? Peut-on reprocher aux hommes de se fonder sur des mythes et des clichés si nous n’œuvrons pas à les déconstruire?
Ainsi, même si on apprécie à plusieurs moments le jeu d’actrice, l’humour et la mise en scène simple mais efficace, on regrette que la complexité du sujet ne soit pas mieux appréhendée et, surtout, en tant que femme, que notre sexe n’en ressorte pas plus grandi. Dommage.
texte, mise en scène et interprétation Carole Thibaut