Les Canadiens de Besnard Lakes continuent de baigner dans des eaux psychédéliques.
Elle doit être bien rigolote la vie chez Jace Lazek et Olga Goreas. Ce petit couple qui mène la barque de Besnard Lake doit sûrement vivre dans une dimension spatio-temporelle éloignée des tracas du quotidien. Ils écoutent les ondes du ciel, le cœur de la terre et suivent le fil de l’eau. Le fracas du monde se modifie devant eux : leur musique les perche sur une planète lointaine, entre l’astre Pink Floyd et l’harmonie Brian Wilson.
Ces deux-là n’ont pas écouté de musique écrite après le milieu des années 70. Ils n’entendent que le psychédélisme, cette musique électrique qui se veut sensuelle et passionnée. Cela peut donner aussi des trucs interminables et démonstratifs.
Dans le cas de ce cinquième album, le duo et leurs copains font des galipettes sonores beaucoup moins complexes et plus rapides. Un petit disque pour le genre : 38 minutes. Mais ne croyez pas qu’ils ont désormais les pieds lourds. Le groupe continue de graviter dans un ailleurs séraphique. Et nous avec.
Ils ouvrent ici un musée où tous les sons old school sont réunis. On y croise donc un lion doré. On observe la lune en pleine plaine. On lit le Necronomicon. Ils condensent tout le charme patchouli en six chansons qui ne s’étirent pas laborieusement. Cela vaut le coup : on a un accès plus facile à leur joyeux délire de fans des sixties.
C’est prévisible mais on se sent bien dans cette charmante communauté de musiciens québécois qui rêvent d’une vie sauvage et mystique. Pour la nouveauté, il faut repasser mais pour le trip sympa sans bad trip, voilà la galette idéale !
Jagjaguwar – 2016