Votre serviteur fête ses quarante ans. 1976 fut un grand cru pour le vin… et pour la musique? Genesis perdait la tête et pourtant réussit à survivre de façon surprenante!
Difficile d’exister quand la voix de votre groupe tire sa révérence. Genesis était bon pour fermer boutique au milieu des années 70. Le charismatique et ingénieux Peter Gabriel en a assez de raconter des histoires et fabriquer des ambiances. Il dit bye bye à ses copains pour vivre des aventures solitaires beaucoup plus électroniques et sombres.
Les autres membres du groupe ont donc continué d’écrire. Ils enregistrent les chansons sans chanteur et écoutant de possibles candidats (400 environ). Phil Collins, le batteur, assure l’interim pour les maquettes et la chanson Squonk. Il impressionne ses amis qui lui demandent d’enregistrer tout le reste du nouvel album. La voix ressemble beaucoup à celle de Gabriel. Un petit tour de magie qui fera le succès de A trick of the tail.
C’est ainsi que le groupe va conserver ses titres de gloires et ses salles combles. Le batteur devient chanteur mais la formule ne change pas vraiment. Genesis pose les bases du rock progressif avec un entrain spectaculaire et une volonté franchement farouche. On se sent bien chez eux. Ce sont des bardes qui racontent des histoires. On baigne dans les douces utopies du rock’n’roll.
Nous sommes à la fin de la période rock progr. On doit donc se régaler des galipettes de Steve Hackett, qui avait de son coté sorti un album solo. Il y a encore de longues plages riches en musiques et en expérimentations. La transition se passe donc très bien à tel point que Genesis sortira un second disque la même année, Wind & Wuthering.
La suite fut moins inspirée. Genesis est devenu le phare d’une pop un peu proprette et Phil Collins, un horripilant chanteur. Mais le prisme musical de Genesis est tellement incroyable que c’est un vrai bonheur de redécouvrir ce disque important pour Genesis et tout ce qui en a découlé…
Atco – 1976