Terrible exercice pour Asgeir que ce deuxième album « international worldwide »!
Il a la voix perchée. Celle qui fait pleurer les gros gaillards tatoués et les midinettes défoncées au romantisme. Il a une gueule d’amour. Elle est exotique car elle vient du pays du froid par exellence, l’Islande. Là bas, on sait que les artistes sont étranges, inspirés et souvent très indépendants. Asgeir est en plus un beau viking.
Il a connu un certain succès avec In the Silence, un bel objet électro hypnotique qui lui a permis de sortir de son île pour faire le tour du Monde. Fils d’un poète local, aidé par l’artiste John Grant, la version anglaise de son disque a fait de lui une vraie découverte. Il tente de concrétiser l’exercice avec Afterglow qui reprend en gros, la formule gagnante.
C’est donc un sage mélange d’électro et de pop avec de jolies paroles, une belle voix et surtout une production beaucoup plus léché. En faisant le tour du Monde, Asgeir a visiblement pris conscience des arrangements et des sons qui marchaient. Afterglow a donc toute l’élégance du Monde. Tous les sons sont connus mais parfaitement digérés. Il sait y faire pour ne pas tomber dans la facilité alors que tous les pièges sont énormes.
Même son hit incontournable Stardust est réussi. Son refrain donne la pêche et devrait bien tourner cet été. On devine que le bonhomme veut la reconnaissance et ne pas trop se compromettre dans des choses simplettes. Il fait le grand écart mais ne se casse jamais la figure. C’est déjà ça.
Les parties instrumentales sont intéressantes. Avec l’armada de techniques que l’on entend sur le disque, l’aspect vulnérable de l’auteur est un peu agaçant mais il faut bien reconnaître que l’Islandais sait y faire pour écrire de belles chansons à l’aise dans leur époque. La prise de risque sera certainement pour plus tard. Afterglow pourra nous faire patienter idéalement.
Because music – 2017