Premier film réalisé par un comédien de la série originale, Star Trek 3 fait dévier dangereusement la série vers une planète du navet « where no man has gone before »
Les bons résultats de La Colère de Khan entraîne la mise en chantier d’un nouvel épisode. Le précédent réalisateur, Nicholas Meyer, ne veut pas s’attarder sur la saga. Il y reviendra plus tard. Néanmoins Leonard Nimoy, dont le personnage est mort à la fin du numéro deux, est intéressé par le poste de réalisation. Rêticent depuis le début pour reprendre le rôle de Spock, il fait du chantage pour être aux commandes de cet épisode.
Hélas en pleine guerre froide, le scénario sort les gros sabots pour suggérer l’état du conflit entre la Fédération (les Etats Unis) et les Klingons (les vilains Russes) dont le chef est joué par un Christopher Lloyd (Doc de Retour vers le futur) en roue libre. En gros le film souligne avec la délicatesse d’un Oiseau de Proie (le vaisseau d’attaque klingon pour ceux qui ne suivent pas) que l’armement nucléaire, c’est pas beau!
Abandonné sur la Terre nommé Genesis, Spock n’est pas tout à fait mort. Kirk comprend que l’âme de son ami est dans l’esprit de McCoy. Il lui faut donc aller sur Genesis pour réunir le corps et l’esprit. Mais la Fédération a interdit l’accès à cette planète fabriquée de toute pièce (par le fiston de Kirk). De plus elle intéresse un chef Klingon très belliqueux. Tout est réuni pour que James T.Kirk reprenne du service!
Pas mal de théories fumeuses (inspirées par la Bible) dans ce volet qui développe pour justifier les aberrations du scénario, les us et coutumes des Vulcains! C’est absolument tiré par les cheveux. Cependant on rentre dans la production industrielle. La Paramount tient sa saga fantastique, sa réponse à Star Wars et ne veut pas lâcher sa poule aux oeufs d’or. C’est ici que des linguistes développent le langage des Klingons et les autres espèces qui font la variété de la Fédération.
Les effets spéciaux sont affinés. James Horner rempile pour la musique malgré Leonard Nimoy qui voulait embaucher son ami Leonard Rosenmann. Un studio est réservé pour la production de la saga (un incendie y aura lieu durant le tournage et William Shatner aurait participé aux secours). Les costumes et des éléments du second épisode sont recyclés.
Bizarrement cela ne fonctionne pas dans cet épisode. Tout est segmenté ou attendu. Kirk joue le cow boy de l’espace. Les batailles galactiques sentent la redite. Le couplet mystique est sagement récité. La philosophie sous entendue ressemble à un cours de Gym Tonic. On s’ennuie sans que ce soit réellement désagréable. Le film se bride tout seul. Et ce n’est que le début des problèmes pour la saga…