Musique

Algiers

Voilà un groupe américain qui a un grand mérite: inventer un genre à part entière. Le Gospel 2.0 vient de naître grâce à un trio très inspiré.

Le Gospel ça vous évoque l’église, les choeurs endimanchés, les chants d’esclave et le film O’Brother peut être! La musique d’Algiers propose une nouvelle version. A l’heure d’internet et des bidouillages électroniques. L’histoire veut que le chanteur du groupe, le charismatique Franklin James Fisher, a écrit ses chansons avec ses deux comparses en s’échangeant des fichiers sur le web.

Le jeune homme étudiait en Europe et ses deux copains étaient restés à Atlanta. Ils se sont retrouvés pour composer un album assez unique en son genre. Loin des standards, leur premier disque a tout de l’ovni sonore qui va vous secouer sérieusement.

L’intensité de la voix est impressionnante. Les musiques froides qui l’accompagnent fabriquent un étrange et délicieux paradoxe: cela renforce toute l’humanité du chant, puissant et sensible. Malgré les machines, Fisher chante avec ses tripes et marque son gospel d’une noirceur étonnante rappelant le corbeau le plus connu du rock: Nick Cave.

Comme lui, il s’enracine autour de paroles sombres et d’une musique habitée. C’est un style assez déroutant, exigeant mais réellement exalté. Il y a une force inouïe qui s’échappe de ces morceaux hantés. On devine la croyance des musiciens pour la musique. Ce drôle de gospel respecte cette tradition d’intensité et même de combats. Ces prières d’un nouveau genre doivent être entendus!

Matador – 2015

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