Cinéma

Alien: Romulus, Fede Alvarez, 20th Century Fox



Ça faisait sept ans que le monstre le plus hargneux du cinéma américain n’avait pas fait son fameux sourire fatal. Ridley Scott lui-même avait sabordé la franchise et c’est un petit artisan qui tente de la sauver…

Avec son Alien Prometheus et son Alien Covenant, le papa fondateur de la saga avait vraiment fait du n’importe quoi. Avec du style certes. Mais que de maladresses ! Maladresses que l’on pardonnera à ce vieux routard du cinéma hollywoodien.

Occupé avec ses productions pompeuses, Ridley Scott n’est plus trop en forme alors il passe la main à un valeureux réalisateur, Fede Alvarez. Lui, c’est plutôt dans la série B horrifique qu’il travaille et il compte bien faire la même chose avec Alien : un petit film d’horreur.

C’est ce qui surprend au début: on n’est pas du tout dans le gros machin industriel. On découvre au fil des minutes, une très belle humilité de la part de celui qui avait déjà commis l’ambitieux remake de Evil Dead.

Mais ici, il respecte les bases des deux premiers opus et va allègrement faire référence aux autres films. Pour un résultat mitigé mais encourageant. Le film déçoit dans son obsession des clins d’œil. Les détails se multiplient à l’écran au point de ne pas servir la tension du récit, qui reprend en gros la même forme que le film de Scott ou de Cameron.

Des jeunes colons rêvent d’un avenir meilleur sur une autre planète. Ils décollent pour arriver sur une station qui pourrait les aider à réaliser leur rêve. Tant pis pour eux, ils ne savent pas que dans l’espace personne vous entend crier et ils vont littéralement hurler face à nos monstres baveux ravis d’avoir un menu offert au milieu de nulle part…

Mais Alvarez réussit tout de même à transcender le film de couloirs sombres où se perdent les personnages en attendant le monstre. Il dose avec un certain plaisir les passages obligés et les scènes d’action qui sont franchement réussies.

Il a la bonne idée aussi de ne pas montrer constamment le fameux xénomorphe. On retrouve un peu le côté iconique et médiéval du premier opus. Il croit assez naturellement à la force des effets spéciaux mécaniques et met tout en place pour y parvenir. 
Il retrouve ce goût pour l’horreur organique et ça fonctionne grâce à sa réalisation assez astucieuse. Plutôt que des beaux effets spéciaux, il fabrique une atmosphère cinglante, avec même un message politique, en s’appuyant sur la lumière, les décors ou le son. Ça pourrait donc s’apparenter à du vrai cinéma.

Hélas, la fin est décevante et laisse un petit goût amer. Mais il y a de très bonnes choses dans cette série B. Une vraie passion pour le mythe et la bête se ressent. Si le film est pris pour ce qu’il est, une honnête déclaration d’amour à Alien, alors ça passe… en attendant le prochain!

Au cinéma le 14 août 2024
avec Cailee Spaeny, Archie Renaux, Isabella Merced et David Jonsson
20th Century Fox – 1h59

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