Fonciérement, Alita Battle Angel n’est pas un mauvais film. Il y a franchement pire en ce moment sur les écrans. Mais l’indulgence ne sera pas de mise cette fois ci: marre des films qui ne n’ont pas de fin ou refuse de terminer une histoire sous prétexte qu’il y a la possibilité et le rêve commercial d’une franchise!
Donc, comme pas mal de produits hollywoodiens, Alita engrange un maximum d’enjeux puis en se permet d’en résoudre un ou deux pour ne pas se faire traiter de racolage actif! Avec James Cameron à la production, on avait le droit d’être exigeant!
Car on le connait: Cameron est un obsédé de la technologie, du travail bien fait, de la science fiction pour les grands. Il ne prend pas les gens pour des moutons et son Alita, cela faisait des décennies qu’il y pensait. Il possède les droits du manga, Gunnm depuis les années 90. La série Dark Angel était déjà inspirée par le manga et aujourd’hui nous arrivons à la conclusion d’une obsession.
Le petit détail qui tue, c’est le choix du réalisateur, Robert Rodriguez. L’inverse du réalisateur de True Lies. On n’est pas loin du branleur sublime, du jemenfoutiste arriviste, du rigolo de service, mais d’un amoureux de la série! Camero et ses producteurs sont donc convaincus par le réalisateur de Machete ou Spy Kids. Ca fait un peu peur. Toutes les faiblesses vont arriver par lui.
La direction d’acteurs est un peu hasardeuse. C’est pourquoi le casting est assuré par des pointures. La photo n’est pas des plus heureuses non plus. La psychologie des personnages est réduite à pas grand chose. Pour une héroïne incroyable, il y a pas mal de têtards à peine esquissés.
Sorte de Pinocchio cyberpunk, Alita possède des qualités techniques incroyables et defend pas mal des thèses si chères à notre copain James Cameron, sur le futur, la machine et l’humanité. On n’a pas de mal à voir ce qu’il plait tellement à Cameron, le papa du Terminator.
Pourtant son film est plutôt à relier avec les oeuvres comme Twilight et Divergente. Au delà de l’idée de franchise, Rodriguez doit s’essayer à la romance adolescente et on sent que ce n’est pas son truc. Comme la plupart de ses films, tout fait un peu baclé même s’il y a un budget indécent pour nous révèler toute la beauté virtuelle d’une machine ambigue. Et la rigueur de Cameron ne pourra pas faire grand chose. C’est triste car cette poupée de cire et de chiffon avait du corps et du coeur à nous donner, visiblement. Un peu baclé, beaucoup gaché!
Avec Rosa Salazar,Christoph Waltz, Jennifer Connelly et Mahershala Ali – 20th century fox – 13 février 2019 – 2h