On ne les attendait pas. Les soeurs Deal sont de retour et c’est une petite leçon de liberté qu’elles nous donnent.
Kim Deal, bassiste des Pixies, monte un groupe avec Tanya Donelly, grande héroïne du rock indépendant des années 90. Les Breeders profitent de la vague grunge pour émerger et le groupe connait un succès fulgurant avec Last Splash et son titre Cannonball. Donelly a été remplacée par la soeur de Kim, Kelley et leurs engueulades seront célébrés durant des années. Les filles ont un tempérament de feu et le groupe va brûler très rapidement.
Il y a une dizaine d’années, elles sortaient un quatrième anecdotique et puis plus grand chose. Et maintenant, les revoilà avec la formation de Last Splash. La bassiste Josephine Wiggs et le batteur Jim McPherson tournent de nouveau avec les soeurettes. L’envie d’un album se fait sentir.
Le vieux complice, Steve Albini, producteur de pas mal de chefs d’oeuvre grunge, leur propose un enregistrement direct et sans bidouillage. Les filles sont à l’aise et retrouvent l’inspiration. 25 ans après leur succès, elles sont en grande forme et séduisent à nouveau.
Le disque est une succession de titres rock, racés et épurés. Tout est à sa place, comme si les ennuis et les ans n’avaient pas de prise sur le quatuor. C’est le vrai successeur de Last Splash. Les problèmes de drogues et tout le tralala du rock’n’roll sont derrière. Les filles ne se préoccupent que de musique et cela s’entend.
La production dans sa simplicité est un joli pied de nez à la production actuelle. Le groupe se sent libre. Pas de contrainte. Juste le plaisir de jouer à quatre. Comme au bon vieux temps. Ce n’est pas de la nostalgie: c’est un groupe bien vivant. L’aventure des Breeders n’est pas finie: c’est une très bonne nouvelle et un excellent disque.
4AD – 2018