La vie bien réglée d’un dealer de cocaïne de haut vol part en sucette à partir du moment où sa voisine est assassinée. S’ensuit une spirale de violence délirante et drôle.
Jack Price est un riche trafiquant version 2.0 qui fournit les huiles en poudre blanche, sans même avoir besoin de toucher au produit. Aussi est-il surpris de trouver des flics dans son immeuble alors qu’il rentre chez lui. Fausse alerte, c’est juste Didi, sa vieille voisine acariâtre, qui a été assassinée.
« Je détestais Didi. Je détestais le fait qu’elle existe et qu’elle fasse flotter une odeur bizarre dans mon immeuble et qu’elle siffle – comme un cafard elle sifflait – après mes petites amies quand je les amenais pour admirer la vue et baiser sur le balcon et boire du whisky » (page 24)
« Je n’aime pas que Didi soit morte.
Ce n’est pas mon côté gentil ni un désir de rédemption, c’est du management. » (page 25)
« Ça me turlupine. J’ai besoin de savoir pourquoi. Pas genre besoin besoin. Juste besoin parce que sinon ça va continuer de me turlupiner et ce n’est pas une bonne chose. La concentration est importante. Didi est une putain de perte de productivité. Elle est semblable à Candy Crush mais avec un meurtre en plus. » (page 39)
Alors qu’il cherche à comprendre ce qui s’est passé, le flegmatique Jack Price se trouve aux prises avec les Sept Démons, un groupe légendaires de tueurs sans pitié.
Le plus souvent, on ne comprend pas ce qui se passe. On a des bribes d’informations qui partent dans tous les sens, jusqu’à ce que le protagoniste nous donne la clé de ce qui vient de se passer, c’est-à-dire la façon dont quelqu’un vient d’être liquidé. C’est une écriture façon puzzle !
L’écrivain Aidan Truhen multiplie les scènes ultraviolentes mais, étonnamment, on n’est jamais pris de nausée. C’est tellement outrancier que ça en devient comique. Les fans de Dead-Pool apprécieront ce bouquin dont je m’étonne qu’il n’ait pas encore été adapté au cinéma. On est juste dans le délire complet. Ce livre est méchamment drôle.
Paru le 3 octobre 2019
10/18 Domaine Policier
232 pages / 8,20€
Traduit de l’anglais par Fabrice Pointeau