La légendaire Chrissie Hynde se sent seule. Tant mieux, ca lui inspire de solides chansons de rock.
Bien entendu, elle nous ment! La rockeuse n’est du genre à se morfondre dans son coin. Elle fait juste le constat de ce qui reste des Pretenders des debuts. Deux des musiciens sont morts et le batteur vivote de temps en temps dans le groupe. De toute façon, pour le commun des mortels, les Pretenders, c’est cette brune farouche qui n’a eu aucun mal à s’imposer dans le monde très viril du rock.
Elle n’est pas seule car l’inévitable Dan Auerbach, originaire du même endroit que la chanteuse, s’est proposé de produire ce nouvel opus, résolument rock et détaché. C’est le onzième album des Pretenders et le plus intéressant depuis bien longtemps.
Le musicien de Black Keys est connu pour sa passion pour la production séche et direct. Il adore le style vintage blues et Chrissie Hynde a, après plus de trente années de carrière, ce coté vieille chose qui a toujours de l’éclat. Désolé mais c’est vrai: plus grand monde s’intéresse à Hynde mais beaucoup la respecte.
Réaliser un bon disque avec elle, voilà la meilleure des façons de montrer un peu de respect à l’égard de la grande dame du rock. Avec ses copains, Auerbach détache une fois de plus les contraintes modernes de la production pour un contact plus vrai avec la star. Hynde est mise à nue sur ce disque, rageur et d’une étonnante fraicheur.
Comme Iggy Pop cette année, la jeunesse vient à la rescousse des ainés pour faire sortir de nouveau leur véritable goût pour la mélodie accrocheuse, la douce subversion et les riffs bricolés. On avait bien oublié le sex appeal de la chanteuse mais aussi son rock assez puissant. Un petit esprit soul vient hanter ses nouvelles chansons et cela fait toute la différence. A 65 ans, on est content de savoir qu’elle a de nouveaux amis et que ces derniers s’occupent bien d’elle. Vraiment très bien. Car visiblement ce qui est bon pour elle, est bon pour nous… et nos oreilles surtout!
BMG – 2016