On a fait tout l’été sur les filles mais on peut encore continuer tellement les talents se montrent prolifiques et subtiles. La geekette de service évolue vers un rock planant assez surprenant.
Elle a désormais 25 ans. Jay Som est connue comme une petite surdouée qui compose des belles chansons au fond de sa chambre. Avec ses lunettes et son look passe partout, on avait bien compris qu’il fallait la ranger avec les autres chanteuses qui s’évertuent à rendre plus belle, une vie morne derrière un ordinateur et une guitare.
Bidouilleuse, elle s’est réalisée assez rapidement. Ce troisième album prouve bien ce que l’on soupconnait: les clichés ont la vie dure et Jay Som, de son vrai nom Melina Duterte, est une bonne compositrice qui sait se servir de choses simples pour faire de sa musique, une intense réflexion… sans être rasoir.
Ce n’est donc pas un disque mignon et anecdotique. Anak Ko (mon enfant en philippin) ne prend pas la pose pour plaire aux midinettes et aux réveuses. C’est un album maitrisé qui cherche un plaisir élégiaque.
Jay Som avec ses sobres moyens et sa petite expérience, réussit à nous élever grace à une guitare virtuose et plein d’idées discrètes mais vite essentielles. C’est un disque qui vous entraine dans un rythme particulier et très singulier. C’est ce qui rend ce disque, très étonnant et confirme tout le bien que l’on pense de cette artiste un peu trop discrète et très talentueuse. Personne ne la traitera plus de geekette!
Polyvinyl – 2019