On continue de se souvenir de ce joyeux temps où Suede sexualisait la musique, où Pulp se moquait de ses contemporains, où Blur et Oasis se faisait la guerre, avec la sortie discrète du nouvel album de Echobelly, premier amour pour beaucoup de lads!
Car pendant que les Gallagher insultaient le leader de Blur, une autre gueguerre version féminine existait au pays de la britpop avec la blonde des Cranberries et la brune d’Echobelly. D’un coté, il y avait l’Irlandaise un peu réac et de l’autre l’indienne aux yeux d’amande installée en Angleterre.
En plus d’avoir une jolie voix, Sonya Madan avait de quoi charmer les plus taciturnes des auditeurs. Comme beaucoup de groupes, les débuts furent tonitruants puis tout s’est compliqué. Le groupe a disparu définitivement en 2004.
Mais Sonya Madan et le guitariste Glenn Johansson se sont retrouvés pour des concerts acoustiques puis ont recommencé à écrire. C’est à Abbey Road qu’ils enregistrent avec deux nouveaux complices une série de chansons plus matures, moins sautillantes mais encore intéressantes.
Après la nostalgie, vient un esprit combattif que l’on entend peu dans la pop actuelle. Le groupe conserve ce charme londonien, ouvert sur tout et sur parfois n’importe quoi. La voix est moins malicieuse mais plus posée. Les chansons elles sont encore courageuses malgré une structure assez simple. On n’est plus dans les hits joyeux des débuts. Certains seront décus, d’autres apprécieront ces retrouvailles inattendues.
Le disque donne une impression de lenteur. Un retour en douceur peut être. Ce n’est pas mou mais on échappe vraiment à une redite des débuts. On est un peu trop loin peut être du style initial. Pas désagréable. Mais comme lorsqu’on revoit un premier amour, on peut être un peu frustré.
Fauve – 2017