Ils sont toujours là. Ils furent les auteurs d’un chef d’oeuvre du rap et depuis leur carrière resta chaotique. Pourtant leur neuvième album montre bien que De la Soul est un groupe important. Des chouettes retrouvailles.
Hein? Un nouvel album de De la Soul? ils existent encore? C’était quand déjà 3 Feet High & Rising? En 1989, cet album démonte déjà les codes du rap et propulse le groupe à la tête du mouvement Zulu Nation. C’était il y a très longtemps et le groupe a connu de nombreuses déconvenues.
Leur second album s’appelait De la Soul is Dead et on a bien cru que le trio signait son arrêt de mort avec cette blague. Car ensuite, Posdnous, Dave et Maseo sont devenus quasi invisibles. Quelques reformations ici ou là et des albums sans éclat malgré la sympathie pour ses rappeurs qui refusent les étiquettes. Avec eux on a à faire avec de vrais musiciens et des mélomanes.
C’est ce que rappelle leur neuvième album, financé par un appel au don sur le net. Le trio de New York savent écrire des chansons et puisent avec autant de malice dans d’autres genres pour soigner un rap toujours positif et résolument ouvert. Le retour est assez grandiose à une époque où les rappeurs parlent beaucoup mais font peu de musique!
Donc De la Soul aime les vrais instruments et les vrais chanteurs. Remis en selle il y a quelques années par Gorillaz, ils invitent Damon Albarn mais aussi Estelle, Pete Rock, Snoop Dogg et d’autres. Les médias ont oublié mais pas les artistes. De la Soul sait donc tout faire: de la soul, du rap, du hard et des petits hits tous jubilatoires.
Les vieux briscards ont encore de l’énergie à revendre. Sans cynisme, ils s’éclatent sur des samples variés et jonglent avec les styles sans aucun problème. Ils sont d’une souplesse incroyable pour un groupe fondé en 1987. On avait vraiment fait l’impasse sur leur sens de la musiccalité assez exceptionnel.
On peut être dubitatif sur quelques titres décalés mais dans l’ensemble, ce nouvel album est une vraie découverte, d’une richesse incroyable et d’une joyeuse vivacité.
AOI – 2016