Dernière partie sur les oeuvres de quelques anciens des Black Crowes. Après le brillant guitariste, le frère discret, voici donc le leader fantasque, qui vole au dessus d’un blues rock marqué par le psychédélisme.
Rien ne semble arrêter Chris Robinson. Ni les excès du passé. Ni le temps qui passe. A bientôt cinquante ans, le chanteur charismatique des Black Crowes continue de voler de ses propres ailes et fait du rock comme le Grateful Dead: sans arrêt et sans cynisme.
Avec son nouveau groupe, il sort disque sur disque. C’est déjà le quatrième. Le Brotherhood de Chris Robinson a des envies énormes et ne fait pas dans la demi mesure. Neal Casal, virtuose de la six cordes, accompagne idéalement les idées psychédéliques du chanteur barbu comme un héros d’héroic fantasy.
Robinson est très à l’aise dans l’exercice. On aurait presque un peu peur pour lui: il se perd parfois dans quelques délires sonores un peu trop vaporeux. C’était le défaut des précédents albums mais cette fois ci, Robinson et ses compères font dans la sobriété.
Même la pochette donne le ton. Un simple portrait des quatre lascars de l’apocalypse! Il s’agit d’une prise de son directe. Les gaillards ne veulent plus trop d’artifice. Ils reviennent aux bases: un rock entre country, soul et psyché.
Un beau programme pour les amateurs de simplicité! On apprécie toujours ces gars qui se donnent sans compter et surtout sans filet. Plus d’une fois on jubile en entendant le boeuf que se fait le quatuor. C’est un vrai jam band, terme uniquement américain sur ses groupes qui s’éclatent à communier ensemble sur quelques riffs. Et prolonger le plaisir.
C’est la qualité et la limite. Plus terre à terre que d’habitude, Robinson et ses copains tripent encore de temps en temps seuls dans leur délire psychédélique. Ils croient encore à cette douce utopie vintage qu’est le progr rock mais parfois ils s’éloignent. Pas grave, finalement ils ne nous veulent que du bien (voir le titre très Youkaïdi de leur album) et on ne peut pas vraiment leur en vouloir!
Silver arrows records – 2016