Les frangins de Archimède pousse toujours autant leur public à rire face aux petits misères de l’existence avec un rock décontracté. Une saine attitude!
Frédéric et Nicolas Boisnard ont d’abord imité Oasis avec une attitude désinvolte et un rock très british et déconnant. Les Têtes à claques ont tout de même de têtes bien remplies et on s’est attaché pour ce duo qui ne veut pas être trop français ou trop pop.
Pourtant ils soutiennent une tradition bien française: la dérision. Ils aiment bien tacler leurs contemporains, les inconnus comme les stars, les lâchetés comme les faiblesses. Ils le font avec une causticité et des jeux de mots qui rappellent Nino Ferrer ou Jacques Dutronc.
Archimède a donc de bonnes références et leurs deux précédents disque le prouvent. Un rock léger et plein d’humour. Une formule qui leur offre un joli succès. Au troisième album, ils ne peuvent plus se prendre pour des petits marlous à l’humour cinglant. Ils ont aujourd’hui un certain confort qu’ils assument en tentant de nouvelles choses.
Ils continuent de soigner leur vision amusée et mordante du monde moderne. Comme l’indique un titre du disque, il aime se marrer des winners et des branques. Ils observent nos envies, nos travers (hilarante Ca Fly Away) et nos blessures (joli Dis le Nous) en rigolant. Il y a du Renaud dans Arcadie: ils ont une tendresse réelle qui se glisse entre les notes de musique et la voix moins nasillarde que d’habitude.
L’affection fait son trou dans ce disque: on est moins dans l’influence anglaise. Le groupe multiplie les nouvelles pistes avec une certaine réussite. Ils ne se trahissent pas avec l’arrivée de nouveaux sons. L’aisance et le succès leur permettent de continuer les pieds de nez et de prolonger musicalement leurs envies sentimentalo-rigolotes! Archimède ne se prend pas au sérieux. Dans le monde de la musique, c’est assez rare pour être souligné!
Jive Epic – 2014