BLACKKKLANSMAN – J’AI INFILTRÉ LE KU KLUX KLAN

JE NE SUIS PAS UNE FAN DE PREMIÈRE HEURE DE SPIKE LEE (NI DE LA 25 EME MOUHAHA) MAIS POUR UNE FOIS QU’IL MET SES INTENTIONS AUX SERVICES D’UN SUJET PLUS QU’APPROPRIÉ, ON NE PEUT QU’APPRÉCIER, CETTE HISTOIRE VRAIE, VRAIMENT HORS DU COMMUN.

UN FLIC NOIR RÉPOND A L’APPEL DU KKK, PLUS CONNU SOUS LE NOM DE « L’ORGANISATION ». IL FAUT VITE TROUVER UNE ALTERNATIVE POUR NE PAS QU’IL SE POINTE DEVANT LE KLAN ET SE FASSE BUTER EN DEUX DEUX.

C’EST DONC SON COLLEGUE JUIF BLANC QUI S’Y COLLE. C’EST PAS FORCÉMENT MOINS DANGEREUX MAIS POUR CES IDIOTS DE BLANCS (QUI RESSEMBLENT D’AILLEURS A DE GROS TUEURS EN SÉRIES) , L’HABIT FAIT PARFAITEMENT LE MOINE.

PENDANT QUE L’UN RÉPOND AU TÉLÉPHONE, L’AUTRE SE REND AUX MEETINGS. ADAM DRIVER EST VRAIMENT FORMIDABLE ET CREDIBLE. PEUT-ÊTRE SON RÔLE LE PLUS AUTHENTIQUE. JOHN WASHINGTON, ÉGALEMENT TIRAILLÉ ENTRES CES MULTIPLES PERSONNALITÉS LIVRE UNE BELLE PERFORMANCE ET REND UN BEL HOMMAGE A SON PÈRE DENZEL AVEC QUI IL A D’AILLEURS JOUÉ DANS MALCOLM X DE SPIKE LEE.

Y’A DES ALLUSIONS A TRUMP, COMME QUOI L’HISTOIRE NE CHANGE JAMAIS VRAIMENT. C’EST TRÈS BIEN ÉCRIT, AVEC DES DIALOGUES BIEN DRÔLES ET DES SITUATIONS COCASSES MAIS JE ME DEMANDE DONC POURQUOI NE PAS FAIRE INFILTRER LE FLIC BLANC, DE SUITE. (SANS PASSER PAR LE MESSAGER TELEPHONIQUE), CE QUI N’EMPÊCHE PAS LE FLIC NOIR DE PARTICIPER MAIS LE JEU DE PASSE-PASSE EST POUR MA PART INUTILE, MAIS CA ENLEVE CERTAINEMENT LE FOLKLORE, L’ABSURDITÉ ET L’INVRAISEMBLABLE DE CETTE HISTOIRE.

LE FILM SERAIT DE TOUTE ÉVIDENCE BEAUCOUP PLUS CHIANT SANS LES QUIPROQUOS, LES PAROLES DÉPLACÉES, LES PRISES DE RISQUES ... MÊME POUR DU CINÉMA, TU SENS QUE LES ACTEURS ONT DU SERRER LES DENTS POUR DIRE PAREILLES ATROCITÉS.

LA MUSIQUE EST VRAIMENT NULLE ET LE FINAL (DE L’HISTOIRE) MANQUE EN TENSION MAIS A L’HEURE OU L’AMÉRIQUE DE TRUMP MÉPRISE ET TUE, PENDANT QUE LA RACE “ARYENNE” JUBILE. LE FILM N’A PAS PEUR DE DÉNONCER SANS MÊME SE CACHER ET DE DONNER UNE BONNE PETITE LEÇON D’HISTOIRE DONT ON AURAIT TOUS BIEN TORT DE SE PASSER

AVIS AUX AMATEURS

Avec John David Washington, Adam Driver, Topher Grace et Laura Harrier - Universal - 22 aout 2018 - 2h15

Ich bin Charlotte, Doug Wright, Thierry Lopez

 

Il est Charlotte, travesti traversant le nazisme et le communisme, les bombardements et les humiliations, le mur et les interrogatoires, les aventures et les rencontres.

Il est Charlotte, une histoire vraie une enquête une actualité une humanité.

Il est Thierry Lopez, une découverte, un éblouissement, un comédien surdoué.

Il n’est pas seulement Charlotte, mais vingt autres personnages qui dressent autour de Charlotte le récit de sa vie, font et défont sa réputation, ses définitions.

Il est un corps gainé de noir, un corps sensuel, un corps transformé.

Dès l’enfance, et dès la première image bleue de nuit - car la beauté de cette mise en scène, le langage des lumières, font de chaque moment un tableau vivant dont Charlotte est le motif central –son corps éclot à la lumière, un corps sur talons aiguille, une ambiguïté qui nous conquiert instantanément.

Lorsque sa voix s’élève s’entendent des voix, des récits, des identités, l’Histoire s’écrit à travers le corps de cet homme devenu femme. Il est tant d’histoires, il est tant l’Histoire qu’il est véritablement un Musée puisque ce musée a existé, protégeant les meubles, la musique, les marginaux, un musée qui fut un refuge, un cabaret et le grenier du monde, un musée qui est la mémoire, des Juifs, des homosexuels, le musée de tous les autres.

Ich bin Charlotte, il est le gardien, si intense que les tempêtes fasciste et communiste ne le renversent pas.

Ich bin Charlotte, il est une « sorte d’impossibilité », qui trouve cependant les mots et le corps pour exister comme homosexuel sous le IIIe Reich et le communisme.

Il défie les catégories, sa jupe noire tournoie, il refuse de porter arme et uniforme, bête à abattre il marche avec grâce sur les ruines, fils d’un père nazi il devint Charlotte en bas résille et short lamé.

Ich bin Charlotte, il est la vie même, alors que le mur s’élève, contraignant les homosexuels à la plus grande clandestinité, il ouvre son musée, recouvre les vitres de noir, créé le lieu secret.

Ich bin Charotte, ombres et lumières, en équilibre sur ses talons aiguilles, entre le bien et le mal, la collaboration et la survie, les bégaiements de l’histoire.

Ich bin Charlotte.

Qui est Charlotte ?

À quelle histoire voulez-vous croire ?

 

 

 

ICH BIN CHARLOTTE
De Doug Wright
Avec Thierry Lopez
Adaptation Marianne Groves
Mise En Scène Steve Suissa
Théâtre de poche, 75 Boulevard du Montparnasse, 75006 Paris

 

13 raisons de regarder 13 Reasons Why

Oui bon ça va hein rhooo, ok j’aurai pu creuser un chouilla plus pour le titre de cette chronique, vantant les mérites -et garantie sans spoiler enfin presque- de cette série Netflix appelée « 13 reasons why », traduction 13 raisons pourquoi, et là vous me dites pourquoi quoi pourquoi et pourquoi 13, bah justement j’vais vous le dire mais pas trop car sinon justement je me parjure en non dévoilage de l’histoire, celle d’un lycée tranquille qui vire bancal après le suicide d’une élève. Alors allons-y, 13 raisons de regarder 13 reasons why, why ? Bah parce que :

1. Notre quarantaine toute fraîche reste marquée par des « Cercle des poètes disparus » par des « Années collège » (qui d’ailleurs se passaient plutôt au lycée, bon bref m****, arrêtez de me couper sinon je dis plus rien !!!), bah là on y replonge tête en avant.

2. L’immersion cinématographique dans le monde obscur des années torturées ado post ado pré-adulte de la période 16-18 ans, phase par laquelle, de fait, tout le monde est passée un jour à raison de 3 ans de sa vie, c’est mathématique mais ça coûte rien de le dire, reste un exercice délicat mais passionnant, quand c’est réussi, et là c’est réussi.

3. Même si dans « 13 reasons why » les personnages, les lieux et les références s’enduisent et se parfument de tous les bons codes américains (petit déj au pancake, casier trop cool au lycée, capitaine de l’équipe de football américain, gobelets rouges rebord piscine pour les fêtes at home du samedi) dont nous sommes très très loin, quoiqu’à force de regarder depuis 40 piges des séries, ils finissent par nous imprégner aussi et ce sans chausse pieds.

4. Finalement les thèmes qui y sont abordés restent universels pour nos neveux, nos nièces, nos enfants, nos jeunes contemporains (mal de vivre ado, complexité intérieure crane, 1er coup de zizi, influence des réseaux et ici le possible suicide quand tout ça déconne sous la caboche).

5. La réalité de la série, quoique parfois romancée dans le mode pas de bol et c’est la merde à tous les étages et ce pour tous les lycéens, pas un n’y échappe, reste au fil des épisodes du domaine du « ça pourrait bien arriver à ma gosse tout ça », et que l’idée que dans certaine famille, la série amène au dialogue, est loin d’être vaine.

6. Le casting, même si là encore un peu américano-cliché (le capitaine de l’équipe de basket trop youpiyoupi pompomgirl, le timide, la trainée qui en fait n’en n’est pas une, le riche, le cas soc’, le…bref y’a tout), reste cohérent, bien porté par les acteurs, que de nouveaux visages font jour, qu’au premier épisode on pourrait se dire « ça ça va surjouer direct » mais qu’en fait, non, ça joue juste et bien.
7. Le mode Titanic du on sait déjà ce qu’il s’est passé in fine (in fine est le terme chic à la mode dans les réunions parisiennes costard pour dire à la fin, plus désuet populos sans doute) n’enlève rien à l’intrigue, au serpent de mer, au qui a causé quoi comme dégât, et que, contre toute attente ou presque, certains personnages qui agaçaient au début finalement émeuvent, et inversement.

8. La réalité et la tentation du parallélisme effet miroir avec sa propre vie passée ou celle de ses propres enfants ou à venir sont assez redoutables, voulues sans nul doute par les créateurs, et obligent contraignent incitent avec efficacité à se poser quelques questions sur le « moi parent, j’aurai fait quoi » ou le « moi ado, si ça m’arrive je dois faire quoi ».

9. Chaque fin d’épisode procure ce petit goût de « vivement la suite » et ça c’est souvent bon signe pour une série.

10. Oui bien sûr il y des longueurs des rallonges et chemins inutiles mais finalement assez vite effacés par le reste, pertinent, à propos, punchline dans ta face, assez souvent.

11. Le générique est simple, c’est con mais ça compte, oui bon 13 raisons je me suis peut-être un peu emballé finalement j’ai déjà tout dit ! Ah si, c’est choquant mais pas trop, fleur bleue parfois mais pas trop, sociétal forcément, allez tiens ça nous fait une onzième raison tiens.

12. Certains personnages ont cette petite dualité bon ou méchant, gentil ou vicieux, honnête pas honnête, flic ou voyou, serein ou possiblement taré qui va nous refaire un Colombine bis ; et, plus subtils, les personnages des adultes (parents/CPE/Proviseur….) qui, pour le coup, nous amènent à tous nos démons de responsabilité face à des situations complexes, pénibles.

13. Et enfin, plus simplement et douloureusement, pour tous ceux qui ont connu le suicide d’un leur proche, très proche même parfois, la série pose l’équation de la culpabilité tatouée au plus profond de l’épiderme, de ce sentiment qui oscille entre rage tristesse amertume et accusation de soi ou d’autres, du bordel j’aurai du j’aurai pu, du dire je t’aime tant qu’il est encore temps, du ça peut m’arriver. Sans noircir le tableau, 13 reasons why vous met la question en pleine face, mais habilement avec précaution et prévention, pas con, pas con du tout.
J’vous embrasse treize quatorze quinze fois même,

Satellite

10 ans plus tarés

Du punk joyeux et des paroles rigolardes, venez fêter les dix ans d'un groupe qui ne se prend pas au sérieux.

Fastened Furious joue vite et bien. Ils font du gros rock qui tache, avec des influences bien ricaines. Pour les paroles, il faut plutot aller voir du coté des Fatal Picards. Le groupe de JM, Schul, Lolo et Krok ne se prend pas vraiment la tête! Il veut faire la fête avec son auditeur.

Cela dix ans qu'ils font les clowns derrière leurs instruments. Ils sont marrants et le prouvent en reprenant ici Elmer food beat, Gainsbourg ou Pharrel Williams. Les gouts sont éclectiques mais l'expression est un bon vieux punk des familles: puissant, carré et stimulant! Donc on peut secouer nos cheveux, faire le signe du diable avec nos mains ou sourire bêtement devant cette débauche d'énergie.

Les quatre compères ont donc la banane, dix ans après leurs débuts. Leur coeur balance entre chansons pour drilles pogoteurs ou amateurs de métal rigolo. On devine qu'ils s'amusent beaucoup. Plein de copains viennent jouer avec eux. La musique pour ux est une vaste aire de jeux où ils ne respectent pas vraiment les régles, ce qui est mieux pour nous.

Ils résument très bien leur style dans une de leur chanson: "Une dose de rock et de sueur! Une pincée de bonne humeur! Du Leerdamer ou je fais un malheur"!!

PPP rock records - 2018

Donald Trump

Supergiant

Supergiant, le disque de tous les superlatifs, est il super?

Il s'agit là d'un groupe de Los Angeles. L'esprit californien est une sorte de concept qui grille auu soleil où la musique s'enfonce dans une douce folie psychédélique. Est ce que c'est le cas de Valley Queen, nom assez joli pour un groupe mené par une chanteuse atypique.

Valley Queen a t il quelque chose de spécial donc? Une chanteuse. Natalie Carol. Elle chante avec une touche presque british, qui rappelle un autre groupe qui aimait surprendre avec discrétion, Fleetwood Mac. Quand on dit ca, généralement cela veut dire que le groupe est plutôt inspiré et c'est le cas ici.

La première chanson impose donc une sorte de pop survolté où s'échappe avec rigueur une voix haute perchée et une guitare qui assure toute la partie psychédélique du projet. Cela donne effectivement un effet de supernova sonore du plus bel effet.

Il y a un petit coté années 70 finalement rafraichissant car les choix musicaux ne sont pas si communs que cela. On ne va pas tout de suite les coller dans la galaxie des super grands mais ce groupe ensoleillé a de quoi décoller vers les cieux brulants du succès!

roll call records - 2018

chanson du jour: forgiver

Sainte Victoire

Cela fait quelques mois que vous ne pouvez pas la rater. Elle est partout et ce serait presque mérité.

La première victoire de Clara Luciani, elle est pour nous. Elle met fin à l'omnipotence de Juliette Armanet et son recyclage habile de Veronique Sanson. Maintenant, elle aussi, a toute l'admiration de la station Radio France. Elle aussi, a droit le droit de s'imposer sur les affiches des festivals. Elle aussi connait très bien les années 80 et ses charmes synthétiques.

Comme Juliette Armanet, on a de la chance d'avoir à faire à une véritable artiste, qui d'abord connait son job. Membre du groupe La Femme, elle s'émancipe avec ses propres atouts. Une voix lourde et un sens très sûr de la musique.

Son premier disque est assez séduisant: il est vrai qu'en une seule écoute, on a déjà l'impression de connaitre les titres (pour la chanson La Baie, c'est normal, elle pique tout mais avec classe à Metronomy). C'est déjà un exploit. Elle est originale mais familière.

Parce qu'elle défend une pop féminime française. On entend des musicalités intéressantes sur une voix qui s'impose sans forcer. Son album est habité littéralement par sa passion. Bien entendu, il y a des petits défauts avec un certain pédantisme typiquement franchouillard. Les échos au passé sont parfois un peu agaçants, trop forcés!

Mais la jeune femme a tout ce qu'il faut pour être la nouvelle muse de la scène indépendante francaise, en attendant la prochaine.

Initial artist services - 2018

chanson du jour: dis quand reviendras tu?

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