chanson du jour: donne moi ca

Between the earth & sky

Entre ciel et terre, on a trouvé un havre de paix et de beauté qui évidemment a des racines irlandaises, vertes et mélodiques. Bon voyage!

Lankum est le meilleur dépliant touristique pour aller faire un tour en Irlande. Ce que l'on entend dans leur second album, nous fait voyager pour pas cher chez nos voisins tout là haut, connus pour leurs bières, leurs coutumes et leurs traditions musicales!

Avec un harmonium, des violons et des cornemuses, le quatuor tout jeune de Lankum vous attrape par les oreilles: leur sens de l'harmonie est aiguisé. Ce sont des bardes modernes qui n'ont pas peur du rite et du folklore. Le premier titre est long mais il est prenant. Il joue sur le temps, la répétition et vous embarque comme dans un conte. Les frères Lynch et leurs copains ont presque un sens théâtral de la musique.

Il y a une mise en scène précise dans chacune de leur composition. C'est le fort des Irlandais, expressifs et peut être excessifs. Mais c'est aussi la raison pour laquelle le folk irlandais pourrait passer pour une leçon de rock ou même de punk.

Between the Earth & sky est un disque dense. D'une musicalité riche. Les voix y sont importantes tout comme les instruments. Comme le titre de l'album l'indique, il y a une recherche de la transcendance. Les musiciens dépassent l'exercice de style et caressent les mythes de la musique, de l'Irlande, avant de sortir des frontières. Il y a bien une sorte d'universalité qui se dessine dans les chansons existentialistes de ce groupe vert et étonnant. En tout cas, moi je m'en vais voir les billets pour Dublin où l'air (de musique) y semble nettement meilleur!

chanson du jour: kid

Cirque plein d’airs, Les Caramels Fous, Théâtre Le 13ème Art

 

 

 

Caramels, bonbons et sourires

Les Caramels fous, c’est une véritable institution. Une chorale atypique et tellement douée, qui surprend, réjouit et fait rire depuis plus de trente ans. Les titres amusants, de Pas de banane pour Lady Jane aux Dindes galantes et surtout le formidable Mme Mouchabeurre, attirent les spectateurs, devenus au fil des années des fans, voire des fidèles. Des inconditionnels. Ces comédiens ont deux particularités : ils sont gays et ils sont bénévoles. La recette de leur succès ? Des histoires décalées, inspirées d’opéras ou créées de toutes pièces, mais toujours accompagnées de chansons (très) détournées. Mais tout ça ne serait rien sans les costumes somptueux réalisés par les petites mains de ces messieurs. Et leurs voix, ah leurs voix !

Cirque plein d’airs, leur dernier opus, ne déroge pas à la règle. L’histoire ? Celle d’un cirque aux portes de Paris au début du XXe siècle. Sa vedette, la femme à barbe, meurt, et la faillite guette. Son fils, Fabio, tente de sauver le chapiteau et les numéros. Mais Hanna l’écuyère, Lola la dompteuse, Enzo le clown et d’autres ne l’aident pas franchement. Heureusement, un groupe de tziganes survient, qui pourrait tout changer. Oui mais voilà… Voilà quoi ? Le cirque est vendu, racheté et… Tout cela devient brouillon, on ne sait plus où on en est. Les rires se transforment alors en sourires et c’est un peu dommage.

Heureusement, les clins d’œil déjantés et les airs détournés de grands artistes parviennent à effacer ces petits travers. Abba, Mickael Jackson, Supertramp, sans oublier Bourvil et… France Gall. On fredonne, on applaudit. Bref, on retrouve les Caramels.

Avec des personnages extraordinaires, en particulier Hanna l’écuyère (Vincent Baillet), qui nous saisit par son talent, sa voix, son humour, bref ses multiples facettes. Quel comédien ! Bien des professionnels doivent être verts de jalousie. Il nous emporte, nous fait sourire, nous touche, nous épate avec ses acrobaties, nous amuse en « ultra-femme »  aux gestes à la fois subtils et outranciers.

Enzo, le clown au si beau costume (Miko Bouradier) et à la voix puissante, sans oublier Lola (Alexis Haouadeg), aux divins coups de fouet et aux pas de danse souples et sensuels -malgré un timbre de voix un peu faible­-  atténuent les toutes petites déceptions de ce Cirque plein d’airs.

Sans oublier la fidèle chorégraphe Alama de Villalobos. Bon, c’est vrai, il y a la petite leçon gentillette qu’on retrouve à la fin de chaque pièce : « On s’aime tous, on ne doit exclure personne ». Et aussi, « Soyez vous-mêmes ». Mais qu’importe au fond, le plaisir est là. Vous aussi, restez tels que vous êtes. Et faites-nous rire encore longtemps. On vous attend.

 

 Théâtre Le 13ème Art

Jusqu’au 4 mars 2018

30, avenue d'Italie

Tél. : 01 53 31 13 13

Durée : 1H45

Infos et réservations : www.le13emeart.com

 

Insidious la dernière clef

ON OUBLIE "INSIDIOUS 3", QUI NE TENAIT PLUS D'UN DIVERTISSANT MAIS PLUTOT D'UN SYMPATHIQUE TELEFILM ET ON REGARDE CE 4EME COMME UNE SUITE DIRECTE DES 2 PREMIERS VOLETS DE CETTE FRANCHISE HORRIFIQUE.

UNE SAGA PLUTOT CONFIDENTIELLE QUI FAIT SON PETIT CHEMIN ET QUI POUR MA PART SURPASSE DE LOIN "CONJURING", QUI JOUE SUR LE MÊME TABLEAU. AVEC LES MEMES PRODUCTEURS.

ON Y RETROUVE ELISE CELEBRE MEDIUM DES AUTRES FILMS, CONFRONTÉE AUX PROPRES FANTOMES DE SON ENFANCE. UN RETOUR AUX ORIGINES DE SON DON, QUI POUR UNE FOIS S'INSCRIT PARFAITEMENT AVEC LES AUTRES: ON A CERTAINS ÉLÉMENTS DES AUTRES "INSIDIOUS" QUI VIENNENT APPUYER LE COMMENCEMENT D'UNE VIE DE CHASSE AUX DEMONS.

ELLE DOIT RETOURNER DANS LA MAISON FAMILIALE OU ELLE A GRANDIE, ENTOURÉE DE PLUSIEURS MONSTRES. L'HISTOIRE EST VRAIMENT BIEN CONSTRUITE, ET APPORTE TOUJOURS CE PETIT QUELQUE CHOSE EN PLUS, D'UN FILM D'ESPRIT LAMBDA. JE NE PEUX DEVOILER CE SPOIL MAIS IL EST TRES APPRECIABLE.

CELUI CI EST PLUS MALSAIN ET PLUS GLAUQUE QUE LES AUTRES. L'EFFROI, LE THRILLER ET LES FANTÔMES SONT DE LA PARTIE. CA JOUE DU JUMP SCARE CLASSIQUE MAIS TOUT AUTANT EFFICACE ET CA RECHERCHE DE NOUVEAUX ANGLES D'ATTAQUES HORRIFIQUE TOUT EN CONSERVANT LES BASES NÉCESSAIRES DE CE GENRE DE FILMS D'HORREUR. ALORS VIVEMENT LES PROCHAINS VOLETS. ET N'OUBLIEZ PAS "LES FANTÔMES DU PASSÉ HANTERONT VOTRE AVENIR SI VOUS NE LES COMBATTEZ PAS".

Avec Lin Shaye, Leigh Whannell, Angus Sampson et Kirk Acevedo - Sony - 3 janvier 2018 - 1h40

Downsizing

LOIN D'ETRE UN GRAND FILM, IL AVAIT POURTANT DE BONNES PETITES BASES, AVEC UNE IDEE ASSEZ BRILLANTE MAIS AURAIT MERITE D'ETRE CONSTRUIT DIFFÉREMMENT.

LES ACTEURS SONT JUSTES APPRECIABLES. MÊME AVEC 170 CM DE MOINS MATT DAMON RESTE L'ARCHÉTYPE MÊME DE L'AMÉRICAIN MOYEN AVEC DES REVES D'AVENIR COMME TOUS. KIRSTEN WIIG EST FADE ET CHRISTOPH WALTZ EST A SON HABITUDE, ENERVANT. ET LES PERSONNAGES SECONDAIRES SONT ASSEZ ENERVANTS ET CREUX EN FAIT. BREF ON NE S'AMUSE PAS VRAIMENT A LEISURELAND !

MAIS DANS LE REAL WORLD ON NE S'AMUSE PAS NON PLUS. SOIT ON FAIT UN FILM FUN ET COOL, SOIT ON SE FOCUS SUR LE COTE PRATIQUE ET MEDICAL MAIS MALHEUREUSEMENT ON A NI L'UN NI L'AUTRE. AU DELA DE L'ASPECT ECOLOGIQUE ET POLITIQUE DU DOWNSIZING, NON NÉGLIGEABLE, QUI EST DE FAIRE DE LA PLACE SUR CETTE PLANETE, EN RÉDUISANT DE FACON CONSIDÉRABLE LA TAILLE DE L'HOMME.

DES ECO-SYSTEMES SONT CRÉÉS ET ADAPTÉS A LEURS NOUVELLES MORPHOLOGIES. ON S'EMBARQUE ALORS DANS UNE AVENTURE QUI MET UN PEU MAL A L'AISE (ASPECT MEDICAL PLUS INTERESSANT FINALEMENT) PUIS ON S'ACCLIMATE ET TOUT COMME MATT DAMON ON APPRECIE L'IDEE ET LES DECORS.

C'EST PLEIN DE BONNES TROUVAILLES, D'IDEES HORS NORME...MAIS LE TOUT NOUVEAU MONDE A FORCÉMENT DES BONS COMME DES MAUVAIS COTES. L'ORIGINALITE DU SCENARIO VOUS FERA SOURIRE ASSURÉMENT MAIS LE FILM COMMENCE ET S'ARRETE LA. LE CHOIX DES INTRIGUES ET DES PERSONNAGES MIS EN AVANT EST MAUVAIS, ON FINIT PAR DECROCHER ET S'ENNUYER FERME.

CA PASSE COMPLETEMENT A COTE DE SON SUJET ET CA C'EST VRAIMENT LE COMBLE. VOULOIR FAIRE UN GRAND FILM SUR DE PETITS HOMMES MAIS DE VOIR ET FAIRE LES CHOSES A TAILLE NORMALE. ON N'A PAS D'INTERACTION AVEC LES GRANDES PERSONNES DU COUP ON RESTE DANS CE MONDE SANS VRAIMENT VOIR QUE C'EST L'AUTRE MONDE, CE QUI ENLEVE TOUTE LA MAGIE DU SCENARIO ET TOUTE LA PARTIE ÉCOLOGIQUE EST ÉVINCÉE....

MAIS ALORS L'HERBE EST T-ELLE PLUS VERTE AILLEURS ? ET BIEN NON, LES INFOS SONT LES MÊMES, LES GENS AUSSI, LES VOISINS AUSSI, ET MÊME SI LE COUT DE LA VIE EST PROPORTIONNEL A LA TAILLE DE L'INDIVIDU, IL FAUT TRAVAILLER AUSSI. LA PAUVRETÉ EST BIEN REELLE AUSSI DE CE COTE DE L'AMERIQUE. EN FAIT CE CONCEPT EST PARFAIT POUR PROFITER PLEINEMENT DE SA RETRAITE.

ENCORE FAUT T-IL SAUTER LE PAS ET LA ENCORE L'ASPECT MÉDICAL EST VITE OUBLIÉ. QUITTE A VIVRE COMME UN HOBBIT, AUTANT SE FAIRE PLAISIR. EN TOUT CAS, ON EST LOIN DE LA COMEDIE, QUI MÊME TRES CYNIQUE, M'AURAIT FAIT VOYAGER. ALORS OUI GROSSIEREMENT L'HOMME S'ADAPTE MAIS FINIT TOUJOURS PAR PERDRE ET CA C'EST CYNIQUE MAIS QUOI QU'IL EN SOIT, JE SUIS BIEN PARTIE AILLEURS MAIS CA N'A RIEN DU PARADIS QU'ON M'AVAIT VENDU.

AVIS AUX AMATEURS

Matt Damon, Kristen Wiig, Christoph Waltz et Hong Chau - Paramount - 10 janvier 2018 - 2h15

KROUM, Théâtre Gérard Philippe, Hanokh Levin, Jean Bellorini

 

 

Vue de face sur un microcosme: six appartements d'un petit immeuble de trois étages dans la province ou la banlieue russe. Les occupants assistent au retour de Kroum, le fils de la résidente du premier, qui était parti tenter sa chance en Europe.

Dès l'instant où il retrouve sa mère, Kroum, magnifiquement interprété par Vitaly Kovalenko, préfère annoncer la couleur: la fortune, si elle existe pour d'autres, n'a pas croisé sa route, l'amour, non plus. Partant de ce constat, autant rentrer chez soi. Le décor est posé. Au temps des retrouvailles (avec la famille, les amis, le voisinage) succède celui de la routine, du quotidien, de l'ennui. Travailler? Se marier? Kroum partage ses doutes avec Tougati, l'ami de toujours, brillamment interprété par Dmitry Lysenkov, qui concentre à lui seul, tel une caricature, presque tous les maux de notre espèce: hypocondriaque, dépressif, terrorisé par la solitude et la peur ne jamais connaître l'amour, désarmé face à la médiocrité, la quête de sens, l'impossible sérénité. Terriblement humain, terriblement touchant, tel une métaphore universelle de l'homme.

KROUM au Théâtre Gérard Philippe, c'est donc une comédie drôle et sensible écrite par un auteur israélien (Hanokh Levin), qu'un metteur en scène français (Jean Bellorini) a choisi de faire interpréter, dans sa langue, par la talentueuse troupe de l'immense théâtre Alexandrinski (considéré comme le plus ancien théâtre de Russie) savamment habillée par Macha Makeïeff.

Comment est-ce d'assister à une pièce en russe sur les planches d'un théâtre de Saint-Denis? Une expérience aussi géniale qu'inédite. Observer jouer des comédiens russes, dans leur langue, après avoir rapidement lu les surtitres français (qui sont projetés au-dessus et des deux côtés de la scène) s'avère fascinant et on est surpris de découvrir une technique de jeu d'une expressivité folle, incroyablement actuelle et complice avec les spectateurs, et de ressentir une proximité immense avec des personnages parlant pourtant une langue étrangère. Non seulement la barrière de la langue est gommée, oubliée, mais tout ce qu'il y a d'universel dans le théâtre à commencer par le jeu non-verbal, est magnifiquement travaillé et s'avère tout à fait jouissif (Yulia Marchenko excelle dans le genre). Comme dans tous ses spectacles, Jean Bellorini se montre d'une délicatesse folle. Exigeant du beau à tous les niveaux, il ne néglige pas non plus les lumières ni la musique - italienne pour la plupart - et ces dernières viennent subtilement ajouter les touches de légèreté et de rêverie nécessaires. Comment sombrer dans le désespoir devant autant de dérision et d'énergie et alors que résonnent déjà les premiers accords de Volaaaaare Cantaaaaare oh oh oh oh ? Au contraire, on s'envolerait presque de ce microcosme russe vers ce Capri rêvé. Quelle soit écoutée dans l'intimité du tourne disque du couple de vieux du troisième étage (Maria Kuznetsova et Vladimir Lisetkii sont splendides), jouée en piano live par Michalis Boliakis ou chantée en chœur par les comédiens face au public, la musique fait voler en éclats la pesanteur de nos vies et injecte la dose parfaite de beau et d'émotion en pleine confusion des sentiments.

Браво!

 

 

Jusqu'au 28 Janvier 2018
Au Théâtre Gérard Philippe de Saint Denis
Spectacle en russe, surtitré en français

Nothing feels natural

La première chanson va vous secouer. Une batterie et une voix féminine qui vous provoque. Du rythme. Du rythme. Du rythme. Puis d'autres instruments enragés qui s'introduisent. Appropriate rappelle que le punk peut avoir la classe. Surtout avec un saxo laché en liberté!

Venu de Washington DC, Priests est encore un (demi) groupe de filles qui veulent faire la révolution. Franchement, chouette alors car elles amènent quelque chose de nouveau et un souffle féminin ce qui ne veut pas dire rose bonbon et niaiseux. Katie Alice Greer est une sacrée hurleuse. En deux chansons on tombe amoureux d'elle.

Car elle sert idéalement ses chansons coups de gueule, éprises de liberté. La voix est forte mais assurée et s'amuse avec la moindre note qui s'échappe des conventions du rock. Ce n'est pas le punk de Green Day: c'est le rock qui défoule et qui décrit la morne existence avec une vitalité plus réjouissante: elle est salutaire.

Sur une base simple, la chanteuse et son groupe nous font redécouvrir les vertus simples et passionnantes du rock'n'roll. On entend la rage contenue dans des mélodies qui débordent des habitudes et des conventions. La colère est rentrée dans chaque harmonie et Priests réinvente le punk.

Avec une idée par titre, Priests parvient à renouveler le genre en profondeur et fascine par son aisance et sa maturité. Il ne cherche pas uniquement à bander les muscles: il fait appel à notre intelligence et notre envie de surprise. Ce n'est que leur premier disque mais ce groupe mérite déjà que l'on batisse une cathédrale.

2017 - Revolver music

My Ladies Rock – Jean-Claude Gallotta – Théâtre du Rond-Point

"La femme est le présent de l’homme"

My Ladies Rock est un spectacle de danse contemporaine qui revient sur l’histoire du rock et de ces femmes qui ont réussi à casser ce plafond de verre qui ne leur donnait pas accès aux chemins du rock et du succès, de Wanda Jackson jusqu’à Tina Turner en passant par Brenda Lee, Betty Davis, Christine ou Aretha Franklin...

La scénographie didactique et simple–un diaporama de portraits sur le cyclo de fond de scène en alternance avec des ballets en musique sur un plateau nu- donne une réelle lisibilité à ces femmes du rock qui surplombent la scène et le public. Au-delà des figures du Club des  27, les photographies apportent une vision trans-générationnelle. Au-delà des visages vieillissants de Joan Baez ou Patti Smith, reste l’âme des musiques et l’histoire de combats pour être, chanter et transgresser, à l’égal du possible de l’homme et de la femme, parfois jusqu’à l’autodestruction.

Sur le plateau, c’est une explosion de joie et de sensualité qui s’exprime au travers des onze danseurs du groupe Emile Dubois. Les duos, trios, quatuors, dixtuors s’enchaînent avec énergie et fantaisie. Magnifique duo sensuel sur Sister Morphine de Marianne Faithfull, superbe sextuor sur le grave My Funny Valentine de Nico, provoquant Dread Love de Nina Hagen et si joyeux Proud Mary collectif de Tina Turner en tableau final. Une scène qui vibre de liberté et d’égalité.

Grâce aux costumes et aux corps des danseurs, Gallotta joue avec les genres et l’androgynie souvent présente dans le rock, de Bowie à Jagger, preuve que la question du genre n’est pas propre aux débats actuels mais transcende à travers l’art de nombreuses icônes du rock. Si on aurait sans doute aimé plus d’audace et de provocation pour retranscrire les routes ô combien chaotiques de ces femmes aventurières du rock, l’hommage rétrospectif est réussi. Les danses cherchent à faire du bien et ça marche.

Ce spectacle est d'utilité publique. La chorégraphie est à vivre et partager avec les plus jeunes pour comprendre le monde d'aujourd’hui et mieux le faire avancer. Ce combat courageux pour l’égalité des droits des femmes passe aussi par les chemins du rock et de la danse. Gallotta finit  la chorégraphie  en rêvant d’une « femme présent de l’homme », comme une volonté de ne pas différer dans le temps les droits de celle-ci. I have a dream…

https://www.theatredurondpoint.fr/spectacle/my-ladies-rock/ 

L.A. Witch

Les filles se rebellent. Elles balancent des porcs à Los Angeles et elles jouent un rock ancestral qui prend aux tripes et devrait faire plaisir à Tarantino et sa bande.

Elles s'appelles Sade, Irita et Ellie. Elles pourraient être les nouvelles drôles de dames. En tout cas, elles sont dans leur époque: des femmes qui se révoltent! Elles ne sont pas victimes de gros dégueulasses mais elles veulent s'accaparer le bon vieux rock garage des années 60 qui permet aux jeunes zicos de serrer des filles dans des soirées.

Elles ont tout compris du style. Le trio a une force incroyable pour faire remonter les vieux fantomes du rock, celui qui a fait Nick Cave, David Lynch ou Quentin Tarantino. C'est un rock de qualité mais de désaxés ou de rebelles. On est happé par les riffs tout en écho et la morne voix qui nous font remonter agréablement le temps et nous rappelle que le rock est une histoire indocile et dissidente!

Il y a quelque chose de religieux et de sauvage dans LA Witch, sorcières envoutantes et vintage. L'attitude est bonne, tout comme les morceaux de ce premier disque qui ne nous embarquent pas dans une Californie ensoleillée mais dans son inconscient insoumis.

Le trio de jeunes femmes soigne l'atmosphère aigre et forte. Les traditions du rock'n'roll sont joliment saccagées. L'intelligence vient de la concision des morceaux qui ne débordent jamais vers le grand n'importe quoi. Le diable est dans les détails. Le rock a de nouvelles prêtresses extrêmement excitantes!

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