Santa & Cie

PETITE COMEDIE SPÉCIALE POUR LES FETES DE FIN D'ANNÉE. C'EST MAINTENANT OU JAMAIS COMME ON DIT.

MAIS C'EST TOUJOURS UN PLAISIR DE RETROUVER ALAIN CHABAT EN ACTEUR OU CETTE FOIS EN PLUS AUX COMMANDES DU TRAÎNEAU. LA PETITE FABRIQUE A JOUETS FACON TOYS R'US AU DEBUT DU FILM EST VRAIMENT BIEN PENSÉE, A LA HAUTEUR DE TOUT LE FILM.

C'EST LUDIQUE, JOYEUX, BIENVEILLANT, DROLE ET MIGNON. ET SI NOEL ETAIT MENACÉ, PARCE QUE LES 92000 LUTINS TOMBENT MALADES TOUS EN MÊME TEMPS? UNE SOLUTION, SANTA CLAUS DOIT QUITTER SA NEIGE NATALE POUR TROUVER L'ANTIDOTE.

SEULEMENT VOILA UNE FOIS A PARIS, C'EST PLUS LA MÊME. UN PERE NOEL VERT QUI DEBARQUE AVEC SES RENNES, CA RESSEMBLE PLUS A UN GARS QUI SE FAIT PASSER POUR UN SDF, HABILLÉ EN PERE NOEL. EN BREF, CA PASSE PAS INAPERÇU ET C'EST LA QUE LES DIALOGUES ET L'ABSURDE DE CHABAT ENTRENT EN ACTION.

LA PREMIERE RENCONTRE AVEC BACRI EN PERE NOEL ROUGE EST MAGIQUE:) LA PETITE REPLIQUE SUR LE FILM PRIMÉ A CANNES QUI DONNE ENVIE DE SE FLINGUER ARRIVE A POINT NOMMÉ ET L'APPRENTISSAGE DU CAPITALISME VERSION CHABAT EST UN PETIT CADEAU BIEN APPRECIABLE.

BIEN EVIDEMMENT COMME TOUT FILM DE NOEL QUI SE RESPECTE IL Y A FORCEMENT UNE MORALE, ET CELLE DU FILM EST SUR L'ESPOIR ET DE CROIRE EN L'IMPENSABLE. CE N'EST PAS LE FILM DE L'ANNÉE MAIS BIEN CELUI DE FIN D'ANNÉE.

Avec Alain Chabat, Audrey Tautou, Pio Marmai et Bruno Sanches - Gaumont - 6 décembre 2017 - 1h30

La fresque, Angelin Preljocaj, Chaillot

Angelin Preljocaj nous embarque pour une douce rêverie en partant explorer la richesse des contes traditionnels d’Asie. La découverte d’une fresque par deux jeunes hommes est le point de départ de son récit.

Deux promeneurs, éreintés par leur voyage, sont abordés par des moines qui leur offrent un abri où trouver le repos. A cette occasion, l’un des voyageurs découvre une fresque magnifique, peuplée de créatures de rêve. Perdu dans sa contemplation, le voyageur passe dans l’autre monde et rejoint les jeunes filles représentées pour vivre une idylle avec l’une d’elles. Il est finalement arraché à ce rêve et renvoyé à la réalité.

Angelin Preljocaj utilise l’essence et la trame initiales d’un conte chinois « La peinture sur le mur » pour questionner et jouer sur les apparences.
Dans cet univers onirique, le vivant et le statique sont séparés par un mince voile. Les énergies se libèrent au grès des panneaux coulissants qui s’ouvrent et se ferment. Les corps masculins et féminins s’affrontent et se découvrent. Les hommes se révèlent terriens tandis que les femmes ont des gestes plus lents, avec un style que l’on pourrait catégoriser d’oriental. Ces mouvements semblent faire écho à la théorie du Yin et du Yang.

Nous sommes charmés et hypnotisés par la figure des « cheveux » qui ondulent sous nos yeux. Matière à jouer, fil d'Ariane de ce conte, Angelin Preljocaj s’amuse avec ce symbole poétique. Visuellement, nous sommes vraiment conquis par l’esthétique de ce spectacle aussi bien par le décor, les costumes que la scénographie.

La musique est très diversifiée et ajoute un vernis résolument contemporain au spectacle. On ne peut qu’apprécier la musique pop-électro produite par le duo du groupe Air.

Ce spectacle aux influences variées se présente comme une bulle poétique, langoureuse et dynamique à la fois. Courez-y si vous voulez votre part d’enchantement.

 

"La Fresque" d'Angelin Preljocaj from Théâtre de Chaillot on Vimeo.

 

 

Du 7 au 22 décembre 2017

La Fresque

 

Théâtre national de Chaillot

2017, tagada pouet pouet

Ah bah voilà ça y est, l’année se termine, encore une de bouclée, moi perso ma 40ème, pas neutre, encore debout toujours vivant, pas un cheveu blanc, hop pif paf dans tes dents.

Elle aura été bien zarb cette année 2017, de l’élection présidentielle toute fofolle à Johnny qui n’allumera plus le feu, en passant à l’éviction de Tex des « Z amours », oui on a dit qu’on faisait pot pourri donc je prends le tout et je mélange, sans oublier la saison 18 de Secret Story dont tout le monde se carre et c’est tant mieux, en passant par des alertes neige sur BFM TV, dont tout le monde se pignole et c’est tant mieux, mais aussi et surtout plein d’autres trucs dont tout le monde se tape et c’est tant mieux ou pas, donc avant de se goinfrer d’huitres de foie gras et au 02 janvier matin de s’en vouloir encore d’avoir pris cher déguisé en Trump en string au réveillon, revenons sur 10 non-événements qui auront marqué ou pas notre année, c’est parrrtiiiiii !!!

1. Kevin, 17 ans, originaire de Valenciennes, dont sa mère et sa tante disent de lui qu’il a quand même un super talent de chanteur, généralement après le déj du dimanche à 3 grammes 8, car oui la mère et la tante de Kevin éclusent pas mal, en particulier quand il reprend du Adele ou du Patrick Fiori, et ce même si tout le monde reprend du Adele et du Patrick Fiori , a passé le casting de The Voice, sans succès, de la Nouvelle Star, sans succès, de La France a un incroyable Talent, sans succès, a finalement été grave énervé par sa tante et sa mère, et après un énième « rhoooo t’es beau mon Kevin quand tu chantes du Adele, t’es la fille que je n’ai jamais eue » les a finies à grand coup d’assiettes en porcelaine « Vive Marine 2017 », sa tante est fervente militante, il fera finalement Crimes, Enquête Exclusive et Faites entrer l’accusé en 2018…comme quoi NE JAMAIS DESESPERER !!!

2. Cette année il n’y avait pas de Jeux Olympiques ni de Coupe du Monde ni de Coupe d’Europe ni de club français en finale de Ligue des champions, non mais comment voulez-vous qu’on fasse nos beaufs dans le canap, nous avons été obligés de faire du sport par nous-mêmes et faire des parties de Yam en plein été avec les mômes ! N’importe quoi ! la FIFA le CIO et l’UEFA doivent vraiment se ressaisir !

3. J’offrirai encore une bouteille de Porto à ma grand-mère pour son noël, pour la 15ème année de suite, car ma grand-mère adore le Porto, qu’elle est vaillante, qu’elle fume autant que Johnny et Renaud, mais elle, avec 90 ans au compteur et toujours vivante, quoique Renaud aussi, enfin bon, à ce niveau là est-ce que ça compte…pas si sûr !

4. Super Nanny a encore sauvé des dizaines de famille de l’abyme, a redonné espoir à des centaines de futurs parents même pauvres même cons mêmes très moches de pouvoir un jour élever des enfants appelés Brandon, Jason, Tillian, Gwendal, Titi et même Porcinet pourquoi pas, peu importe, Super Nanny sera là. Un deux trois c’est parti enlevez les capotes, virez les stérilets, jetez à la benne les pilules, quoi ? de toute façon vous ne connaissiez pas tout ça…ah…c’est peut-être pour ça alors !

5. J’offrirai en plus de sa bouteille de Porto, un joli panier garni d’un traiteur hyper cher à ma grand-mère, car, elle, à la différence de Johnny, elle n’a peut-être pas vendu des millions d’albums mais elle, elle est a encore de l’appétit, elle !

6. Grâce aux fachos, grâce à Brigitte et grâce à Pénélope, tous les français ou à peu près savent désormais placer Hénin-Beaumont, Le Touquet et Sablé-sur-Sarthe sur une carte de France.

7. La nouvelle Miss France est rousse et est originaire du nord, moi perso j’étais ce soir là déguisé en Jean-Michel Croft, mari transsexuel de Lara Croft, le tout à danser sur du Kassav jusqu’à 4h du mat, autant vous dire qu’elle aurait pu être vieille, brune zébrée mèches violettes avec des racines blondes, et avec un œil borne que ça m’aurait fait le même effet, mais il parait que c’est important…donc bon.

8. La chanson « Et je danse » de Lova Moor aura été écoutée 46041 fois sur Deezer cette année, comme quoi je dois vraiment pas être le seul à passer des soirées d’anniversaire déguisé en Jean-Michel Croft dans une cave avec mes potes le soir de l’élection de Miss France ! Nous sommes au moins 46000 et j’avoue me sentir moins seul et surtout moins con.

9. « Tu sais comment ça marche toi Snapchat ? », aura été la phrase la plus utilisée par les managers trentenaires/quarantenaires en 2017, dans l’optique d’avoir l’air moins idiot après avoir échangé lors du pot de départ de leur stagiaire avec les autres stagiaires du service qui a la phrase « on reste en contact » avaient souhaité les inviter à devenir amis sur Facebook et que la réponse fut « j’suis plutôt sur Snapchat » et eux de répondre « AH… ».

10. Nous sommes toujours sans nouvelles de Pépita de « Qui est Qui ?», qui pourtant était 78ème personnalité préférée des français en 2001 juste devant Jean-Pascal de la Star’ac, René la taupe et Yves et Hervé Noel qui étaient pourtant pas si mal à la présentation de la matinale d’M6 en 1994.

Me remerciez pas, je sais ces infos plus que vitales et essentielles dans le cadre de votre fin d’année, tel est mon rôle, tel est mon but, joyeux noël, boire un coup de Porto moi tiens.

Star Wars les derniers Jedi

Rian Johnson a un petit problème avec les jeunes et les vieux. Dans Brick en 2005, des jeunes d'aujourd'hui se trouvaient dans un vieux film noir. Dans Looper en 2012, il confronte un jeune tueur à un vieux tueur mais c'est la même personne. Dans le nouveau Star Wars, il prend les jeunes héros de la Force et les confronte aux vieux.

Les vieux mythes ont la peau dure. Lors d'une bataille, Jonnson jette la princesse Leia dans l'espace; eh bien elle s'en sort. Luke ressemble à un vieux ronchon capricieux, inquiet, incapable d'assumer l'espoir fragile qu'il peut représenter. Snoke, la plus haute autorité du Premier ordre, les nazis de l'espace, n'a peut être pas non plus la carure pour entrainer Kylo Ren, alias le fiston de Han et Leia, vers le coté obscur de la force.

Les vieux en prennent pour leur grade. C'est bel et bien la bonne idée de ce nouveau volet, loin des films de George Lucas, trop lisses et surtout inutiles. Les jeunes sont aussi décevants. Heureusement il y a quelques âmes courageuses pour nous faire vibrer mais cette fois ci elles sont plutot en dehors des chevaliers de la force. Ca fait sourire en tout cas.

Car Johnson aime l'humour. Il y en a pas mal dans ce nouveau volet. Le cinéaste pousse le style vers la tragédie shakespearienne, avec des puissantes idées de mise en scène (ca ressemble à du Branagh de temps en temps), des pauses drôles et des héros qui souffrent d'un passé trop imposant. C'est la ligne directrice de la carrière de Rian Johnson et il réussit à attirer Star Wars vers son univers. Ce n'est pas si facile.

D'ailleurs il y a des défauts. Le film dure 2h30 et c'est trop. Le film a du mal à échapper à sa nature serialesque. C'est plus un feuilleton qu un véritable long métrage. Le film a le complexe de L'Empire contre Attaque. L'empreinte commerciale du projet oblige des scènes longuettes et trop attendues. C'est un peu répétitif. Le dispositif narratif est ambitieux mais ne passionne pas vraiment.

Heureusement le réalisateur réussit de beaux moments épiques et des bastons interstellaires dignes de ce nom. On n'est pas décu de ce coté là. On apprécie une fois encore la démolition polie du mythe pour le remplacer par un autre. Pour une nouvelle génération. L'aventure continue. L'intérêt subsite. Remonterait même. Que demander de plus?

Avec Daisy Ridley, Adam Driver, Carrie Fisher et Oscar Isaac - Walt Disney - 13 décembre 2017 - 2h32

Actrices, Pascal Rambert, Marina Hands, Bouffes du Nord

 

"ACTRICE", une pièce comme une déclaration d'amour aux acteurs, à leur gloire et à leur fragilité.

L'auteur (et metteur en scène et chorégraphe) Pascal Rambert parcourt le monde depuis les années 90, des Etats-Unis au Japon, en passant par le Chili, Berlin, Milan, pour présenter ses créations mais surtout pour rencontrer des artistes et s'inspirer de leur Histoire. "ACTRICE" a été écrit en 2015 pour les acteurs du Théâtre d'Art de Moscou (Théâtre fondé par Constantin Stanislavski, pour lequel Tchekhov a écrit toutes ses pièces et qui les représente encore aujourd'hui). C'est la création française d'une pièce écrite en français pour des acteurs russes que l'on peut voir au Théâtre des Bouffes du Nord actuellement.

Et justement, c'est une grande actrice qui accompagne le travail de Pascal Rambert depuis des années: Audrey Bonnet a créé "CLOTURE DE L'AMOUR" avec Stanislas Nordey en 2011 (joué depuis 180 fois et traduit en 23 langues...); elle donne la réplique ici à Marina Hands (qu'on a pu voir au cinéma notamment dans L'Amant de Lady Chatterley de Pascale Ferran). Marina Hands interprète une grande actrice russe admirée et aimée, qui s'éteint sur son lit d'hôpital. Ses proches viennent lui dire adieu et c'est l'occasion de retrouvailles, de règlements de comptes, et d'une certaine ode à la vie et au théâtre.

Si l'argument effraie, il faut noter aussitôt que la farce n'est jamais loin. Son mari est alcoolique, sa fille en crise d'adolescence, ses parents dépassés, ses amis empathiques et emphatiques. Ses collègues du Théâtre et son professeur sont de cette dernière fête, et sa sœur (interprétée par Audrey Bonnet) a fait le voyage depuis le Monténégro où elle vit depuis vingt ans sans jamais donner de nouvelles.
Pascal Rambert dit qu'il aime écrire des rôles à la mesure du talent des actrices ou plutôt leur donner l'occasion de laisser éclater leur talent. Et en effet, Marina et Audrey ici se cherchent et s'affrontent puissamment.

A leur côté, une troupe internationale et bigarrée, composée au fil des rencontres: trois acteurs finlandais, un danseur de l'Opéra de Paris, un acteur chinois... et tout ce petit monde offre une surprise inédite à notre mourante: un spectacle bouffon, une fresque allégorique où la Mort et l'Amour s'affrontent, et comme c'est une comédie, l'Amour triomphe. Après cette orgie bouffonne, le drame peut aboutir, le rire et la poésie l'ont rendu plus supportable peut-être.

Donc "ACTRICE" est une fantaisie plus qu'un drame. En tout cas, l'occasion d'écouter un peu de silence, de goûter un peu de paix, d'échanger des propos sur la vie, les êtres, pas seulement d'évoquer leur souffrance, mais de montrer comment l'homme allie si bizarrement au cours d'une vie le ridicule et la dignité.

Si l'on aime déjà le théâtre ou si l'on cherche à le comprendre et si on aime les acteurs, il faut voir "ACTRICE"!

 

du 12 au 30 décembre 2017
au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris ou en tournée (dates prévues à Annecy, Tarbes, Strasbourg, Cergy, Rennes, Lyon, Clermont-Ferrand, Valenciennes, Amsterdam...).
Texte, mise en scène et scénographie Pascal Rambert
Avec Marina Hands, Audrey Bonnet et Ruth Nüesch, Jakob Öhrman, Elmer Bäck, Yuming Hey, Emmanuel Cuchet, Luc Bataïni, Jean Guizerix, Rasmus Slätis, Sifan Shao, Laetitia Somé, Hayat Amiri, Lyna Khoudri et Anas Abidar en alternance avec Nathan Aznar et Samuel Kircher.

Special Noel: Billy Mack

Americana

Le chanteur si british des Kinks livre sa vision particulière des Etats Unis. Un disque étonnant.

Ray Davies est un génie. Un héros de la pop anglaise. Un mélodiste hors pair. Un élégant qui aime les mots d'auteur. Leader des Kinks, il est resté un artiste agile qui ne passe pas son temps à recycler sa gloire passée. Au contraire: cette année, à 73 ans, il sort un disque de country.

Evidemment il ne fait pas comme les autres. Il ne se laisse pas avoir par les lumières de l'Amérique. Son ironie va vite reprendre le dessus pour dépeindre l'Amérique qu'il aime et qu'il déteste. Il avait déjà parlé de ce rapport ambigu dans un livre et désormais, il a fait de cette fascination, un disque brouillon mais smart à souhait.

Il y a des moments ou il papote et d'autres où il joue sereinement avec les Jayhawks. Le légendaire groupe de country indé a bien voulu jouer pour le vieil Anglais revenu de tout. Le savoir faire des musiciens américains fait donc le boulot: de la bonne country entrainante.

Mais ce sont surtout les textes qui éveillent la curiosité. Le désenchantement et l'humour de Davies sont une source de joie pour tout auditeur qui connait un peu l'univers des Kinks. La voix n'est plus aussi assurée mais la verve et la poésie ont résisté au temps et aux malheurs.

Il triture donc, dans d'excellentes conditions, le réve américain pendant une heure. C'est un peu long. Cela semble parfois répétitif. Mais il y a un art de l'ironie qui fait toute la différence et oblige notre indulgence. Au pays du King, le kinks est roi!

Legacy recordings - 2017

La Montagne entre nous

C'est bientôt Noël! Entre miévreries et fraicheur, voilà un film parfait pour la saison.

C'est le genre de films qui sortent au moins de l'ordinaire! C'est toujours étonnant de voir des grands noms du cinéma se compromettre dans des films absurdes, fantasques sans le savoir, nul et prétentieux au final. C'est donc le cas du monumental La Montagne entre nous, sorte de survival glacial avec des sentiments qui tiennent chauds!

Armé d'un solide second degré, vous allez franchement vous marrer et passer un bon moment. L'immense Idris Elba est donc un neurochirurgien en deuil et  l'immense Kate Winslet est une photographe de guerre. Leur avion ne peut pas décoller à cause d'une tempête. Présomptueux, ils louent un petit coucou. Manque de bol, le pilotefait un avc et le couple s'écrase tout en haut d'une montagne...

Un long périple plein d'épreuves les attend... et surtout ils vont s'ouvrir l'un à l'autre et comprendre le sens de la vie, de l'amour et plein de sentiments qui s'acclimatent au froid extrème et aux dangers de la nature. Le film ne fait pas dans la demi mesure.

Les paysages sont spectaculaires mais c'est bien la seule chose qui impressionne. Les comédiens en font des tonnes. La musique est crispante. Les situations et les rebondissements sont grotesques. Il y a même un chien qui cabotine pour bien nous attendrir. Mais heureusement tout se passe dans une nature sauvage. C'est l'argument choc du film et c'est vrai que le spectacle conserve un petit intérêt. C'est le plaisir champêtre de ce genre de nanar, "le film de stars dans la montagne boisée et enneigée".  Ce n'est donc pas l'Everest ce film. Plutôt une morne plaine mais on peut y franchement rigoler! Pas sûr que ce soit l'effet voulu!

Avec Idris Elba, Kate Winslet, Beau Bridges et Dermot Mulroney - 20th century fox - 8 novembre 2017 - 1h45

Revolt

Vivre c'est se battre. Se battre c'est vivre.

Quand un film commence par ces mots, l'amateur de nanar ne peut que lever la tête sur ce film inédit finalement pas si nul. Si maintenant les petites séries B sont mieux que les blockbusters, où va la Monde. Parce que Revolt nous venge de tous les Transfomers qui abrutissent les masses et ridiculisent les fans de cinéma.

Pourtant il y a dans ce film des robots extra terrestres qui aiment bien la baston! Et ils s'en prennent à la Terre entière. Mais comme le budget n'est pas celui d'un navet de Michael Bay, on s'exporte en Afrique. C'est la bonne idée de ce film d'invasion. Le décor est inédit et sert un propos qui cherche l'efficacité maximum.

On n'est pas en lieu sûr donc malgré un scénario catastrophe que l'on connait que trop bien. Avec un héros mystérieux qui souffre du syndrôme de Jason Bourne, une doctoresse française donc pas mal foutue qui est débrouillarde avec une mitraillette et des machines venues du d'ailleurs qui détruisent tout.

Comme les moyens ne sont pas énormes, le pouvoir d'évocation est recherché par un cinéaste assez habile pour rendre l'invasion crédible et surtout le récit haletant. Le film est un peu cheap mais il fait beaucoup d'efforts et cela se voit. Le dépouillement général du film n'est pas sans rappeler la sécheresse déprimé de John Carpenter dans ses meilleures oeuvres.

Voilà donc un direct to video surprenant, humble et amusant. Une série B comme en fait peu désormais.

Avec Lee Pace, Bérénice Marlohe, Jason Flemyng et Leroy Gopal - factoris films

Eugénie Grandet, Balzac, La Guillonnière, Théâtre Montansier

 

Par le passé, Eugénie Grandet m’a déjà plu deux fois. La première lorsqu’à l’adolescence j’ai lu le roman d’Honoré de Balzac, et la deuxième en visionnant la belle adaptation télévisuelle signée Pierre Moustiers en 1994, avec Jean Carmet dans le rôle du père Grandet. Le 12 décembre dernier, la Compagnie « Le temps est incertain… » m’a donné une troisième occasion d’apprécier cette œuvre, au théâtre cette fois.

Le père Grandet est un avare digne de celui de Molière. Homme le plus imposé de sa ville, il n’en compte pas moins jusqu’aux morceaux de sucre et se montre avare en tout, même en paroles (il règle l'ensemble de ses affaires en quatre phrases : « je ne sais pas, je ne puis pas, je ne veux pas et, surtout, nous verrons cela »). Il inculque à sa fille unique, Eugénie, le culte de l’argent qu’il met au-dessus de tout, mais c’est sans compter sur l’Amour qui vient bouleverser la jeune femme et ses certitudes.

Un décor réduit à l’extrême (à la façon des Bouffes du Nord) illustre le dépouillement auquel l’avare astreint sa famille et permet au spectateur de mieux se concentrer sur l’écriture magnifique de ce texte visionnaire.

« Les avares ne croient point à une vie à venir, le présent est tout pour eux. Cette réflexion jette une horrible clarté sur l’époque actuelle, où, plus qu’en aucun autre temps, l’argent domine les lois, la politique et les mœurs. (…) Quand cette doctrine aura passé de la bourgeoisie au peuple, que deviendra le pays ? »

Le texte est beau mais difficile. Comment adapter au théâtre la richesse de la langue de Balzac sans la réduire aux dialogues ? Le metteur en scène Camille de la Guillonnière trouve la solution en ne distribuant pas vraiment les rôles mais en faisant tourner la parole entre les comédiens, la représentation ressemblant alors plus à une lecture qu’à une pièce de théâtre. Et c’est tant mieux en l’occurrence !

Bien sûr, il y a quelques maladresses dans la mise en scène, comme ces phrases prononcées à l’unisson par les six comédiens. Ce procédé fut à la mode il y a quelques (dizaines d’) années et je me souviens que toutes les adaptations/captations de pièces de théâtre à la radio en ont usé, jusqu’à l’écoeurement. Le problème de la monodie est qu’elle est fatigante pour l’oreille et, surtout, qu’elle bride les comédiens qui sont obligés de trop articuler et d’adopter un rythme artificiel pour pouvoir se caler les uns sur les autres. Maladroite aussi cette tirade dite par Lorine Wolff sur un rythme slamé façon lascar.

Mais ces quelques défauts ne retirent pas à la pièce ses grandes qualités au nombre desquelles figure la finesse du jeu de ces six jeunes comédiens dont la fougue nous fait ressentir avec émotion la force du drame qui se joue. Mention spéciale à Hélène Bertrand et à Charles Pommel. Elle pour sa touchante interprétation d’Eugénie Grandet et lui pour sa poignante interprétation d’un Grandet agonisant.

 

Eugénie Grandet, ou l’argent domine les lois, la politique et les mœurs

Les 12 et 13 décembre 2017

Théâtre Montansier, Versailles

Compagnie Le temps est incertain

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