Bella Figura, Yasmina Reza, Emmanuelle Devos, Rond Point

 

En ce soir de novembre, il aura fallu attendre quelques longues et terribles secondes après l'extinction des feux pour que le public commence à applaudir mollement. Au départ, les spectateurs semblaient pourtant bien disposés ; pour preuve les rires provoqués par cette première réplique pas forcément très drôle :

" BORIS... Ou alors on prend une chambre à l’Ibis et je vais directement te sauter... Je préférerais !
ANDREA... A l’ibis...!"

L’histoire en bref : une femme découvre d'abord que son amant l’a invitée dans un restaurant recommandé par son épouse, puis elle finit conviée à la table de la meilleure amie de la légitime. Ambiance.

Tout dans cette pièce sonne faux : des décors au texte, en passant par le jeu des comédiens, sans parler de l’image que la parisienne Yasmina Reza - qui signe à la fois le texte et la mise en scène de la pièce - a de la province. L’écrivain(e) entend paraît-il dénoncer les fissures (le vernis qui se craquelle) de la bourgeoisie de province… il faut croire qu’elle ne connait de la province que des clichés. Et puis d’abord, un entrepreneur à gourmette et une préparatrice en pharmacie, cela ne fait pas une bourgeoisie, pas même petite, même en province.

Le rôle de la maîtresse boudeuse sied à merveille à Emmanuelle Devos et à son sempiternel air narquois. Elle ne se départ pas de sa moue moqueuse ou, devrais-je plutôt dire, de sa tête à claques. Lorsqu'elle dit "je me sens tellement seule", ça tombe à plat au lieu de nous émouvoir. (Je l’avoue, je n’apprécie pas la comédienne et ne suis donc pas forcément objectif ; mais après tout, qui m’oblige à l’être ?!)

Louis-Do de Lencquesaing incarne sans relief le mari trompeur tandis que Camille Japy, dans le rôle de la meilleure amie de l’épouse cocufiée, surjoue un peu la bourgeoise pètesec. Micha Lescot et Josiane Stoléru, dans le rôle respectivement du mari et de la belle-mère de la copine, sauvent la soirée en insufflant un peu de vie à cette pièce fadasse. Micha Lescot est savoureux dans son rôle de tête à claque (heureusement d’un autre genre qu’Emmanuelle Devos).

Yasmina Reza nous convie à la table ennuyeuse de gens ennuyeux qui ont des problèmes ennuyeux. Au bout d’une demi-heure poussive, un mini coup d’éclat nous fait espérer que la pièce commence enfin. La poussière retombe malheureusement aussitôt, ce qui permettra aux plus fatigués des spectateurs de se rendormir tranquillement. C'est dommage car l'on était presque prêt à mettre la monotonie du début sur le compte d'un subtil effet d'ambiance.

Soyons honnêtes, la pièce n'est pas particulièrement mauvaise et l'on a déjà vu bien pire, c'est sûr. Reste que si Yasmina Reza voulait restituer l’ennui de la vie en Province, on peut dire qu’elle a atteint son but.

 

Jusqu'au 31 décembre 2017

Théâtre du Rond-Point

Durée 1h30

Remember Roses

The Do ou Angus & Julia Stone devraient se faire du souci: Lola Marsh déboule avec son barbu mutique et sa chanteuse envoutante. Et en plus, ils savent écrire des chansons.

Le genre de chansons qui vont plaire à toutes les jolies parisiennes, les jolis critiques et les jolis journaux qui courent après les prochains buzz. Le duo israelien a tout pour cartonner à commencer par un vrai sens de la composition.

Yael et Gil sont de cette génération, jeune et jolie, qui a beaucoup écouté les disques de papa. Lola Marsh a donc cet art raffiné du refrain vintage qui fera rougir de joie les publicitaires. Ils trouveront aussi quelques bonnes chansons, bien écrites, tricotés avec une aisance désarmante.

Pour une fois, on peut dire que le disque n'est pas une succession de titres polis, beaux et agréables à l'oreille. La chanteuse semble avoir un petit faible pour Lana del Rey mais elle ne soigne pas l'ambiguité comme la californienne: elle travaille de simples harmonies folk. C'est de la belle chansons boisée. On s'y sent bien. Comme au coin d'un feu, dans une cabane qui nous protège du vent. Ce disque nous protège des ambiances moisies et des tristes mines.

Gil s'occupe effectivement d'un son soyeux, daté et assez charmant. Ils nous parlent d'un temps que les jeunes de moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre! Mais qu'ils pourraient adorer car les deux musiciens sont doués et cela s'entend. Ils ont de l'ambition et n'ont pas peur de chasser sur le terrain d'illustres ainés. On les encourage.

Universal - 2017

New Magic

New Magic? Nouvelle magie! Pas vraiment, mais le musicien Son Little a trouvé un vieux pot pour nous faire de belles recettes!! On ne va pas s'en plaindre.

Remarqué il y a quelques mois avec un premier album de blues plus que contemporain, Son Little fait un retour avec les mêmes choix: un habile mélange de modernité et de vintage. Le type est fan de Jimi Hendrix et Stevie Wonder (cela s'entend) mais il ne vit pas dans les années 60. Il a visiblement écouté toute la musique noire américaine pour y piocher le meilleur.

Dans un vieux pot donc, il a la bonne idée de sélectionner les bons ingrédients pour nous faire apprécier la soul de cette Amérique noire, populaire et généreuse. Il faut dire que la voix de Son Little est charmeuse. Sa magie vient de son espieglerie. En l'entendant, on a l'impression d'être avec un vieux copain. Une douce sensation pour réécouter ce groove ultra musical.

Plus que l'attitude, il parvient à nous faire partager sa passion et son intimité. La musique est finement brodée mais elle est la preuve d'une intelligence d'écriture plutôt que de recherche de style. C'est un Rythm & Blues qui demande de l'intention pour une jubilation totale.

Ce n'est pas de la musique pour pub. Produit par l'artiste lui même, il y a là un sage strip tease d'une âme musicienne qui célèbre sans révérence les racines de la musique d'aujourd'hui. Il a un blues libéré et inspiré. C'est bien un son contemporain.

Fils d'un pasteur saxophoniste (fallait l'inventer ce passé là), élevé en Californie, poussé à chanter par les Roots, le gars transpire la musique et toutes ses beautés. Cela s'entend sur tous les morceaux de ce deuxième essai, ardent! La magie opère malgré les formules déjà connues. La manipulation par l'artiste est agile. On veut bien y croire à cette magie!

Anti - 2017

Un jour dans la vie de Billy Lynn

Une bande de militaires à la sortie d'un hotel. Quelques gueules de bois et des blagues vaseuses. Ces militaires sont des survivants. Ils sont le visage de cette Amérique qui défend la Nation en Irak. Ils sont jeunes. Ils tentent de sauver les apparences dans les médias. Mais il y a en fait un spleen sourd mais omniprésent.

On a parlé de deux films de guerre cette semaine. Deux fois, la guerre y est dénoncée. Cette fois ci cela va un peu plus loin: Ang Lee dénonce sans concession la société américaine. Sorti au cinéma sur la pointe des pieds, le film mérite d'être vu. Il doit être vu. Car il montre les effets de la guerre et l'aveuglement de ses contemporains.

Cela n'empêche pas Ang Lee de faire de nouveau un film avec des trouvailles simples et sensationnelles. L'Irak et la tournée médiatiques de jeunes soldats se répondent dans un récit de plus en plus poignant autour d'un jeune Américain qui devient un héros malgré lui.

Bien entendu, la critique n'est pas nouvelle. Le jeune Caporal renvoie l'image d'une société superficielle, complètement à coté de la plaque, obsédé par la consommation, le spectacle et l'image. Mais les sauts dans la vie de Billy Lynn entre sa journée de représentation dans un match de football américain et son service dans l'enfer irakien font réfléchir. Rien n'est anodin. La démonstration est entendue mais quelle maestria!

Lee est un vrai auteur américain dans le sens où il met tout à disposition pour défendre une idée ou un récit. C'est ce qui fait la force (visuelle) de son cinéma. Nous sommes en immersion (le film a été tourné avec un procédé 3D révolutionnaire) dans le calvaire post moderne de Billy Lynn, héros au triste regard. Il est effectivement question de perception dans ce film. C'est une oeuvre qui secoue et dérange. Au delà de la technique, la colère de Ang Lee est comprise et partagée. Comme une grenade dégoupillée, ce film fait un effet terrible!

Avec Joe Alwyn, Garrett Hedlund, Kristen Stewart et Steve Martin - 2017 - Sony

Au revoir La haut

Loin de ses comédies habituelles, Albert Dupontel signe ici un drame fantastique dans une ambiance de guerre et qui arrive a nous faire rire et rendre ce sujet très léger malgré tout.

Un film loufoque qui ressemble à du Jean-Pierre Jeunet et son “Long dimanche de fiançailles” mélangé au romanesque de “La cite des enfants perdus”. Certes, c’est un peu tiré par le visage mais il y a un vrai travail décalé surtout sur le personnage d’Édouard.

Les dialogues restent caustiques et ne manquent pas d’humour, il faut bien que l’on y retrouve la touche Dupontel. Et c’est Laurent Lafitte, qui tient parfaitement ce double indirect en parfait connard. Je ne connais pas le livre mais la construction du film est hyper chiadée, les images sont belles, la scène d’intro dans les tranchées est magnifique.

La scénographie est travaillée et c’est une histoire très joliment racontée avec beaucoup de poésie et pas mal de remise en question finalement, sur la guerre, la perte, que ce soit du côté des combattants ou de la famille. La musique donne un réel élan entre les prises et contraste avec le sujet.

Mais au-delà de Dupontel que j’adore en tant cinéaste et acteur, c’est surtout une grande fierté non dissimulée de voir sur grand écran le nom au générique et le travail de mon frère (Julien Joanny) que j’ai pu reconnaitre grâce aux photos faites pendant le tournage et je ne pourrais vous le vendre mieux que cela.

 

AVIS AUX AMATEURS

Avec Nahuel Perez Biscayart, Albert Dupontel, Laurent Lafitte et Mélanie Thierry - Gaumont - 25 octobre 2017 - 1h55

Higgins is dead, nos 80’s sont sur la Selleck


J’étais parti mais alors franchement lancé, comme un dératé à six faces, pour vous balancer une chronique sur les deux ans déjà du Bataclan, puis je me suis dit non, pas ici, ici c’est rigolade et gaudriole, et puis d’autres le feront bien mieux que moi pauv con; alors finalement j’ai repris mon allure de dératé, toujours à six faces, pour vous tartiner d’une critique sucrée salée sur le « Meilleur pâtissier », mieux, sur le « Meilleur gâteau » ou truc dans le genre, enfin les machins du mercredi ou du jeudi sur M6, quand soudain, par le plus grand des hasards tordus que nous procurent le web, mon popotin se retrouvait scotché à la lecture de cette nouvelle, John Hillerman, alias Higgins dans Magnum, est mort.

Tristitude, mélancolie nostalgique, aïe aïe à Hawaï, mon cœur fut tout chocolat blanc saveur almond en repensant à mes années Magnum !

Car oui, au-delà d’un générique que de nombreux quarantenaires fredonnent en hurlant « MMAAAGGGGGNUMMMM » lors des blind test spécial série TV 80’s à 3h du mat’ avec 3,4 grammes dans chaque œil en terrasse, à l’heure où la petite frisquette mi-nuit mi-bientôt petit jour vous contraint à mettre une petite laine (trucs et astuces, celui qui n’a pas froid et reste en T-Shirt est celui qui vient de dépasser les 3,5 grammes fatidiques et est donc le plus bourré de tous), voilà que cette série, pis, mes dimanche après-midi d’enfant dans ma maison normande, me revenaient en pleine face, dans mes six faces, comme un dé, raté.

Si vous me demandez là de suite maintenant quels sont réellement mes souvenirs de Magnum et quel épisode m’a le plus marqué, je vous dirai avec fermeté mais en toute amitié, car je vous aime bien, mais qu’est-ce que cela peut bien te foutre. Car oui, à dire vrai, à part le générique, la moustache de Tom Selleck, les Doberman zeus et Appollon dudit Higgins, les chemises Hawaïennes toujours de Selleck, quelques bikinis et le levé de sourcil toujours encore et toujours de Selleck à la fin du générique, un bien flou hélicoptère et encore sans miser 50 balles qu’il ne s’agisse pas d’une confusion avec Supercopter, j’avoue, il ne me reste pas grand-chose. Et pourtant j’en ai maté de l’épisode de Magnum ma bonne dame !

Ahhhhh c’est sûr, oui, j’aurai pu aller me gaver de Wikipédia pour faire mon Quid, mon grand Larousse des Séries à gagner dans Question pour un champion, mon encyclopédie des séries 80’s en huit volumes, juste pour vous impressionner, que vous disiez de moi « Olllalalalalalala mais ce mec est une bible, que dis-je un cap, une péninsule, un dieu vivant, il est aux séries ce que Rocco est aux femmes, il en sait plus profond que tout le monde », mais non, je ne suis pas comme ça, né modeste humble si peu orgueilleux pourtant doté d’un corps d’esthète et d’une intelligence mixant habilement Qi et neurones, mais plus que tout le monde il est vrai, non, je garde les pieds sur Terre, et la terre sur mes pieds, surtout le dimanche lors de balades en forêt, ce que je ne fais jamais, mais c’est juste pour retomber à un moment donné dans cette chronique sur mes pattes, comme un Doberman, mieux, sur le dimanche.

Oui, dans un vague souvenir, je me souviens je me rappelle, que le dimanche, pluie dehors, télé 6 boutons avec seulement 3 chaines, sans zapette, avec obligation de se lever pour changer de chaines, s’empilaient du mythique, du lourd, du héros cascadeur. L’homme qui vaut 3 milliards (en franc hein on ne s’emballe pas), l’homme (toujours le même) qui tombe à pic, l’homme et Hutch, puis donc le Magn Homme et sa grosse Ferrari rouge ! Oui, on en bouffé du ricain beau gosse !
162 épisodes de Magnum de 50 minutes se sont enchainés, si on y pense, calcul de tête, non pas d’excel, non pas de ça chez moi, tout de tête, ça fait 135h, soit 8100 minutes, soit je ne sais absolument pas où je veux en venir, ah si, une équivalence par l’exemple, oui, ça y est j’y suis, ça fait 90 PSG-OM à mater ou 90 Mamers-Aubervilliers à mater tout pareil, car en Ligue 1 comme en division de district, un match de foot fait toujours 90 minutes, et c’est quand même vachement pratique mine de rien.

Voilà, John Hillerman, allias Higgins, qui avait la moustache quand même vachement plus fine que celle de Magnum est mort, encore un bout de nos 80’s qui s’en est allé, à noter que l’intégralité de la série existe en DVD, soit 6 coffrets, pour 8 saisons, soit, oh et puis merde, vous avez qu’à calculer par vous-même ou aller sur Wikipédia, moi j’ai l’intégralité des Entrechats et de Tomtom et Nana à regarder. Quoi ?

Allez j’vous embrasse sur la moustache.

Le seul Moment

Une écorce d'arbre, une fenètre ouverte, la pochette de l'album de Lou révèle la sensibilité incroyable de cette chanteuse qui nous offre un beau frisson.

Car la chanteuse se livre avec une infinie poésie qui va vite hanter nos pensées et nos moments d'égarement. On aimerait avoir son savoir faire qui révèle son savoir être. On l'entend faconner ses textes pour livrer ses pensées et ses désirs.

Elle écrit depuis longtemps, Lou. Elle fait de la musique pour comprendre ou embellir son existence. Proche de Pascal Bouaziz, génial rockeur de l'ombre, elle adopte les mots et les mots pour maitriser les affres de la vie et ne pas trop se morfondre sur un Monde qui ne peut que décevoir.

Alors elle trouve les mots qui soignent. Le seul Moment réunit neuf chansons. Elles simples mais très fortes. Elles vous bousculent car elles vous sensibilisent de nouveaux aux mots, à leur magie. On pourrait réduire l'artiste à une écorchée vive mais au contraire il y a quelque chose de miraculeux dans ses créations. Il en ressort un espoir incroyable, une volonté de vie, un drôle de mélange entre ironie et mélancolie.

C'est fou ce que Lou arrive à faire avec l'aspect tragique de la vie, le chagrin qui guette. Il y a une étrange beauté dans ses chansons. Lou est une femme qui console et qui fascine. Merci pour ce moment, en espèrant que ce ne sera pas le seul!

L'autre distribution 2017

The Wall

On n'attendait pas ce tacheron de Doug Liman à ce niveau là: dépouillé à l'extrême, The Wall est un sacré bon thriller.

Normalement, quand on vous dit "Doug Liman", vous devriez penser "gros budgets pour grosses stars". Révélé par deux petits films indépendants, Swingers et Go,  il est devenu l'ami des stars. Il copine avec Brad, Angelina ou Tom. Il fait de bons gros films pour eux, sans grande saveur avec une prise de risque proche de zéro. Il n'y a pas grand chose à voir dans son cinéma. Jusqu'à maintenant.

Car le réalisateur est bien à la tête d'un petit film sur l'absurdité de la guerre. Un tout petit film voulu ainsi. Un mur. D'un coté, un militaire agonisant. De l'autre, un sniper irakien. Au milieu d'un désert chaud et étouffant. The Wall est un film à concept. Une idée simple, redoutable pour un dispositif de cinéma absolument renversant.

Car ce n'est pas un film de guerre: rapidement nous sommes dans un terrible et fluide thriller. Accroché à un soldat pourchassé mais futé, le spectateur affronte lui aussi un dépouillement total. Liman se contraint à son idée avec une précision redoutable.

Les options et les choix deviennent des moments cruciaux. Le suspense est aussi élevé que le thermomètre. En quelques scènes, Doug Liman met en pièce le film de guerre pour en faire sortir toute l'absurdité et le pathétique. L'héroisme n'existe pas. On est à l'opposé de l'American Sniper, le très surestimé film de Clint Eastwood.

Par ses choix esthétiques, et sa mise en scène précise, The Wall dépasse son sujet mais ne le dénigre jamais. C'est bel et bien dans la série B que se trouve parfois les plus intéressantes réflexions sur la guerre et même sur le cinéma et ce qu'il montre, ce qu'il met en scène. Quasi existentiel, The Wall est une surprise. De la part de son metteur en scène! Par la chaude claque qu'il nous met!

Avec Aaron Taylor Johnson et John Cena - 2017 - metropolitan film export

Mon amour fou, Elsa Granat, Théâtre de la cité internationale

« Il est beau. Il est bizarre. Il est beau. Il est bizarre. Il est beau-bizarre. » Ses mots répétés par la comédienne Roxane Kasperski, seule sur scène, résument à eux seuls l’histoire et l’atmosphère de cette pièce. Elle va nous raconter de manière poétique et frénétique l’histoire d’un amour passionné et destructeur.

Clap de début. Des déchets sont éparpillés sur scène. Des extraits de Gossip Girl viennent rythmer le discours décousu de la comédienne. Nous essayons de prendre petit à petit nos marques dans ce cadre déstructuré pour la comprendre.

La comédienne nous raconte l’histoire folle qu’elle a vécue pendant huit années durant avec un bipolaire. C’est une histoire rythmée de souvenirs hallucinés et d’épisodes trépidants. Comme on peut s’y attendre, les histoires d’amour finissent mal en général, et de surcroit quand la maladie en fait partie.

C’est avec justesse et sobriété que la pièce met en son et en image cette vie quotidienne. Elle pose plusieurs interrogations : Comment arriver à gérer cette folie ? Comment la gérer quand on est souvent seul avec l’autre ? Comment s’en sortir ?

Le succès de cette pièce repose sur l’incroyable énergie qui émane de la prestation de la comédienne Roxane Kasperski. Elle arrive à être « elle » et « lui » avec simplicité. Nous vivons véritablement les épisodes qu’elle raconte, en se demandant souvent ce qu’on aurait fait à sa place.

Nous ressortons de ce spectacle sonnés et conquis. A voir impérativement.

 

Jusqu'au 21 novembre 2017

Théâtre de la Cité Universitaire

DURÉE | 1 h 10

 

MON AMOUR FOU from Roxane Kasperski on Vimeo.

Konrad Fight

Il a un nom de héros de bande dessinée. Il a l'envie d'un authentique rockeur. Il livre un petit paquet de chansons qui augure de belles choses. Konrad Fight se bat comme un sacré bougre!

Pour lui le rock est un sport. C'est une question d'abord d'honneur et de sueurs. Lui, c'est Brieuc Bohu, passionné de musique, marqué par les années 80 et ses sonorités froides. Pourtant son rock est chauffé par une solide équipe qui cogne des mélodies, certes classiques mais que l'on n'entend plus beaucoup.

Sa guitare frole les émotions. Konrad Fight a une histoire, tragique, mais Brieuc Bohu pense qu'il est temps qu'elle se prolonge avec cet EP à la sincérité déconcertante. Car il met tout dedans. Il y a de la mélancolie et de la fierté. On devine les racines et les rêves.

Les textes en français ne sont pas grotesques car ils viennent du coeur. On est sensible à ce que l'on entend et la musique nous rassure presque car le chanteur se livre sans fard et ne se cache pas. Le rock n'a pas besoin de mille effets lorsque son artisan ne s'échappe pas et met tout son coeur dans l'effort. C'est ce que fait Konrad Fight. Un beau combattant pour défendre le rock français!

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