The Babysitter
Merci Netflix pour ta production de nanars sympathiques qui n'ont plus leur place dans la salles de cinéma. C'est regrettable mais c'est comme ça!
Puisque désormais ce sont les grosses productions qui squattent les grands écrans. Les distributeurs ne veulent meme plus du concept à fort caractère. Parce que là, le décevant McG nous fait rêver avec sa baby sitter qui est aussi dangereuse qu'elle est belle. Hugh Efner a dû quitter notre Monde en découvrant cette amoureuse des enfants à la blondeur incroyable et à la silhouette affolante!
Elle conduit une super bagnole, adore les films de science fiction, et couve un jeune gamin, Cole: brimé à l'école, elle n'a pas peur de prendre sa défense. Tout le monde l'aime. Les parents décident de partir en week end et de confier leur progéniture à la belle blonde. Mais évidemment, trop parfaite, elle va révéler sa véritable nature à Cole...
Et ce dernier va connaitre la fièvre du samedi soir et avoir de sacrées suées. Car la baby-sitter a de l'imagination pour le meurtre et l'hémoglobine. Oeuvre de série B totalement assumée, The Babysitter ne vole pas haut et recycle sans vergogne les films d'horreur des années 80. La tranquille banlieue est donc mise à mal par une blonde féroce face à un gamin futé. C'est totalement idiot mais assez rigolo.
McG est peut être l'un des pires yesmen de la production hollywoodienne. Ses citations sont eighties donc savoureuses. Le film vaut ce que vaut le scénario et rien d'autres. C'est débile mais ca n'a aucune prétention. En période d'Halloween, ce teen movie d'horreur pourra vous aider à passer une bonne soirée, vite oubliée aussi.
Avec Samara Weaving, Judah Lewis, Hana Mae Lee et Bella Thorne - 2017 - Netflix - 1h25
The oath (le serment d’Hippocrate)
The Oath sort directement en dvd et n'aura pas droit à une sortie sur grand écran. Dommage car la mise en scène de Baltasar Kormákur est d'une emphase absolument réjouissante.
En France, la critique trouve que le cinéaste anglais Kenneth Branagh en fait trop. Depuis son premier film, ce fan de Shakespeare ne sait pas faire dans la demi mesure et aime les grands plans épiques, les monologues héroïques, le souffle grandiose et les décors gigantesques. Franchement, son cinéma met le coeur en émoi et c'est une très grande qualité. Ici, on le défendra!
Comme on a l'envie de protéger le travail de l'Islandais Baltasar Kormákur, équivalent de Branagh: venu du théâtre, le bonhomme s'est mis au cinéma avec une production impressionnante, visuelle, émotionnelle et presque arrogante. Il ne plait pas trop à la critique française.
Comme Branagh, Hollywood adore ce metteur en scène qui a refait l'un de ses films (Contrebande), réalisé un gros buddy movie pétaradant (2 Guns) et un drame sportif enneigé (Everest). C'est du cinéma physique mais pas décérébré. Ses films les plus intéressants restent ceux qu'il a réalisé en Islande. Il adapte très bien les polars froids venus du grand Nord Européen. Il est l'équivalent 7e art des auteurs scandinaves qui font des succès en librairie.
Ce que prouve The Oath, thriller assez glacial où un père de famille s'inquiète pour sa fille qui fréquente une petite racaille de Reykjavik. Petit à petit,cela va tourner à la psychose et le médecin va organiser une piège bien tordue pour remettre sa famille dans le droit chemin.
Il écrit, joue, produit et réalise. Baltasar Kormákur est omniprésent mais sert une histoire d'intelligence sournoise et de vengeance sociale. Au delà du récit, il y a une description clinique de la société islandaise. Ca fait froid dans le dos (oui c'est facile mais bon).
Avec sa ville enneigée et sa nature sauvage, le film est exotique mais il n'oublie pas d'être un polar haletant, étouffant et finalement assez réussi. Ca a du bon de temps en temps, un égo démesuré!
Avec Baltasar Kormákur, Hera Hilmar, Gísli Örn Garðarsson et Ingvar Eggert Sigurðsson - Universal - 2016
Unpeeled
C'est qui la première partie des Rolling Stones?
Pour ma part, je ne serais pas à Nanterre pour les concerts des Stones. Pas eu de place. Pas grave. Je les ai vu deux fois. Au parc des Princes pour le Urban Jungle tour en 1990. La première fois de ma vie que je rentre dans un immense stade. Puis en 1995 à l'hippodrome de Longchamp pour fêter l'obtention de mon bac. Plein de souvenirs!
Je ne pensais pas que les Stones continueraient de rouler à la naissance de ma seconde fille. Tant mieux pour eux. Tant mieux pour nous car ils ne sont pas si catastrophiques nos papys du rock. Ils trainent un peu la patte. Ils doivent être bien soutenus par toute une ribambelle de musiciens sur scène. Ca fera d'autres souvenirs à d'autres. On ne va pas être jaloux.
Néanmoins je ne suis pas très content car les spectateurs vont avoir un chouette groupe en première partie. En 1990, j'avais eu droit à Gun, un groupe qui a eu un petit succès avec une reprise. En 1995, j'ai entendu Eric Lapointe avant de me farcir Bon Jovi et son maquillage de peau rouge. Une date avant, à Montpellier, les premières parties des Stones se nommaient les Black Crowes et Bob Dylan.
Pas eu de chance de ce point de vue. Pour les trois concerts, les spectateurs vont donc découvrir les Anglais Cage the elephant qui vient justement de sortir un excellent live, qui résume leur courte carrière et montre l'influence des années 60 sur la production britannique.
Enregistré durant une tournée américaine, aidé par un quatuor de cordes, le disque assèche les compositions jusqu'à une certaine épure et on entend alors de nouvelles choses. On redécouvre des mélodies et pour cela, le groupe est excellent. Il fera la joie des mélomanes et des amateurs de rock tendre et puissant à la fois. Ils ne seront peut être pas dans la grande histoire du rock'n'roll mais ils nous prouvent que dans les petits coins de cette Histoire il y a des petits trésors!
Bref, cela dépasse largement les Bon Jovi et Gun et cela fait de la concurrence meme pour les papys du rock!
RCA - 2017
Democracy in America, Castellucci, Tocqueville,
Une œuvre qui interroge la naissance de la démocratie américaine, et permet de souligner les zones d’ombre de toute démocratie ; un spectacle total inédit.
Comment lois, chartes, compromis, batailles et traités de paix, ont émaillé et figé l’Histoire des Etats-Unis, à partir de l’aventure de pionniers puritains guidés par la foi, contre les Indiens, contre les Noirs, contre une Nature à dompter.
Le récit ici s’intéresse à une famille de paysans puritains, menacée de famine. Le dispositif nous donne à voir, à travers différents filtres (écran de projection, bâche en plastique), une petite communauté de pionniers. Le dos voûté à travailler la terre, les silhouettes nous rappellent les peintures de Millet. Premier tableau : il pleut sur le plateau, il fait nuit, la femme vient échanger (vendre ?) son enfant à un couple, contre un sac d’outils et de semences. Tableau suivant, deux indiens aux aguets évoquent l’échange, auquel ils ont assisté la nuit précédente. Ils s’enseignent des rudiments de langue anglaise ; l’un veut apprendre, l’autre non. Ils débattent et au sujet des visages pâles, disent en substance : « Leur langue ne désignent pas nos choses, mais c’est par leur langue qu’ils désignent ce qu’ils veulent nous prendre. » Tableau suivant : la femme n’arrive pas à avouer l’échange à son mari. Elle blasphème et c’est par une langue inconnue d’elle (la langue des Indiens précisément), que, possédée, elle avoue l’horreur de l’échange. Revenue à elle, elle est capable de décrire le dilemme qui l’a amené à ce choix. On entend le tribunal communautaire la condamner. Tableau final : une danse mystique, sacrificielle. Surgit alors l’opération cruciale, vertigineuse, le fondement de la tragédie : la catharsis. On se souvient ici du rapport étroit, de la gémellité presque, entre théâtre et démocratie.
On rêve éveillé, on admire la danse frénétique (entre derviches tourneurs et prêtres du Ku Klux clan) qui vise au sacrifice de la mère (femme malade, sorcière ?). Surtout on est secoué, saisi physiquement par la bande-son de Scott Gibbons. C’est comme si tout le théâtre vibrait sous les éclats des sabres brandis qui s’entrechoquent. L’œil aussi est fasciné par les images floues, par les reflets des sabres démultipliés, le scintillement de l’eau sur le plateau. On vit donc une expérience de spectacle total qui saisit notre corps et fascine notre esprit.
Ce spectacle de Claudia et Romeo Castellucci est concis (1h45), serré autour de son sujet ; moins orgiaque qu’ « Orestie » vu à l’Odéon en décembre 2015, (spectacle rappelons-le interdit aux moins de 16 ans), il donne encore à voir et à sentir une expérience inédite.
Les représentations de « Democracy in America » sont terminées à la MC 93 mais le Festival d’Automne continue jusqu’au 31 décembre 2017.
Programme en ligne : https://www.festival-automne.com/programme
Le programme de la MC 93 est disponible ici : https://www.mc93.com/saison
« Democracy in America », jusqu’au 22 octobre 2017 à la MC93 de Bobigny, dans le cadre du Festival d’Automne.
Ex Anima, Zingaro, Bartabas
Passée l'entrée du Fort d'Aubervilliers, on est déjà ailleurs. Devant nous, une esplanade de baraques et de chapiteaux, tout de bois, des caravanes et des vieilles voitures, un univers mi-cirque mi-far-west. Le chapiteau principal met immédiatement dans l'ambiance. Les décors et costumes des nombreux précédents spectacles sont exposés. L'histoire de la compagnie, son expérience, sa grandeur, sont annoncés, le voyage peut commencer.
Une fois installés au bord du manège, que des effets lumineux font ressembler à un gouffre ou à des ténèbres, l'expérience débute. Plongés dans l'obscurité, on n'a aucune idée de ce qui nous attend. Tout est possible, les chevaux seront libres à quelques centimètres parfois immobiles à nous regarder fixement, parfois au galop. Il faut rester muets, frissonner en silence et lâcher prise, se laisser porter pour une rencontre intime avec le Dieu cheval, la tête d'affiche. Parce que dans ce spectacle, plus que jamais, Bartabas et sa troupe laissent la part belle aux chevaux et disparaissent, s'effacent. L'homme est à terre, dans l'ombre, vêtu de noir, humble serviteur dédié à son maître dont il ramasse les excréments. Le cheval est en pleine lumière, seul sous les feux des projecteurs, sublimé, élevé, l'objet de toutes les attentions, les crinières magnifiquement peignées, le poil soyeux. Et le pari est là. Donner au spectateur l'illusion que le cheval est le maître, le seul arbitre. Lui restituer une apparente totale liberté et alors, prendre le temps de l'observer, d'un oeil nouveau: vivre, jouer, communiquer, hésiter, décider. Et le charme opère. Les chevaux révèlent une autorité naturelle, un calme et un sang froid supérieurs (surhumains?), une grâce majestueuse et une aura solennelle. Tel des éthologues, on se surprend à imaginer les liens qui unissent les chevaux, les rapports de domination, les sentiments. Une âme animale? sans doute.
Ainsi, avec "Ex Anima", ne cherchez point de cirque, ni de voltige ni même un seul cavalier. Seuls quelques oiseaux de paix sont encore autorisés à se poser sur la croupe royale. Le théâtre équestre de Bartabas ne monte plus les chevaux, il les élève. Dans une sorte de cérémonie presque religieuse, l'humain rend hommage à l'animal. Une expérience de tous les sens.
Another day
Du rock à l'ancienne. Jouissif et anecdotique!
Alors cela commence avec Mike et David, deux copains qui décident de suer et chanter devant des amplis poussés à fond. Les histoires de rock commencent toujours comme ça! Les deux copains en trouvent d'autres pour monter un vrai groupe, KCUF factsn qui donne des concerts dans tout le sud de la France. On ne transpire pas uniquement à cause des hautes températures, là bas!
Au bout de quelques temps, ils se collent à l'exercice de l'album et ce que l'on entend c'est bien un rock primitif mais pas primaire. David a laissé sa place à un autre copain mais on entend surtout un groupe uni pour défendre, avec courage et force, une idée du rock'n'roll qui vide la tête et soulage toutes les colères.
Avec Kcuf Facts, Montpellier devient l'origine d'un groupe punk à l'ancienne. Le rock est féroce et sans concession. Le groupe chante en anglais ou en français: à chaque fois il a la rage. Il a l'envie de jouer entre potes. C'est toujours pour cela qu'il est assez attachant, ce punk qui veut échapper à toutes les modes, tous les courants.
C'est donc du bon gros rock intégre, écrit avec les tripes et exécutés sous une pluie de sueurs! les amateurs de nuances ou de doux arpèges repasseront. Ils sont donc sans concession et leur style est celui d'un groupe de punks, heureux de faire le plus de bruit possible et de dénoncer le Monde toujours cruel.
Tous les stéréotypes du genre sont bel et bien là mais il faut l'avouer, ce n'est pas désagréable. Pour la révolution faudra repasser mais pour entendre un bon vieux son de punk éméché à la bière, he bien, ce disque fera le job.
Screaminal production - 2016
Intramuros, Alexis Michalik, Pépinière Théâtre
« Intra-Muros » c’est l’histoire d’un atelier théâtre en prison. Ange, criminel corse récidiviste, condamné pour crime passionnel et Kevin, jeune écorché vif, bavard et dragueur vont découvrir cet art. Avec l’aide d’un metteur en scène ils vont apprendre à se mettre dans la peau de l’autre, à sortir leurs émotions, à jouer l’heure où tout a basculé.
On retrouve le génie du jeune auteur : un texte fort, des histoires qui s’entrecroisent, du rythme, d’excellents comédiens aux rôles multiples, une mise en scène inventive servie par de la musique jouée en live.
A la différence des autres pièces d’Alexis Michalik, on ne fait pas de grands sauts dans l’histoire si ce n’est celle des détenus et du metteur en scène. Sur nos fauteuils, on partage une sensation douce-amère d’être dans un ailleurs pas si irréel. La nouvelle pièce du virtuose est engagée, oppressante, plus sombre que les autres.
Entre série policière et fable à la Pagnol, avec humour et gravité, la grâce Michalik opère. On saisit les réalités du monde carcéral : la colère, la violence, le temps qui s’écoule lentement, les parloirs. Mais aussi l’amitié, la culpabilité, le souvenir d’un amour à la Marius et Jeannette. Les personnes s’éloignent, se rapprochent, se dévoilent.
Récompensé par deux Molières pour Le Cercle des illusionnistes et cinq Molières pour Edmond, le jeune auteur et metteur en scène est là où on ne l’attend pas. Inspiré par sa rencontre avec des détenus, il nous transporte entre les murs. Les murs réels de la prison. Les murs intérieurs des hommes hantés par le souvenir ou l’espoir de résilience.
C'est drôle. C’est émouvant. C’est percutant. On recommande.
« La vie c’est être traversé par des émotions, sinon c’est pas la vie. »
A partir du 04septembre 2017
Du mardi au samedi à la Pépinière théâtre, 20h, samedi 16h. 1h45
Kingsman 2: le cercle d’or
SUITE COMME SON NOM L'INDIQUE, DE L'INDISPENSABLE KINGSMAN, QUI REMET BIEN A SA PLACE LE JAMES BOND NATIONAL ! (NON PAS QU'IL NE SOIT PAS BIEN MAIS IL N'EST PAS AUSSI COOL). ET BIEN DANS LE CERCLE D'OR ON PREND LES MEMES ET PAS MAL DE GUEST EN PLUS (NO SPOILER JE VOUS LAISSE LE PLAISIR DE DÉCOUVRIR PAR VOUS MÊME) ET ON RECOMMENCE.
TOUT EST AMPLIFIÉ, DÉMESURÉ ET MÊME COMPLETEMENT DECALÉ. JULIANNE MOORE EN BARONNE DE LA DROGUE ANNEES 50 EST ABSOLUMENT A CROQUER. Y'A DE LA COUNTRY, DES COWBOYS, DU SWING, DU WHISKEY (OUI JE SAIS QUE C'EST PAS COMME CA QUE CA S'ECRIT), CA SE CASTAGNE DANS TOUT LES SENS, ET CA VA BEAUCOUP PLUS LOIN.
COMME DANS LE PREMIER, ON SENT BIEN QUE CA NE SE PREND JAMAIS AU SERIEUX ET C'EST LA, LA GRANDE RÉUSSITE DU FILM. PARCE QUE CA EN DEVIENT MÊME TRES CON MAIS COMME ON DIT, PLUS C'EST CON PLUS C'EST BON ! LES CHORÉGRAPHIES QU'ON A ADORÉ SONT ÉGALEMENT PRÉSENTES.
C'EST TOUT DE MEME CLASSE, BRITISH CLUB OBLIGE, LES GADGETS SONT SUPER, LES VOITURES DÉCHIRENT. LES ACTEURS SONT COOL. C'EST CRU, PARFOIS UN PEU TROP. CERTAINS DIALOGUES ET CERTAINES SCENES PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITÉ DU PUBLIC MAIS C'EST TOUJOURS ASSUMÉ A FOND EN MODE DÉCOMPLEXÉ MÊME LE MESSAGE SOUS JACENT DU FILM EST VRAIMENT BIEN AMENÉ.
VOILA VOILA JE NE PENSE PAS CONVAINCRE CEUX QUI N'ONT PAS VU LE PREMIER DE VOIR CELUI CI MAIS JE SUIS PERSUADÉ QUE CEUX QUI ONT KIFFÉ LE UN, KIFFERONT AUSSI CE CERCLE D'OR. IL EST UN PEU LONG MAIS ON A AUCUNE RAISON DE S'EN PRIVER.
AVIS AUX AMATEURS
Avec Colin Firth, Mark Strong, Taron Egerton et Julianne Moore - 20th century fox - 11 octobre 2017 - 2h20