Anne-Sophie Lapix nue !!!
Ahhhh voilà des semaines que vous vous dites, le Romain Esteban va nous claquer une chronique sur le nouveau JT de France 2 avec Anne-Sophie Lapix ! On va se régaler, il va partir en vrille, pas dit même qu’il nous fasse pas un truc borderline façon fantasmagorique, limite on va sortir la boite de kleenex et pas pour sécher les larmes, rhhhhaaa c’te bestiole confins vulgaire quand il veut celui-là, il va nous la mettre à oilp la Anne-Sophie, vas-y qu’on va tomber dans du Jackie et Michel made in service public, allez allez vas-y vas-y ouiiiiiiiiiiiiiii claque moi ta chronique sur les yeux, ouiiiiiiiiiii chronique moi bien fort j’suis pas ta sœur, haaaaaaannnnnnn mmmmmmmmm fais moi péter l’élastique du 20h, mets y donc toute ta plume entre deux météos, appelle Irma, José et Maria pour les mêler à la fête, ces foufous d’ouragans déchainés avec de la grosse bonne bourrasque, allllezzzzzzzzzzzz fais pas ton timide, tu vas nous le zouker décalé ton foutu billet coquin hein dis !
Bah non.
Oui que neni Zob nada dawa pouet pouet, peau de testiboule poils arrachés lames usagées sur le gilette rose de ta femme piqué sous la douche entre le Ushuaia coco et le shampoing agrume spécial ton oburn (aucun rapport avec les parties pré-citées, c’est juste une couleur de cheveux bande de coquins), supplice de l’épiderme, non j’avoue, je n’ai toujours pas vu Anne-Sophie Lapix à la tête du 20h !
Mais voilà, nous, faut bien qu’on bouffe à la rédaction d’Etat-Critique.com, il nous faut du taux de lecture, il nous faut du clic, il nous faut du followers et du partage, et vous pourrez toujours vous planquer derrière l’écran d’ordi de votre bureau ou derrière votre petit smartphone, avouez-le, si mon titre avait été « Je n’ai pas vu le JT d’Anne Sophie Lapix », vous m’auriez dit « Et alors pauv con ???», si ce même titre avait été (à ne pas confondre lors d’une lecture à voix haute avec l’expression romaine populaire des fans de big boobs « Avé Tétés ») « Que pensez du nouveau JT d’Anne Sophie Lapix ? », non mais là on virait Télérama, et c’est pas trop le genre de la maison !
Et là vous vous dites, quoi ??? il nous met « Anne Sophie Lapix nue » dans le titre et y’a que dal à l’intérieur, il nous a pris pour des pingouins de trois semaines ma parole (oui nous avons des lecteurs du Groëland et l’expression « Lapin de trois semaines » devait, à la demande de mes fans du proche pôle nord, avoir une résonance plus nordique donc pingouins de 3 semaines ) !
De plus, en outre, de surcroit, mais alors pourquoi écrire une chronique sur ledit sujet si aucune image dudit JT n’eut été visionnée, aucun lancement décortiqué, aucun « Pujadas c’était quand même vachement mieux avant » ne peut pas par construction logique venir s’échouer dans un humble pamphlet lu chaque semaine par plusieurs millions de français, qui curieusement, ne laissent jamais de commentaires, de trouilles peut-être qu’une de mes répliques acides poils dressés sur le torse de mon stylo ne détruise à vie leur dignité.
Et bien vous avez raison de vous le dire, mais je fais ce que je veux ! Et ce n’est pas le fait de ne pas avoir vu une émission, une pub, une série, une chroniqueuse ou que sais-je qui ou quoi, qui va m’empêcher d’écrire un truc dessus ! Loin de là, bien au contraire, O que oui ou O que Non c’est selon !
Et puis déjà d’une, quand je rentre chez moi, le premier truc que je fais c’est d’enlever ma montre, alors être pile à 20h devant ma téloch, impossible !
De deux, j’ai beaucoup trop de respect pour Anne-Sophie Lapix, que je connais ni d’Eve, ni de lève toi, ni d’Adam, encore moins de visu vu pour de vrai, pour aller raconter des cochonneries sur sa belle personne, l’imaginant, ne serait-ce que dans mes pensées, dans le plus simple appareil, et donc encore dans mon billet, bah pareil.
De trois, alors je vous conseillerai vivement de regarder Engrenages Saison 6, ce qui n’a bien sûr aucun rapport, là encore, mais quitte à faire une chronique qui n’a ni tête, et vous l’aurez compris, ni queue, bien autant conclure par un truc qui n’a aucun mais alors aucun lien avec le sujet ici parfaitement non traité donc qui ne risquait pas d’être maltraité.
Sur ce, bah j’vous embrasse.
Le dernier jour d’un condamné, William Mesguich, Studio Hébertot
Qu’est-ce que ce que texte de Victor Hugo de 1829 a à nous dire aujourd’hui en France, 36 ans après l’abolition de la peine de mort ?
William Mesguich, comédien notamment remarquable dans L'Entretien de M. Descartes avec M. Pascal le jeune de Jean-Claude Brisville et Hamlet mis en scène par son père, Daniel Mesguich, incarne un condamné pétri d’humanité. Avec une diction parfaite, il nous place dans la tête d’un homme condamné à mort, dans son corps, dans son cœur. Au travers des mots de Victor Hugo, il éclaire le regard de celui qui juge pour qu’il le fasse en conscience.
L’adaptation scénique de François Bourcier dépeint l’univers carcéral de manière glaciale. Les lumières à la Star Wars avec musique de X-files desservent la langue de Victor Hugo mais ajoute à l’atmosphère oppressante du sujet. La mise en scène épurée nous fait vivre l’enfermement entre quatre murs, la frontière entre l’intérieur et l’extérieur, l’absence d’horizon pour le regard. On entend le bruit métallique des portes qui claquent, les pas des surveillants. La petite fenêtre nous laisse goûter la liberté perdue, les souvenirs qui hantent. Reste une mélodie pour rappeler la grâce de la beauté. Une pensée du condamné pour rappeler l’importance d’une parole préservant la dignité.
Le Théâtre de l’étreinte se sert de ce texte comme d’un plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort encore en état dans bien des pays du monde. Et au Studio Hébertot, alors que les lumières se rallument, on se redit combien il faut des hommes engagés pour faire avancer les sociétés.
Jusqu’au 3 novembre 2017
Au Studio Hébertot
Du mardi au samedi à 19h. Dimanche 17h
Barry Seal, american traffic
BARRY SEAL, OU "LE GRINGO QUI LIVRE QUOI QU'IL ARRIVE". BIOPIC DANS LE MÊME GENRE QUE "ARRETE MOI SI TU PEUX" SAUF QU'A DEFAUT D'AVOIR PLUSIEURS PERSONNALITES, BARRY SEAL N'EN A QU'UNE!
PILOTE D'AVIONS EXPERT ET PASSIONNÉ, B ARRY SEAL VA VITE ETRE RECRUTE PAR LA IAC, L'ANTI CIA POUR DES PETITS BOULOTS DE LIVRAISON EN TOUT GENRE. MAIS C'ETAIT SANS COMPTER SUR L'ARROGANCE DE BARRY POUR S'OCTROYER UN AUTRE BUSINESS SUR LE CHEMIN.
IL SE RETROUVE A BOSSER A LA FOIS POUR LA CIA, POUR PABLO ESCOBAR ET DEVIENT EXPERT DE MAGOUILLE EN TOUT GENRE.IL MENE DE FRONT TOUS SES ENGAGEMENTS AVEC SA VIE DE FAMILLE, CE QUI EST D'AUTANT PLUS ETONNANT.
JUSQU'A NE PLUS SAVOIR QUOI FAIRE DE TOUT CET ARGENT, IL LE DIT LUI MÊME, LES CACHETTES FINISSENT PAR MANQUER DANS LEUR MAISON BLING BLING. PLUS DE PLACE SOUS LE MATELAS, DANS L'ECURIE, DANS LES VALISES.
UNE HISTOIRE DE FOU MAIS COMME ON DIT, PLUS C'EST GROS PLUS CA PASSE, ET A VOULOIR TROP EN FAIRE, ET A SE CROIRE AU-DESSUS DE TOUT SOUPÇON, IL FINIT MÊME PAR SE METTRE DANS LA POCHE LE GOUVERNEMENT AMERICAIN, LEGALEMENT CETTE FOIS.
PLUS L'HISTOIRE SE COMPLIQUE PLUS BARRY SEAL EST PRIS DANS UN ENGRENAGE QUE LUI SEUL PEUT ARRETER MAIS L'APPAT DU GAIN ET L'ADRENALINE ET L'EXCITATION DU DANGER ET DE L'ILLEGALITE LE FORCE A CONTINUER COUTE QUE COUTE. LE FILM RESUME UNE TRANCHE DE VIE, SOUS UN TON PLUTOT HUMORISTIQUE MELANT QUELQUES IMAGES D'ARCHIVES, LES PERSONNAGES SONT BIEN RETRANSCRITS (ENFIN J'IMAGINE) TOM CRUISE DANS UN ROLE ASSEZ INEDIT QUI RETROUVE DOUG LIMAN APRES "EDGE OF TOMORROW", DANS UN REGISTRE QUI LUI VA VRAIMENT BIEN ( MR AND MRS SMITH).
UNE BANDE SON FUNKY, UNE HISTOIRE VRAIMENT HORS DU COMMUN ET QUI AURAIT PU CONTINUER SI CE N'EST UN DETAIL QUI FAIT TOUT CHAVIRER. C'EST RACONTÉ SANS PRISE DE TETE, CE QUI FACILITE LA LECTURE, PARCE QU'ON NE PEUT PAS DIRE QUE SUR LE PAPIER ELLE FASSE ENVIE ET JE RECONNAIS VOLONTIERS QUE SANS MON TOM TOM EN TETE D'AFFICHE JE N'AURAIS PAS FAIT LE DEPLACEMENT. IL FAIT PARTI DES FILMS QUE J'AI VRAIMENT EU PLAISIR A VOIR MAIS QUE JE NE REVERRAI SUREMENT PAS. EN TOUT CAS C'EST 2H BIEN INVESTIES, JE NE PEUX EN DIRE AUTANT DE TOUS LES FILMS VUS RÉCEMMENT.
AVIS AUX AMATEURS
avec Tom Cruise, Domhnall Gleeson, Jesse Plemons et Sarah Wright - Universal - 13 septembre 2017 - 1h50
Everybody Works
La première chanson va prolonger vos rêves d'été: un pur moment de détente où la musique devient un hamac et la voix féminine décide de vous bercer avec prudence. C'est d'une douceur incroyable et on se sent si bien en quelques secondes. Il faut dire que la chanteuse, Melina Duterte, vous invite dans sa chambre.
C'est là qu'elle a composé son premier album et qu'elle trouve l'inspiration. C'est une artiste de son temps. La technologie la rend un peu autiste mais ce n'est pas un mur bien au contraire! Elle est donc un groupe à elle toute seule! Et quel groupe: on ne devine jamais l'économie. Everybody works est d'une complexité impressionnante.
Les sonorités sont nombreuses. Dans le songwriting, l'auteur est entièrement dédié à un style et une application stricte d'une vision personnelle. Melina Duterte a laissé trainer ses oreilles partout et cela s'entend dans son écriture si vivace. La jeune femme emprunte au grunge, aux eighties et sait se faire intime comme un vieux loup de la folk music.
Cette façon de changer d'apparence lui permet de s'introduire dans tous les genres avec la même aisance qui fait sa particularité. On n'est pas surpris. De sa maison, elle fait tout de même entrer des influences heureuses et trouve des idées assez capricieuses et jubilatoires.
Sa musique est joyeuse. Elle a ses humeurs au fil des titres mais le résultat va vous donner le sourire. Car la jeune artiste ne prend pas la pose. Elle s'implique comme jamais dans une pop protéiforme qui ne relève du caprice d'une petite geek espiègle. Féminin, le disque est néanmoins spectaculaire. Melinda Duterte est un vrai chef d'orchestre prestigieux. Le disque est une vraie découverte qui vous fait penser que l'on n'écoute pas assez les jeunes.
La canicule est passée. Les vieux sont à l'abri. Place aux jeunes désormais!
Polyvinyl records - 2017
American assassin
Bon alors l'Amérique de Donald Trump peut aussi trouver des alliés à Hollywood avec ce nanar un peu honteux dont on a du mal à se remettre en 2017!
On est tous d'accord: le concours de celui qui a la plus grande entre le dictateur de la Corée du Nord et le président orange des Etats Unis est un peu inquiétant. Des deux cotés, on entend des discours caricaturaux. Trump a défini ses ennemis: les communistes et les terroristes. Les Coréens et les Iraniens.
Ce que confirme le film d'action, American Assassin où l'on découvre qu'il faut obligatoirement se méfier des politiciens iraniens, forcément fourbes et dangereux. Mais heureusement les services secrets savent leur répondre avec un super assassin, doué et intelligent mais toujours mené par la vengeance. Des odieux barbus ont tué sa fiancée lors d'un attentat sur une plage à Ibiza.
Depuis le jeune homme est devenu un chasseur de criminels islamistes. Et son profil intéresse un service ultra secret qui se fout des lois pour buter les tarés d'Allah et autres dangers pour l'Amérique de Trump.
Le jeune loup (transparent Dylan O'Brien) est donc coaché par un vieux dinosaure (Michael Keaton doit payer sa terrasse visiblement) qui va lui montrer une nouvelle façon d'appréhender le meurtre. Le film n'a pas vraiment de conscience. C'est une belle apologie du "Oeil pour oeil" avec une histoire totalement hypocrite et des rebondissements dépassés, assez ringards finalement. Les acteurs sont nuls. L'action est molle. Un film décevant, à l'image du président qu'il tente de légitimer.
Avec Dylan O'Brien, Michael Keaton, Sanaa Lathan et Taylor Kitsch - Metropolitan filmexport - 20 spetembre 2017 - 1h51
Ca
Il est revenu. Il est de retour. Une des figures les plus terrifiantes de l'univers de Stephen King nous refait son petit numéro. Avec une charmante pointe de nostalgie!
Adapter l'écrivain Stephen King n'est pas chose facile. Si tu t'appelles Kubrick ou Carpenter, l'exercice est plutot facile. Si tu as de la chance, tu peux réaliser des pépites rares comme The Mist. Si tu manques d'ambition, tu te ramasses et tu fais des petits nanars plus ou moins honteux.
L'effort est si périlleux que même le maître de l'horreur s'est planté dans les grandes largeurs en tentant de faire du cinéma avec le farfelu Maximum Overdrive dans les années 80. Le format télévision est de son coté une alternative intéressante car on peut dépasser la longueur d'un long métrage.
C'est ce qui est arrivé avec l'adaptation de Ca et son clown diabolique. Un téléfilm de Tommy Lee Wallace de trois heures où s'amusait Tim Curry en grippe sou en amateur de petits enfants. Le telefilm avait fait son petit effet, devenant une oeuvre culte, avec son coté bancal et son monstre emblématique.
Le revoici donc de retour pour martyriser une petite bande de gamins marginaux mais courageux. Nous sommes en 1989, les jeunes rêvent de voir Batman de Tim Burton mais font un vrai cauchemar éveillé avec la présence dans les égouts d'une créature affamée qui se réveille tous les 27 ans...
La structure du livre a été bousculé. Le film reprend l'histoire de manière linéaire et raconte donc le calvaire des gosses dans une Amérique rurale qui cache bien des horreurs, derrière une plaisante imagerie de l'Amérique. On reconnait bien tous les angoisses de King qui a toujours profité d'un élément fantastique pour observer les bizarreries de la société américaine.
Le réalisateur Andy Muschietti rend donc un bel hommage au cinéma des années 80, mis en forme par les productions Amblin de Spielberg. Les références à la pédophilie et la violence faite aux enfants est présente mais pas omniprésente. Il ne faut pas étouffer le spectateur non plus. Le film se dit d'horreur mais ne fait pas très peur.
Il plaira aux quadras avec sa nostalgie bien placée, dans l'air du temps (cf Stranger Things). Avec quelques scènes choc, il se rappelle à sa propre nature d'origine, mais on est étonné de ne pas être terrifié par le clown des égouts. On attendra peut être le chapitre deux, 27 ans plus tard, déjà en préparation...
Avec Bill Skarsgård, Jaeden Lieberher, Finn Wolfhard et Jack Dylan Grazer - Warner Bros - 20 septembre 2017 - 2h15
Hineininterpretierung
Le cauchemar des journalistes et des mélomanes: Die Anarchistische abendunterhaltung! La grosse suée pour écrire le nom de ce groupe atypique et belge! L'autre pays du rock!
Le chemin de croix pour écrire le nom de ce groupe d'Anvers s'arrête à la rédaction. Musicalement c'est une surprise. De la Belgique, on voit arriver tous les ans, tout le temps en fait, des groupes incroyables, culottés, impétueux et ambitieux.
Là bas, ca respire le rock, la poussière et les riffs efficaces. Roel Van Camp sont des punks de l'accordéon et du violon. Leur musique est expérimentale mais ne renie pas le coté rock et l'envie jazz.
Le groupe connait comme tous les groupes des hauts et des bas! Il y a eu des départs importants et puis il y a une mise au point qui s'impose depuis la création de DAAU, en 1992. Pour l'occasion, c'est un ancien de Deus, référence du rock absolu en Belgique, qui produit ce disque de réinterprétations, qui rappellent pour l'occasion les anciens du groupe.
Ce n'est pas un best of comme les autres donc! Les gaillards viennent de nouveau transpirer sur des étranges compositions, baroques et passionnantes. Comme la Belgique, le son de DAAU est au coeur des influences: l'Angleterre, la vieille Europe ou même les Balkans. Sur des traditions, le disque montre une manipulation décompléxée des influences connues.
C'est baroque: ca fuse et ca groove même. Il faut passer le premier sentiment: on est déconcerté! Puis le labyrinthe se met en place et on aime se perdre dedans. Après des décennies d'existence, le groupe possède une vitalité incroyable. C'est toute la réussite de ce "best of" hors du commun! Vraiment, nos voisins ne font rien comme tout le monde
Radical duke - 2017
It comes at Night
Pour vous remettre du nanar de Darren Aronosky, Mother, je profite de cette page pour vous proposer un excellent petit film qui en dit dix fois plus que Mother et sa grande blonde obsédée par son intérieur AM/PM!
Car l'intérieur de la maison de It Comes at Night est beaucoup plus rustique. On n'est pas chez les bobos mais plutôt chez les petites gens, perdus en pleine campagne. Et pour cause: un terrible virus fait sa vendange mortelle sur la planète.
Un papa barbu protège donc sa femme et son fils dans une maison isolée, gardée par un chien courageux. L'équilibre est précaire. La mort est dans l'air. Le désespoir est omniprésent. La première scène est simple, dure mais a le grand mérite de résumer la situation.
Comme Aronofsky, le réalisateur Trey Edward Shults a de l'ambition mais sa vision, tout en économie, a une force incroyable. Au delà du postulat, ce que montre le réalisateur c'est bien l'importance et la fragilité de la famille.
Ce n'est pas un film d'horreur avec des jumpscare et des monstres. Ce n'est pas un film de virus avec des gros baveux qui courent le cent mètres en dix secondes. C'est une oeuvre sur l'inconnu et la modestie. Ce n'est pas philosophique. C'est de la bonne série B: le récit sert un propos.
Le réalisateur fait un bon survival où les hommes sont bien faibles et les ennuis s'accumulent jusqu'à un final évidemment peu joyeux! La parano et la contamination sont bien là mais la mise en scène transende l'ensemble vers un brillant exercice de style réfléchi.
Aidé par une chouette bande d'acteurs menée par le besogneux Joel Edgerton, film joue sur le minimalisme et l'aridité. Ca sera peut être dur pour certains mais le premier degré et l'atmosphère remplissent de joie les amateurs de séries B sans concession et qui ne prennent pas le spectateur pour un béni oui oui. Voilà une maison qui se visite... de nuit de préférence! Brr...
Joel Edgerton, Kelvin Harrison Jr., Carmen Ejogo et Christopher Abbott - 2017 - 1h30
The circle
Tom Hanks minaude presque tout autant que la charmante Emma Watson et dénoncent ensemble le monde moderne qui va tous nous aliéner ! Brr…
Bon bah ca y est ! Nous y voilà : nous allons tous vivre dans le Truman Show. 1984 c’est enfin arrivé. Et maintenant tout le monde va pouvoir vous suivre dans votre quotidien. The Circle montre donc l’enfer en mode 2.0 et on a intérêt à garder le sourire !
C’est la découverte que va faire une petite jeune brillante jouée par la jolie Emma Watson. Elle découvre donc un super campus où elle rencontre que des gars sympas, des geeks rigolos et un type mystérieux (John Boyega qui comble l'attente entre deux Star Wars). Y a même Beck qui vient chanter dans le jardin. Trop cool !
Elle vénère comme les autres, le créateur de The Circle, cette compagnie qui fait de la technologie, une arme de destruction massive de la vie privée. Tom Hanks joue le gourou milliardaire et fascinant. Il assure le service minimum et caricature la figure du roi des nouvelles technologies.
Les réseaux sociaux sont la source d’un mal qui pourrait faire flancher l’humanité ; heureusement notre héroïne n’est pas un mouton qui suit bêtement le troupeau. La critique est facile, à l’image du film.
Il y avait bien là, un film qui pouvait être sous tension. Les thèmes ont tout ce qu’il faut d’inquiétant pour proposer un thriller bien dans son époque. On reste en surface et on enfonce des portes ouvertes avec une narration paresseuse, qui nous promène dans le chouette campus.
Le seul intérêt c’est la dernière apparition de ce pauvre Bill Paxton qui est décédé il y a peu. Fidèle second couteau de James Cameron, Bill Paxton a empilé un grand nombre de seconds rôles dans les séries B de tout poil. Il avait eu l’occasion de mourir dans Aliens et Predator2, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Généreux, il était un solide acteur dont on peut revoir son très ambigu mais maitrisé Emprise, son seul film comme réalisateur. Le comédien joue le père malade d’Emma Watson. Une ironie que l’on aurait aimé voir dans le film, lisse comme un smartphone.
Avec Emma Watson, Tom Hanks, John Boyega et Bill Paxton - 12 juillet 2017 - mars film - 1h45