Slowdive

Avec notre sélection de come back, en voici un que l'on attendait pas du tout et cela ressemble en plus à une cure de jouvence.

Car ce que l'on entend dans le quatrième album de Slowdive, c'est le son des années 80 qui a fait devenir fou Manchester, qui a fait de l'Angleterre une fois de plus la terre de toutes les excentricités sonores et la source d'un rock débridé. Une guitare s'étire sur de longs accords et nous plongent dans une drôle d'ambiance. La guitare vibre sur la moindre émotion. Corrosive ou douce.

C'était la spécialité de Slowdive, un groupe de shoegazing dont le plus digne représentant reste My Bloody Valentine. Le groupe a pondu trois disques au début des années 90 puis a disparu. On ne pensait qu'en 2017 il ferait un come back aussi fracassant avant un album passionnant où la musique se colle au sentiment et les guitares progressent dans un dédale de distortions et d'effets.

Neil Halstead, Rachel Goswell, Christian Savill, Nick Chaplin et Simon Scott se sont retrouvés après 20 ans et le coeur est toujours aussi ardent. L'expérience a peut être amené un peu plus de profondeur mais on est surpris par la remarquable écriture derrière les petites envies bruitistes. Une espèce de pop délurée et insaisissable.

Les huit nouvelles chansons sont donc travaillées et délicates. Il y a des nuances à tous les étages. On baigne dans un son tout en réverbération qui nous fait plonger dans un étrange univers qui doit s'écouter fort car il vous happe en quelques riffs...

La mode est à la mélancolie et la technologie. Slowdive retrouve enfin la place qu'il mérite. Sensible, impressionnant, sentimental, percutant, ce disque est à coup sûr un des sommets de l'année. 22 ans de réflexion, cela vaut bien une jolie consécration!

Dead Oceans - 2017

Plates coutures

On trace notre route jusqu'en Bretagne, où l'on a vu se reformer les champions du rock français, rustique et sympathique. Matmatah a disparu. Il revient inchangé et toujours aussi énervé!

Le symptome du premier disque qui cartonne a sérieusement endommagé la jolie carrière de ce quatuor très ancré en Bretagne. La Ouache a fait de Matmatah, une sensation des années 90 mais ensuite, le groupe n'a pas bien assumé son statut et son succès. En 2007, le groupe éclate après des albums inégaux mais pas mal de tubes que l'on entend encore sur les radios!

Tristan Nihouarn et les Brestois sont de retour une dizaine d'années plus tard. Le guitariste a changé mais on retrouve tout le charme breton de ce groupe qui ne lésine pas le rock. C'est la limite et le charme de Matmatah. Ce n'est pas très originale mais les gars affirment un son résolument rock et parfois dépasse les limites.

Ils aiment aussi avoir des combats et des critiques à faire. C'est un peu cliché mais leurs cris d'alarme sont souvent légitimes. On aimera beaucoup Marée Haute à l'époque de l'affaire Fillon. Et les paroles révoltées sont bien associés à des chansons assez généreuses en guitares qui s'énervent, en harmonica joyeux ou en rythmes binaires bien costauds. Pour leur retour, le groupe semble en grande forme.

En bons bretons, ils sont bons musiciens et artistes engagés. Ils ont connaissance assez fine de la science rock. Il y a là des morceaux pour faire soulever les foules dans les festivals. Il y a là du refrain à reprendre d'une seule voix. Il y a aussi des passages jubilatoires.

Ca ne va rien révolutionner du tout. Matmatah n'a pas beaucoup changé après une dizaine d'années au placard. C'est la petite frappe, douée et percutante. Si vous n'aimiez pas avant, vous n'aimerez pas après. Plates coutures ne fait pas dans la nuance mais c'est justement ce qu'on aime chez ces quelques messieurs jamais tranquilles!

La Ouache prod - 2017

Le jour des Morts vivants

Les années 80 ne furent pas les meilleures pour le regretté George Romero. Pourtant il avait terminé sa trilogie des zombies avec un film étrange et fort ! A revoir !

L’histoire : l’invasion des zombies est terminée. Ils règnent sur le Monde. Quelques poches de résistance subsistent. Des militaires et des scientifiques vivent dans une base isolée de tout. Les tensions entre les deux groupes seront fatales aux quelques survivants.

Le réalisateur : évidemment on vous parle du Jour des Morts Vivants car le cinéaste du genre vient de nous quitter. Entièrement dédié aux films de genre, la filmographie de Romero est monstrueuse sans mauvais jeu de mot ! Il y a des chefs d’œuvre, des films maudits et quelques ratés. Au-delà de tous ses films sur les morts vivants, le réalisateur a continué de viser les problèmes de la société dans des films fantastiques souvent secs et passionnants. Sérieusement, il va nous manquer car son amour du genre rendait son cinéma exotique : quand l’intelligence se mêle à un genre dit mineur !

Le casting : comme souvent, les comédiens sont méconnus et n’auront pas de grandes carrières derrière. Néanmoins, ce semblant de normalité renforce très souvent l’aspect sociologique et politique des œuvres de Romero. Laurie Cardille, la comédienne qui joue le personnage central est la fille de Bill Cardille, présent dans La Nuit des Morts Vivants et dans son remake !

L’anecdote : La carrière du créateur de La Nuit des Morts Vivants a été chaotique. Sa farouche indépendance lui a valu de longues productions et de nombreux soucis avec l’industrie du cinéma. Après Zombie, crépusculaire et magnifique film, il voulait tout simplement proposé le film définitif : le Autant en emporte le Vent du film de zombies. Hélas, son budget fut divisé par deux et il dût se résoudre à des économies drastiques.

Pourquoi on aime : Le Jour des Morts Vivants a longtemps jugé austère. Finalement il est nourri des inquiétudes du cinéaste sur le monde qui l’entoure. La Nuit était en réaction aux années 60. Zombie critiquait le consumérisme. Le Jour dépeint l’Amérique de Reagan, sans nuance et sans saveur ! Néanmoins il amène un peu d’ambigüité avec le fameux et culte zombie nommé Bud, et ses souvenirs mécaniques de sa vie d’humain. Lent, il est un peu à l’image du film, qui fut jugé très sombre. A cette époque, le cinéaste n’était pas en état de sainteté. Les erreurs visibles (interprétation un peu risible) montrent que ce type avait le cinéma dans la peau ! Sa lassitude se ressent mais le film reste un moment important pour tout un genre qui brille aujourd’hui sur tous les médias !

The Magpie Salute

Trois Black Crowes s'amusent et font un disque, comme ça, l'air de rien. Comment faire du vieux avec des vieux!

Les Black Crowes, ce sont les années 90 et ses groupes de chevelux toxiques et allumés. Les Black Crowes, c'est une version blues du grunge! Les Black Crowes, ce sont deux frangins connus pour se battre en permanence! Ils ont faits éclatés le groupe de nombreuses fois mais ils ont surtout de la suite dans les idées et de l'inspiration sans limite.

Le Chris Robinson Brotherhood sort un disque tous les quatre mois en ce moment et Rich Robinson se trouve dans tous les projets roots du sud des Etats Unis. Il est encore à la source de ce nouveau groupe The Magpie Salute, qui réunit d'autres Black Crowes: le génial Marc Ford (qui vient de sortir un excellent album solo) et le bassiste Sven Pipien. On pourrait aussi citer le pianiste Eddie Harsh mais il est mort juste après ce live assez jouissif.

Cela a peut être incité les autres anciens Crowes à sortir l'enregistrement sous la forme d'un album extrêmement agréable. Il y a peu de prise de risque. C'est du blues rock et des reprises assez planantes comme celles de Pink Floyd ou Faces. Bref, tout le bon goût des Black Crowes est au rendez vous.

Pour la nouveauté, il faudra repasser: ici, on aime les guitares qui couinent, les doux élans de soul music avec trois choristes, les gémissements d'un chanteur qui se débrouille pour ne pas être un ersatz de Chris Robinson. On est heureux d'entendre de nouveau les six cordes de Rich Robinson et Marc Ford se répondre. Il y a de l'osmose entre les deux c'est certain.

On est bien dans le thème des vacances: le retour des vieux. Ils assument leur patrimoine, leur décalage et leur envie toujours pressante de monter le son et faire hurler les foules avec des vieux rythmes poussiéreux mais jamais délavés. Robinson retrouve presque sa jeunesse dorée avec sa nouvelle formation.

Universal - 2016

Gotcha!

Petite pépite de la guerre froide que on a vite oublié. Et c'est bien dommage!

L'histoire: brillant étudiant, Jonathan Moore joue à une sorte de paint ball avec quelques amis dans son université de Los Angeles. Pour s'encanailler un peu, il part avec son meilleur ami à Paris, la vielle Europe délurée et fait la rencontre de Sasha. Cette séduisante jeune femme va lui causer bien des soucis car rapidement le KGB va s'incruster dans leur histoire d'amour! Mais les Communistes vont découvrir que le paint ball c'est une arme redoutable contre eux!

Le réalisateur: Jeff Kanew ne laissera pas une grande trace dans l'histoire du cinéma. Néanmoins, il s'agit là d'un solide yes man d'Hollywoood. Il exécute proprement les récits qu'on lui propose. Dans les années 80, il tourne deux fois avec Kirk Douglas dont le rigolo Coup double où la star partage la vedette avec un autre vieux de la vieille, Burt Lancaster.

L'anecdote: Un vrai fan de paint-ball vous le dira: Gotcha! est la référence absolue, le film qui a mis en scène pour la première fois des amateurs de ce sport! D'ailleurs, le film d'espionnage de Jeff Kanew aurait influencer James Bond dans les années 80. Si Gotcha! sort la même année que Dangereusement votre, on trouve une scène de paintball dans la séquence d'ouverture de Tuer n'est pas jouer en 1987. Comme quoi... si ca ce n'est pas la preuve de l'influence majeure de Gotcha!

Le casting: Alors il faut bien se frotter les yeux pour reconnaitre la star de la série Urgences, Anthony Edwards. C'est la seconde fois qu'il joue sous la direction de Jeff Kanew après les Tronches, grosse comédie sur les nerds! L'années suivante Gotcha, il participe au charme viril de Top Gun puis connaitra quelques impairs avant de se refaire une santé à la télévision grace à la série médicale de Michael Crichton. Pour jouer l'intrigante de l'Est, le réalisateur choisit Linda Fiorentino, qui restera comme la femme fatale des années 90 avec le film noir, The Last seduction. Elle tourne peu mais souvent se fait remarquer par une présenca magnétique. Elle a obtenu son rôle dans le premier Men in Black en pariant sa participation durant une partie de poker avec Barry Sonenfeld, le réalisateur! Une femme comme on en fait peu!

Pourquoi on aime: Dans les années Reagan, il est de bon ton de détester la Russie rouge qui rêve de ruiner le rêve américain avec des ogives nucléaires ou des espions fourbes! Gotcha! réussit de reprendre le flambeau patriote, le film d'espionnage et l'amourette post adolescence dans un même récit où la vision de l'Est et de l'Europe ne manque pas de clichés. Le film a pourtant un vrai charme d'espionnage et plus d'une fois on pense à Hitchcock, ce qui n'est jamais mal au cinéma. C'est du divertissement rondement mené, qui bien marqué par son époque (attention les looks), a un charme fou, dérisoire et très amusant!

Special Forces

Puisque l'on fait de la brocante en ce moment sur le site, j'en profite pour avouer mon petit plaisir coupable. Saviez vous que le frère du chanteur de Lynyrd Skynyrd avait fondé un groupe absolument ringard mais tellement drôle? 38. Special tire à blanc mais juste!

Ronnie Van Zant est une légende du rock. Chanteur décédé de Lynyrd Skynyrd, il a posé les bases du chanteur sudiste, entre fumettes, performances et patriotisme! Après sa dispartion, ses petits frères ont repris le flambeau. Johnny chante donc avec les restes de Skynyrd et Donnie fut le leader moustachu de 38.Special, groupe de soft rock, de blues pour radio, de riffs pour parcourir l'Amérique lors d'un roadtrip.

C'est la belle histoire de deux potes. Donnie Van Zant et son voisin Don Barnes fabriquent donc d'abord un rock très sudiste puis au fil des succès, le groupe glisse vers un rock plus accessible, pour les grandes scènes, avec des guitares accrocheuses et des chansons "sexy"!

En 1982, ils sortent donc Special Forces: un titre qui en dit long sur tout le bon goût qui nourrit ces quelques chevelus au charisme de "canettes de biere". On est pas loin du rock fm et on s'éloigne de plus en plus du hard rock. C'est doux pour du redneck! C'est hilarant car il y a tous les clichés du genre! Pour info, le fondateur du groupe Survivor, connu pour ses chansons pour la saga Rocky, a participé activement à la fabrication de cet album. C'est dire le niveau...

Avec eux, on a l'impression de conduire un gros camion et visiter les motels de la route où vivent d'étranges créatures à mini short évidemment. Van Zant et ses poids lourds en font des tonnes et c'est drôlissime. Bien entendu il faut y aller à petites doses. Mais de temps en temps, il est bon de se replonger dans ce gros b(r)ouillon de rock machiste, ventard et souvent jubilatoire!

Bon voilà j'ai avoué ma faute. Je pars dans les embouteillages des vacances. Ou est ce que j'ai mis ma foutu cassette de 38.Special?? Bonnes vacances!

A&M - 1982

Boire et déboires

En 1986, on assiste à une magnifique cuite entre deux comédiens qui se passent le relais pour atteindre les sommets du box office!

L'histoire: Walter Davis est obsédé par son travail. Il ne vit que pour ça. Jusqu'au jour où son patron lui demande de venir accompagné à un diner très important avec un client japonais old fashion. Son frère lui propose de sortir avec la cousine de sa femme, Nadia, qui vient d'arriver en ville. Il y a juste un détail à respecter: ne pas la faire boire.

Le réalisateur: Faut il encore présenter Blake Edwards? Venu de la télé, il se fait connaître par sa saga comique de la Panthère rose et sa longue collaboration avec Peter Sellers, qui profitera de toute l'efficacité du metteur en scène pour mettre en avant son génie burlesque. Ensemble, ils sont responsables d'un chef d'oeuvre du genre, The Party. Dans les années 80, il travaille beaucoup et connaitra lui aussi quelques déboires commerciaux malgré l'immense renommée de son autre chef d'oeuvre, Victor Victoria. Il retrouvera Bruce Willis deux ans après Boire et Déboires pour le mésestimé Meurtres à Hollywood.

L'anecdote: premier film de Bruce Willis au cinéma, le film a failli voir Sean Penn prendre le rôle de Walter Davis. Effectivement, Madonna a voulu jouer dans le film mais voulait pistonner son mari de l'époque. Mais Blake Edwards a refusé: il avait engagé en premier lieu le comédien de la série Clair de Lune.

Le casting: Kim Basinger est la mega star de 9 semaines et demi. La blonde incendie tous les films des années 80où elle apparait. Boire et Déboires prouve qu'elle s'éclate réellement dans la comédie. Souvent critiquée pour son jeu limité, on peut dire qu'il s'agit ici une de ses meilleures performances (après LA Confidential qui lui vaudra un Oscar quelques années plus tard). En tout cas, l'échec relatif de Boire et déboires marque un peu la fin de l'état de grace pour la comédienne. Alors que c'est tout l'inverse pour Bruce Willis qui va s'échapper de son rôle de beau gosse de comédie pour endosser par la suite la panoplie du sauveur indestructible grace à Die Hard en 1988. Il est ici à l'aube du succès. C'est son premier rôle au cinéma!

Pourquoi on aime: Le duo de comédiens est parfait soutenu par un John Laroquette, solide second rôle, qui fait des merveilles en fiancé jaloux. Blake Edwards retrouve aussi tout son humour corrosif pour souligner les défauts de ses contemporains. La scène du diner avec le client japonais est un beau moment de mise en scène et un ballet de blagues qui se mettent en place sous nos yeux pour notre plus grand plaisir. Si la fin est un peu fade, cette comédie est pétillante et n'a pas trop perdu de sa saveur. A déguster sans moderation!

Chuck

On s'occupe dans ses pages de nos vieux pour tout l'été. On a tout de même la mine assombrie quand on écoute l'album de Chuck Berry, parti cette année. Le père du rock'n'roll, la source d'inspiration de grands guitaristes, avait retrouvé les chemins des studios et il y a trouvé un peu d'inspiration. Bye Bye love!

Chuck Berry n'a pas eu sa grande biographie sur grand écran mais pourtant sa vie est pleine de remous et il y a eu des hauts et des bas qui racontent en même temps le rêve et le mythe américains. Il est mort cette année et on s'est souvenu de lui, de son oeuvre colossale et de sa longévité exceptionnelle.

Depuis le 18 mars, le rock est un peu orphelin et voilà le testament de Chuck Berry! Enfin! Il prouve aussi que le rock'n'roll ca conserve: le disque démarre sur un bon vieux blues qui balance et qui rappelle que le retro vintage est à la mode. Wonderful Woman est une introduction d'outre tombe mais qui célèbre cette sève du rock!

Big Boys extrapole sur Johnny B.Goode tout comme Lady B.Goode. L'album est féministe. Le vieux guitariste de 90 ans rend hommage à sa femme mais aussi à tous les jolies filles de sa vie et sa famille aussi. C'est très yankee mais c'est idéalement servi sur un rythm'n'blues à l'ancienne.

Depuis quarante ans, Chuck Berry n'avait rien écrit et il montre qu'il a encore des envies de blues. Gardien du temps, si ce n'est pas le batisseur, Chuck Berry reussit une vraie cohèrence autour de quelques titres mid tempo, plus tranquilles, qui montre tout de même un vieil homme qui attend sereinement la mort, habile toujours avec son art. Il arrive à faire des choses très abordables (irrésistible Jamaica Moon) et comme des trucs que n'auraient pas renié Tom Waits (l'imposant Dutchman).

2017 - Universal

The Abyss

C'est peut être le film qui ferme les années 80 et fait rentrer le cinéma dans une nouvelle période numérique. Le film a failli coupé la tête de James Cameron, roi du Monde, depuis quelques décénnies.

L'histoire: E.T sous l'eau! Un sous marin disparaît. Il y a quelque chose qui se passe sous l'eau et cela a tendance à agacer les Etats Unis et la Russie qui s'accusent de toutes les ingérences du Monde. Dans une base sous marine, l'ingénieur Bud Brigman voit débouler son ex femme qui est une experte en phénomènes étranges sous l'eau et des marines qui vont avoir le mal de mer et l'envie d'en découdre avec une nouvelle forme d'intelligence!

Le cinéaste: James Cameron a pris la marée avec The Abyss. Tout le monde lui réclame une suite à Terminator et lui s'obstine à inventer un nouveau film d'alien mais sous l'eau. Vouloir affronter Spielberg, voilà le projet de Cameron qui va se ramasser au box office. Pourtant son film est un petit chef d'oeuvre et heureusement pour lui T2 sera un immense succès. Depuis il baigne dans une mer de succès et se consacre entièrement à des projets techniquement osés et souvent fabuleux. Plus qu'un auteur, Cameron est un technicien hors pair, qui n'oublie pas le merveilleux.

L'anecdote: Ed Harris a donné un coup de poing à James Cameron sur le tournage. C'est sur ce film que le réalisateur de Aliens s'est fabriqué sa mauvaise réputation comme directeur d'acteurs. Tyrannique, précis et agacé, Cameron sait ce qu'il veut et l'obtient en poussant ses comédiens à bout. Moralité: Ed Harris manque de se noyer durant le tournage et l'actrice principale fera une grave dépression après le tournage. Et vogue le navire...

Le casting: c'est sûrement le secret du film: l'osmose entre Ed Harris, meilleur acteur du monde et Mary Elizabeth Mastrantonio (qui a disparu des radars peu de temps après ce film), brune pétillante. Si le film parle de l'humanité, ces deux représentants ont une classe folle. On apprécie aussi la présence de l'acteur fétiche de Cameron, l'explosif Michael Biehn, parfait en militaire fou!

Pourquoi on aime: c'est le film le plus important de Cameron: enfin il s'affirme comme un technicien de génie et sa passion pour l'eau déborde enfin sur un script. Titanic le poussera à se surpasser une fois encore mais en 1989, il réussit à imposer des effets numériques incroyables et servir une histoire ultra balisée, qu'il réussit à tendre comme une enquête passionnante et angoissante. De nombreuses scènes sont cultes (la résurrection de l'ex femme, le final coupé à la sortie). La réalisation est inventive. La musique est entêtante. Cameron arrive presque à s'émanciper de Spielberg, roi du Monde des années 80. Si le film vieillit, il conserve cette force visuelle incroyable et il y a bien dans cette abysse, une âme sensible. Un blockbuster plein d'émotion. C'est beaucoup trop rare!

Bloodlust

Houlà, on surveille les vieux qui refont surface. Waters a conservé tout son défaitisme lyrique mais on a trouvé d'autres papys en colère. Et ravis de faire grimper les décibels!

Il s'agit de l'incroyable groupe de metal monté par Ice T, le roi du rap west coast et comédien pépére dans les séries policières américaines. On ne savait plus vraiment si la musique l'intéressait encore. Le rap, ca semble loin pour lui mais la star des années 80 semble bien plus inspirer par le gros metal qui tache!

Toujours secondé par le guitariste Ernie C, Ice T se prend donc pour un mettaleux des banlieues chaudes de Los Angeles des années après le choc musical que fut le pamphlet sonore, Born Dead. Depuis le groupe a sombré sans faire de vagues. Puis il y a trois ans, le groupe sort un album et montre une fois de plus les muscles avec ce Bloodlust, grosse claque pour les amoureux du hardcore.

L'ancien rappeur approche les 60 ans mais retrouve toute sa jeunesse pour balancer sa colère et ses stéréotypes urbains en hurlant, entre chant et rap! La musique oscille entre speed metal et trash proche du punk survolté. Bref les plus sensibles doivent s'éloigner de cet album particulièrement radioactif. C'est du bon gros metal regressif qui cogne fort et accélère sans retenue.

Il y a beaucoup plus d'énergie que d'habitude. Les musiciens ont la foi cette fois ci et cela s'entend. Ice T continue de jouer les rappeurs au pays des hardos avec les thèmes abordés. La fusion n'est plus beaucoup à la mode mais, contre vents et marées, Les bourrins de Body Count tracent leur route. On les pensait bloqués à un stop, ils redémarrent sérieusement en trombe!

Century records - 2017

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