2 Flics à Chicago

Un an avant L'arme Fatale, il y avait déjà dans les années 80 un duo de choc pour poursuivre des badguys en ville et sortir tout un tas de vannes pourris mais hilarantes!

L'histoire: Ray Hughes et Danny Costanzo sont deux policiers qui n'en peuvent plus de la vie à Chicago. Entre les mafiosos de tout poil et les vies privées compliquées, ces deux policiers casse cou rêvent de soleil et de farniente. Mais l'action les démange sans arrêt.

Le réalisateur: Peut être un jour, la carrière de Peter Hyams sera t elle réévaluée? Voilà un cinéaste majeur des années 80 qui a oeuvré pour le travail bien fait et un amour de la série B qui n'existe plus du tout de nos jours. Le cynisme, il ne connaît pas. Il a osé une suite à 2001 l'Odyssée de l'espace et le résultat, aujourd'hui n'est pas si mauvais. Il a fait un magnifique western dans l'espace, Outland, avec un magnifique Sean Connery. Puis il a réalisé des polars solides et toujours sympathiques. Sa carrière va ensuite se casser la gueule doucement. Mais on retiendra vraiement l'image d'un solide artisan connu pour être le directeur de la photographie de tous ses films.

Anecdote: Le script fut rédigé pour Gene Hackman et Paul Newman. Lorsque Hyams récupére le projet, le film parlait deux vieux flics new-yorkais qui attendaient la retraite. Hyames a décidé de changer lieu et de rajeunir les protagonistes. C'est pourquoi le projet fut proposé à Tom Selleck et John Travolta.

Casting: Le duo Gregory Hines Billy Crystal est un pur bonheur. Les deux hommes passent leur temps à se lancer des vannes et l'alchimie transcendent totalement le scénario assez balisé avec son méchant avec un accent (le sombre Jimmy Smits), sa blonde à sauver (Darlanne Fluegel qui déménage après Police Fédérale Los Angeles de Friedkin) et son second rôle qui parle beaucoup (Joe Pantoliano, futur fourbe dans Matrix). Artiste complet, Gregory Hines est mort il y a quelques années tandis que la tête de Billy Crystal telle qu'on la voit dans 2 Flics à Chicago n'existe plus tellement il aime le botox. Le temps passe: seuls les films restent!

Pourquoi on aime: on a ici la prétention de réhabiliter un honnête film qui aurait du faire plus d'ombre à L'Arme Fatale qui a repris le concept en Californie et avec un peu plus de violence! Et de sex appeal aussi. Pas grave: ici l'humour et la violence se mêlent idéalement. L'histoire est une excuse pour que le duo se lache et on a rarement senti autant de plaisir à l'écran entre deux stars de l'époque. Tout le monde s'amuse. Cela se ressent à chaque seconde. Le travail est bien fait.

Is this the life we really want

Puisque nous nous occupons de nos vieux durant cette période un peu chaude de l'année, on s'intéresse au vénérable Roger Waters qui, à 73 ans, n'en finit pas d'être en colère.

C'est seulement le quatrième album de Roger Waters, depuis qu'il a quitté Pink Floyd. Cela faisait 25 ans que le bassiste mégalo n'avait sorti de disque. Il s'est remis au travail après une tournée triomphale de son spectacle The Wall.

Visiblement le tour du monde lui a donné de la suite dans les idées et réactiver son inspiration: le monde tourne mal. Rien ne va. Trump est un abruti fini. Poutine est un dictateur. L'Europe se disloque. On ne pense plus à nos enfants. L'égoïsme a gagné. La bétise mène l'humanité par le bout du nez. Depuis The Wall, pas grand chose n'a changé. La vision de Waters est aussi joyeuse qu'un gouvernement conservateur anglais.

Le Britannique a pourtant toute sa légitimité à 73 ans: question mur, il s'y connaît! A l'heure où tous les dirigeants pensent que les murs sont la solution, Roger Waters reprend sa truelle pour batir un mur de son qui fait l'effet d'un miroir à peine déformant.

Accompagné du producteur de Radiohead et aidé par Jonathan Wilson, Roger Waters donne de la voix à nouveau et son souffle est encore épique. Il a beau avoir des petits jeunes pour soutenir son nouveau coup de gueule, Roger Waters d'aujourd'hui n'est pas différent du bassiste autoritaire du Pink Floyd!

C'est assez agréable à écouter. On se doutait que le musicien n'avait tout perdu de sa verve même s'il s'est fait plus discret ces dernières années. Mais il y a pas de surprise dans cet album maitrisé. Il refait The Wall, il repense à Final Cut. Waters ne prend pas de risque. Mais sa musique un peu claustro a désormais dans cette époque angoissante. Son retour est plutôt le symptome que tout ne va pas bien en ce moment sur notre petite planète.

Columbia - 2017

Chanson d’actu: Mon président chez les bidasses

Chansons d’actu: alerte au mauvais temps

Chanson d’actu: Disparition de Martin Landau

Chanson d’actu: disparition de Romero

Chérie j’ai rétréci les gosses

Bon allez, aprèrs trois films avec Steve Martin, on peut aussi faire trois chroniques sur Rick Moranis puisqu'il était dans La Petite Boutique des Horreurs et Parenthood. Présentons ici son plus gros succès au cinéma: Chérie j'ai rétréci les gosses.

L'histoire: il invente, Wayne Szalinski! C'est un truc récurrent dans le cinéma américain: le voisin qui invente des choses inutiles et qui parfois réussit l'impensable. Wayne aimerait être un génie mais c'est plutôt un bricolo qui agace ses voisins. Pourtant un beau jour, une de ses inventions réduit les enfants et ceux des voisins à la taille d'une puce. Ils vont vivre une folle aventure dans la jardin, devenu un exotique enfer vert!

Le réalisateur: Joe Johnston est l'un des plus sympathiques faiseurs américains. C'est un type qui fait ce que l'on attend de lui. Il le fait avec un savoir faire extraordinaire. D'abord responsable d'effets spéciaux, Chérie j'ai rétréci les gosses est son premier film et son premier succès au box office. Il enchainera avec son premier bide, le très mésestimé Rocketeer, adaptation d'un comic avant la mode. Son créneau reste le film tout public. On lui confie des gros budgets sans problème mais il fait des choses plus personnelles comme October Sky. Mais il a surtout réalisé le meilleur film de super héros, le premier Captain America en 2011.

L'anecdote: le film vient de l'imagination de deux petits brigands de la série B d'horreur, Stuart Gordon et Brian Yuzna. Ces deux là ne font pas dans le spectacle grand public. On leur doit des excellents films d'horreur comme Reanimator ou Society. Des films à ne pas mettre entre toutes les mains. Aujourd'hui encore, les deux hommes défendent le fantastique et l'indépendance!

Le casting: Rick Moranis est la star de ce film. Canadien, il est d'abord disc jockey puis se fait connaitre dans des sketchs à la télévision. Héros de la pop culture, il accède au cinéma hollywoodien grâce SOS Fantomes, il confirmera sa popularité tout au long de la décennie avant de disparaitre des écrans. En 1997, après le succès des Flintstones, il doit s'occuper de ses enfants après la mort de son épouse.

Pourquoi on aime: Produit par Disney, le film est un hommage au cinéma bis des années 50, et spécialement au cinéma de Jack Arnold, spécialiste du fantastique, responsable de pépites du genre comme Le Météore de la Nuit, Tarantula, La créature du Lac Noir ou bien sûr L'homme du rétrécit, connu pour son final quasi philosophique. Ici, nous sommes dans un spectacle familial, bien sous tout rapport mais distrayant en diable.

A kind revolution

Bon lui ce n'est pas un revenant mais il a un certain âge et une rage d'écrire qui ne s'éteint jamais. Paul Weller est il le plus grand artiste anglais?

En tout cas le leader des Jam ne baisse jamais les bras. Sa production est incroyable depuis quelques années. Comme Neil Young, il multiplie les galettes comme un prophête exalté amoureux de son art. Il ne se laisse jamais aller à la facilité. Il continue d'expérimenter. Sans fin. Sans limite. Sans fausse note!

A kind revolution est le treizième album de Paul Weller et il porte chance au bonhomme puisqu'il continue de muter, de transformer son style et ses idées de la musique! Plus qu'une révolution, ce nouvel album continue de montrer l'impressionnante créativité!

Les disques de Paul Weller sont comme des feux d'artifice. Ca part dans tous les sens. Il y a toutes les couleurs. Les gammes sont éclatantes et pourtant cela peut former quelque chose de cohérent. Les albums les plus faibles étaient les plus fragmentés. Les plus impressionnants sont ceux où ils mêlent les sons les plus divers. C'est un véritable explorateur.

Et un Géotrouvetout qui adore les aliages les plus fous! Il n'est pas prêt de se momifier le papa des Mods! Il bouillonne sur des hymnes géniaux. Sa guitare est le fil qui nous guide dans un patchwork passionnant. Incapable de choisir entre les genres, Weller mélange tout. De la pop, de la soul, de l'electro, de la folk, du jazz, il prend tout et embrasse tous les genres!

Il sait être respectueux (le soft Long Long Road, le gospel The Cranes are back) comme il peut encore s'imaginer à Madchester (l'impetueux Nova) ou ailleurs, avec une envie de faire la fête! Paul Weller est un musicien épanoui, heureux de se confronter à son époque et ses passions. Sa nouvelle révolution, à 59 ans, est un moment d'optimisme où son rock reste robuste.

Il n'a plus rien du jeune garçon énervé qui réinventait le punk. Il est désormais un noble musicien qui a trouvé sa cure de jouvence dans la musique et qui en tire tous les bienfaits sur des compositions abordables mais complexes. Quand on invite quelqu'un comme Robert Wyatt, c'est que l'on n'a pas encore fait le tour de la question. Les étapes de Paul Weller sont décidément toutes passionnantes. Elles peuvent décevoir. Mais le Modfather déçoit très rarement et rappelle tout le bonheur que peut apporter la pop quand elle devient un acte de foi littéralement. Voilà une saine révolution!

Parlophone - 2017

Portrait Craché d’une famille Modèle

Retour dans notre saga de l'été autour des années 80! Et on termine sur le meilleur film où l'on peut trouver le comédie Steve Martin, héros du box office dans les années 80.

L'histoire: tout est dans le titre. Le film de Ron Howard dépeint plusieurs générations d'une même famille. Il y a la grand mère, bienveillante, et le grand père qui a des relations contrariées avec ses quatre enfants. Gil, l'ainé, est un homme sérieux mais très stressé par le travail: il a du mal à jongler avec sa femme, ses trois enfants et sa vie professionnelle. Helen, la seconde, mère divorcée, se prend l'adolescence de ses enfants en pleine tronche. Susan ne vit qu'autour de l'éduction de sa petite fille avec son mari obsédé par la réussite. Enfin, il y a Larry, le petit dernier qui ne fait pas grand chose sauf pour se mettre dans les pires situations. Une famille ordinaire donc!

Le réalisateur: Pas la peine de vous présenter Ron Howard, l'un des rois du box office depuis Cocoon en 1984. L'homme est une valeur sûre d'Hollywood. Il sait faire le Yes Man pour certaines productions comme il sait faire des films moins couteux et très réussis. Il a une infinie tendresse en lui et cela se ressent dans ses petites productions. Au delà de ses blockbusters, Ron Howard est un émotif, qui sait transmettre ses sentiments à l'écran. Cela fonctionne merveilleusement dans Parenthood!

L'anecdote: le film a connu un développement inattendu par la suite: il s'est développé en série. Ron Howard produit une adaptation pour NBC qui ne fonctionnera pas. On pouvait y voir David Arquette et Leonardo DiCaprio. Puis en 2010, Brian Grazer relance l'idée et cette fois ci cela cartonne. Parenthood connaîtra quatre saisons avec un casting de télé aux petits oignons: Peter Krause, Dax Shepard, Monica Potter, Erika Christensen et Lauren Graham.

Le Casting: Steve Martin fait un peu moins le guignol dans ce film mais surtout il participe à une vraie de famille où il retrouve des copains comme Rick Moranis mais des acteurs plus sérieux comme le vénérable Jason Robards ou la nuancée Dianne Wiest. Difficile de résister aussi au charme de Mary Steenburgen et à l'inscouciance de Tom "Amadaeus" Hulce. Le film met surtout en scène des petits débutants qui font se faire une place majeure dans le box office des années 90 et 2000: Keanu Reeves et Joaquin Phoenix.

Pourquoi on aime: Parenthood est d'une sincérité déconcertante. Ron Howard est un enfant de l'après guerre et un incorrigible optimiste. C'est l'archétype de l'américain. Ce n'est pas pour rien qu'il dirige souvent Tom Hanks, d'ailleurs, autre vision de l'américain moyen mais profondément bon. Ici, les douleurs sont la source d'un espoir qui se regénère tout le temps. Le film ose les ruptures de ton: il y a des constats troublants surle temps qui passe et des moments d'une drolerie absolue. C'est parfaitement dosé. Howard sait mener sa barque à bon port: il veut nous faire rire et pleurer. Il veut toucher à l'universel. Il veut nous divertir de la plus noble des manières. Il y arrive sans problème!

Pollinator

A 71 ans, Debbie Harry, icone des années 80, explique comment on fait la fête. Les petits jeunes, un conseil: prenez des notes!

Dans la série des retours, voici un come back que l'on n'attendait pas: celui de Blondie, groupe de pop punk des années 80, connu pour sa sensulle chanteuse, la blonde Debbie Harry et une fine connaissance des musiques qui donnent la bougeotte.

Ca faisait pas mal de temps que le groupe avait disparu. Il n'y a plus que le duo fondateur, Harry et Chris Stein, pour faire survivre l'effervescence pettillante de ce groupe glamour par excellence. Mais que peut on faire à plus de 70 ans? Debby Harry a du charisme mais seuls les Stones semblent capables de tenir la distance!

Pourtant Pollinator est un champagne qui explose et une leçon de pop qui nous fait chavirer vers des plaisirs simples et jubilatoires! A 71 ans, Debbie Harry n'a rien perdu de son sex appeal et son ouverture d'esprit: elle aime toujours autant la jeunesse et leur prépare des tubes bien sentis.

Avec Chris Stein et Clem Burke, ils reviennent aux bases. On ne va pas s'en plaindre. Ils font plus ragaillardis que nos petits Biscuits, qui se cachent derrière leurs consoles. Le sens de la fiesta, Blondie l'a assurément. Cela s'entend sur la totalité de l'album, rafraichissant!

Ce qu'il y a vraiment de bien sur ce nouvel album, c'est la vitalité qui transcende l'histoire chaotique du groupe. Ca ne sent pas la redite ou l'obligation. Harry chante bien et la musique ne veut que notre bien. Stein réussit de très chouettes arrangements et des mélodies qui font sautiller. Rien de moins, rien de plus.

Un bon gros "fuck" au jeunisme!

BMG - 2017

Trending

L’Apparition, Perrine le Querrec

Dulcolax, pub au vent

Loomie et les Robots, Le Funambule

Most Discussed

F.A.I. 2009 / BERTRAND BELIN et TATIANA MLADENOVICH

Et la laïcité bordel !

Diamond Dogs / David BOWIE / (EMI – 1974/ Rééd.2004)

Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu?