Kill the King

Petit nanar sympathique sauvé par des acteurs beaux pour vendre des parfums. Ils jouent à Bonnie & Clyde et font du ciné indé avec des images ouatées et un peu vides aussi!

C'est Natural Born Killers pour amateurs de clips ou de publicités. Kill the king est le navet fashion. Il fait sa belle au détriment du fond. On se demande si nos deux mignons tueurs ne vont pas nous vendre des fringues ou du parfum à la fin du film, tellement ils sont beaux et lascifs.

Emily Browning a une plastique délicieuse et Luke Grimes fait passer Robert Pattison pour un tromblon sorti d'un marécage. Heureusement pour nous, ces deux là savent aussi jouer la comédie. Il vaut mieux cela quand on se prend pour Faye Lalaland Dunaway et Warren Moonlight Beatty!

Elle est une petite bourgeoise dont l'ennui a tourné à la dépression. Tout comme Elvis Presley, qui au début de l'été 1974, doit reconquérir son public avec une série de concerts. Il doit passer à Los Angeles et c'est là que le petit ami de la jeune femme a décidé de le tuer. Il est un petit délinquant à la méche rebelle. Il a entendu sa mère morte qui lui a demandé de tuer le King!

Le film fait donc le lien entre la fuite des deux amants maudits et un Elvis mélancolique. L'issue ne peut être que fatale car ils assassinent sans cesse pour remplir leur mission, pour le moins débile. Les paysages sont beaux. Il y a du style. C'est un truc magnétisant. Mais c'est vide de sens et sans grande saveur. Bref, sans tuer ce navet, vous n'êtes pas obligés de vous y intéresser!

Avec Emily Browning, Luke Grimes, Ron Livingston et Trevante Rhodes - Universal - 2016

Une saison en enfer, Arthur Rimbaud, Ulysse di Gregorio, Lucernaire

 

Au Lucernaire, un comédien interprète le sublime texte Une saison en enfer. Ce chant se prête parfaitement à la scène, tant il est incantation. Hélas, ici, il n’est que déception.

 

La salle est d’abord plongée dans l’obscurité. Profonde, épaisse.  Longtemps. Trop longtemps. Et puis lentement, la lumière se fait. Trop lentement. Elle éclaire de façon diffuse un homme. Grand, imposant, d’âge mur. Vêtu d’une tenue magnifique, qui évoque les soieries d’Orient. Les pieds solidement campés sur scène, Jean-Quentin Châtelain parle. Ou plutôt, il susurre, statique, au milieu d’un petit espace censé représenter le Purgatoire. Un vague rond de faux sable et, à l’intérieur, un socle en verre. Dessous, un tissu ou des sacs plastique, on ne sait. Une mise en scène qui n’en est pas une. Parfois, une vague lumière, un projecteur furtif éclairent la scène, comme une idée subite du scénographe.

Pendant ce temps, le comédien demeure sur place, balançant légèrement les épaules, se balançant tout court, les poings parfois serrés, ou la tête en arrière, les yeux fermés. Crispé. Est-ce ainsi qu’on rend hommage au jeune homme tourmenté et talentueux qui a écrit ce texte bouleversant à l’âge de dix-neuf ans, en 1873 ? Il ne lui a fallu que quatre mois pour achever ce recueil de poèmes magnifique, ce chant païen et provocateur qui exprimait sa colère face à une société dont il ne voulait déjà plus. On y devine cette rage, cette révolte qui le pousseront cinq ans plus tard à partir loin de l’Occident, pour n’en revenir que malade et mourant. Une Saison en enfer est une expérience, un voyage, une quête. Ces vers semblèrent au jeune Arthur tellement juste que, pour une fois, il souhaita une publication de ses poèmes.

Ici, la diction du comédien est parfois incertaine, la voix trop sourde. Il ne suffit pas de connaître un texte de A à Z, il faut l’aimer absolument, s’en pénétrer, en être investi. Il faut faire vibrer, toucher, émouvoir, le partager. Or, on soupire, on s’ennuie. La monotonie du phrasé, l’immobilité délibérée mais imposée nuisent à une attention soutenue.  «Les monologues, c’est une marche dans les traces de quelqu’un, le texte est un sentier. Et j’aime ce temps de la marche en solitaire, presque introspectif», déclare Jean-Quentin Châtelain. Mais un monologue doit être sur scène un élan qui emporte le public. Sinon, on déclame tout seul. Si, si, c’est possible, ce souffle-là, comme l’a prouvé récemment Isabelle Carré dans Le sourire d’Audrey Hepburn.

Alors, quoi ? On ne murmure pas Rimbaud. Bien sûr, on n’est pas obligé de grimper sur des échelles de corde en hurlant, comme l’avait fait il y a quelques années une compagnie pour Les fleurs du mal de Baudelaire.  Il n’est pas nécessaire de gambader sur scène parce que « L’Homme aux semelles de vent » savait aussi être drôle. Mais enfin, si le garçon du XIXe siècle avait vu cette interprétation, n’aurait-il pas eu envie de s’exclamer, comme dans Le bateau ivre : « Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes ». Quoiqu’il en soit, cette « chère grande âme », comme le nommait Verlaine, méritait mieux.

 

 

 

Une saison en enfer

D’après Arthur Rimbaud

Au Théâtre du Lucernaire (http://www.lucernaire.fr/)

Jusqu’au 6 mai 2017

Mise en scène d’Ulysse DI GREGORIO

Avec Jean-Quentin CHÂTELAIN

 

 

 

Heavy Meta

C'est une belle guitare claire qui nous ouvre la porte du monde électrique du très vintage Ron Gallo. Puis tout s'accélère pour introduire la voix d'un autre temps du chanteur aux cheveux tout fous. A l'image de ce disque joliment décalé!

La pochette donne le ton. Ron Gallo doit apprécier Iggy Pop, les New York Dolls et ce brillant héros qu'est Marc Bolan. Ces réfèrences sont affichées. Elles sont plutôt rassurantes. Il rappelle aussi un peu le jeune Bob Dylan par sa fougue. Elle ne fait pas peur cette jeunesse qui se nourrit de si braves ancêtres. Ils sont peut être un peu trop nombreux mais bon, ca fait chaud au coeur de voir que les gamins ne crachent pas sur le passé!

Surdoué, le petit Ron Gallo déboule donc avec un second album plein d'entrain et montre un artiste assez mature. Il connait ses classiques mais il les digère avec une maestria impressionnante. Heavy Meta est assez électrisant. Ne vous fiez pas à son look d'hurluberlu genre coton tige psychédélique.

Bien entendu, il tricote des sons bien barrés sur sa guitare pour accompagner sa robuste voix. Mais ses chansons sont écrites avec une envie gourmande qui se sent. Ron Gallo a eu un groupe de rock à Philadelphie durant une dizaine d'années. Son aspect juvénil cache un artiste qui réfléchit depuis bien longtemps. Il a donc peaufiné son style. Du garage rock finement ciselé. Il s'est trouvé!

Mais on devine aussi derrière les décibels et les coups de folie avec son bassiste et batteur, un rock teinté de blues et de folk. La construction est complexe et se révèle un peu plus à chaque écoute. C'est souvent le signe d'un grand disque. On appréciera toute la maitrise d'un morceau Black Market Eyes qui résume le talent de ce grand dadais qui devrait en ébouriffer plus d'un!

New west records - 2017

C’est encore mieux l’après-midi – Ray Cooney – Théâtre Hébertot

 

 

 

 

 

 

 

Adapté d’une pièce de Ray Cooney, dramaturge britannique, C’est encore mieux l’après-midi est un vaudeville qui met en scène un député ayant décidé de passer l’après-midi dans un hôtel avec sa maîtresse plutôt que sur les bancs de l’assemblée nationale. Utilisant les ressorts comiques du genre comme les quiproquos ou les claquements de porte, le metteur en scène José Paul réussit à donner à l’intrigue une énergie  redoutable.

Tambour battant, le couple Pierre Cassignard et Lysiane Meis - aussi menteur l’un que l’autre- fait valser un hilarant Sébastien Castro en assistant parlementaire. Le rythme est soutenu et à contre-courant du jeu du comédien Castro qui se plait à suspendre le temps pour exprimer embarras et incompréhension devant des situations qui lui échappent totalement. Guilhem Pellegrin joue un directeur d’hôtel digne d’un Philippe Khorsand dans la série Palace.  Le public rit énormément.

Si l’écriture manque parfois de finesse et notamment la fin,  le rythme, les quiproquos, la mise en scène et surtout le jeu des comédiens font de ce vaudeville une réussite comique qui ravira les amateurs du genre.

http://theatrehebertot.com/ 

À partir du 23 février 2017 - Du mardi au samedi à 21h - Samedi 16h30 et dimanche 15h00
Durée : 1h25

Otherside

L'Australie est une Terre de Rock. On ne compte plus les groupes de barbares qui font rugir leurs guitares. AC DC, Airbourne, Midnight Oil (si si)! Voici donc des chevelus amateurs de bières et de riffs bruyants qui célèbrent eux aussi la musique qui fait secouer les cheveux bêtement. Ca fait du bien!

Le rock australien ne fait dans la demi mesure. C'est souvent basique et terriblement efficace. C'est du rock de bouseux mais ce n'est pas péjoratif. Le coté primaire du rock est salvateur et souvent rassurant. Après tout, on est toujours et obligatoirement le beauf de quelqu'un d'autre!!

Certains vont donc juger rapidement My Dynamite, petit groupe de rock à l'ancienne qui voue un culte au hard rock naissant des années 70, à Led Zep et tous les autres héros du rock, entre les cul terreux du Texas et le boogie survolté d'un Canned Heat! Ils ont bien le look et la culture pour jouer dans Sherif fais moi Peur.

Mais n'oublions pas: pas de préjugé! C'est un rock diabolique que propose My Dynamite. Patrick Carmody et ses babos de Melbourne sont les héritiers des Black Crowes. Ils connaissent la saveur d'un bon vieux rock déglingué par des guitares énervés, un harmonica sous l'emprise de stupéfiants et toute la sensualité d'un orgue hammond cabotin. La soul s'en mêle et leur second essai est aussi jouissif que le précédent.

Rien de nouveau sous le soleil du rock mais on en prend plein les oreilles pour le meilleur et le rire! On rigole car les clichés du genre sont là mais ils sont tellement bien respectés que cela transcende l'exercice de ce rock explosif!

L'harmonica, la guitare incisive, la voix haute perchée, la rythmique ultra solide... tout y est. Et on ne va pas s'en plaindre. Plus grand monde ose ce genre de chose. On sourit mais on aime franchement ce son extrêmement facétieux. C'est du bon vieux et surtout vrai Rock'n'roll circus! Ca fait du bien et ca fait sourire! Vous attendez quoi d'un disque finalement!??

Listenable records - 2017

Métamorphoses, Deun Doen Group, la Cartoucherie

 

 

Le premier mythe est celui des quatre âges et il est uniquement récité par une voix préenregistrée sur fond de projections d’images abstraites (est-ce le néant ? le chaos ?) aux lumières saccadées et aux sons oppressants, harassants. On est mis sous tension. Jusque là on se prend au jeu, l’intrigue fonctionne.

 

Après ce premier mythe qui fait également office de prologue suit celui de Térée et Procnée : ces deux amants, époux et parents qui en sont venus à se haïr jusqu’à commettre l’inimaginable. Ce mythe là est joué et les comédiens accompagnés de Christophe Rodomisto (à la guitare) et de Tatiana Mladenovitch (à la batterie) traversent toutes les phases de l’amour à la haine et la playlist évolue de Joe Dassin à Niagara en passant par du rock enragé, le tout dans un rythme fou. La décadence est en marche. On est curieux de la suite. Jusque là encore, pourquoi pas.

 

Le troisième mythe, celui de Phaéton - l’enfant en proie aux doutes et de se savoir fils du soleil (Pheobus) sans pouvoir en apporter la preuve publique - est également joué.  Et on commence à perdre le sens, à ne plus parvenir à saisir la parole du mythe, son message. Focalisés sur la relation entre Phaéton et sa mère on en oublie presque celle centrale de la rencontre avec le père, la preuve d’amour donné par celui-ci et les conséquences dramatiques pour le jeune garçon (NDLR: Phébus cède à son fils, malgré ses réticences dues à son jeune âge, de conduire son char aux chevaux ailés et Phaéton en perd le contrôle, vide les mers et brule la terre jusqu’à ce que son père doive le foudroyer pour éviter le chaos). Certes Clyméné porte des lunettes de soleil et Phaéton un costume futuriste mais on manque d’éléments ou même seulement de plus d’indices pour saisir le propos et suivre la métamorphose. Bref, on n’y comprend déjà plus grand-chose.

 

De la même manière, le quatrième mythe, celui d’Erysichthon est présenté sous un angle tellement restrictif qu’il ne permet pas du tout d’en comprendre le sens. Erysichthon est représenté sous la forme d’un artiste contemporain fantasque dont on saisi un complexe de supériorité et une faible sensibilité à la nature, mais de là à égaler l’offense faite par Erysichthon à Cérès quand il abat le chêne sacré et la terrible vengeance que lui inflige Cérès (NDLR: elle le soumet aux tourments de la Faim), il y a un long chemin malheureusement complètement esquivé.

 

Le cinquième mythe - supposé être celui de Narcisse- fait l’objet d’une projection finale qui fait également office d’épilogue. La lumière et les sons sont toujours oppressants mais le message quasi inexistant.

 

Métamorphoses - Projet du Deun Doen Group

D'après les Métamorphoses d'Ovide et Contes d'Ovide de Ted Hughes

Jusqu'au 26 mars 2017

au Théâtre de l'Aquarium, la Cartoucherie

Mise en scène de Aurélie Van Den Daele

Avec Alexandre Le Nours et Mara Bijeljac (comédiens), Christophe Rodomisto (guitare) et Tatiana Mladenovitch (batterie)

 

 

Kong Skull Island

Avec une bande annonce guerrière, on pouvait clairement se poser la question: Kong Skull Island est il le remake gonflé aux effets spéciaux de King Kong 2, nanar ultime qu'il faut avoir vu dans son existence?

On vous rassure tout de suite: ce n'est si dramatique que cela! Il y a plein de choses qui ne vont pas! Samuel L. Jackson en fait trois tonnes (c'est le cas de le dire). John Goodman fanfaronne. La coupe de cheveux de Tom Hiddelston ne bouge pas. Brie Larson est transparente aux yeux du Dieu Kong. Les seconds rôles sont parfois embarassants. Seul John C.Reilly semble réellement s'amuser en survivant de la seconde guerre mondiale. Le problème: il s'amuse un peu trop.

C'est bien tout le problème de cette visite de Skull Island, terre de la légende King Kong: ca ne se prend pas assez au sérieux. Pourtant King Kong serait le seul véritable mythe du cinéma de genre. Il méritait un autre traitement. Le monstre géant est une authentique création de cinéma. Ici, le yesman Jordan Vogt Roberts, bourrine alors que Kong mérite, depuis sa naissance dans le film de 1938, un peu de nuances et beaucoup de lyrisme.

Des années après le remake de Peter Jackson, l'oeuvre d'aventures exotiques et jurassiques connaît un lifting pour devenir un gros film d'action, inspiré par le film de guerre. Donc l'île cachée dans le Pacifique est de nouveau découverte dans les années 70 par des scientifiques, une photographe, un aventurier et des soldats qui viennent juste de quitter le Vietnam. Evidemment l'homme se croit au dessus de la nature, alors on ne vous dit pas ce que pense un Colonel qui vient de se faire botter les fesses au Vietnam: il se croit supérieur à un gros et grand singe énervé!

Grave erreur qui va couter cher au casting vert kaki de ce drôle de reboot, qui va décevoir les cinéphiles mais pas les amateurs de blockbuster sans cerveau mais avec des muscles. Car notre singe préféré passe son temps à se battre de manière spectaculaire.

Jackson filmait son monstre avec amour; ici, c'est un catcheur XXL qui n'a pas peur ni des hélicos ni des créatures géantes baveuses qui se promènent sur l'île. On oublie même son amour pour une jeune femme: c'est un bagarreur hors pair et rien d'autre!

Donc il cache la misère: un scénario indigent, des détails qui tuent en pagaille (c'est quoi cette obsession des militaires pour voyager avec un tourne disque?), une musique illustrative et des monstres kitsch, mais on ne leur en veut pas trop. Bizarrement juste la présence de Kong suffit à pardonner toutes les faiblesses. Un charme d'aventures subsistent malgré la modernisation.

Finalement, l'affiche rappelle qu'il s'agit des mêmes producteurs que du dernier Godzilla, autre tentative raté mais courageuse de ressusciter un grand monstre célèbre. Bizarrement ca sent fort la rencontre probable dans les années à venir des deux maximonstres ce qui est déjà arrivé au Japon en 1962, autre navet charmant à voir avant de mourir. De rire! Et c'est encore ce qu'il faut faire devant ce blockbuster forcément décevant. Gardons le sourire... de singe!

Avec Tom Hiddelston, Brie Larson, John Goodman et Samuel L.Jackson - Warner - 8 mars 2017 - 1h55

Logan

Logan serait donc le film mature de l’écurie Marvel. C’est surtout un chouette film désenchanté qui trouve un écho stupéfiant dans l’Amérique de Trump.

Il est vrai que le cinéphile aime bien trouvé dans les séries B, des détails qui prouvent bien que le film de genre est souvent plus caractéristique de son époque que les films mainstream. Avec une première partie qui se situe à la frontière mexicaine (avec ses murs) et un héros victime de l’uberisation de la société, on veut bien croire que le réalisateur du second et soporifique Wolverine serait devenu un prophète, tant les sujets envahissent l’actualité de Donald Trump, le roi de Twitter et accessoirement président des Etats-Unis.

Cela a le mérite de faire de Logan, un blockbuster étrange qui s’installe sans complaisance dans un futur proche qui ressemble beaucoup au monde d’aujourd’hui. Avec en plus une critique à peine voilée d’industriels comme Monsanto, le nouveau film Marvel ressemblerait un cri de révolte.

C’est surtout un chant du cygne pour le personnage de Wolverine et son comédien Hugh Jackman qui passe la main avec ce néo western sombre, cruel et plutôt réussi. On est gavé des films de super héros. Les standards explosent littéralement dans une première scène d’une violence surprenante.

Logan n’est pas un divertissement souple et oubliable. Il transforme le personnage flamboyant de Marvel en épave au bout du rouleau. James Mangold, à qui l’on doit de bons films aussi, souvent des westerns cachés, impose une ambiance déroutante et pas seulement à cause de la violence qui, pour une fois, est filmé de manière frontale.

Les griffes du héros sont redoutables et déchirent allégrement la chaire, les eaux et les têtes. Ca fait pas mal de temps que l’on s’ennuyait dans les films de super héros, celui-ci s’adresse à un public plus mature et réutilise enfin la figure du héros pour parler de son époque.

Donc pas de blagues. Pas d’apparition de Stan Lee. Pas de grand méchant spectaculaire. C’est un road movie qui trouve de temps en temps la sauvagerie désenchantée d’un Mad Max ou la froideur fascinante d’un Terminator.

C’est finalement un road movie radical et presque émouvant. Comme d'habitude, des longueurs parasitent l'ensemble. Logan nous éloigne dans son dernier combat du simple produit de consommation pour geeks forcenés. Il aura beaucoup de nanars qui brûlent les rétines pour arriver ce bel adieu dont on se souviendra !

Avec Hugh Jackman, Dafne Keen, Patrick Stewart et Stephen Marchant – 20th century Fox – 1er mars 2017 – 2h17

« De juste un jour devant la télé ! » – Episode 2

Et puis, j’ai continué, sans relâche, à me fader un zapping fou, un zapping dingue, la zapette en gâchette, les yeux rougis de consternation, parfois, d’admiration, rarement, et j’ai poursuivi, oui, poursuivi, pour voir si le reflet des uns des autres, des cons, des laids, des vrais, des faux, était bien comme on aime à le dire dans ce petit écran, si pour de bon, ou pour de faux, ça partait en patate, en vrille, en cacahuète, en quenouille, en couille, en live, dans ce 16/9ème LED lcd à défaut de LSD…

…qui s’immisce dans la vie de cagoles fans tant pis, de Maé de Girac leur mari de Johnny, qui s’étalent ventre à l’air un piercing « Vive l’Om », sur l’bourrelet le nombril des tatouages en poème ;

…qui dévoile pathétique les noyades en direct, de familles de Belgique ou du Nord logo REC, en bas d’la caméra du moins sur ton écran, leurs mômes qui font exprès d’foutre Nany sur les dents ;

…qui te montre désinvolte des pétasses à la pelle, des pseudos femmes modernes le Tampax sur l’oreille, qui grâce à sa formule zen super absorbant, permet de faire du skate du running dans le vent ;

…qui te Dr House qui te Dr Mamour, dans des vies blanches d’urgence où se mêlent les amours, de ricains super chouettes liftés beaux gosses fashion, qui par rapport à toi seront toujours plus jeunes ;

…qui aime te dire tais toi regarde sans réfléchir, pour la 50ème fois Colombo rajeunir, même si tu voyais déjà la même chose y’a trente ans, ça conforte ton principe du c’était mieux avant ;

…qui te BeinSport 3 qui te SFR2 qui te Canal+ sport interviewe les merdeux, les cheveux gominés le vocable high level des discours bord pelouse de footeux sans pareil;

…qui te BFMise qui te Cnews TV, qui te LCI cash pour toujours t’informer, du moindre fait divers ou s’il pleut sur Vesoul, l’importante météo car tu t’en fous d’Kaboul.

…qui t’explique sans contrainte comment faire ta déco, repeindre couleur tortue ta table basse illico, même si tu trouves ça moche tu dis merci quand même, t’es passé pour un con mais au moins à l’antenne.

…qui te Top Chef cuisine qui t’apprend que la quiche, ça se fait dans le stress le jeudi sur M6, le lundi sur C8 le mardi sur la 9, tu te fais gueuler dessus pour juste casser un œuf ;

…qui te donne en veux tu des braves bougres dans des piaules, qu’ils ont aménagé pour faire goûter leur gniole, inviter des comme eux à vendre leur chambre d’hôtes, si ils passent pour des nases ça sera juste de leur faute ;

…qui t’expose sublime des vies futures mariées, qui se déchirent superbes là dedans ta télé, qui critiquent le DJ la tenue du beau-frère, qui vont toutes déboulées en Fuego chez le Maire ;
…qui te Trocadéro un dimanche d’hiver, qui affiche bleu blanc rouge la plus belle France austère, interviewe des serres têtes des mocassins pure race, dans un grand bruit d’casseroles roulent avancent et puis tracent ;

…qui te adopte un mec t’attractive te Meetic, pour te faire espérer que tu trouves un chic type, qui pense plus cuisine poésie et ciné, que t’embarquer chez lui main foufoune canapé ;

…qui te bêtisier nase chaque année à Noël, qui te meilleurs fous rires qui te les meilleures pelles, qui t’expose et t’explose devant des chats qui pétent, animé par une gourde blonde sourire supérette.

…qui te dit t’es trop con sors dégage du canap’, va découvrir le monde loin des screens et des app, fais aut’ chose de ta vie que baver la télé, tu verras que l’vrai monde c’est pas dans les JT.

Allez j’vous embrasse, à bientôt.

Marinero

Nous sommes à la sortie de l'hiver... il est tant de s'échapper à Cuba, avec un guide français passionné.

Antoine Lauth aime Cuba et sa musique. La salsa le berce depuis longtemps et il réalise son rêve de musicien en déclinant la musique locale avec des textes en français. On pourrait rigoler d'abord mais très vite, Lauth impressionne par ses convictions.

Car la chaleur d'une trompette et la délicatesse d'une guitare font du bien aux oreilles. Et au moral. L'hiver est rugueux et ce genre d'écoute réchauffe l'esprit et nous fait danser quatre pas en avant quatre pas en arrière. C est très agréable et en plus ca fait voyager pour pas cher!

L'auteur français sait visiblement s'entourer. Les bongas, le piano, les cuivres, tout y est. On ne va pas s'en plaindre. Les paroles interprétés par Antonio Thula, sont légères car Lauth cherche d'abord à divertir et cela ressent à chaque note de musique. Il laisse aussi beaucoup de places aux autres pour exprimer toute la beauté de cette musique sud américaine.

Enregistré à Trinidad, malgré la version française, le dépaysement est total. La bonne humeur est au rendez vous. C'est stéréotypé mais c'est de temps en temps un moyen idéal de s'évader totalement, jouir parfaitement d'une musique généreuse!

https://cubalibregrupo.bandcamp.com/releases

2017

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