The Birth of a Nation
Nouveau film sur l’esclavage aux Etats Unis. Nouveau film sans grande nuance et un peu trop maladroit pour nous emporter!
Le réalisateur acteur Nate Parker a du culot. Il ose reprendre le titre du film de DW Griffith, The Birth of the Nation pour dénoncer ainsi le racisme de ce film charnière de 1916. C’est osé mais pas sûr que cette nouvelle naissance soit aussi importante dans l’histoire du cinéma.
Car Nate Parker n’y va pas avec le dos de la cuillère. C’est un film juste car il dénonce le sort de Noirs des années avant la Guerre de Sécession. Le rappel est louable et le film nous éprouve avec quelques séquences chocs !
Mais hélas, le scénario est sans grande surprise. On suit Nate Turner, un noir qui sait lire et qui va devenir un pasteur pour tous les esclaves de Virginie. A force de voir les souffrances des esclaves, il va se révolter.
C’est donc une sorte de Braveheart dans le Sud des Etats Unis. On s’ennuie ferme car la narration empile les scènes attendues. On est évidemment traumatisé par le quotidien ignoble des esclaves. Il y a des types réellement affreux et ils sont capables de choses horribles. Mais c’est présenté sans aucune nuance. Seul le personnage joué par l’excellent Armie Hammer a quelque chose de troublant.
Autrement on baigne dans un manichéisme qui finit presque par desservir le propos puisque l’on comprend mal la soif inouïe de vengeance qui réveille le pasteur, humble durant une très grande partie du film. On se demande si on n’a pas perdu quelques minutes au montage.
La reconstitution est admirable. Les décors sont puissants ainsi que les seconds rôles mais franchement on finit par s’ennuyer alors qu’on devrait partager l’envie de révolution. La mécanique du récit est trop connu pour que le film nous éclabousse de sa colère.
Néanmoins, la piqure de rappel n’est pas inutile par les temps qui courent. Les actualités le prouvent tous les jours. Nate Parker a du culot mais pas sûr qu’il ait du talent !
Avec Nate Parker, Armie Hammer, Penelope Ann Miller et Mark Boone Junior – 20th century fox – 11 janvier 2017 – 1h50
Assassin’s Creed
Quelqu'un va t il un jour avouer aux producteurs de cinéma, qu'une adaptation d'un jeu vidéo sur grand écran n'est vraiment pas une bonne idée? Une preuve supplémentaire avec le mystico pas rigolo Assassin's Creed.
Charlotte Rampling et Jeremy Irons sont la caution européenne et bizarroïde de l'adaptation de la saga d'Ubisoft. Marion Cotillard est l'actrice bankable. Michael Fassbender lui est la grosse machoire qui va virevolter dans le ciel pour les besoins d'un scénario qui va bien nous faire marrer.
Ce qui est bon sur un ordinateur ne l'est pas forcément pour un long métrage. Assassin's Creed a un concept sympa avec ce combat entre les Assassins et les Templiers, qui se disputent en gros le sort du Monde. Tout simplement. Là dessus on ajoute une dose de sf avec le code génétique du libre arbitre (en gros les Templiers veulent le supprimer et nous coller devant les chaines d'info en continu) et des explications scientifico-fumeuses qui justifient une ambiance high tech et froide.
Cela justifiera aussi les interprétations sans fond de tous les comédiens. Assassin's Creed ne veut froisser personne donc il reste dans une zone grise et ne joue que sur de simples références aux jeux vidéo et quelques films mais rien de plus rien de moins.
Tout est sous contrôle et justement cela ennuie profondément. Justin Kurzel, réalisateur de MacBeth, avec Cotillard et Fassbender, semble vraiment s'amuser dans les scènes d'action au fin fond de l'Andalousie. Là, le film se lache un peu. Mais on voit surtout des types en pyjama qui disent plein de sentences mystérieuses et attendent comme nous, les morceaux de bravoures, qui pourraient plaire aux fans du jeu vidéo.
Mais comme Warcraft récemment, toute la mythologie s'écroule, une fois posée sur la pellicule! En plus l'absence d'humour déconcerte. Là où le recul aurait nécessaire pour revoir tout le concept, le film se prend pour une réflexion pure sur l'existence et franchement, avec un scénario de série B italienne (ou espagnole),c'est obligatoirement décevant.
Bref, si vous voulez voir Fassbender serrait les dents, voir des "yamakasis qui font l'Espagne" et si vous voulez payer les impots du sympathique Jeremy Irons, alors allez voir Assassin's Creed, le film qui tue juste le bon goût et les envies de séries B.
Avec Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons et Brendan Gleeson - 20th century fox - 21 décembre 2016 - 1h45
Sound the Charge
Du gros son pour se réchauffer, il n’y a rien de mieux !
D’ailleurs le quatuor de The HOST grille ses accords parfaits sous le soleil de Marseille. Mais leurs influences ne sont pas du tout méditerranéennes. Il faut traverser l’Océan Atlantique et aller tout droit vers Seattle.
Evidemment le grunge a marqué les quatre barbus. Mais il y a aussi le puissant son sorti d’une Californie en chaleur qui a fait le style flamboyant de Queens of the Stone Age. C’est vraiment du coté du Pacifique qu’il faut chercher l’inspiration de ce groupe ambitieux. Et juste pour ça, on les aime beaucoup.
Car ce n’est pas une pale imitation. Ce que l’on entend dans leurs riffs rageurs et les arrangements costauds, c’est de l’authenticité. Ils vivent un rêve et leurs chansons sont une invitation à une sorte de songe ou de fantasme très américain.
Aidé par l’ancien leader des Posies (groupe grunge qui a connu son petit succès au début des années 90), Ken Stringfellow, The HOST monte le son à fond et nous régale de morceaux virils et corrects. C’est une vraie chevauchée fantastique.
Ca ne fait pas forcément dans le détail mais c'est du bel ouvrage, car la volonté se ressent à chaque titre. C'est virevoltant. Le travail sur les voix et les harmonies possèdent tout le charme des productions bien 'ricaines. Mais cela fait toute la différence. Ils jouent ensemble et cela s'entend. Mieux c'est un disque qui s'écoute et se réécoute. Les Marseillais ont bien intégré et digéré toute l'essence du Stoner et des sons rock populaires dans le bon sens du terme. L'assaut est lancé!
Modulor - 2016
Laborde s’en va comme une Météo RIP !
Ah bah voilà, patatra, elle démarrait plutôt pas mal pourtant cette année 2017, pas d’attentats à Paris, même si c’est à 360km de chez vous, pas d’augmentation notable de la baguette tradi pas trop cuite, des examens médicaux nickel chromes d’après votre généraliste que vous avez été voir par acquis de conscience comme la tradition vous l’impose depuis près de 88 ans, tout le voisinage qui vous a souhaité ses bons vœux et la santé parce que c’est important la santé, même la connasse du 5ème qui passe l’aspirateur au moment de Motus pour bien vous taquiner, « Plus belle la vie » qui repart pour une 20ème saison, Tex toujours fabuleusement drôle avec ses imitations du Suisse grognon, vous vous étiez même habitué au petit Samuel Etienne qu’a pris la place de Lepers et que ça vous avez rendu très très mécontente à l’époque, les inoxydables Romejko, Bertrand Renard et autre Arielle toujours à bloc dans la fanfaronnade dans les « Chiffres et des Lettres », ah non de non, ah que oui que oui, il était pourtant bien engagé ce karma saison 2017 !
Et puis vlan donc, patatra donc, voilà pas que Catherine Laborde annonce un soir de janvier, dans les tous premiers en plus, qu’elle quitte la météo pour, je cite, laisser la place aux jeunes !!!
Non mais où allons nous je vous le demande !
Bien sûr, vous n’êtes pas dupe, ah ça non, en ouvrant le France Dimanche d’il y a 3 jours, vous aviez vu le gros titre « Catherine Laborde : Victime d’un odieux chantage ! », comme d’habitude dans ledit journal, le contenu de l’article n’avait aucun rapport avec le titre, il n’y avait rien de rien de rien qui laissait présager un « odieux chantage », mais quand même, faut pas vous la faire à vous, vous en avez vu d’autres, et on ne vous fera pas croire que l’émergence de ce jeune gauchiste de Macron ou encore que le départ de l’autre noir là qu’est président des Etats-Unis, Obama j’sais pas trop quoi là, n’y sont pas pour quelque chose !!!! Bien sûr, d’après vous, des pressions du CIC, sponsor de la météo depuis 20 ans, et dont le slogan « La banque d’un monde qui bouge », pour justement faire changer bouger Catherine Laborde ne sont pas à exclure, comment vous donner tort ! AH ça non !!!
Même Marie-Guilaine Foissart, votre partenaire de double à la belotte tous les mardi et les jeudi à la salle communale, partage cette opinion depuis que son petit-fils, pourtant si sérieux, s’est fait rétrograder de conseiller à guichetier dans ladite banque, après avoir soi-disant détourné l’ensemble du stock d’agendas cuir normalement réservés aux dirigeants d’entreprises, qui pourtant ont troqué lesdits agendas pour des tablettes et des smartphones depuis des années, pour les fournir en douce à votre club de belotte !!! Ah ça non, vous n’êtes pas dupe !
En plus, comme par hasard, elle quitte la météo tout début janvier en annonçant un redoux, avec du grand beau pour les premiers jours du premier mois de l’année, elle annonce son départ, et voilà pas qu’on prend 10 degrés de moins dans la tronche, que ça oblige à augmenter le chauffage, y compris celui de l’ancienne chambre bleue du rez-de-chaussée au cas où les enfants passeraient, et bien sûr au final ça va faire des frais, on voit d’ici la future facture de l’EDF-GDF à cause de ça, et qui qui va payer ! hein je vous le demande, à ça c’est sûr c’est pas Monsieur Hollande et ses amis, ah ça non, c’est bien vous ! ah ça oui !
Pis, un été vous aviez lu un article très détaillé dans Télé-Loisir (source TeléLoisir du 15 aôut 2015) sur les secrets de la minceur de Catherine Laborde, où elle expliquait qu’elle faisait très attention à ce qu’elle mangeait, tu penses bien que le lobby des présentatrices girondes en vogue, les Damido, les Evelyne thomas, les Marianne James, copines des mecs de gauche comme pas deux, ça a du les rendre dingues, que ça a du passer des coups de fil à qui mieux mieux, à qui veut l’entendre, auprès des grands patrons, pour déloger Catherine Laborde, ça aura mis près de 18 mois mais elles y sont arrivées les garces !
Ah ça, c’est pas parce que vous êtes loin géographiquement de la vie parisienne, que vous avez jamais bossé, que vous avez votre carte du FN seulement depuis 4 ans, que vous n’êtes pas super au fait de l’actualité médiatique hors prisme des magazines télé, qu’on est capable de vous couillonner comme ça, en un tour de passe-passe cousu de fil blanc par les blancs bonnets et bonnets blancs du petit écran ! Parce qu’est-ce qui va se passer, bah je vous le donne en mille, tu vas voir qu’ils vont nous mettre un musulman ou une mulâtre à la météo, tout ça pour continuer à cirer les pompes des riches rois du pétrole du Qatar, ou alors une asiatique, ça ne vous étonnerait pas vu la quincaillerie de Mme Gougeard rue Thiers, ils y ont mis un restaurant chinois à la place, avec des jeunes bridés à sa tête qu’étaient même pas du coin et qui parle avec un accent qu’on comprend rien !
Alors une asiatique qui présente les anticyclones sans même trop savoir sa géographie, l’idée forcément a fini par faire son chemin, et après faudra pas se plaindre, et ça c’est pas nouveau que vous le dites, que les bons français bah ils auront plus qu’à aller chez l’ANPE pour avoir du chômage, si tenté que tous les arabes aient pas tout piqué avant ce qui reste !
Ah non vraiment, on vous sent bien énervée et on peut pas franchement vous donner tort, quand ça veut pas ça veut !
Allez, j’vous embrasse quand même !
Lobo de Bar
Bon dans le dernier article, on traitait de la musique comme une aire de repos pour vieux mélomanes. La musique c'est aussi la fiesta, le foutoir et la rencontre. Altermondialiste et alternatif, La Pulqueria va vous empêcher joyeusement de dormir!
Oui c'est vrai que j'ai du me déhancher sur un bon vieux titre de Beyoncé durant le réveillon. Très tard j'ai du faire la chenille avec quelques amis qui n'arrivaient plus à articuler les profondes paroles. Mais c'est aussi ça la musique: un moment de communion éthylique.
Pour poursuivre la fête, il suffit d'écouter un disque de La Pulqueria, un groupe de Valence qui se prend pour la Mano Negra et autres groupes sans frontières. Ils ont sacrément la patate! Mené par l'Huracan Romantica, un chanteur bondissant, La Pulqueria poursuit cette tradition d'un rock qui ouvre les écoutilles sur tous les styles avec l'envie de faire danser le Monde entier.
Ils sont donc généreux dans l'effort. 12 ans après leur premier disque, le groupe continue de faire chavirer un rock, entre les Pogues et Ska-P. Le coté latin va très bien avec un hard rock dégourdi et l'aspect festif, vivant et plaisant.
On finit épuisé à la fin de leur disque, en forme de bodega électrique. Mais ils font du bien au moral. On oublierait l'hiver, les clowns tristes et les mauvaises nouvelles qui nous agressent dans le journal. Un peu de légèreté ca ne fait pas de mal. On prolonge la fête.
Actua Music - 2016
Front row seat to Earth
Bon okay, on a trop mangé durant les fêtes. Le citrade de Betaïne est notre meilleur ami. 2017 sera l'année de l'assiette mais elle sera vide, histoire de se refaire une santé et rentrer dans ses affaires de ski (zut il y aura de la raclette) cet hiver, et son slip de bain cet été. Une bonne résolution qui va vite s'envoler mais on peut profiter de la douce quiétude de Weyes Blood, jeune femme à la beauté diaphane qui nous veut que du bien...
Après la grosse ripaille, les gros cadeaux, les gros bilans de fin d'année, la grosse effervescence des vacances de Noël, nous avons besoin d'un peu de calme et c'est exactement ce que propose la brune Weyes Blood, qui, malgré son nom de rappeur de la cote Ouest, ne veut que de la sérénité autour de son auditeur.
Elle s'emploie donc à faire de la belle musique. La lenteur ne fait pas peur à cette Californienne à la voix profonde, qui viendra vous chercher. Le style est grave et mesuré. Après la chenille de fin d'année et les musiques qui font danser, voilà un disque qui ménage.
Elle nous berce sur des orchestrations pas subtiles mais généreuses. Elle fait de la folk un peu hippy mais avec une vraie grâce. C'est stéréotypé mais c'est aussi assez plaisant pour passer un très bon moment.
Weyes Blood s'installe au premier rang pour regarder la Terre et interroge avec ses chansons sage, le Monde qui l'entoure. Elle ne perd jamais le fil d'une certain plénitude mélodique pour se poser des questions sur son époque. Elle semble troublée par ce qu'elle vit mais le transforme en une forme musicale, très accueillante, un peu rétro mais tout à fait estimable. Le régime idéal après les dispensables best of de fin d'année.
Mexican Summer - 2016
De Bowie, Cohen, Prince, Michael…à Jul…rip rip rip houraaa
Ca y est c’est la reprise, en ce début janvier 2017, entre deux « etttt la sanntttéééé heiiinnn, c’est important » « ta gueule ! » « pardon ? » « non rien oui bonne année hein ! », chacun se prend la tête à deux mains pour récupérer ou tenter de sauver les quelques neurones paumés dans la nuit du 31 au 1er de l’an nouveau, même si, je vous l’accorde, tout le monde n’a pas eu la chance d’être déguisé en banane pour le réveillon du nouvel an, moi si, et oui les mecs ! Prise de tête à deux mains également jouable pour faire sortir de son crane la chanson du 31, passait 6 à 15 fois durant la soirée par DJ cousin machin, ayant au passage bousillé toutes vos playlists de votre compte Spotify, les remplaçant généreusement par les kings de l’auto-tune (comprenez chanteurs de faux rap avec une voix de robot sur une rythmique de synthé Bontempi, ça aurait pu être une bonne idée, mais non, bon tant pis), nous y reviendrons. #hashtagmusiksamère
Mais justement, qui dit musique dit danse, donc qui dit danse dit fête, qui dit fête dit fin d’année, dit donc nouvelle année, donc dit en route vers l’inconnu, ou alors qui dit fin d’année dit donc bilan, mais comme qui dit bilan dit donc comptabilité, cela devrait donc dire chiffres, ou encore actif passif, ou encore Auteuil actif passif, donc chanson des Inconnus, ou presque, avec nécessité d’un jeu de mot niveau 1, je tourne en boucle donc, ou alors je retombe sur mes pattes, donc qui dit pattes dit chatte, mais là c’est graveleux et donc ça n’a aucun rapport. #Hastagsexkekette
Bilan, oui, quand même, de cette année 2016, où les réseaux sociaux auront pleuré de toutes leurs larmes devant les coups de chevrotine du ciel guitare, les coups de fusil de la déesse de la musique, où le départ de Prince ou de Bowie auront bientôt plus ému la vox populi que les attentats à Nice et auront surtout fait vachement plus de « like » ou de « comments » au quotidien que les quelques pensées solidaires lors d’attentat en Turquie…qui je vous le concède n’est pas un grand pays de chanteurs ou de chanteuses, quoique, on n’en sait rien, le français moyen ayant déjà du mal à comprendre un texte un peu ciselé en français, qu’il galère en anglais…alors chanteur turc, non mais dis, ça va hein !!! tu vas où là !!! #hastagOhMyGod #PrinceEtaitCommeUnFrère ! #ahbon ??
Oui mais voilà, en cette fin de 2016 et ce début de 2017, n’est-il pas tout aussi légitime entre deux morceaux de galette d’avoir une pensée pour tous les chanteurs ou acteurs non décédés qui n'ont donc du coup pas eu leur heure de gloire sur Facebook, Twitter ou Nanagram. #Hastagjesuisjesuis #MonDieuCestTropDur #CeDépartDeJulioInglesias #CommentCaIlestVivant #HaaaaanLeNase !!!
Pis ! le vrai RIP de l’année n’est-il tout simplement pas la mort pour cause de décès de toute la musique ???
Peut-être pas, je vous le concède, ça fait déjà deux fois que je vous concède des trucs, ça commence à faire beaucoup, mais si l’on y regarde de plus près, il est vrai que le génie d’un Bowie ou d’un Prince peine à se voir remplacer par une nouvelle scène digitalisée tant dans la matière sur laquelle elle s’écoute, enfin quand on ne vous a pas défoncé vos playlists Spotify entre le 31 et le 1er, que dans la voix…et donc la fameuse Auto-tune…on y arrive !!!
Car oui mes très chers frères et mes très chères sœurs, si l’évolution de la société nous a permis en 100 ans de passer du colonialisme ou de la ségrégation à l’arrivée d’Obama pour finalement revenir à Trump en 4 ans, hop là, de la légalisation de l’avortement et l’apologie des droits de la femme à des programmes présidentielles farouchement « c’était tellement mieux avant quand les femmes étaient aux fourneaux, on mange quoi ce soir connasse ! », ce darwinisme à l’envers semble impacter en pleine tronche et bim bam dans les oreilles le monde musical.
Oui ma brave dame, Georges Michael, Leonard Cohen, Bowie et Prince s'en sont allés en un coup de faucheuse, les smileys larme à l’œil pleuvent et hop, quoi que c’est qu’on découvre, que l'album de JUL est disque de diamant et que le mec rempli des Zénith, ouch... #mondedemerdedemerde.
Car oui, s’il est un symbole où un auteur-compositeur-interprète n’a pas besoin de se déguiser en banane un soir de givre de 31 pour perdre l’intégralité de ses neurones, c’est bien ce garçon, ce dénommé JUL, sorte de bout de gras sur pattes, muni d’une coupe de cheveux digne d’un hamster le crane laminé par des roues d’un pick-up d’occasion du Vermont, et disposant de ladite voix auto-tunée, nous y voilà. En même temps difficile de perdre beaucoup de neurones quand on a le QI d’un lama poulpe lobotomisé mais dans ce cas…à quoi bon chanter !!!?
Fort de textes tout droit sortis d’un recueil de Jean-Kevin Froissart élève de CE1 à l’école Primaire Paul Preboist de Chamilly-sur-Bois, de musiques réalisées par les mêmes compositeurs mais bourrés et sous crack du générique de Dora l'exploratrice, le tout avec des arrangements de Nono le petit Robot, qui, admettons-le, reclus dans l’espace après on heure de gloire à l’époque d’Ulysse31 devait bien bouffer, le garçon fait un carton sur youtube, fait plus de spectateurs en salle que n’importe quel mec, et se glisse dans vos playlists Spotify, en se posant juste en lieu et place des Musclés…qui passeraient presque pour des chanteurs à texte, c’est dire.
Bref, on touche le fond, on ne rebondit même plus, 4000 blaireaux dans un Zenith hurlent « Cabre même si la roue est voilée, pétard en billet violet, te déshabille pas j’vais te violer » et pendant ce temps-là, là-haut, pour le 31, ils ont eu droit à un putain de bœuf de stars…oui là, on a une bonne raison de se tenir la tête à deux mains.
J’vous embrasse.
Quelques Minutes après Minuit
En trois films, l'Espagnol Juan Antonio Bayona a peut être tout montrer sur l'enfance face à la mort. Après L'orphelinat, The Impossible, Quelques Minutes après Minuit conclut cette réflexion de façon somptueuse et élégante.
Les pisse froids ne devraient pas aimer le style de ce cinéaste, évidemment marqué par Spielberg qui aime le fantastique, l'emphase et les marmots! Bayona ne fait pas dans la demi mesure pourtant il sait être nuancé. Il prend des concepts énormes mais les développe avec finesse. Son film de fantôme, L'Orphelinat, n'était pas comme les autres. Sa vision du film catastrophe, The Impossible, avait le mérite de se détourner des codes narratifs. Il en va de même avec son film de monstre.
Celui de Quelques Minutes après Minuit, on devine clairement qu'il n'existe pas, si ce n'est dans l'imagination du triste Conor. Le film pourrait commencer comme un drame social à la Ken Loach avec un gamin livré à lui même car sa maman souffre d'un cancer féroce.
Il est cependant arraché à la réalité par un monstre issu d'un arbre millénaire de la colline d'à coté qui ressemblerait elle pour le coup, à un décor gothique de la Hammer. C'est une créature pour le moins étrange car elle veut lui raconter trois histoires. Et ensuite, le monstre veut que Conor lui propose un quatrième récit...
Bien entendu, les histoires sont une catharsis pour le jeune garçon obligé de s'installer chez sa grand mère, jouée avec justesse par Sigourney Weaver. Bayona a aussi l'intelligence d'enrôler dans la famille, Felicity Jones dans un rôle difficile de maman suppliciée par la maladie. Le gamin est tout simplement extraordinaire.
Tout comme l'aventure intérieure qu'il va vivre avec ce drôle de compagnon bizarre tout en écorces. Pour ce dernier, les histoires sont des animaux sauvages; libérées on ne sait pas quels ravages elles peuvent provoquer. Mais la vérité se trouve aussi dans les contes et les cauchemars. C'est la thèse connue mais magnifiquement défendue par le film.
Il faut avouer quelques facilités et quelques larmes un peu tirées mais ce film ne ressemble à aucun autre car il célèbre le conte, l'histoire et l'imaginaire dans un monde qui ne veut pas déconnecter de la réalité, qui peut tout savoir et doit tout comprendre. On cherche des cadres pour nous protéger de tout et de la douleur en particulier.
Le film explique qu'on peut s'échapper par l'imagination, que l'on peut se découvrir dans la fiction, le rêve et même le tourment. La dureté de l'existence est une vérité mais d'autres se cachent dans le monde imaginaire et nous éclairent sur la vie. Bayona célèbre ainsi l'importance de l'art, de ce qu'elle doit rester pour tous. Son film est un mélodrame difficile déguisé en conte macabre sublimé. On est début janvier, et il y a bien des chances que ce film soit déjà l'un des grands moments de l'année!
Avec Lewis McDougall, Sigourney Weaver, Felicity Jones et Toby Kebell, Metropolitan filmexport - 4 janvier 2017 - 1h45