Les Sourds-Doués, Jérémie Milsztein, Auguste Théâtre

Bienvenue chez les copains ! A l’Auguste Théâtre en compagnie de ses quatre drôles de comparses, on se sent comme à la maison. La musique comme moyen d’expression, nous sommes témoins de leurs facéties et séduits par la bonne humeur qui se dégage de ce quatuor atypique.

Les Sourds-Doués, c’est tout d’abord une rencontre entre quatre garçons partageant le même amour de la musique. En 2011, ils décident de monter un spectacle humoristique en associant des instruments aussi variés que la clarinette, la trompette, le cor et la clarinette basse. Le concept est une belle réussite puisque le spectacle est joué en France et à l’étranger sur plus de 200 dates.

Fort de leur succès, ils passent la vitesse supérieure en créant leur deuxième spectacle « Sur un malentendu…» en s’entourant d’une équipe élargie. Pour préparer ce second opus, ils vont travailler avec plusieurs professionnels tels un metteur en scène, un magicien, un chef de chant…

Le résultat s’en ressent puisque vous n’avez plus l’impression de voir un « simple » spectacle de musique mais d’assister à de véritables numéros de cabaret. Ces quatre garçons ne reculent devant rien puisqu'en plus de jouer, ils dansent et chantent sur scène. Mais attention, c’est toujours avec une pointe d’humour absurde qu’ils nous proposent leurs saynètes.

Et sinon, qu’est-ce qu’ils cherchent à nous raconter les Sourds-Doués ? C’est tout d’abord une histoire d’amitié où quatre cravatés se défient. Nous suivons leurs répétitions fastidieuses où chacun affirme sa différence. Le comportement des uns exaspèrent les autres et vice-versa. Mais finalement l’équilibre et la cohésion du groupe proviennent de la complémentarité de ses éléments.

Avec dérision et humour, ils vous embarquent avec simplicité dans leur univers. Du jeu musical au jeu théâtral, on ne s’ennuie pas un instant. Si vous voulez faire le plein de bonne humeur, courez voir ce quatuor de musiciens burlesques !

Les Sourds-Doués 

du 1er  au 23 Décembre 2016 

A l’Auguste Théâtre

François Pascal : clarinette basse

Nicolas Josa : cor

Pierre Pichaud : trompette

Adrien Besse : clarinette

Flux

On a parlé de Marc Ford, virtuose de la guitare, découvert au sein des Black Crowes. D'autres membres du groupe tentent de survivre à ce groupe old school, sulfureux comme on les aime!

Rich Robinson fut l'un des têtes pensantes des Black Crowes, avec son frère, le charismatique Chris! Ensemble, ils ont tout connu. La gloire et la décadence. Le sexe, la drogue et le rock'n'roll, ils sont l'incarnation d'un rock blues dénué de scrupule et sacrément jouissif.

Mais tous les excès ont détruit le groupe et les deux frères désormais se réunissent pour des petites tournées rentables. Ca leur permet de produire leurs projets solos, pas complètement inintéressants. Rich, l'introverti, doit donc depuis une dizaine d'années, s'émanciper de son frère, chanteur brillant et fumeur invétéré. Plus calme, Rich n'a pas encore réussi à convaincre.

Bien entendu il sait trouver le bon riff qui vous fera taper du pied. Comme son ancien compère, Marc Ford, il défend un rock très américain, dans le bon sens du terme. C'est généreux et souvent marqué par un coté très vieillot mais forcément sympathique.

Flux est en tout cas le plus convaincant de ses efforts personnels. Bon sa voix ne peut pas rivaliser avec le frère corbeau qui croasse comme personne. Mais il s'en sort de mieux en mieux. Les doutes s'effacent dans ce quatrième album. Il a surtout trouver un style plus groove et moins technique. Flux est nettement plus abordable que les autres disques qui ressemblaient beaucoup à des démonstrations forcées.

Il assume le coté doux de son écriture. Rich Robinson ne sera jamais un méchant du rock. C'est un discret. Mais comme Ford, il n'aspire qu'à être un artisan, défendant avec honnêteté la musique qu'il l'habite depuis trente ans. Il est moins spontané mais c'est finalement ce coté besogneux qui finit par séduire. Rien de nouveau dans son disque, rien de désagréable non plus. Bien au contraire, des petits plaisirs simples et charmants!

Eagle rock net - 2016

Oulipolisson!

Après Chant’Oulipo, la Compagnie - qui porte toujours aussi bien son nom- “l’amour au travail” revient avec un nouveau spectacle qui embarque cette fois-ci le jeune public dans sa folie des mots et son imagination sans limite. Libres-penseurs, aventuriers du langage et de l’humour, vous ne pouvez que ressortir charmés par ce duo complètement décalé et absolument formidable.

 

Envie de savoir pourquoi le colibri bat si vite des ailes? la raison pour laquelle les oies volent en formation de V? pourquoi l’oeuf à une forme d’oeuf ? ou encore de découvrir l’histoire d’un kiwistiti ou de réécrire le Corbeau et le Renard? Grâce à Jehanne Carillon et Olivier Salon, tout cela vous sera non seulement permis mais vous serez en plus encouragés à intervenir pour suggérer vos idées et celles-ci seront explorées très sérieusement, surtout les plus saugrenues! Jamais en manque d’humour ni d’imagination fantasque et  formidablement portés par les textes de l’Oulipo (Paul Fournel, Jacques Jouet, Hervé Le Tellier, Jacques Roubaud et Olivier Salon), Jehanne Carillon et Olivier Salon forment un duo de génie empreint d’autant de douceur et de sensibilité que de flegme et de complicité. Et cette fois-ci même les enfants en profitent et on peut attester que ça fonctionne vu leur participation au spectacle, les éclats de rire incessants et les larges sourires arborés à la sortie.

 

Enfants comme adultes, on en redemande!

 

Oulipolisson!

Spectacle oulipien tout public à partir de 6 ans

A la Générale, 14 avenue Parmentier, Paris 75011

Du 5 au 9 novembre 2016 dans le cadre du Festival d’Automne

Sur une idée de Jehanne Carillon

Compagnie l'amour au travail

Conception, adaptation et jeu Jehanne Carillon et Olivier Salon

Complicité artistique Cécile Coustillac

Textes de l'Oulipo Paul Fournel, Jacques Jouet, Hervé Le Tellier, Jacques Roubaud et Olivier Salon

Musique Claude Debussy, Maurice Ravel, Mike Solomon

Lumières Jean-Yves Courcoux

Chorégraphie Gilles Nicolas

Dessins Philippe Mouchès

Les yeux dans le fillon

Amis désespérés par toute la classe politique, camarades manifestants quand c’est la gauche au pouvoir ou quand c’est la droite, de toute façon jamais contents tents tents, nostalgiques du mitterrandisme à la belle époque du sans chaine info, du sans internet, du sans mobile, du secret de Mazarine bien gardé, amoureux glam du temps où un mec était chef de parti depuis 20 ans tentait sa chance aux présidentielles 5 fois et finissait enfin par être élu, et bien … vous n’avez pas fini d’en chier, et c’est bien fait pour vous.

Et oui, déjà, nous bons français, pourtant méprisés outrageusement par tout ce qui ce qui se fait de plus beaufs outre-Atlantique nous avions cru bon de nous emballer comme des texans primaires pour la course à l’élection américaine, d’ailleurs à l’occasion de Thanks Giving, nous souhaitons bien sûr une très belle fête à toutes les dindes américaines et elles sont nombreuses, et vla ti pas, qu’après l’élection de l’aut' blaireau de Trump (non le blaireau n’a pas de trompe, c’est une expression), nous avons de suite enchainé avec nos primaires de droite et de droite, premières du nom, dans notre bonne vieille France.

Débats aux couteaux de cuisine en mousse, une seule femme sur sept candidats, un dénommé Poisson qui, une fois allié avec Trump, aurait pu créer le mouvement « Hippocampe », le retour du retour du retour de Sarkozy III, le très funky youpi wow trop jeune déglingo Bruno Le Maire, donc forcément pas président, si Maire, cimer, merci pour tout, au revoir, le roi des boulangers Jean-François je sais pas Coppé jusqu’à 1€, soit le prix d’un pain au chocolat, ou presque, non pas dix fois moins Jeff, fais un effort merde, bon pour la peine tu feras 0,3% ; le super jeune trop j’ai déjà gagné d’avance à quoi bon faire l’effort de venir même au débat, j’ai nommé Alain Juppé, dont les supporters aimaient à brandir des pancartes AJ, mais non puisqu’on vous dit que 71 ans c’est AJ du tout, et pour finir, le mec que personne n’attendait, le king de la déconne, le super open sur le monde gay-lesbian, le chantre du Durex, le fou furieux du slip en mode quand un homme met sa verge de type zizi dans le vagin de type zezette d’une femme, le plaisir doit être très secondaire, l’essentiel n’est pas de participer, mais bel et bien de procréer, de donner vie, d’offrir cet enfant à Dieu, que Dieu nous bless, que le god bless la république, mais pas trop fort merci d’avance, la République est très sensible de l’arrière train.

A gauche, c’est Beyrouth, à gauche de la gauche c’est MélanRonchon jamais content tent tent, à droite de la droite, Marine se marre sans ruminer, et Macron, pas con, a décidé de faire une primaire ouverte avec lui-même avec du coup une probabilité non négligeable de la gagner.

Au soir du 1er tour, malgré les baffes, malgré LA surprise de voir la droite avec la tête dans le Fillon, après le départ d’un Sarko presque soulagé de se barrer là-dessus, le constat était unanime, répété 63 fois sur la seule BFM TV (si si j’ai compté, je sais j’suis con) « C’est une réussite avec toute cette participation, c’est magnifique, les français veulent de l’alternance, car la France souffre, la France a peur, la France est désespéré »…l’ennui, c’est que cette histoire d’empathie d’élus de droite pour la soi-disant souffrance de la France, était souvent proférée par un « soutien de » (comprenez un mec qui a eu soit le nez creux et qui va être ministre, soit qui s’est gouré de cheval, et va en chier au moins 5 ans) devant les caméras d’une chaine info, avec en arrière plan des militants s’empiffrant de petits fours, coupette de Champagne à la main, même chez les perdants, avec l’option obligatoire vêtement Cyrillus et raie sur le côté…forcément, ça ne sent pas des masses le pif dans la « vraie souffrance »…si tant est que la France soit au bord du chaos, à deux doigts de l’explosion, de l’exode, de l’effondrement, les rues des villes ras-la gueule de monde avec les bras chargés de cadeaux de Noël l’après-midi du second tour saupoudrés ladite thèse d’un subtile doute. Passons, admettons, laissons dire.

Après que les deux camps qualifiés pour le deuxième tour se soient foutus sur la tronche par radio interposée, des sous-entendus sur un Fillon pas très loin des théologies de Msgr Barbarin pour les uns, et un Juppé quasiment Che guevariste pro-daesh pour les autres, vint le temps du débat de l’entre deux tours…

2h de débat dans le fun, animé dans la gaudriole la plus totale, un vrai combat avec des moufles, et surtout, surtout, des échanges de grand malade sur le futur du pays du futur de l’avenir. En résumé, ouaiiiiis il faut supprimer les 35h payés 37 mais mettre en place le 39 payés 35 ou 37, oui c'est possib dit l’un, non c'est trop car pas assez dit l’autre, et puis il faut que les fonctionnaires soient 500 000 de moins, non 300000, donc 250000 c'est mieux, oui tiens c’est bien ça comme chiffre, que la sécurité c'est important parce que les français ils souffrent parce que c'est la guerre en fait et toi sombre con tu t'en rends pas compte mais oui c'est la guerre mon pote et ouaiiiiis donc c'est pour ça qu'il faut changer le régime de santé de l'histoire de France dès le CE2 en leur faisant faire de l'apprentissage boucher-charcutier en leur mettant des uniformes et qu'ils soient plutôt catholiques pour devenir policier municipal jusqu'à 65 ans au moins, voilà ; enfin si j’ai bien compris.

Le tout en faisant référence à Tchatcher et à De Gaulle, comme deux dieux, encore, et oui, qui, comme chacun sait, à l’ère du numérique et d’une profonde mutation de la société pour les siècles des siècles, amen, étaient juste des Steeve Jobs en puissance, ou pas. Pour parler monde idéal et évolution, on revient toujours sur le principe du « c’était mieux avant », à croire que reculer est la meilleure façon d’avancer…euhhh…oui je sais ça ne veut rien dire mais finalement suis-je si loin des dires et des pensées.

Bref, une chose est sûre ma bonne dame, c’est que tout ça ne fait que commencer, on va en prendre pour 6 mois, des combats de moufles il y en aura d’autres, Florian Philippot, viendra toujours déverser ses idées sur des prises de parole de la veille, n’oubliez de marcher dedans du gauche ça porte bonheur, Manuel tuera-t-il François, non pas lui, l’autre François, oui pour être président faut s’appeler François, à moins que François du Modem, non très numérique aussi tiens, y aille…oui, tout ça ne fait que commencer…

Vive la République, j’vous embrasse.

Captain Fantastic

Un mélange entre Mosquito Coast, vieux film de Peter Weir des années 80 et Little Miss Sunshine, comédie branché à succès, il fallait oser!

Et en plus ca fonctionne. Il y a tout ici du film indépendant. Y compris la vantardise et un certain cynisme. On pourrait tirer à boulets rouges sur la production du film, qui en fait parfois trop, avec des costumes loufoques ou une envie trop prononcée de secouer le bourgeois, ou plus simplement les habitudes des spectateurs.

Matt Ross a tout du petit filou arty californien. Il s'y connait en images et en musiques. Il sait comment appâter le bobo en mal de sujets profonds et "tendance". Il y a donc de grands espaces américains. La nature est foisonnante. Les autoroutes sont de belles lignes dérisoires, symboles de l'american way of life qui ne rime plus à grand chose.

Au milieu de tout cela, il y a la famille de Ben. Un père qui éduque ses enfant à la dure. Ils vivent en pleine nature. C'est la vie sauvage. Quand son épouse meurt, il n'est pas le bienvenu à ses funérailles. Il décide pourtant de retrouver la vraie vie pour assister à l'enterrement de sa femme avec ses six enfants.

Fable et satire, Captain Fantastic fait donc un constat doux amer de nos différences et de l'éducation. Dans le fond, rien de nouveau. L'Amérique est intéressante quand elle est dysfonctionnelle et c'est le cas dans Captain Fantastic, où un homme, contre tous, assume ses choix qui détermineront ses enfants.

Heureusement pour Matt Ross, il a choisi des gamins touchants et un acteur formidable, Viggo Mortensen. Peter Jackson a vraiment eu du nez lorsqu'il a embauché ce comédien de seconde zone pour jouer dans Le Seigneur des Anneaux. Il n'était même pas son premier choix. Depuis, il a impressionné dans d'autres rôles (merci Cronenberg) et il vieillit vraiment bien. Il prouve ici qu'il est vraiment un grand acteur américain. Buriné, intense et d'une subtilité rare.

En l'opposant au remarquable Franck Langella, Matt Ross ne pouvait pas se tromper. En tout cas, c'est bel et bien le casting qui nous attendrit et nous évoque de fort belle manière l'importance du rêve et de l'anticonformisme. On a vite oublié les défauts de production et on restera marquer par cette figure de père, ordinaire et hors du commun en même temps. Le papa poule idéal

Avec Viggo Mortensen, Franck Langella, George McKay et Samantha Isler - Mars film - 12 octobre 2016 - 1h55

Inferno

Troisième adaptation de l'oeuvre de Dan Brown... trois polar en pantoufles pour Tom Hanks et Ron Howard. Heureusement il y a les beaux yeux de Felicity Jones.

Car la jeune femme est d'une beauté diaphane et d'une force assez incroyable. Elle subjugue en quelques plans. Je pense qu'on tomberait sous le charme même si elle jouait une chasuble de curé. En tout cas, elle est la seule chose précieuse, voir religieuse, dans Inferno, infernal nanar qui fait quand même bien rigoler.

Car il rappelle l'inégalité du cinéaste Ron Howard, capable de chefs d'oeuvre discrets (Portrait d'une famille moderne, Le Journal, Rush) comme de gros navets coûteux ( Bah Da Vinci Code, Anges et Démons). Cet homme peut rivaliser avec les géants d'Hollywood comme Spielberg ou Eastwood. Puis c'est la rechute: ses débuts chez Roger Corman, pape de la série Z, a visiblement beaucoup marqué ses choix artistiques.

Brillant technicien, il peut donc accoucher de films indignes donc plutôt amusants. Ils sont réalisés avec le plus grand sérieux d'un studio hollywoodien alors que le scénario ne vaut pas mieux qu'un direct-to-video avec un type qui a joué un troisième rôle dans un film Marvel!

Avec les adaptations de Dan Brown, roi du roman de gare, Howard se plante dans les grandes largeurs! Ca marche à la lecture: beaucoup moins bien quand il s'agit cinéma. Le principe est simple: Tom Hanks court. Il s'arrête pour découvrir des symboles. Des méchants le poursuivent. Une fille court avec lui (ici donc la très belle Felicity Jones). D'un symbole à l'autre, il découvre un complot mondial et des secrets inavouables. A la fin, il est fatigué et nous aussi, tellement les dialogues nous font découvrir de très vaporeuses théories.

Au troisième épisode, les ficelles sont devenues des troncs d'arbre et on est juste ravi de visiter Florence, Venise et Istanbul. Les offices du tourisme de ces villes là n'ont plus de boulot à faire: c'est très joli tout ça! Moins glorieux le casting, entre un Omar Sy qui tente de ne pas rire et un Tom Hanks qui en a assez de courir et qui tourne de l'oeil sans arrêt dans cet opus où il a perdu la mémoire.

On veut oublier ce nouveau nanar dans la filmographie de Ron Howard, auteur attachant et cinéaste vraiment plus intéressant que ce polar ésotérique ridicule.... donc rigolo!

Avec Tom Hanks, Felicity Jones, Omar Sy et Ben Foster - Sony - 9 novembre 2016 - 2h02

The Vulture

Ancien guitariste des Black Crowes, Marc Ford a encore la force de bricoler un blues rock qui va droit au coeur. Ca plane pour lui!

Il a connu les années fastes des Corbeaux Noirs. Il a vu les deux frangins du groupe se taper dessus. Il a tout connu et tout vécu. Il est parti. Le grand cirque a fini par lasser Marc Ford, guitariste de génie, qui a plutôt travaillé l'humilité en accompagnant de nombreux artistes, adeptes de l'americana comme les Jayhawks ou Ben Harper.

Il a donc oeuvré pour le genre blues et rock. Celui du sud. Celui de la tradition. Son dernier album était léger et apaisé. Ici, il revient aux affaires avec pas mal d'électricité et beaucoup d'envies. The Vulture remet le virtuose en avant. Un véritable petit savant!

Qui tente les expériences. A l'intérieur du genre, Marc Ford s'essaie à tous les styles. Il y a du vrai rock'n'roll qui dure deux minutes. Il y a des titres de guitar hero. Il y a du blues rock qui ne déplairaient pas aux frères Robinson. Il y a des bizarreries qui respectent toujours la légende de la musique américaine. Effectivement Marc Ford est un grand guitariste et cela s'entend. Son goût de l'aventure est la meilleure chose que l'on entend dans son sixième album, pour fêter ses 50 ans.

Ce n'est pas un innovateur mais Marc Ford, comme une vieille bagnole, sait comment faire chavirer son auditeur. Il y va franchement avec son groupe. Les anciens des Black Crowes ont de quoi être jaloux car il a encore le feu sacré, Marc Ford.

Il propose et dispose d'un rock complet, flamboyant et pourtant marqué par l'humilité, voir la discrétion, du bonhomme. L'album est enregistré à l'ancienne, en analogique, à San Francisco. C'est un vrai disque qui sent bon l'Amérique. L'inspiration du musicien casse les clichés malgré le bon son du rock'n'roll. Avec son groupe, Neptune Blues Club, il revisite les conventions et impressionne par cette richesse qui déborde de chaque chanson. Le vautour a désormais tout ce qu'il faut pour affronter les corbeaux noirs!

Marc ford - 2016

 Les Divalala, Femme Femme Femme, théâtre Trévise

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Un trio hors pair de comédiennes-chanteuses-musiciennes qui revisite des chansons à texte avec modernité et une bonne dose de fraicheur.

Vous croyez la variété française dépassée par les tubes internationaux? Ce tour de chant va envoyer valser vos certitudes. D’Abba à Sia, de Léo Ferré à Stromae en passant par les plus inattendus, Herbert Léonard et Desireless, la playlist des divas alterne chansons à texte et jeu de scène.

Dans une mise en scène inventive, girly et décalée, ces trois ladies rendent la chanson française bien vivante. Vêtues de robe moulante à paillettes et coiffées de boucles improbables, les Divalala ont bien des airs de divas. On rit avec elles, on s’attendrit et ne cesse de saluer leurs performances vocales et musicales. Multi talents, elles possèdent un vrai sens du rythme, des bruitages, body percussions et instruments des plus étonnants. La musique vient même où l’on ne l’attend pas !

Angélique Fridblatt, Gabrielle Laurens et Marion Lépine avaient partagé la scène dans leur premier tour de piste : Chansons d’amour traficotées. On sent qu’elles prennent toujours autant de plaisir ensemble et qu’elles se connaissent bien, tant humainement que vocalement. Leurs voix se marient à merveille. La puissance émotionnelle de certains titres décuple du fruit de leur interprétation.

Le spectacle est loin d’être statique. On est emporté par l’énergie donnée et la portée des mots. Les paroles résonnent autrement au gré de leur mise en scène et de leur intonation. Il suffit d’une tournure de phrase pour qu’une chanson revienne en mémoire. On prend alors plaisir à en entonner avec elles.

On se souviendra longtemps en sortant du théâtre Trévise qu’il y a 1001 manières d’être femme et de se casser la voix.

 

 

Femme, femme, femme

les lundis 19h30

Théâtre Trévise,

Loud Hailer

Jeff Beck surprend avec un rock un peu plus libre que d'habitude. La révolution est en marche. A son âge est ce bien raisonnable?

Comme ses copains Eric Clapton ou Rod Stewart, Jeff Beck, roi de la six cordes, avait tendance à gérer sa carrière sans trop se fouler, se raccrochant à ses glorieuses années et quelques titres de gloire. Charismatique comme un fish'n'chips, l'Anglais n'intéresse plus grand monde. Il y a six ans, il sortait un énième disque avec de belles envolées électriques et depuis c'était le calme plat!

Ce qui explique la grosse claque, Loud Hailer. Une résurrection. Peut être son meilleur disque depuis...les Yardbirds. C'est du rock combatif, qui veut bourrer les oreilles de sons énervés et en plus il est particulièrement féminin. Le guitariste a rencontré deux charmantes jeunes femmes, Carmen Vandenberg et Rosie Bones.

Ces deux là aiment le rock carré et définitif et offrent une nouvelle bouffée d'inspiration à Jeff Beck. Cela donne un truc hybride entre rock garage et rock progr. C'est franchement intéressant car le bonhomme de 72 ans tout de même laisse sa légende de coté dont tout le monde se fout un peu d'ailleurs. De tous les guitar-heroes, c'était le plus discret.

Ici, il retrouve une véritable verve musicale avec ses deux nouvelles copines. Les chansons sont populaires dans le sens où il y a un propos social et une énergie sans concession. C'est parfois un peu too much. Souvent ca a le grand mérite de surprendre. Jeff Beck n'est plus le vieux musicien qui rentabilise son passsé mais un jeune compositeur qui décrit comme il peut le monde qui l'entoure.

Il ne cède pas pour autant aux modes de l'époque. Il retrouve sa place dans un rock qui carbure au quotidien et à la vitalité. Beck se remet totalement en cause et on s'excuse de l'avoir enterré trop vite.

ATCO - 2016

American Nightmare 3: elections

Merde, c'est ça l'Amérique de Trump?

Le scénariste et réalisateur James DeMonaco a trouvé un chouette concept de série B: imaginons une Amérique où une fois par an on peut sortir dans la rue et buter qui on veut! Ca s'appelle la Purge et cela permet à tous de bien se détendre pour le reste de l'année et même faire des économies à la société. Les pauvres s'entre-tuent et les riches peuvent se laisser aller à quelques meutres de rien du tout!

Comme un bon Carpenter, James DeMonaco visait juste avec les moyens d'une série B musclée qu'il continue de développer avec ce troisième film qui trouve un écho particulier avec l'élection de Donald "je dis tout et n'importe quoi et ca fonctionne" Trump. Puisque ce dernier est un grand taré arriviste et malsain, le spectacle politique que propose ce nouveau American Nightmare est une exagération crédible du programme Trump.

La politique et la violence se nourrissent mutuellement. Les coups bas peuvent être sanglants. James DeMonaco raconte une fois de plus l'hypocrisie d'une Amérique qui se désaltère du sang des plus faibles. La charge du film est réel mais ne surprend plus tellement le Trump nous a fait peur avec ses commentaires de grand lunatique perdu dans sa tour d'or.

Lié à l'actualité, le film est intéressant. Autrement il s'agit d'une petite série B qui louche sans rougir sur Les Guerriers de la Nuit, Assaut et quelques autres pépites plus ou moins réac des années 70. Une course poursuite urbaine, déjà vue mais toujours sympathique.

On s'amusera en tout cas des Russes dans le film qui viennent en Amérique pour descendre quelques personnes, déguisés en Oncle Sam ou en Statue de la Liberté. Vu comment la cote de popularité de Poutine remonte à toute vitesse chez tous les hommes politiques de l'Occident, la réalité n'est vraiment plus très loin de la fiction. Ca fout (un tout petit peu) les pétoches!

Avec Franck Grillo, Elizabeth Mitchell, Betty Gabriel et Mykelti Williamson - Universal

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