Blossoms

La réputation est flatteuse. Le groupe a tout pour réussir. La pression est bel et bien sur Blossoms, nouveau chouchou anglais venu de Manchester.

Un groupe qui cartonne à Manchester ne peut que susciter la curiosité et une oreille attentive. Tom Ogden et son pote batteur Joe Donovan ont beaucoup écouté les gloires locales comme Oasis ou les Stone Roses: ils recrachent aujourd'hui une pop musclée avec une agilité qui a affolé la presse et les foules avant que le groupe ne sorte le moindre album.

Désormais c'est fait. Blossoms fut numéro un en Angleterre et continuera sûrement à jouer à guichets fermés de l'autre coté de la Manche. Le disque lui va servir à traverser un peu les frontières. Il y a le Brexit certes mais quand on peut choper quelque chose de bon de nos voisins anglais, on ne va pas se priver.

Et ce que l'on entend est bon: de la bonne grosse pop avec un chanteur à la voix fascinante et des refrains assez puissants pour se coller dans nos mémoires sans trop de difficultés. Il y a des titres accrocheurs et des paroles so british. L'ambiance est celle d'une romance dans un pub, avec des lads mélomanes! Bah pourquoi pas d'abord?

Le groupe sait effectivement tout faire en matière de pop anglaise. Il y a du synthé pour faire plaisir aux papas, quelques guitares pour les amateurs de rock, des refrains pour les midinettes qui lèvent les bras en l'air dès qu'elles entendent un morceau de Coldplay. Nous avons à faire à de vrais compétiteurs!

Ils ont des tronches de bébés rockeurs mais on sent vraiment que l'élevage de Manchester est de très bonne qualité. Les morceaux sont de choix.

Le nouveau joyau de la couronne a fière allure mais pour l'instant, ca manque un peu de corps. Ils exécutent les règles du genre avec une efficacité qui force le respect mais on n'a bien l'impression que la prise de risque est proche du zéro. On finirait presque par s'ennuyer. Mais bon on voudrait tellement nous aussi avoir un groupe comme celui ci sur notre territoire...

EMI - 2016

Chansons d’actu: Halloween

Partouse of cards et autres plaisirs minuscules…

Ahhhh, bah en voilà un titre qui accroche le slip pour bien démarrer la journée !!!
Subjugué devant mon petit écran depuis plusieurs semaines par la tournure des élections américaines dont les débats virent gentiment aux échanges de gougnafiers de bas étages, à grand coup de vieux dossiers sur qui a couché avec qui, sur des présomptions foireuses de touche pipi, ajouté à la folie légère du moment du vulgum pecus pour le monde des séries avec une croissance folle de Netflix à travers le monde, le tout saupoudré de la lecture de récents articles dans les trop super qui est le cool Inrockutibles sur l’engouement de notre bon peuple occidental pour le porno chic amateur, je vous propose, rien de sexuel entre nous rassurez-vous, quoique, de nous mettre dans la peau, voire dans le slip, c’est dire si vous êtes chanceux, vous venez de gagner 20cm en une ligne de texte, d’un producteur de films coquins cochons pubisso-fessses-zizi touche moi la nouille, et de tenter, de trouver des titres accrocheurs comme des morpions sur un pubis de prostiputes roumaines, si nous devions mettre en scène et mettre online des pastiches de série, en vogue, ou qui l’eut été (oui, vous venir de dire à haute voix lu tété, c’est parfaitement volontairement fin et astucieux comme un tractopelle).
Dans l’épiderme, donc, d’un producteur de « Jacqueline et Miguel », filiale catalane d’une société mère en vogue, partons donc sur un top 10 :
1. Partouse of cards : Au programme, des érections américaines, des stagiaires de 30 ans avec des big boobs, des bureaux ovales, une maison…blanche !

2. Docteur Gouine, médecin de femme : retour sur les femmes qui aiment les femmes qui aiment les femmes, dans le milieu hospitalier hostile des années far-west, ticket de métro inconnu à date, donc on fait dans le velu.

3. Rongeur strings : 4 jeunes hommes aux dents longues et à la moustache naissante découvrent les joies en mode 80’s du simple fil entre fesses de leurs contemporaines, quelques Aliens à la tob surdimensionnée viennent s’en mêler, magnifique.

4. Morpion break : Suspens haletant dans un pénitencier des USA des états-unis d’amériques, une douche pour cinq, du coup hygiène à parfaire, du coup slip qui gratte, toute l’intrigue repose sur du deal de potion pharmaceutique afin de réduire les démangeaisons du moins de façon temporaire, d’où le titre.

5. Met-la me, mets-là moi : Deux familles bobos de la petite couronne parisienne, découvrent l’échangisme entre deux team building à la Défense et des vacances à la Baule dans la maison familiale, subjuguant de vérité et de folie légère.

6. The Young poppers : Soutane en fleurs, salle de muscu et backroom dans les entrailles pontifuckables, ou l’apologie d’Adam qui se taperait bien Adam plutôt que Eve, et la pomme…bah dans la bouche…oups.

7. The godding dead : L’histoire follement vibrante de zombies qui, à force de sur-doser les niveaux de tonicité de leurs sextoys martiens, sont anéanties par des crises cardiaques colorectales, du grand frisson.

8. Games of trones : Pour les fanatiques de scatologie et d’uro praticité, les aventures SM de gentes dames et gentilshommes in the toilets of the castel of the « y’a plus de pq tu peux aller me chercher deux feuilles non non reste comme ça j’adore ».

9. Trou détective : Suite à la disparition de plusieurs anu’’ dans plusieurs caleçons de plusieurs personnes dans un seul Etat isolé de l’Amérique, deux spécialistes en ma matière mène l’enquêquête !

10. Homelangue : Au cœur du conflit moyen-oriental, les petits villages afghans de Boufmazout et Daivormoualepubi sont le théâtre d’une étrange épidémie d’excroissance linguistique chez les agents de la CIA. Tous les soupçons se portent vers chef djihadiste Abdou-Mokta Shattpafrech que l’on accuse de terrorisme chimique !
Voilà voilà, je sais je sais, c’est bas de plancher, ou ras la motte, aux choix, moi aussi je vous embrasse.

Chansons d’actu: la fin de la jungle

Skiptracing

Vous vous souvenez de Lloyd Cole, un crooner tombé en plein milieu des années 80. Le premier titre de Skiptracing pourrait être une création de cet auteur anglais. Et vous pourrez avec Skiptracing retrouver le goût des eighties avec sa pochette vintage du plus bel effet! Mais nous sommes bien en 2016 et le Mild High Club ouvre pour une partie de jambes en l'air!

Ils ne sont pas vraiment en costards et ne la jouent pas suave. Ils ont des looks de lendemain de fête au carnaval de Dunkerque. Le style est soigné mais dans les plus grandes excentricités. Mais il ne faut pas juger du physique. Car les apparences sont toujours trompeuses. Et on découvre que les fêtards sont de délicieux mélodistes!

Alexandre Brettin est donc un amoureux de la musique et cela s'entend. Pour lui, le son ne doit d'être de volupté et plaisir. La lascivité du début de l'album nous charme. On se penserait dans un gentil film érotique des années 70 avec du poil et de la chair. On est dans un rock qui bronze au soleil et joue la provocation avec douceur. On pourrait se dire que Mercury Rev passe une nuit avec les Beach Boys.

Les références se bousculent mais n'empêchent pas le groupe d'exister. On pensait à un énième revival des années 80 et on découvre un groupe bien barré qui bidouille les vieux sons et embrasse goulûment les harmonies à l'ancienne et les orchestrations classieuses. Ils en font parfois trop mais souvent les gaillards du Mild High Club le font bien!

L'accouplement musical a de quoi faire rougir. Ce second album marque donc une grand partouze sonore où le psychédélisme s'accouple avec le glam rock. Ou les lenteurs mid tempo n'empêchent pas les érections électriques et les coups de trique sur les rythmiques. C'est un disque libertin et visiblement libéré. Les amateurs des Flaming Lips apprécieront évidemment! Mais les autres aussi. Le plaisir doit être partagé par tous!

Stones Throw - 2016

Sing Street

"Sans la musique, la vie serait une erreur" disait le philosophe. "Une femme ne peut pas aimer un homme qui écoute Phil Collins" dit avec justesse l'un des héros de ce feel good movie qui remplit sans problème sa mission.

Qu'est ce que ca fait du bien! Un film avec de la passion. Depuis le succès planétaire de Once, le réalisateur irlandais John Carney a toujours célébré la musique populaire, les artistes qui se donnent à fond pour l'accord parfait, pour l'émotion que peut offrir ce petit bout de mélodie.

Après Once, il est allé à Hollywood pour se casser les dents avec une niaise et sympathique romance, New York Melody et le revoilà en Irlande pour fêter les sources de la musique, de la création, de l'inspiration. L'Amour. Un petit bourge de Dublin doit aller dans un collège plus modeste car ses parents sont ruinés et se détestent. Il tombe sous le charme d'une belle inconnue à qui il fait croire qu'il est le chanteur d'un groupe.

Il fait tout alors pour réaliser son gros mensonge. Tant mieux pour nous, il est doué pour nouer les contacts et écrire des textes touchants. Le petit plus du film: nous sommes au milieu des années 80. A cette époque, on kiffe Duran Duran. On n'a pas de téléphone à la maison. La musique semble le dernier rempart à la misère et autres méfaits du capitalisme triomphant des années Tatcher.

C'est une version adolescente des Commitments, petit pamphlet musical d'Alan Parker qui racontait comment la musique est l'âme du peuple (la maman du jeune héros avait participé à l'aventure).  Une fois de plus,  Carney s'étonne et admire le travail de création. On voit donc un gamin sortir de l'enfance pour rentrer dans l'âge adulte, en montant un groupe et renouant le contact avec un grand frère désespéré mais mélomane.

Comme dans tous les films de Carney, c'est fait avec une absence de cynisme qui fait plaisir à voir et à entendre. Certains diront que c'est lisse mais finalement le type est exalté pour décrire son petit héros, gentille tête de turc et chanteur lucide. Il y a bien le coté nostalgique et rétro, mais le film reste diablement actuel sur la notion de l'Amour, qui va plus loin que la bluette entre le héros et la jeune fille mystérieuse aux yeux verts... oups, couleur menthe à l'eau!

Ce n'est pas un film rêveur. Il montre juste que le rêve ou la musique (la même chose pour le réalisateur) peut survivre à tout. Evidemment les musiques sont hilarantes et même chargées d'émotions. Les comédiens sont parfaits. Et on vous conseille de jeter une oreille sur l'excellent bande originale qui reprend quelques titres eighties et des compositions jubilatoires. Dans le genre, l'hommage à la musique n'a jamais été aussi charmant. Décidément l'Irlande et la musiqe, c'est peut être l'un des plus belles histoires d'amour!

Avec Ferdia Walsh Peelo, Lucy Boynton, Aidan Gillen et Jack Reynor - Mars - 26 octobre 2016 - 1h45

Chansons d’actu: Mort du chanteur de Dead or Alive

Derrière la porte, Sarah Waters

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Au début des années 1920, Frances et sa mère vivent pauvrement dans une petite maison dans le sud de Londres. La guerre les a privées de toute présence masculine. Endettées et sans le sou, elles se voient contraintes de prendre des locataires, afin de subvenir à leurs besoins. C’est un couple de jeunes mariés qui occupe l’étage de la bâtisse.
Mais l’arrivée de Lilian et Leonard Barber au sein de la maison va bouleverser la vie du foyer de manière radicale.
La jeune Frances et Lilian vont nouer des liens amicaux. Peu à peu, l’amour va prendre le pas sur l’amitié et les deux jeunes femmes vivent une relation ardente. Coincées dans ce foyer, guettant les retours du mari trompé et la présence continuelle de la mère, les amantes rêvent de fuir cette vie qui ne leur convient pas.

Mais quand Lilian tombe enceinte et que Leonard est assassiné, leurs plans s’écroulent.

Dès son premier livre, Sarah Waters signe un coup de maitre avec Tipping the velvet, roman sur le lesbianisme au temps de l’époque victorienne. Elle récidive avec Affinity et Fingersmith.
Auteur britannique ouvertement lesbienne, Sarah Waters nous présente avec Derrière la porte un roman au suspense éprouvant. Le livre, qui fait 700 pages, semble assez lent à démarrer mais cette lenteur devient, au fil des pages, savoureuse. Un vrai roman policier accompagné d’une tension érotique intense … Et l’auteur possède un vrai génie pour nous brosser des tableaux féminins d’une grande élégance.

Les romans de Sarah Waters ont tous été adaptés au cinéma et Mademoiselle, nouveau remake de Fingersmith par le coréen Park Chan-Wook, talentueux réalisateur de Old Boy, sortira en novembre sur nos écrans.

« Derrière la porte »

Sarah Waters

éditions 10/18, 718 pages

Chansons d’actu: Evenement pour quadras

Golden sings that have been sung!

Si vous aimez la musique qui vous enveloppe et qui vous fait décoller, tentez le troisième album du jeune Riley Walker, un voyageur du temps à coup sûr!

Sur la pochette de l'album, la lune est chassée avec gentillesse par le soleil qui met de la couleur partout! C'est très joli et un peu naïf! Ca donne le ton pour ce troisième opus de Riley Walker, un doux nostalgique qui ne veut décidément pas vivre dans le 21e siècle. Il s'est fait la tronche de Van Morrison. Il a le regard un peu ailleurs. Ses pensées sont tournées vers le passé et la gloire d'un rock psychédélique. Beaucoup plus nuancé qu'à l'habitude!

Comme ses ancêtres, il rêve d'un ailleurs et sa musique reflète une utopie qui n'existera peut être jamais. Ses émotions, il les titure sur des riffs évasifs et une musicalité moite. Ca fonctionne très bien. Il s'installe à coté de nous et nous transporte sans trop de mal vers sa musique faite de chimères.

Voilà un bon moyen de se mettre la tête à l'envers à moindre coût et sans enfeindre la loi. Le rythme est non chalant mais il prend le temps de dire les choses et de les mettre en musique. C'est là que réside tout le charme de cet album emprunt de nostalgie. Heureusement il ne fait pas comme les autres. Funny Thing she said est une superbe ballade qui fait vibrer. Il nous attire vers un son psychédélique beaucoup plus fignolé que prévu.

Chaque chanson profite des harmonies habiles. Il y a des efforts musclés durant l'écoute mais c'est surtout la douceur de l'écriture qui nous fait décoller. Les artifices sont doucement gommés. Les effets bénéfiques de chaque instrument n'est jamais annulé car il est justement introduit dans les titres.

Finalement on découvre une folk un peu tarée, où on retrouve avec plaisir l'héroïsme d'un Richard Thompson. Un conte ou une légende, chaque chanson trouve une ampleur qui ne se fait plus en matière de musique pop. Aidé par un membre de Wilco, Riley Walker se répète tout de même un peu mais son entreprise est courageuse et on ne peut que respecter sa vision de la musique: une alternative au songe!

Dead Ocean Records - 2016

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