Sélection BD: le plein d’actu

Avec tous les médias en ébullition, la globalisation du journalisme ou la formalisation de l’information, plus rien ne nous touche vraiment. Les drames se succèdent et s’oublient rapidement. On a sûrement anesthésié notre sensibilité, à cause de ces infos qui nous collent aux baskets. On n’est pas loin du harcèlement !

C’est pourquoi la bédé s’est intéressée de plus en plus à des sujets d’actualité. Il y a même des bédés qui traduisent l’actualité. Un autre support pour voir les choses autrement. Cela fait du bien. Car la lecture appelle du temps et de la compréhension. Une volonté particulière. Avec des petites bulles et des petits personnages, c’est toujours mieux !

Topo sort dans cette optique : ouvrir les yeux des moins de 20 ans sur l’actualité et tout ce qui les entoure. Un petit cours de sciences. Un petit cours de politique. Des sujets sur le quotidien et pas mal de culture (sur les Sex Pistols). C’est ludique et plein de fraicheur.

Mais il y a aussi des courageux efforts comme Hôpital Public, série d’entretiens illustrés et touchants sur les personnes qui font vivre cet endroit, lieu de joies et de drames profonds. Les dessinateurs se sont installés au CHU de Nantes et on observait les forces et faiblesses de ces hommes et femmes engagés.

Il y a les problèmes d’effectifs. Il y a les urgences. Il y a donc les problèmes que l’on entend tout le temps à la radio et partout d’ailleurs : pas de reconnaissance. Plus de violence. Pas assez de personnel. Le constat est connu mais le témoignage a plus de force avec les coups de crayons de sept dessinateurs qui rendent compte avec beaucoup de complicité des difficultés du métier et des lieux. On doit se rappeler de la toute dernière réflexion : Un hôpital devrait toujours être pensé autour de ce qui est notre cœur de métier : l’humain.

Hôpital Public, entretiens avec le personnel – collectif – 90 pages – Vide cocagne collection Soudain
Topo – Collectif – 146 pages

Victoria

Houlala, une comédie française réussie... il ne faudrait pas rater ça: c'est très rare. Donc précieux.

Allez, on commence par les défauts. Victoria se termine mal... enfin bien... enfin en contradiction un peu avec l'ensemble du second long métrage de Justine Triet, après le très original La Bataille de Solférino. Là encore c'est le portrait d'une femme en crise, mais cette femme est jouée par Virginie Efira, et cela fait toute la différence.

La blonde est d'habitude pétillante et il est difficile de ne pas se laisser charmer par sa beauté naturelle. C'est une belle fille qui a su montrer qu'après animatrice, le métier de comédienne lui allait plutôt bien. Là,c'est simple: elle est incroyable. Elle joue donc Victoria, avocate qui frise le burnout, entre un ex mari envahissant, deux gamins remuants et des plans cul un peu pathétiques. Elle enchaîne des cigarettes pour oublier la vacuité de son petit monde et ne voit même pas que plaider pour un ami peut se révéler dangereux...

Heureusement pour elle, elle croise sur son chemin (de croix), Sam, un ancien dealer dont elle fut l'avocate, qui se met en tête de l'aider dans sa vie tumultueuse. Il se révèle beaucoup plus habile qu'elle le pensait. Les apparences sont trompeuses et c'est ce qui fait tout le sel de ce film vif et capricieux.

Il fuit les standards de la comédie. Il s'installe sur un malaise mais profite des personnages pour en échapper de nouveau. C'est une oeuvre qui, à l'image de son personnage central, fuit tout le temps. La réalisatrice ne veut pas rester en place et se laisser aller à un truc plan plan (d'où un final un poil décevant). L'énergie face au désespoir est communicative dans ce film faussement comique.

On rit, on pleure, on s'agace, on s'étonne. Les émotions se succèdent mais le film ne peut pas laisser indifférent. On pourrait voir une version comique de l'oeuvre de Desplechin. Il y a quelque chose de littéraire dans les dialogues excellents et en même temps, la description du quotidien et de l'époque sont presque terre à terre.

Comme le personnage de Victoria, on est un peu paumé. Mais c'est plus facile à vivre pour le spectateur, qui n'a pas à supporter toutes les contrariétés de l'existence, d'un point de vue personnel et professionnel! Franchement, on est bluffé par ce portrait rapide et clairvoyant. Car la zizanie est finement organisée pour que le film devienne un portrait plus universel et optimiste. Il y a Virginie Efira mais le reste du casting est pas mal non plus pour nous combler. Victoria est un réussite bien de chez nous. Le burlesque peut se trouver n'importe ou dans nos vies. C'est ce que rappelle avec beaucoup de charme, ce film atypique!

Avec Virginie Efira, Vincent Lacoste, Melvil Poupaud et Laurent Poitrenaux - Le Pacte - 14 septembre 2016 - 1h36

Hit Reset

Voilà ce qu'il faut imaginer chez les filles de The Julie Ruin. Il doit y avoir un petit mausolée avec quelques tiges d'encens autour des portraits de Joey Ramones, Kim Gordon et les Breeders. Entre Punk et Grunge, le groupe n'a pas su choisir. Tant mieux pour nous!

Kathleen Hanna a fondé son groupe en 2010 à New York. Son attitude et sa radicalité a tout le style de Big Apple. Elle fait un punk raide, cinglant mais très plaisant. La demoiselle est sans compromis. Avec ses copines et ses copains, ils dépouillent le rock jusqu'à son essence rebelle.

Ce n'est pas non plus de la grande subversion mais la musique du groupe rappelle que le rock peut par sa matière s'amuser à remettre en cause ou en question. The Julie Ruin a tout du groupe de sales gosses. Elles conjuguent le rock au féminin mais ca n'empêche pas un aspect mal poli mais bienvenu à leur second album qui a tout compris lorsqu'il s'agit de casser les oreilles.

Elles ne font pas un caprices, les filles de The Julie Ruin. Elles savonnent leur rock avec une patine particulière, une volonté adolescent peut être. Les chansons sont presque primaires mais elles nous séduisent malgré tout. Certains parleront sûrement de fraîcheur.

La voix est perchée mais elle est pêchue. Les instruments sont mal traités. Les rythmes sont simples mais efficaces. C'est du rock de garage bien comme il faut. Sans grande surprise mais on veut bien les écouter car tout cela ne manque pas de charme et de savoir faire. Elles ont beaucoup écouté les disques de Ramones ou des chevelus sales du grunge. Comme sur la pochette, la maison semble cabossée et un peu abimé. Ne vous en faites pas: sur les ruines, les bases sont solides!

Hardly art - 2016

Jeux Paralympiques : on n’a rien vu passer !

jo

 

Bonjour bonjour, préparez l’huile bouillante, l’échafaud, la guillotine, vos petits doigts avides de vengeance numérique bien planqués derrière vos écrans avec vos photos de profil masquées, la chronique qui va suivre va vous faire hurler, va vous délester définitivement des quelques grammes de respect que vous aviez pour moi, je vais être ignoble en évoquant les Jeux Paralympiques qui viennent de se dérouler à Rio, un mois après ceux des « valides » mais parfois dopés, donc pas mieux, voire pas bien, mais oui, je sais, vous adorez ça.

Sujet éminemment difficile que le handicap à traiter dans une chronique ou dans un sketch. Soit tu prends l’angle du second degré et auquel cas tu te fais défoncer la tronche par toutes les personnes, à juste titre, touchées de près ou de loin par le sujet, soit tu prends le premier degré, auquel cas on te brûle vif, soit tu prends un angle très hypocritement compatissant, auquel cas t’es quand même un foutu démago.

France 4, France Ô, diffusaient, donc, les Jeux Paralympiques ces 15 derniers jours, retour en 10 points sur les meilleurs, ou pas, moments de la compétition :

  1. Face caméra avec en arrière plan les lances à eau et les camions de pompiers, le porte-parole du CIO a reconnu que l’allumage de la flamme paralympique par un athlète aveugle, sans jambes, sans bras, « n’était pas une top idée ».

  1. Lors de la sublime cérémonie d’ouverture, l’ensemble des la délégation des athlètes malvoyants ont admis que, de mémoire de sportifs, ils n’avaient jamais vu ça !

  1. Anne Hidalgo a confié qu’en vue des JO 2024, la flamme paralympique partirait deux ans avant de la Place des Invalides.

  1. Après les décès d’une demi-douzaine de juges arbitres, l’épreuve de Javelot catégorie T128 (Aveugle avec fauteuil à propulsion) a été annulée.

  1. Gilbert Montagné, fervent supporter de droite, s’est exprimé amer sur le fait que « comme chez les valides, y’avait quand même vachement de noirs en athlétisme ».

  1. Lors de l’épreuve de natation catégorie T896 (Amputés des 4 membres), les nageurs médaillés ont regretté que les compétiteurs éliminés au premier tour ne les aient « absolument pas applaudis lors des la remise des médailles, pas fairplay pour deux sous».

  1. Sur Twitter, le hashtag #onfaittouslaOlaAvecUneMain a eu, finalement, assez peu de succès.

  1. On dénombre le bris de glace de près de 125 écrans de smartphones lors des tentatives de selfies à l’occasion de la remise des médailles de la catégorie T896 (voir point 6 pour la description de ladite catégorie).

  1. Le record du monde de saut en hauteur catégorie T58 (Personnes atteintes de nanisme) a été dépassé de 3cm pour être porté à 8,5cm. Le saut à la perche, même catégorie, a été finalement remplacé par le « saut en longueur avec perche », faute de dépassement de la barre, record du monde établi à « environ 1m, 1,5m…il faisait nuit c’était pas éclairé, on a lâché l’affaire, bref, c’est le petit qu’a gagné ».

  1. Les pongistes thaïlandaises catégorie T896 (voir points 6 et 8) ont eu interdiction formelle de servir autrement qu’avec leur bouche, le prétexte évoqué par leurs adversaires était « que les balles glissaient beaucoup trop, provoquaient de nombreux faux rebonds et foutaient des poils partout sur la table ».

Voilà, c’est ignoble, c’est moche, c’est bas, c’est du moi, c’est pas beau pas beau, mais je vous embrasse quand même.

 

Edmond, Alexis Michalik, Théâtre du Palais royal

edmond

Coup de cœur théâtral de la rentrée : les coulisses de la création de Cyrano de Bergerac avec l’imagination débordante de Michalik et l’enthousiasme d’une troupe talentueuse.

La nouvelle bonne idée du jeune auteur aux deux Molières, Alexis Michalik : fantasmer la création de Cyrano de Bergerac. Mettre en scène les anecdotes, les sources d’inspiration, la naissance des tirades du plus grand succès du théâtre français sur la scène du Palais royal. Energie, ingéniosité et humour. Une réussite!

Décembre 1897. Après l’échec cuisant de La princesse lointaine au Théâtre de la Renaissance, Edmond Rostand est en panne d’inspiration. Sur les conseils de Sarah Bernhardt, il rencontre le grand acteur de l’époque : Constant Coquelin à qui il confie le rôle-titre de sa pièce en vers Cyrano de Bergerac dont il n’a, à dire vrai, que le titre. Alors tout s'accélère et, au pied du mur, l’auteur trouve le fil de sa renommée. Il se sert de tout ce qu'il vit, entend, perçoit pour construire ses personnages et écrire sa pièce.

Comme dans Le Porteur d'histoire et Le cercle des Illusionnistes, les deux premières créations d’Alexis Michalik, on retrouve ses ingrédients bien assaisonnés: la petite histoire dans la grande, des décors et costumes recherchés pour transporter dans le passé, des comédiens qui se donnent avec entrain dans leurs rôles, de l’imagination, du rythme, de l’humour, de la dérision, de l’affection.

Edmond  livre une ode à l’optimisme, à maintenir le cap dans les errances, à se laisser guider par les signes du destin. Kevin Garnichat dans le rôle de Léo l’ami d’Edmond met beaucoup de facétie et de tendresse à inspirer sans le vouloir la grande histoire d’amour de Roxanne et Cyrano. Les producteurs corses apportent des scènes jubilatoires dans leurs desiderata et leurs polyphonies. Et l’amour, le désir, les femmes ne manquent pas aux coulisses du triomphe.

On voyage, on rêve, on applaudit. Le public est debout. Bravo. Quel talent ! A voir !

"Seul compte le désir. Le désir pousse les hommes à conquérir des empires, à écrire des romans ou des symphonies. Mais lorsqu'il est assouvi, les hommes cessent leurs exploits." 

 

 

A partir du 15 septembre 2016

Représentations du mardi au samedi à 21h, dimanche à 16h30

au Théâtre du Palais royal

 

 

Chansons d’été: l’été s’en va: bonjour l’automne

Computer Chess

Une sorte de Message à Caractère Informatif en noir et blanc et tout aussi délicieusement kitsch, ca vous tente?

Les images sont celles d'une vieille caméra analogique. Les personnages ont des fringues ringardes, des lunettes énormes et des coupes de cheveux venus d'ailleurs. Nous sommes bel et bien en 1983 à la convention des programmateurs de jeux d'échecs.

L'enjeu est simple: des informaticiens s'affrontent avec des ordinateurs joueurs d'échecs. Il n'y pas longtemps on s'est pris de passion pour un affrontement au jeu de go entre une machine mise au point par Google et un champion coréen de la discipline.

L'informatique depuis 1983 a fait d'énormes progrès mais les utopies sont les mêmes. Les ingénieurs sont de doux rêveurs ou des marginaux géniaux. En tout cas, la compétition de Computer Chess réunit de très beaux spécimens qui vont s'animer durant trois jours dans un hôtel sans charme.

Nous sommes donc déposés sur la planète Geek mais le réalisateur n'a pas du tout l'envie de se moquer ou de rendre cette communauté encore plus étrange qu'elle ne l'est déjà. Il filme surtout dans un noir et blanc décalé la tristesse et la solitude du programmateur, qui pense toujours à un possible ailleurs, informatique et mathématique.

Il y a des phrases philosophiques mais tout cela se fait autour d'une farce calculée, qui prend son temps pour dépeindre ses personnages. C'est drôle et la mise en scène est d'une étrange douceur, se laissant porter par les gus qu'elle observe comme un documentaire fauché.

Une comédie artificiellement intelligente d'une certaine manière. C'était facile, pardon!

Citya t’as le courage, regarde cette pub…

 

Ma chronique, mon billet, aurait simplement pu se résumer en un « rrhhhhhhaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa mais rhhaaaaaaaaaaaaaaaa puissant » d’une 20aine de lignes, tel un cri de détresse, une onomatopée longiligne, un appel au secours, une demande de stopper ça tout net, à la vue, à l’écoute, de cette minute, ou en format 30’’, de Youtube à un interstice publicitaire sur une chaîne de la TNT en passant par un réveil brutal sur une radio nationale, de cette foutue pub des agences immobilières Citya, qui envahie ton corps, ta tête, ton esprit, du matin au soir.

Vous me direz, n’est-ce pas là le propre d’une « bonne » publicité, le fait qu’elle vous imprègne de par une petite musique merdique, ou d’une chanson médiocre et que, de fait, vous en rêviez la nuit, ou pis, que vous finissiez par la fredonner sans même vous en apercevoir….ok, why not, mais là, non là…non là quoi.

En me réveillant un matin de juin à côté de la magnifique femme qui partage ma vie, l’œil mi-clos, la chevelure décoiffée matinale, dans cet instant brumeux et néanmoins fameux du « merde je bosse ou je bosse pas aujourd’hui » d’à peu près 7h27, mon radio réveil avait hurlé ce chant venu d’ailleurs, comme une mauvaise blague à base de « Ciiiiityyyyaaaaaa, beeeesssoiiinn d’un appparrttt »…

Bien sûr, mon côté cartésien allié à mon légendaire sens de la gaudriole me faisait opter pour une chronique pastiche d’un matinalier radiophonique qui se serait lancé dans un remake, pas forcément drôle, d’une pub existante mais bien plus pesée en éléments communicatifs visant un « achetez-moi »…mais non.

Après 5 matins de suite de réveil par cette horreur radiophonique, à deux doigts de la crise de nerfs, à 5 doigts du burn out, à 2 mains du je vais défonçais mon radio réveil à coup de hache,  je me précipitais sur Youtube pour voir si cette fiente marketing avait une consistance visuelle…et là, Ô rage, Ô desespoir, Ô quand y’en a marre y’a Malabar, Ô pousse mousse c’est bien plus malin pour te laver les mains, oui, il y avait un clip…

Le temps d’un été, navigant sur les routes espagnoles au son des publicités catalanes où tu piges que dal mais au moins tu rigoles de la langue snipée à la mitraillette par les animateurs barcelonais, j’avoue avoir oublié, cette petite chanson dévoreuse de neurones à base, donc, de « Ciiiiityyyyaaaaaa, beeeesssoiiinn d’un appparrttt »…

Et puis, là, patatra, de retour en France, de retour dans mes matins tête dans le fion, l’annonceur a passé la seconde, multipliant les achats d’espace, visant probablement à détrôner en un temps record Olivier de Carglass qui répare et qui remplace, cette petite nympho perverse de rouquine de Cerise de Groupama, Jackie et Michel et leurs bambins de chez Leclerc qui s’extasient à chaque promo sur le filet de merlu en provenance de Roscoff origine France, dans le but à peine caché de déloger Chevalier et Laspales dans leur rôle de la Matmut elle assure et elle nous paye bien bien pour énoncer des faux sketchs que jamais vous n’auriez osé écrire…

Bien sûr, certains diront, mais encore faudrait-il le prouver, que tout n’est que second voire troisième degré pour mieux mimer une fausse starlette issue de la Nouvelle Star, pour se moquer de notre temps, pour nous imbiber de rigolade…curieusement j’en doute.

Pour connaître un tantinet ce métier de la communication pour gros annonceurs, n’oublions pas qu’avant que vienne à nos oreilles du matin et à nos yeux du soir ce type de pub, un mec a été payé dans ladite boîte pour faire un brief, l’esprit suffisamment tordu confins neurologiquement cause perdue pour pondre ce qui deviendra « ça », qu’il a fait valider à sa hiérarchie, admettons, z ont pas eu le temps, le mail est parti tout seul sans surveillance à plusieurs agences de pub, dans lesquelles se trouvent des mecs dits « créatifs », qui ont remalaxé ledit brief pour en faire « une propale », avec un budget, cher, car la matière grise ou faussement grise bien souvent ça se paye, qui ont rendu leur copie auprès dudit mec qui fait les briefs, qu’ils s’y sont mis à 15 pour valider l’intention créative, voire le produit final, pour lâcher au final le budget, cher, donc, pour mandater d’autres mecs pour acheter de « l’espace » sur les réseaux sociaux et autres plages radiophoniques, et que, là, on peut partir du principe qu’une centaine de guss, ont vu ou entendu cette daube en caressant les testiboules des patrons de Citya en leur donnant l’impression qu’ils étaient magistralement originaux, par devant, car c’est qui qui payent, c’est eux, et qui, espérons-le pour la préservation mentale de notre génération de communicants, ont savamment vomi le truc une fois en ligne ou sur les ondes, en se fixant pour ligne de conduite « c’est pas grave si c’est de la daube, vu le tarif qu’on leur fait, bouche toi les oreilles, c’est comme la première coloscopie, ça pique un peu mais t’oublie vite qu’un corps étranger s’est infiltré dans ton anu’ »…

Oui mais voilà, au final ,second degré ou pas, mec qui briefe mal ou pas, dès le matin 7h27, toute une partie de la population française, pourtant non radicalisée, et qui s’apprête dans quelques mois à élire un nouveau président, traumatisée par une vague de violence terroriste sans précédent, à elle-même, juste à l’écoute de deux notes de ce « cityaaaaaaaa », a envie dans le désordre, de se défénestrer, de tuer le chien de la voisine, de rayer des bagnoles gratuitement sans raison, de pendre par le slip tous les mecs qui disent « je suis directeur artistique dans une agence de pub », de bruler des agences immobilières par paquet de 25, de voter Mélanchon car dès 7h28 après écoute tu deviens comme lui aigri gris méchant moche mal coiffé rageur de l’œil droit et énervé de l’œil gauche, et surtout, surtout, de te barrer au fin fond de la Tanzanie sans téléphone, sans radio, sans télé afin d’oublier, oui oublier, que de tels trucs sont censés exister.

En attendant, j’écoute « Cook me » de Izabo, je défonce tout dans mon salon, et j’vous embrasse…

Take her up to Monto

Elle est blonde. Elle est Irlandaise. Donc normalement, notre esprit a bien vite fait de l'habiller dans une belle robe blanche, avec une harpe, et si possible, la poser dans une forêt dense et mystérieuse. On va même l'asseoir sur un peu de mousse pour en faire un stéréotype local bien comme il faut.

Mais la jeune femme n'est pas une princesse élégiaque ou une fée traditionnelle. Roisin Murphy s'est faite d'abord remarquer avec sa voix qui subjugue au sein du duo Moloko puis elle s'est lancée discrètement dans une carrière solo depuis 2003.

Ce n'est pas une nymphette. Elle prend son temps pour écrire et composer une électro pop assez soyeuse. En 2015 après 8 ans d'absence, elle fut nommée pour le plus prestigieux des prix musicaux, Mercury Music Prize avec son album Hairless Toys.

C'est à partir des sessions d'enregistrement de cet album qu'apparaît ce tout nouvel album moins d'un an après. Take her up to Monto est la suite logique du précédent, un album travaillé et qui une fois de plus explique que les blondes souffrent de beaucoup trop de clichés. Ici, la structure et l'exécution des chansons attirent notre attention. Rien n'est simple mais ce n'est pas non plus snob. Murphy a une vision bien à elle de la musique.

Car Roisin Murphy est belle mais surtout elle est douée. Pour bâtir un son d'une élégance rare, électronique mais très touchant. Thoughts Wasted sur l'album est un sommet du genre, une vraie histoire en musique. Sur l'ensemble, l'intransigeance de la musicienne fait de son disque un morceau de pop très étrange, avec de belles surprises et quelques effets qui agacent. Mais d'une manière générale, l'album tire la pop vers le haut. Murphy n'est pas une gourdasse. Ni un cliché. C'est une très bonne chanteuse.

Play it again sam - 2016

Célibataires ou Presque

trois grands gamins profitent de la vie new-yorkaise. C'est mignon mais l'intérêt se limite à son jeune casting qui désormais pèse quelques millions de dollars désormais.

Zak Efron a des tablettes de chocolat. C'est l'idole des jeunes et bien entendu, il tente de casser son image mais pas trop en acceptant des rôles un peu sérieux. Mais il doit continuer à plaire. Il est donc séduisant dans Célibataires ou Presque mais il est surtout un peu crétin et immature comme tout bon jeune américain dynamique qui travaille à Manhattan.

Il fréquente plein de filles et brille dans un métier plein d'avenir et de créativité. Il a un beau sourire et de chouettes copains. Il y a Miles Teller, révélé depuis par l'excellent Whiplash et le massif Michael B.Jordan, coaché récemment par Stallone dans Creed. Ces deux là se retrouveront un peu plus tard sur le plateau des 4 Fantastiques, pas du tout fantastique!

En tout cas, il y a des liens entre ses trois comédiens qui depuis ce film deviennent de plus en plus bankables. Avec leurs vannes à trois balles et leur virilité aveuglante, ils sont presque touchants. Le film se veut un état des lieux de l'amitié masculine dans la plus belle ville du Monde, New York. Le film est un admirable dépliant pour la ville de Woody Allen avec ses boites, ses bars et ses lieux bucoliques.

Les trois potes se sont promis à un avenir de "célibattants" mais ils ont en fait un petit coeur tout chaud et les filles qui se trouvent sur leur route sont plutôt craquantes. La morale sera sauve: l'Amour est au rendez vous pour ces zouaves sympathiques et un peu cons.

Rien de neuf donc pour ces nouveaux héros de l'amitié yankee. Rien de gênant non plus!

Avec Imogen Poots, Zak Efron, Miles Teller et Michael B.Jordan - 1h34

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