Chanson d’actu: dernier dimanche avant la reprise

Chanson d’actu: bison futé voit rouge

Urban Cowboy

Allez on va bientôt refermer notre petite valise de vhs avec son lot de vieux films aux charmes variés. Avant de la ranger, nous profitons de l'occasion pour rendre hommage à une superbe actrice, devenue une légende de la décennie car elle a tout simplement dit non à Hollywood!

Debra Winger est une brillante comédienne. Comme Holly Hunter, elle est aussi belle et déterminée qu'elle est petite et volontaire.  Urban Cowboy de James Bridges va la révéler au grand public. Son partenaire, John Travolta, est la valeur montante du moment. Il a cartonné avec Saturday Night Fever dont Urban Cowboy peut être simplement vu comme une version country.

En tout cas, elle tient tête au charisme évident du comédien et s'impose face à un Scott Glenn glaçant et puissant dans le rôle de l'ennemi intime du héros, champion de taureau mécanique! Evidemment, dit comme cela, ca ne fait pas rêver pourtant le film de James Bridges est une très belle histoire d'amour... ordinaire.

La photographie capte très bien l'ambiance nocturne des bars où les ouvriers viennent tromper l'ennui. L'amour ne serait d'ailleurs juste une illusion? C'est bien ce que demande ce drame, peu spectaculaire mais très attachant, où les danses deviennent de véritables duels.  Ce n'est pas d'une grande subtilité mais ca sent bon le sud des Etats Unis, où les hommes se prennent un peu trop pour des cowboys, où les rêves ne sont pas si faciles à atteindre, où les femmes peuvent plus fortes qu'on l'imagine, loin de la cuisinière attendue par les virils cowboys!

Comme nous sommes à la fin des années 70, il y a une ambiance un peu gueule de bois! On pourra toujours rigoler devant les looks improbables des amateurs de taureaux mécaniques ou la musique très yankee, mais le constat est amer. L'orgueil est le mal de l'homme. Nous sommes loin de la politique Reagan qui va arriver rapidement.

Par la suite, Debra Winger va montrer qu'elle a un sacré tempérament et le public l'appréciera beaucoup. Elle réussit à piquer la vedette à Richard Gere (Officier et Gentleman) ou Robert Redford (L'affaire Chelsea Deardon). Elle se fait aussi assez rare. Tellement qu'elle décidera un beau jour de se retirer du monde! Ce tempérament restera dans la légende. La blonde Rosanna Arquette fera même un documentaire sur ce geste unique en son genre: dire merde à Hollywood. Un vieux loup solitaire au féminin en quelque sorte! Allez on revient sur l'actu mais promis on retourne prochainement dans les années 80!

Chanson d’actu: la Canicule

Big day in a small town

Allez on continue notre petite balade dans les parties reculées de la musique américaine en rencontrant une chanteuse bien dans ses boots.

C'est de la chanson machée par un accent comme on les aime dans les bonnes vieilles chansons country. Il suffit de l'entendre pour être transporté au milieu d'une petite ville qui ressemblerait à celle décrites dans les films de Steven Spielberg.

Tout y est à sa place. Les personnes. Leurs fonctions. Les valeurs traditionnelles. Mais ce n'est pas non plus le monopole des conservateurs cette vision champêtre de la communauté. Brandy Clark met bien en valeur cette petite Amérique, rien de plus, avec une country assez moderne qui bien sûr n'est pas faite pour nous.

Il y a même un soupçon de pop qui risque de décontenancer ou agacer. Mais c'est franchement rigolo. Car tous les clichés sont célébrés avec une empathie typiquement américaine. Brandy Clark sait de quoi elle parle. Elle grandit à Morton dans l'état de Washington entre deux passions: la musique et le sport. Grace à une bourse, elle part à l'université et s'épanouit alors dans la musique, calme et caressante.

Elle écrit des choses peu tourmentées et parfaites pour un auditoire yankee. Elle a un vrai savoir faire. Certains passages sont horripilants, d'autres sont hilarants (surtout le roots Broke). C'est un cliché géant et un stéréotype vivant de l'Amérique d'aujourd'hui, apolitique et généreuse.

La chanteuse ne transforme pas le genre. Elle l'assume. C'est courageux. Pour nous, c'est un petit voyage anecdotique au coeur de la grande Amérique. Champêtre. Chaleureuse.

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L’histoire des trois Adolf

Eté au Japon. Œuvre majeure d’un auteur majeur de bande dessinée, L’histoire des 3 Adolf est de ces ouvrages que l’on ne lâche pas avant d’avoir lu le mot fin et qui restent ancrés durablement dans la mémoire.

À tout seigneur tout honneur : impossible d’aborder un ouvrage de Osamu Tezuka sans prendre le temps d’informer le lecteur occidental que l’on touche là à un maître du genre. Trop tôt disparu (en 1989 à l’âge de 61 ans), Tezuka est le père du phénomène manga et de l’engouement de l’archipel nippon (et du reste du monde) pour les petites cases que l’on lit de droite à gauche… en commençant par la fin.

Sauf que "L’histoire des 3 Adolf", publiée en français par Tonkam, se lit, elle, à l’occidentale et que, pour se faciliter le travail, l’éditeur a opté pour une inversion pure et simple des dessins. Du coup, les personnages passent leur temps à se serrer la main gauche (et à saluer de la même manière), ce qui n’est pas sans plonger le lecteur dans un certain trouble…

Mais pour le reste, rien à redire. Avec ce thriller politico-historique, Osamu Tezuka a signé un petit chef d’œuvre d’érudition et d’efficacité qui, en son temps, fit beaucoup pour la compréhension de la Seconde Guerre Mondial par les Japonais.

Berlin, 1936. Le journaliste japonais Sohei Togué, envoyé en Allemagne pour couvrir les Jeux Olympiques se fait une joie de retrouver son frère, étudiant à Berlin. Mais c’est un corps sans vie qu’il ramasse au pied de son immeuble. Il comprend vite que son frère a été assassiné car il détenait des informations compromettantes pour Adolf Hitler et le nazisme. Pendant ce temps, au Japon, deux jeunes garçons prénommés Adolf se font serment d’amitié : Adolf Kauffmann est de père Allemand et de mère Japonaise ; Adolf Kamil est le fils d’émigrés juifs qui tiennent une boulangerie à Kobe. Pourtant la guerre et le secret du premier Adolf (Hitler) vont rattraper les deux autres (Kauffmann et Kamil) dans une saga tragique qui ne prendra fin qu’en Palestine dans les années 70.

On l’aura compris, l’ambition de Osamu Tezuka a été non seulement de passionner ses lecteurs pour une page trouble de l’histoire, mais surtout de ne rien édulcorer des atrocités commises au nom de la guerre. Police politique, tortures, massacres, déportation, rien n’est passé sous silence au long de ces 4 tomes édifiants et passionnants où il traite aussi, en profondeur, des thèmes universels de l’amitié, de la loyauté et de l’endoctrinement.

Le seul bémol à ces louanges, réside dans une certaine naïveté du trait qui pourra sembler regrettable dans le cadre d’une œuvre aussi importante. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que le véritable talent de Tezuka réside dans son intelligence du scénario, dans la force et l’émotion que son dessin, vif et efficace. Il le prouve amplement avec "L’histoire des 3 Adolf" que l’on ne lâche pas avant la dernière case du dernier tome !

Tonkam - 4 tomes de 300 pages -

Who will be next?

Joe Purdy respecte le cahier des charges du disque folk: acoustique et sensible. Pas nouveau. Pas déplaisant du tout!

Le titre de gloire de Joe Purdy. Une de ses chansons conclue le premier épisode de la première saison de la série culte Lost. Pas mal, non? Ca lui a fabriqué une solide notoriété mai pourtant il n'a pas concrétisé le succès. Ce qui ne l'empêche d'écrire de belles chansons folk.

Pendant que les Lumineers remplissent les salles du Monde entier, d'autres essaient toujours de percer sur des vieux classiques de la folk: une bonne guitare vivace et une voix mordante. Il a donc le look qui va bien avec sa barbe en broussaille et des idées plein la tête toutes glissantes sur une slide guitar.

C'est un type sympa qui vous chope avec de simples accords et une voix qui nous raconte de belles histoires, pathétiques et toujours pleines d'espérance. C'est de la musique de coin du feu. Depuis 2001, le bonhomme a bien chaud avec une production assez impressionnante de disques. En 2006 par exemple, il en sort trois!

Dix ans plus tard, il se fait beaucoup plus rare. Mais c'est plus précieux de retrouver ce songwriter typique de l'Arkansas. Pas grand chose ne change mais il conte si bien des petites misères du Monde. C'est assez minimaliste: violon, mandoline, harmonica et orgue hammond.

C'est extrêmement roots. Joe Purdy profite même d'une jolie pochette au charme rétro. Alors pour la nouveauté, il faudra repasser, mais le plaisir d'une écoute boisée et romanesque est là.

MC Records - 2016

A double tranchant

Sexe et justice: un grand sujet de cinéma et une obsession des années 80. A double tranchant en profite pour égratigner le système américain, si sûr de lui!

Dans Cocktail, Tom Cruise réussit à prendre l'ascenseur social en faisant des mélanges alcoolisés et culbutant une jeune fille de riche. Pourquoi pas? L'Amérique des années 80 est celle de Reagan: le rêve américain est obligatoire. Puissant, orgueilleux et belliqueux si on le remet en cause.

Tout est repensé dans un grand déni extraordinaire et culturel au cinéma. Par exemple, Rambo et Chuck Norris refont le Vietnam pour que l'on ne voit plus cela comme une défaite cuisante. Les ambiguités au cinéma ne doivent plus exister. Le manichéisme s'impose sans vergogne. Une raison de plus pour apprécier ce petit polar qui réunit deux héros de la décennie.

D'un coté nous avons donc Glenn Close, pas encore vénéneuse dans Liaison Fatale, mais elle fait déjà chavirer les coeurs sur le grand écran malgré son physique particulier. C'est un peu une version féminine de John Malkovich ou Jeremy Irons. Une séduction extrême. De l'autre coté, il y a Jeff Bridges. A l'époque il est le frétillant jeune premier, héros de nombreux films plus ou moins réussis. Là encore son physique est un atout. C'est un bellâtre.

La première joue l'avocate du second. Il est accusé d'avoir tué son épouse et la bonne. Il doit hériter une très grosse somme d'argent donc il est le suspect idéal. Le scénario est connu et la réalisation de Richard Marquand (Le retour du Jedi quand même) n'est pas d'une grande originalité

La réussite sociale et la lutte des classes, voilà ce que l'on peut trouver dans le scénario habile de Joe Eszterhas, autre champion des années 80, scénariste millionnaire qui confirmera son goût pour les sujets sulfureux avec Basic Instinct et Showgirls. Il mélange donc, comme un hommage à Hitchcock, tous les faux semblants de la richesse mais aussi de la loi.

Le thriller va toujours un petit plus loin que le divertissement. Au delà de la permanente de l'héroïne et de ses épaulettes, au delà de l'architecture froide de la ville, au delà du thriller soi disant sexy, au delà du film de procès, A Double Tranchant montre une société relativement aveugle, qui perd ses esprits pour quelques dollars ou quelques sentiments. C'est assez âpre comme constat. Dans les années 80, ce film ne veut pas faire la fête et glorifier les bonnes grosses valeurs américaines. Quelle bonne idée!

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