Paula Modersohn-Becker, L’intensité d’un regard, MAM

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L’infiniment photographique de Paula Modersohn-Becker
Les yeux un peu crevés à la Rustin
Les corps un peu raidis à la Balthus
Les masses un peu bloquées à la Vuillard
Les blancs un peu épais à la Fautrier
Les poids d’enfants à la Rousseau
L’enfance grave
Les yeux fixes
Les lourds sabots
Les tons modestes
Les contre-jours
L’émotion déchirante
Les cadrages resserrés
Les visages près du bord
Les gestes découpés
L’incroyable matière
« En moi brule le désir de devenir grande dans la simplicité. »
La détrempe aller vite donc possédée donc Paula en transe
Trouver ma distance, un pas sur le côté, de face c’est trop, trop de beauté, trop d’émotions
Frissons du monde absolument disparu - elle et moi présentations. Envie de pleurer par vagues énormes
« Nues, debout et agenouillées devant des pavots. » 1906
Il y a de la matière rongée des membres rongés
Il y a les interdits un à un contournés
Il y a les libertés une à une augmentées
Il y a Diane Arbus par ici, Dorothea Lange, des pionnières à chaque toile
Une femme libre debout nue au bord de sa toile devant nous

 

jusqu’au 21 août 2016
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson
75116 Paris
Tel. 01 53 67 40 00
http://www.mam.paris.fr/fr/expositions/exposition-paula-modersohn-becker

 

 


Exposition Paula Modersohn-Becker : L'intensité... par paris_musees

A New Dimension to Modern Love

Popincourt a un rêve anglo saxon. Il n'est sûrement pas le seul mais lui, le réalise et fabrique sa dimension rien qu'à lui. Juste pour cela, le disque vaut le coup d'être écouté. Réécouté. Encore et encore.

Car, à la première écoute, on est un peu sceptique en entendant une voix un peu fluette, parfois maladroite mais entourée de charmantes mélodies. Popincourt ferait presque peur: serait il à la hauteur des aînés qu'il veut célébrer?

Multi instrumentiste, Popincourt est un petit malin. Il aime le rock de Big Star et tout ce qui en a découlé comme le Teenage FanClub ou The Posies. D'ailleurs on croise à la basse un ancien de cette formation, l'excellent Ken Stringfellow.

Le premier morceau montre donc le talent et les envies de Popincourt. On est effectivement dans un rock élégant qui n'oublie pas d'être rythmé et costaud. Il met en musique des petites histoires contrariées. Il y a quelque chose de primaire dans cette écriture si vive. Cela se révèle plus subtile dans un second titre, plus velouté où les cuivres semblent s'inspirer de Bertrand Burgalat, défenseur d'une pop soyeuse en France.

En tout cas, il fait un joli rêve à travers sa nouvelle dimension qu'il propose entre rock adolescent et groove ouaté. On oublie les menus défauts. Le chanteur met toute son âme dans ses compositions. Cela forme un tout assez réjouissant où les guitares sont claires et les refrains, variés. La voix finit par nous séduire. Ouvert, il rappelle un peu Paul Weller. Encore une référence qui vaut de l'or!

On apprécie les petites touches, vraiment délicates (ce qui est assez rare dans la production actuelle) de funk qui donne de la couleur à un ensemble qui fait le pont entre la perfide Albion (plus perfide depuis quelques jours) et une Amérique juvénile, en perpétuelle recherche d'innocence. Ce petit Frenchy est à suivre. Un vent de fraîcheur. En été, c'est pas mal!

Jigsaw - 2016

Habib Galbi

Allez hop, pour oublier la pluie qui nous poursuit partout sur le territoire et les psycho-drames des footballeurs, voici un disque exotique, moderne et très chaleureux.

C'est l'aventure de trois soeurs mais ce n'est du Tcheckov! Taïr, Liron et Tagel forme le groupe A-WA (Blague des copains du bureau: ils ont changé les Suèdois de A-Ha... ouarf ouarf ouarf) et chantent avec une énergie incroyable, les pieds dans le réel et la modernité. Elles revisitent les traditions avec des bidouillages ensoleillées et des voix incroyables.

Il y a tout dans leur disque: leur monde est ouvert sur les rythmes hip hop et n'oublie pas l'ancrage orientaliste. C'est d'une habileté remarquable. C'est d'abord dansant et ca file la pêche. Israéliennes, les soeurs célèbrent avec intelligence les origines yéménites et font la fête.

Leurs chansons sont un mélange constant de malices et d'astuces qui nous font remuer le popotin. C'est diablement remuant et on se fait avoir à chaque nouveau titre. Habib Galbi est un concentré de joie et d'optimisme. On est à des années lumières des conventions et des clichés sur telle ou telle culture.

Ici tout se mélange dans un joyeux patchwork musical où les voix existent au delà des idées neuves entre électro world et sons plus groovy que d'habitude. Tout cela est très contemporain mais surtout les oreilles chauffent de plaisir en écoutant leurs voix élégantes et entraînantes. C'est parfois un peu répétitif mais ce disque met la banane et semble vraiment de saison. On bronze avec ce disque.

Tôt ou tard - 2016

Racine, racines

Vous savez quoi ? Racine fut un sérial-killer. Et son œuvre serait le fruit de cette expérience. C’est l’histoire délirante imaginée par François Boulay.

On connait mal les débuts de Racine. Quand le dramaturge n’était qu’un poète sans le sou qui menait une vie de bohème aux fréquentations douteuses.

Le jeune Racine aurait alors débuté une carrière de meurtrier, pensant que cela lui donnerait l’inspiration d’une véritable œuvre littéraire. Lui ferait écrire autre chose que des odes insipides pour Louis XIV ou la reine d’Autriche.

C’est Boileau qui lui souffla l’idée. Un moyen comme un autre de se procurer des émotions fortes. Du genre de celles qui nourrissent une œuvre. Racine se mit donc à tuer quelques unes des mendiantes et des prostituées qui pullulaient dans les bas-fonds de Paris. Sans craindre de la police, occupée à traquer les fabricants de poisons.

Après quelques meurtres, il décida de s’attaquer à l’entourage de son ennemi juré, son rival professionnel et amoureux, Molière. Ce dernier était alors au fait de sa gloire et occupait le théâtre du palais royal. Racine trucidera une ou deux de ses comédiennes jusqu’à ce qu’il rencontre la plus fameuse d’entre elles, Thérèse Du parc. Qui lui révélera son talent et l‘aidera à écrire le premier de ses grands succès. Fin de l’histoire et début de l’œuvre théâtrale placée au programme de tous les bacs Français.

Bien sur, tout ça c’est, en partie, de la blague. François Boulay cherche avant tout à nous amuser. La vie de Racine est le prétexte d’une farce à base d’érotisme et de grand guignol, une comédie saupoudrée d’Histoire où le dramaturge s’exprime comme un personnage de série noire.

On croise Thérèse du Parc, le lieutenant de police Gabriel de la Reynie (qui instruisit la fameuse affaire des poisons*) ou Boileau. Mais ne vous y trompez pas ! Ce bouquin aux allures de roman historique est avant tout un petit polar sans prétentions, une sympathique potacherie qui aurait sa place sur le tourniquet d’un kiosque de gare.

Voilà, en somme, de quoi passer un bon moment de détente.

Telemaque - 216 pages

Chanson d’actu: goodbye England

Chansons d’actu: SUN hits the sky

Rising tide

Petite vague de reggae qui a le grand mérite de rafraîchir et de détendre!

Et voilà l'été! On ne veut pas oublier tous les drames du Monde, les attentats, les politiciens grincheux et les infos qui foutent les boules!On ne peut pas en fait! Mais on a le droit de célébrer la période chaude et généreuse avec tous ses petits tracas: les orages, les coups de soleil et la protection 50!

On peut envisager les vacances, loin des cités, à la campagne, à la montagne ou proche de la mer! On ne veut plus se prendre la tête et inviter les terroristes, les politiciens grincheux et les journalistes en manque de sensations de faire de même. Mettre en parenthèse.

C'est ce que font quelques membres de Groundation, référence américaine en matière de reggae. Ils ont des projets annexes et celui ci a le grand mérite de nous inviter au plaisir simple d'écouter de la musique et ces douces harmonies. La pochette est une jolie peinture d'un rouleau de mer. Ceci peut être vu comme une invitation. On lève le pied! On se relaxe! On prend le temps! On apprécie le calme et la sérénité!

Prenons l'air!

C'est un reggae très aéré. Très loin des clichés. Assez musical. Assez aventureux. Totalement écologique. C'est le message obligatoire: la justice, la nature et la liberté. Le refrain est connu mais les membres du groupe sont de sacrés musiciens et les inspirations sont presque jazzy. On pense aux premiers et meilleurs disques de Santana.

Les passages instrumentaux sont parfaitement travaillés et produits. C'est un disque à l'élégance nouvelle, qui s'éloigne de la racine roots. Est ce l'efficacité américaine mais le groupe arrive à mélanger les genres dans un équilibre de mélodies qui changent beaucoup de nos habitudes. Ca sot des sentiers battus. Le regard sur le reggae et le Monde semble différent. Franchement, ca va vous rafraîchir l'esprit!

Soulbeats records - 2016

Chansons d’actu: cruel summer

Chansons d’actu: I was made for lovin’ you

The Neon Demon

Un petit point sur ma passion et mon engouement pour Nicolas Winndneder refnnnnenene: je le déteste. Mais une bande annonce plus tard, avec de la musique électro par ci et Jena Malone par là, la curiosité l'a emportée. Déjà une victoire pour le cinéaste!

Verdict: le "démon illuminé" a fait de moi sa nouvelle muse. La scène d'ouverture photographique représente parfaitement tout le film et nous cale exactement où l'on veut et doit être. Dans un plan séquence sur musique alternative, dans un style "porno-gore-chic". Evidemment c'est la vision de l'industrie de la beauté et du mannequinat!

Un point de vue qui, ne nous voilons pas la face, ne nous apprend rien qu'on ne sait déjà sur ce milieu. On est clairement dans le registre cinématographique de la branlette intellectuelle. On peut se croire dans une pub pour un parfum de deux heures qui n'a pour but que de nous mettre en garde.

Oui, la convoitise est un très très vilain défaut mais tout cela est tellement bien vu sous cet angle tapissé de couleurs, d'esthétisme typique de la publicité, de musique épileptique. Cette ironie apporte vraiment quelque chose, inspiré de John Carpenter, de Brian De Palma et évidemment de David LaChappelle.

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit encore d'une film expérimental, parfois maladroit. Parfois génant. Complètement malsain. On se laisse guider de toute façon dans cette quête de beauté éternelle. Il y a un "jenesaisquoi" qui permet la réussite du film. Peut être est ce la candeur de Elle Fanning en mannequin naïve qui se laisse manipuler par le milieu jusqu'au moment où tout peut basculer. Ou peut être est ce Jena Malone en dominatrice conciliante un peu trop protectrice.

On est d'ailleurs scotché par une scène en particulier, dont on ne dira rien, mais il fallait oser. NWR l'a fait. Elle accentue encore plus la fascination et la perversité narcissique. Elle montre l'industrie du corps et la destruction que peut être la beauté éphémère. C'est presque un sujet de philosophie mis ici en perspective par un écrin diamanté, visuel, aux coupures (très) nettes!

AVIS AUX AMATEURS

Avec Elle Channing, Jena Malone, Abbey Lee et Bella Heathcote - Le Pacte - 8 juin 2016 - 1h55

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