Superman Vs Batman: Donovan

Ici et Là bas

Déprime et décibels sont au programme du tout nouvel album d’un duo électrisant !

Michel Cloup n’est pas le genre de gars à pondre un petit titre pop, mignon et gentil. C’est un vrai artiste alternatif qui triture les cicatrices du rock avec une conviction qui tournerait peut être à l’obsession. L’année dernière, il a sorti un live qui reste comme l’un des grands moments de 2015 où l’on y découvre toute sa pertinence entre les paroles et la musique, torturées naturellement !

Car Michel Cloup et son complice, Julien Rufié ne font pas de cadeau. Ils aiment la musique quand elle sort des tripes, lorsqu’elle se charge en émotions et en souvenirs. Une guitare, une batterie, une voix pour un grand cri du cœur !

L’auteur a les idées noires et il les transforme en énergie brute. En abordant son passé, sa démarche rappellerait La vie ordinaire, la formidable bande dessinée de Manu Larcenet où un homme se confrontait à l’histoire de sa famille, la vie ouvrière, un monde oublié, qui s’enfuit comme le dit si bien Michel Cloup.

Avec son batteur, il accouche d’une crise existentielle inédite où comme le célèbre dessinateur, l’art devient vital et illumine la noirceur de nos vies qui passent. Il a une maison dessiné de manière simple sur la pochette : c’est presqu’une thérapie, ce nouveau tour de force du musicien qui ose mettre à nu.

Il nous malmène comme nous sommes tous les jours malmenés par un quotidien pas toujours heureux. C’est un album engagé mais qui se faufile entre les habitudes pour être franchement nouveau, frais mais dubitatif sur la politique et tout ce qui pollue.

On pourrait avoir peur de s’ennuyer mais le duo expérimente beaucoup moins que sur les précédents efforts. Seules les deux dernières chansons se développent sur des longueurs étranges. Ici et là-bas n’a rien de conventionnel. Rien de policé. Rien de simplifié. La façon dont se livre Michel Cloup est tout simplement impressionnante. De la passion, voilà ce que l’on trouve Ici et là-bas !

Ici d’ailleurs - 2016

Ricky Bobby le roi du circuit

Grosse farce, ce film inédit en salles est une satire féroce de l’Amérique. De plus en plus à l’aise dans des rôles d’abrutis presque détestables, Will Ferrell va plus loin que ses camarades et démonte le mythe américain sans aucune gène. Hilarant !

Steve Carell n’a pas beaucoup de succès chez nous. Depuis une dizaine d’années, les films d’Adam Sandler ne dépasse pas les 100 000 entrées dans l’hexagone. Seul, Ben Stiller réussit à faire traverser l’Atlantique son humour scato-ironique. Cependant toute la bande n’a pas la même adhésion du public français. Seuls, Owen Wilson et Vince Vaughn obtiennent une certaine reconnaissance.

Ce n’est pas facile de faire rire les français quand on fait partie de tout ce groupe de comiques qui poussent loin le bouchon dans l’humour régressif. Et pourtant, il faut l’avouer qu’à force de blagues débiles, ces petits comiques finissent par atteindre un ton subversif et salvateur.

Celui qui va le plus loin, c’est à coup sûr Will Ferrell. Vu dans le film gentillet Elf, cet acteur, connu pour ses imitations irrésistibles de George W Bush, s’est fait une spécialité dans les seconds rôles déjantés (à voir d’urgence Old School) avant d’être une star et jouer des drôles de spécimens comme dans l'hallucinant Présentateur vedette : la légende de Ron Burgundy.

Doué pour interpréter les ignares insolents et prétentieux, il s’amuse aussi à caricaturer l’Amérique triomphante qui fait rugir de plaisir cette bonne vieille chaîne réac de Fox news. Le comédien se moque allégrement de cette Amérique et le box office le lui rend bien. D’ailleurs la sortie en dvd n’est pas du tout justifiée car le film fut un gros succès outre atlantique. Mais bon, les voies de la distribution sont impénétrables de nos jours.

Il ne faut pas s’étonner de croiser Sacha Baron « Borat » Cohen dans Ricky Bobby : roi du circuit. Comme ce britannique, Will Ferrell et son réalisateur taquine les défauts yankees qui passent là bas pour des valeurs ancestrales. Le texan en prend pour son grade, et c’est pourquoi le comique passe par l’un des sports préférés des rednecks, le nascar.

Ricky Bobby est donc la star de ce sport à grande vitesse. Débile comme un pare brise, mais surdoué de la voiture, il connaît ses premiers échecs avec l’arrivée d’un français (homosexuel et amateur de jazz), Jean Girard et tout son monde de gloire s’écroule. Il va falloir se reconstruire avant de retourner sur les pistes chauffées par le caoutchouc.

Récit initiatique assez grossier, le scénario n’est qu’une excuse pour des vannes d’une bêtise rare mais complètement assumée. Will Ferrell tape fort sur les clichés américains qui s’en prennent plein la tronche autour des compétitions de nascar. Nous sommes à un croisement détonant entre Cars et un film des frères Farelly (Mary à tout prix, Fous d’Irène). Comme eux, les auteurs de Ricky Bobby ont aussi une profonde affection pour leurs (anti) héros.

Car la réussite rapide de Ricky Bobby est un mirage. Le manichéisme est malmené par un film qui fait l’idiot mais qui se révèle malin. L’humour est moins léger qu’il n’y parait et les auteurs tapent allégrement sur le rêve américain avec les mêmes armes qui le servent.

C’est ce grand écart qui passionne. L’air de rien, avec sa tête de clown et ses blagues énormes, Will Ferrell et ses compères, pratique une ironie mordante et spectaculaire. Franchement, il serait temps que l’on se mette en France à jalouser ce talent !

Avec Will Ferrell, John C. Reilly, Sacha Baron Cohen et Amy Adams Gaumont Columbia Tristar – 2006 – 1h45

Superman Vs Batman en musique : U2

L’art du Jeu

Décu par le dernier Dicker, on se rattrape avec ce conseil. Premier roman de haute volée, L'art du jeu est à couper le souffle. Même si on ne pige que dalle au base ball!

Le sujet du livre, c'est le base ball. Sa philosophie. Sa dureté. Sa poésie. Autant dire que L'art du jeu est un vrai roman américain. Mais ne vous inquiétez pas, le sujet n'est pas l'enjeu! Chad Harbach, dont c'est le premier roman, impressionne par sa maîtrise et son sens des nuances. Le défi sportif est vite emporté par les émotions qui habitent les passionnés du home run!

Il y a donc Henry, surdoué pris en charge par Mike Schwartz, un costaud dévoué à son sport favori. Henry découvre les moeurs au sein d'une université aisée et il y fait la connaissance de son meilleur ami, Owen...

Ce dernier ne laisse pas insensible le président du lieu, qui a bien du mal à comprendre son homosexualité, d'autant que sa fille débarque un beau jour pour fuir un mariage un peu trop précoce...

On imagine parfois quelle série cela pourrait donner! Pourtant Chad Harbach fait dans le populaire sans aucune faute de goût. Il nous tient en haleine avec des sentiments forts, nobles et partagés. Les liens se tissent et la perfection du diamant au baseball devient incompatible avec la fiévre des corprs et des esprits.

L'auteur a mis neuf années pour écrire son livre. Cela se ressent car la construction est d'une habileté typiquement américaine, rondement menée et facilement abordable. Cette forme d'humilité est vraiment la grande qualité des auteurs Outre Atlantique!

Cela pourrait être grotesque: c'est passionnant. Entre les lignes, le livre parle avec élégance de ses contemporains, cherchant le meilleur chez eux. Cette bienveillance est inhabituelle dans la littérature d'aujourd'hui. Franchement ca fait du bien!

Le livre des Baltimore

Joel Dicker, c'est un peu le rêve de tout écrivain. Dès son second livre, les ventes explosent. Un incroyable succès commercial et critique. Evidemment l'exercice du troisième livre est très risqué. Et décevant!

Mais l'auteur conserve ses atouts. Une écriture fluide. Un style assez direct. Et un art très américain de nous empêcher de fermer le livre. Chaque fin de chapitre nous fait saliver pour commencer le suivant. Son premier livre s'intéressait à la guerre. Le second était un chouette faux polar. Le troisième veut être une saga familiale, épique, universelle et pathétique!

Joel Dicker retrouve son double américain, l'auteur Marcus Goldman. Après le succès de son livre La Vérité sur l'Affaire Harry Québert, le jeune écrivain vit un succès confortable. Il fait même la une des journaux people quand il fréquente de jolies filles. Mais Marcus a un amour d'enfance, qui elle aussi, a connue la gloire en faisant de la musique.

La disparition d'un oncle oblige le jeune homme a s'intéresser à son passé. Et ses deux cousins qu'il aimait avec passion. La famille Goldman est beaucoup plus complexe qu'on peut l'imaginer si on observe en apparence une famille aisée entre les Goldman de Baltimore, à la réussite sociale si séduisante et les Goldman de Montclair, besogneux et sérieux.

Mais tout va se compliquer rapidement pour les membres de cette famille. Les relations vont s'envenimer. Les sourires se transforment en grimace. Et le lecteur finira par grimacer lui aussi . Car Dicker, Suisse qui admire l'Amérique, imite les emphases américaines et les leçons qui se cachent derrière les destins de quelques personnages. Mais ca sonne faux.

A la différence des deux autres romans, les personnages sont très stéréotypés et ne servent qu'à la mécanique narrative qui doit nous révéler le Drame, qui va plonger les Goldman dans un chaos total.

On ne reconnait pas l'auteur. Il y a quelques lignes qui piquent les yeux! On n'est pas loin du synopsis d'un épisode de Beverly Hills. C'est difficile de se passionner pour les problèmes de pauvres petits enfants riches. Comme tout le monde, ils ont un petit coeur qui saigne et des gros yeux remplis de larmes de crocodiles. Dicker fait dans la littérature fleur bleue! Un exercice de style périlleux. et pas très intéressant.

C'est juste divertissant. C'est d'une efficacité redoutable mais cela reste un peu vain. Sur un sujet similaire on vous conseille L'Art du jeu...

Editions de Fallois - 476 pages

Batman Vs Superman, l’aube de la Justice

Not so bat! Mais pas Super non plus!

A ma gauche: Batman! Milliardaire névrosé mal remis du meurtre de ses parents. Depuis il se déguise en chauve souris pour rendre sa justice! A ma droite: Superman! Venu de la planète Krypton, orphelin, il défend les valeurs humanistes de l'Amérique et surtout la journaliste Lois Lane dont il est amoureux!

A ma gauche, un étrange dingue qui a du mal à s'insérer dans la société, qui assume mal son statut social, qui rivalise d'ingéniosités pour inventer des armes qui lui permettent d'être impitoyables avec les méchantes de tout bord. En gros, un type humain comme tout le monde! A ma droite, un demi dieu qui aspire un peu plus de simplicité dans sa vie mais qui ne peut pas à cause de ses pouvoirs et de ses responsabilités.

A ma gauche, un super héros gothique pour Tim Burton puis une version gay avec Joel Schumacher avant de devenir une icône ambigue de l'Amérique post 11 septembre pour la trilogie de Christopher Nolan. A ma droite, Christopher Reeve en slip rouge dans un premier film de Richard Donner, épatant puis gros déclin du super héros jusqu'à la reprise en main par Zack Snyder, il y a trois ans. Il le fait rentrer alors dans un monde contemporain de manière spectaculaire!

Voilà où nous en sommes cinématographiquement au moment où les deux super héros vont se rencontrer dans le même film. Réalisateur du meilleur film de super héros, The Watchmen, Zack Snyder semble être la bonne personne pour mettre en scène l'affrontement. Il a le goût de l'iconographie. Il aborde ses sujets de manière frontale et organique (300, Sucker Punch), il maîtrise tous les effets spéciaux dernier cri! C'est le boss pour jouer avec les deux stars du comics américain!

Mais il faut amener dans le même film deux univers distincts. Cela amène obligatoirement des compromis. Ce n'est jamais très bon à l'écran. Voici donc une petite liste non exhaustive des défauts de ce duel au sommet! Alfred, joué par Jeremy Irons, intervient dans le film comme un lapin sort du chapeau. Lois Lane est un accessoire scénaristique un peu fade. Dès qu'il y a une impasse dans le récit: hop on la fait intervenir! Lex Luthor se résume à un psychopathe déguisé en Mark Zuckerberg.

DC Comics, en retard par rapport à l'invasion cinématographique de Marvel, doit se dépêcher et introduit une Wonder Woman totalement insipide et tente maladroitement de préparer le terrain pour d'autres héros de la compagnie. Mais cela coupe un peu la tension du combat entre les deux personnages principaux.

Le ton sérieux est un peu trop étouffant. Depuis le Batman Begins de Christopher Nolan, le réalisme a bouffé le brin de fantaisie et de rêve des bandes dessinées. La musique est complètement à coté de la plaque alors que les films précédents des deux héros sont légendaires. Métropolis est beaucoup plus montré que Gotham City. C'est dommage car Superman juge le boulot de Batman néfaste pour la ville alors qu'on ne la voit que très peu.

Finalement le gros souci du film, c'est Batman et tous ses gadgets. Ça prend de la place. Il faut donc réinstaller le personnage dans l'univers de Superman. Massif et convaincant, Ben Affleck (qui a goûté à la créatine ou l'EPO) en impose dans le rôle de Batman. Pour une fois, le Dark Knight est vraiment dark. Snyder joue sur le coté obscur du personnage, rappelant les meilleurs bédés du personnage, dessiné par Frank Miller. Mais cela se fait détriment un vrai scénario. Ici, il tient sur quelques rebondissements de téléfilms et des climax pas très exaltants.

Le plus intéressant, c'est l'envie contemporaine du réalisateur de mettre les deux super héros en face d'un réalité qui ressemble beaucoup à nos actualités. La peur est partout. C'est assez troublant et cela maintient réellement l'intérêt de ce spectacle long et néanmoins impressionnant.

Trop ambitieux, assez frustrant, ce film est boursouflé, mais capables de très jolies scènes, aidé par un aspect graphique assez plaisant, mais il annonce surtout une nouvelle fournée à venir de super héros, ce qui n'est pas forcément une bonne nouvelle. On va vite se lasser. De l'aube, on passerait bientôt au crépuscule des super héros...

Avec Ben Affleck, Henry Cavill, Jesse Eisenberg et Amy Adams - Warner Bros - 23 mars 2016 - 2h30

A Coliseum Complex Museum

Les Canadiens de Besnard Lakes continuent de baigner dans des eaux psychédéliques.

Elle doit être bien rigolote la vie chez Jace Lazek et Olga Goreas. Ce petit couple qui mène la barque de Besnard Lake doit sûrement vivre dans une dimension spatio-temporelle éloignée des tracas du quotidien. Ils écoutent les ondes du ciel, le cœur de la terre et suivent le fil de l’eau. Le fracas du monde se modifie devant eux : leur musique les perche sur une planète lointaine, entre l’astre Pink Floyd et l’harmonie Brian Wilson.

Ces deux-là n’ont pas écouté de musique écrite après le milieu des années 70. Ils n’entendent que le psychédélisme, cette musique électrique qui se veut sensuelle et passionnée. Cela peut donner aussi des trucs interminables et démonstratifs.

Dans le cas de ce cinquième album, le duo et leurs copains font des galipettes sonores beaucoup moins complexes et plus rapides. Un petit disque pour le genre : 38 minutes. Mais ne croyez pas qu’ils ont désormais les pieds lourds. Le groupe continue de graviter dans un ailleurs séraphique. Et nous avec.

Ils ouvrent ici un musée où tous les sons old school sont réunis. On y croise donc un lion doré. On observe la lune en pleine plaine. On lit le Necronomicon. Ils condensent tout le charme patchouli en six chansons qui ne s’étirent pas laborieusement. Cela vaut le coup : on a un accès plus facile à leur joyeux délire de fans des sixties.

C’est prévisible mais on se sent bien dans cette charmante communauté de musiciens québécois qui rêvent d’une vie sauvage et mystique. Pour la nouveauté, il faut repasser mais pour le trip sympa sans bad trip, voilà la galette idéale !

Jagjaguwar - 2016

ARINGA ROSSA – Ambra Senatore / Le Carreau – Forbach

"Aringa Rossa" coreografia di Ambra Senatore
"Aringa Rossa" coreografia di Ambra Senatore ©VBerlanda
Un jeu gestuel entre fiction et quotidien avec ironie et légèreté.

Ambra Senatore, chorégraphe italienne de plus en plus appréciée et soutenue notamment en France, présente cette semaine en Lorraine (d’abord à Forbach, puis à Vandoeuvre-lès-Nancy), sa pièce de 2014, dont le titre est la traduction de l’expression anglaise red herring (fausse piste).

Aringa Rossa est effectivement une suite d’amusements gestuels des 9 artistes sur scène, aux déplacements élégants et divertissants, entre danse et théâtre comique.
Des sons et des bruits commencent et s’arrêtent presque immédiatement, tout est évocation personnelle, atmosphère à la fois ordinaire et étrange, familiarité et équivoque charmant.

De nombreux signes, gestes, mots qui, au fur et à mesure que la pièce avance, prennent un sens d’ensemble, construisent un tableau global, une réflexion aérienne, raffinée et franchement drôle des relations humaines.

Chez Ambra Senatore, la narration, la remise en question et le commentaire sur le geste en cours, la mise en scène de fragments de personnages, tout cela renvoit à de nombreux autres chorégraphes contemporains : on pense notamment à Salves de Maguy Marin, mais dans une version à l’apparence plus légère et insouciante.

Ambra Senatore, d’ailleurs nouvelle directrice du Centre Chorégraphique National de Nantes depuis le début de l’année, montre avec cette pièce sa maîtrise de l’équilibre entre construction très précise et improvisation : la création sonore et le bruitage dialoguent avec les gestes des danseurs de manière riche et enthousiasmante. Le public se retrouve impliqué dans le jeu chorégraphique et sensoriel de façon délicate, ludique et réjouissante.

Un spectacle ironique et ravissant.

Cabaret Léo Ferré

CABARET LEO FERRE - Direction artistique : Claude MATHIEU - Direction musicale et arrangements : Benoit URBAIN - Lumières : Eric DUMAS - Vidéo : Matthieu VASSILIEV - Collaboration artistique : Nicolas VASSILIEV - Avec : Veronique VELLA - Benoit URBAIN (piano) - Le 13 03 2016 - Au Studio Theatre de la Comedie Francaise - Photo : Vincent PONTET
Photo : Vincent PONTET

Le « poète enragé et amoureux » aurait eu cent ans cette année, la singularité de sa langue retentit. Mais de manière inégale et trop mélancolique.
Devant un rideau rouge satiné prennent place les musiciens. Accompagnés de leur accordéon, contrebasse, guitare, piano, violoncelle ils plantent le décor cabaret. Entre notes légères et graves, le répertoire de Léo Ferré est mis à l’honneur.

Sur scène sept comédiens-chanteurs et quatre musiciens. C’est beaucoup pour que chacun trouve sa place et son ton. Autant Véronique Vella habite ses chansons avec prestance et profondeur comme une très émouvante reprise de Cette blessure et Pauline Clément avec une fraicheur bienvenue sur Jolie môme. Autant pour les hommes la confrontation à l’original est plus hasardeuse. Et l’interprétation de certaines chansons phares comme Avec le temps de Julie Sicard est décevante. Peut-être eût-il fallu se permettre certaines libertés pour les moderniser.

La direction artistique de Claude Mathieu comme les arrangements musicaux de Benoît Urbain manquent d’originalité. On aurait aimé des libertés vis-à-vis du maître pour donner plus de rythme, surprendre. La troupe ne s’est pas assez permis de s’éloigner du ton Ferré pour y ajouter des notes jazzy ou humoristiques. Ce qui donne un Cabaret Ferré moins accessible que ne l’étaient les Cabaret Brassens ou Barbara. Les inconditionnels de Ferré s’y retrouveront.

T' es tout' nue
Sous ton pull
Y'a la rue
Qu' est maboule

Jolie môme

T' as ton cœur
A ton cou
Et l' bonheur
Par en d'ssous
Jolie môme

 
Jusqu’au 8 mai 2016

au Studio théâtre de la Comédie française

CABARET LEO FERRE -
Direction artistique : Claude Mathieu -
Direction musicale et arrangements : Benoit Urbain -
Lumières : Eric Dumas -
Vidéo : Matthieu Vassiliev -
Collaboration artistique : Nicolas Vassiliev -
Avec :
Véronique Vella -
Benoit Urbain (piano)

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