Bob Morane Renaissance

Et voilà le grand retour d'une icône, non seulement du roman d'aventure mais aussi de la BD, j'ai nommé Bob Morane. De ce héros, aujourd'hui beaucoup ne se souviennent que de la chanson du groupe Indochine (et encore...). Et bien le voilà de retour l'aventurier créé par Henri Vernes. Et pour un retour, il ne s'est pas entouré des plus mauvais. Car c'est sous la plume de Luc Brunschwig au scénario!

A propos de Brunchwig, je me dois de faire un petit aparté sous la forme d'un mea culpa. En effet, dans ces mêmes pages, voilà quelques mois, j'avais évoqué divers albums d'Olivier Neuray. Parmi ceux-ci j'avais écrit qu'il ne fallait pas s'attarder sur les Lloyd Singer.

J'évoquais cette série dont je n'avais gardé qu'un vague souvenir des premiers tomes. Mais voilà, la série m'est passée récemment entre les mains et j'ai pris un réel plaisir à la lire. C'est comme si Woody Allen entrait à la CIA et devenait une sorte de super héros!

Dit comme ça, cela peut paraitre étrange, mais c'est vraiment une très bonne série scénarisée par Luc Brunschwig qui m'excusera pour mon premier jugement un peu sévère. Voilà c'est fait on peu reprendre.

Sur Bob Morane, je ne garde que les bons souvenirs des épisodes dessinés par Wiliam Vance, quelles ambiances! Quel plaisir d'ado j'ai pris à lire et relire les affrontements entre Morane et l'Ombre jaune! Les Bob Morane de Vance sont bien mieux dessinés que certains épisodes de XIII (j'espère ne pas finir sur le bûcher pour avoir écrit cela... mais je le crois).

Alors, ce que j'aime dans une reprise et c'est bien pour cela que j'en parle ici: c'est quand les auteurs savent se servir des postulats qui ont fait le succès d'un héros et qu'ils les mettent à leur sauce. Et bien c'est le cas. On est donc loin des reprises de Blake et Mortimer, Astérix ou Corto Maltese. On est dans une recréation. Une interprétation du mythe. Comme lorsque Franck Miller a repris Batman ou avec les grands formats de Spirou.

L'intrigue est contemporaine: Morane est un officier des casques bleus en charge d'assurer la sécurité entre 2 camps rivaux dans un pays d'Afrique. Contrairement à la réalité bien connue, Morane se permet d'intervenir et l'album s'ouvre sur le procès de l'officier français. Dans sa rebellion Morane a entrainé "une armoire à glace"issue de l'armée britannique, j'ai nommé le sergent Ballantine. Et voilà nos 2 acolytes réunis!

L'album: "Les terres rares", (une première partie?) est plein de rebondissements, de technologies actuelles et d'intrigues politiques et diplomatiques en lien avec notre époque. C'est donc une bonne BD d'aventure, mais plus adulte que les albums précédents. Le dessin de Armand, même s'il est un peu convenu.

Je veux dire proche de ce qui se fait dans le genre aujourd'hui est néanmoins honorable. On regrettera qu'il n'est pas pu exprmé son talent comme il l'a fait il y a peu dans l'excellent westen: "Sykes". On espère qu'il saura s'échapper de la série pour nous proposer d'autres histoires du même niveau...

On notera Ducoudray comme co scénariste. Je ne dévoilerai pas le rebondissement final qui laisse augurer à cette reprise de beaux jours devant elle avec ce mélange d'actualité et références à la série initiale. Bob Morane est mort! Vive Bob Morane Renaissance!

King Kong Théorie, Virgine Despentes, Emmanuelle Jacquemard, Déchargeurs

(c) Pauline Bernard
(c) Pauline Bernard

Témoignages de femmes qui, malgré les épreuves, ne peuvent s’empêcher d’espérer une société où elles auraient enfin le droit d’être elles-mêmes, en toute liberté, sans aucune oppression.

Un tableau unique, un décor simple de salon de beauté. Au début, caricatures de femmes dont l’unique préoccupation serait de s’entretenir, de s’épiler de se muscler, leur vrai nature transparaît progressivement et le moins qu’on puisse dire est qu’elle est contrastante: sincères, brutes, insoumises, ces femmes ne sont absolument pas détendues comme sortant d’un spa, elles sont remontées, choquées, révoltées face aux agressions et aux campagnes de soumission dont elles sont victimes.

Par alternance, les comédiennes se passent la parole comme on transmet un relai ou une bouée de sauvetage. Elles sont unes et plurielles, protéiformes, complexes. Dures mais solidaires. Provocantes mais compatissantes. Comme si elles retiraient de leurs expériences, un devoir de s’entraider, entre femmes, à s’endurcir pour affronter un monde extérieur parfois si dévastateur.

Rien de simpliste ni de caricatural, au contraire, les difficultés et les contradictions sont humblement admises et la discussion tellement poussée qu’on en arrive presque à regretter qu’aucune confrontation avec des points de vue masculins ne vienne l’enrichir.

Femmes déjà écorchées, ou effrayées de le devenir à leur tour, femmes enragées, détruites, en reconstruction, guerrières en conquête du droit de se comporter comme elles le sentent, de définir seules leur féminité. Même si le sujet est grave l’humour est omniprésent, dans le texte autant que dans le jeu. Espiègles, elles rient des hommes autant que d’elles-mêmes et des stéréotypes associés à la féminité.

“Il s’agit bien de tout foutre en l’air”.

Un résultat musclé, poignant et prometteur.

Jusqu’au 6 février au Théâtre des Déchargeurs

Adaptation & mise en scène Emmanuelle Jacquemard

Avec Marie-Julie Chalu, Célia Cordani, Ludivine Delahayes, Anissa Kaki, Lauréline Romuald

Collaboration artistique May Roger

Scénographie Pauline Bernard

Lumières Fiber Dumortier & Estelle Jalinie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Global Chakra Rhytms

Bienvenue dans un monde ouaté, extravagant qui aurait comme Dieu, Frank Zappa et quelques esprits libres du jazz. La religion est le son et cet album nous donne la foi. Amen!

Evidemment il faut ouvrir les chakras! Il faut se souvenir qu'un jour, le rock était une histoire de sens et d'exploration. Les psychotropes et les notes de musique se sont enfumées. De là, sont sortis des chefs d'oeuvre et des choses plus toxiques.

Sorti d'un garage, les frères Orrall sont deux joyeux drilles qui refusent de grandir. Ils ont monté leur groupe alors qu'ils étaient au lycée. La musique devient le mur infranchissable qui protège la candeur. Jake et Jamin ont visiblement signer un pacte avec le diable pour ne jamais vraiment grandir. Deux musiciens qui auraient leur place dans une bédé de Robert Crumb!

Leur sens de la mélodie et leur science du rock direct et brut a attiré les grands noms de la musique. Ils ont même signé avec Warner avant d'être viré. Car ils sont très libres. Jeff the Brotherhood aborde tous les genres avec énergie et une joie de vivre qui fait plaisir à entendre.

Ces deux là ont la foi et cela s'entend sur ce neuvième disque qui verse dans le psychédélisme éclatant. Ils illuminent leurs chansons longues mais pas étirées inutilement par leur croyance en leur art souvent survolté. 6 mois après l'album régressif Wasted on the dream, ils s'étendent sur un copieux délire musical.

Double album, Global Chakras Rythms est l'inverse du précédent effort. Le duo pourrait faire ici son All things must pass. Les frangins se délestent de leur frustration ou s'offrent un énorme kiff, offrant un moment à tous les sons et les instruments qui les font vibrer.

Il faut du temps pour bien comprendre l'ampleur du projet. A chaque écoute, les idées explosent, nombreuses, dans nos oreilles, charmés par les énormités assumées et le plaisir non dissimulé. Ca expérimente à tour de bras. Certains trouveront cela lassant. Mais le duo a bâti une vraie cathédrale sonore où il est bon de s'abriter, durant 70 minutes... absolument folles! La messe est dite sur ce disque

Infinity Cat - 2015

Creed, l’héritage de Rocky Balboa

Rocky est une fois de plus de retour. Est ce bien raisonnable? Il sucre les fraises dans son restaurant. Jusqu’à ce qu’il rencontre le fils de son meilleur ennemi, Apollo Creed ! Devinez ce que veut faire ce jeune homme : boxer comme papa !

Rocky ne peut plus boxer. Trop usé par le temps et sa douloureuse expérience de la vie. Le film est évidemment le miroir de la carrière de Stallone. Dans les années 70, il grimpe au sommet avec les deux premiers. Les années 80 sont celles du triomphe américain pour lui et son personnage. Puis c’est la déroute artistique.

Son Rocky Balboa de 2006 remettait l’acteur réalisateur en selle. Iconique, il joue avec son double et comme un Clint Eastwood vieillissant, il interprète enfin un homme au crépuscule de sa vie. C’est troublant lorsqu’on connaît le bonhomme, adepte des rôles musclés, à plus de 60 balais, image du héros éternel!

Alors notre acteur/boxeur préféré va se consacrer à l’entraînement de Adonis Creed. Face à l’argent, la gloire et le bling bling, la boxe est un art de vivre. Il va lui enseigner les valeurs, qui sont celles de l’Amérique populaire, toujours aussi bien rendu par la ville de Philadelphie. C’est ce qu’il y a de beau dans ce septième volet des aventures de Rocky. La ville est le portrait juste des couches populaires, qui rêvent des grands mythes américains.

Le réalisateur Ryan Coogler filmait déjà assez bien la ville dans son précédent drame, l'inégal Fruitvale Station, sur une bavure policière. Il sait filmer le bitume et il y trouve une certaine poésie qui va très bien avec la mélancolie du personnage principal.

C’est ce qu’on aimera dans ce nouvel épisode. Tout comme le petit jeune, Michael B. Jordan, découvert dans l’excellente série sportive,Friday Nights Lights. Coogler propose même de jolis combats, ambitieux en terme de réalisation. Il y a donc de jolies surprises dans ce Creed et pas mal de moments touchants, sur la filiation et l’héritage.

A coté de ça, il y a aussi de grosses ficelles et de scènes tire larmes. Il y a deux ou trois passages bien lourdauds et une amourette totalement facultative. Ce n’est pas grave : héros de la culture populaire depuis plus de quarante ans, Rocky Balboa finit toujours par nous avoir avec ses maladresses qui font le charme et la limite des films, pas très finauds mais sympatoches comme tout.

Avec Michael B.Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson et Andre Ward – Warner Bros – 13 janvier 2016 – 2h13

Le Fantôme de Gaudi

Barcelone ne compte pas que des supporters (aficionados?) du ballon rond ou d'incurables autonomistes. Il y a un troisème pilier à cette sainte famille, si vous me permettez l'expression c'est Gaudi et toute l'oeuvre architecturale qu'il a laissée à la capitale de la Catalogne. Et bien c'est Gaudi qui sert ici de fils conducteur à une enquête policière (pas mal amené, non? Un peu facile peut-être).

En effet, les 2 auteurs espagnols (je ne sais pas si on peut encore dire cela...Ca devient muy complicado) nous plongent dans l'univers de l'architecte car chaque meutre réalisé par le serial killer a un lien avec Gaudi. Les modes opératoires sont terribles et l'enquête est confiée à un flic sur le retour dont les liens avec la juge Montaner, en charge seront révélés au fur et à mesure de la progression de l'enquête.Les rapports entre le flic et le juge donnent un côté classique à l'histoire. Ce n'est pas désagréable à la lecture, je vous rassure.

Ce qui fait l'originalité de ce polar, c'est que El Torres et Jesus Alonso Iglesias ont découpé leur histoire en chapitre dont chacun fait référence à une oeuvre de Gaudi et chaque chapitre a sa victime...En parallèle, les suspects s'accumulent au même rythme que les victimes ce qui donne au lecteur un choix de possibilités important et une galerie de portaits interessante.

Le dessin de Alonso Iglesias est vif, tonique, proche du dessin animé. On pourrait le comparer à celui de Denis Bodart ou encore de Pierre Alary. Des gens nés avec un crayon dans la main, capables de dessiner à la vitesse de la lumière!

En tout cas c'est l'impression que cela donne. Et souvent, les choses qui semblent faciles demandent beaucoup de travail... Les monuments de Barcelone sont reproduits avec une profonde exactitude tout en s'intégrant parfaitement au reste du dessin. Les couleurs vives participent du rapport à l'oeuvre de Gaudi. L'ambiance est parfaite.

Un excellent polar donc que proposent les éditions Paquet. Qui l'ont mis d'ailleurs (le paquet...!) puisque l'album est agrémenté d'un supplément qui raconte la génèse du bouquin et propose des extraits du story-board et des couvertures alternatives. Un album que vous apprécirez que vous connaissiez ou non la capitale Catalane.

Best songs 2015: la plus févrieuse

Vida Loca

Duo venu de Millau, La Chose réussit le joli alliage entre hip hop, dub et des sons plus franchouillards. Entêtants, ces entêtés!

Les petits gars de Millau savent ce que c'est l'action, le combat et la révolte. Millau est une ville toujours marquée par le coq français, celui qui ne veut pas se laisser faire, qui veut dénoncer, qui fait aussi le fier. Nous, les Français, on est toujours en guerre, jamais content et ca peut être une très bonne qualité. Surtout en matière de musique!

En colère, le duo (Fef et Fred) a développé durant de longues tournées, un chouette son de guerilla : il n'est pas violent mais très efficace. Un peu comme Java et K2R Riddim en son temps. Il y a un fond de dub et de hip hop sur lequel vient se greffer des paroles qui montrent que la conscience du duo est d'une clairvoyance futée et d'un humour assez jubilatoire.

Ce nouveau EP dresse un constant sans concession en quelques titres. Tout est dit. C'est clair.C'est net. La musique est propre. C'est "urbain" diront certains: c'est surtout vivant. Le duo aime la musique et mêle avec habileté leur militantisme et leur constat à la musique particulièrement mélodique.

Sur leur pochette, on devine un petit bateau echoué. Le groupe, lui semble savoir où il va. On espère qu'ils croiseront sur le chemin, le succès et une vraie reconnaissance. La Chose est un terme assez vague: on apprécie vraiment la force de caractère de ce groupe à la française: passionné et buté!

Keyzit - 2016

« Et toi dis…tu regardes quoi comme série ? » – Episode 1

tony-danza

Il y a 30 ans, regarder une « série » s’apparentait à être un peu ring', un mec pas cool, tu sentais la naphtaline de ton canapé velours d’un pavillon de banlieue chic de province, car oui, si tu regardais une série c’est que tu regardais « Madame est servie » sur M6 le soir à 20h05 au lieu de regarder le JT, que tu étais fan de Maigret ou de Derrick, pis, que tu n’avais pas suffisamment d’amis pour sortir le samedi soir et en conséquence tu t’emballais pour les aventures de la famille Ewing…et comme en secret tu ne boudais pas, un jour de vacances, de regarder un « Sheriff fais moi peur » ou, pis de pis, un « L’homme de l’Atlantide » sur la Cinq…oui, tu pouvais avoir honte de toi.

Au contraire, si tu étais chic, tu avais la 1ère carte d’abonnement UGC-Gaumont trop cool pour aller au ciné tous les week-ends, et si tu étais super mais alors super chic cool tendance tu sortais dans un diner la fameuse phrase « rhooooo mais nous depuis qu’on est abonnés Canal+ on va de moins en moins au cinoch », entendue dans les diners de mes parents (oui quand je dis « il y a 30 ans » je ne parle pas de moi hein) et qui, dans la tête d’un môme de 8 ans que j’étais s’apparentait, déjà, au fait que les potes de mes parents aimaient quand même bien bien les films de boule avec Brigitte Lahaye tiens pardi !!! (Oui, « pardi », expression des 80’s, et comme répondait Philippe Risoli à la question « c’était quoi ta matière préférée au collège », « bah la Géo pardi »…ahahahahaha, poilade, pardon, j’écris cette chronique dans ma cuisine avec mon fils qui prend son petit déj en mode sanglier, du coup je vanne léger et 1ère degré accessible).

Oui mais voilà, nous ne sommes plus en 1986, mais bel et bien en 2016, et « être fan de série(s) » est devenu swag, j’avoue être moi-même à 80% de mon temps télévisuel devant des séries, même si je ne suis pas nécessairement Swag , un mot à la mode pardi, alors, regardons de plus près ce qu’il faut, ou pas, regarder comme série, c’est pardi mon kiki (oui vanne de cuisine de dimanche matin, j’avais prévenu, toussa toussa).

Tu es justement fan des 80’s, tu as pleuré la mort de Bowie comme si c’était celle de ton meilleur pote, tu écoutes The Cure dans un Ipod dès le matin, tu te passionnes pour les histoires d’espionnage durant la guerre froide, tu as fait un voyage scolaire en Allemagne avec cette conne de Mme Adam au Collège Marie-Curie de Bernay dans l’Eure à la fin des années 80 mais tu as eu finalement 3/20 au bac 8 ans plus tard, c’est dire si elle t’avait dégoûté de la langue germanique la vieille peau, tu aimes les séries où tu peux te dire que tout ça a bien du exister, alors tu es fait pour regarder Deutschland 83 sur Canal+, et franchement te prive pas, car c’est très très bien.

Tu as toujours été passionné par les narco trafiquants, par la pègre qui joue de la flute de pan, par les paon qui jouent de la flute de pègre, non ça non, aucun rapport, et quoi qu’on en dise cela reste très rare un paon qui joue de la flute, pas les pattes faites pour ça, tu as toujours été fasciné par les grands bandits soit disant Robin des Bois mais qui en fait étaient des enflures de 1ère catégorie, comme Mesrine ou El Chapo (mais non pas celui qui était dans la classe avec Ponpon, Blaise et Bézu, et qui chantait façon manouche, tu confonds, si si je te jures tu confonds…) ; et bien tu dégusteras la vie de Pablo Escobar dans Narcos sur Netflix avec un plateau de tapas et du guacamole plein le bol, en mode je dévore, fin d’un épisode et vite vite vite la suite, tellement cette série t’embarque au pays de la cocaïne et te prend bien les entrailles.

Tu es un peu pupute sur les bords, au boulot comme dans la vie, tu n’es pas le dernier à baver sur les coucheries des collègues entre collègues, tu fais partie de ces mères de famille qui adorent lancer des rumeurs à la sortie de l’école sur les passions adultérines de tes voisines, mais tu as parfois des élans de lucidité et en plus tu as Canal+, alors tu te jetteras au corps perdu dans les saisons 1 et 2 de The Affair, autrement dit la vie au départ pépère tranquille marié 4 enfants d’un bon père de famille, qui après un wahouuuu wow sur une petite serveuse d’un resto de station balnéaire va voir sa vie de prof se transformer en vie d’écrivain super célèbre dans tous les Etats-Unis de l’Amérique des states, mais aussi, et surtout, en une life tumultueuse et qui va partir en couille bien bien mais grave bien bien.

Arrrrrrêettttteeeee d’insister sur la Saison 25 de « Joséphine Ange Gardien », non non non non, je n’en parlerai pas.

Enfin, tu aimes les hommes aux moustaches fines dans des grandes maisons avec des miroirs partout, non non la marque de ton sextoy double anal ne m’intéresse pas merci bien, et en plus tu aimes le clavecin baroque en dansant la bourrée versaillaise (ah bah si en plus « la bourrée versaillaise » c’est ton pseudo dans les soirées backroom, autant pour moi je pouvais pas savoir…) et bien il y a de forte chance que tu te passionnes pour Versailles…moi perso j’ai arrêté à l’épisode 5, les images sont belles, la lumière est jolie, mais c’est mou bordel, c’est mou…

Voilà, la semaine prochaine, pardi, nous poursuivrons notre conversation, pardi, sur le « et toi dis…tu regardes quoi comme série ?».

En attendant et bien j’vous embrasse, pardi,

 

 

Qui ne dit Mot

Il y avait déjà un de Groodt dans la BD, un belge qui plus est et un humoriste en plus! Il y en aura donc maintenant 2! D"accord, l'orthographe du nom n'est pas exactement la même, j'en conviens. Cependant ce "d", c'est un peu la différence qu'il y a entre les Dupont, non?

Le présent de Groodt est celui qui a fait le bonheur des plateaux de Canal +, d'une série télé et de bien des longs métrages. Et voilà donc notre de Groodt qui se lance dans la BD et le résultat est à la hauteur de ce que l'on attend d'un tel personnage!

D'abord, Stéphane de Groodt a l'honneur, pour ce coup d'essai d'être préfacé par Patrice Leconte. Ce qui n'est pas rien quand on sait la passion que ce dernier a pour le 9ème Art; son amitié pour des pointures telles que Marcel Gotlib et bien d'autres. La préface est jubilatoire, elle vaut le livre à elle seule.

Et puis, il y a l'histoire. Et elle va vite cette histoire! Car John a un rendez-vous qu'il ne doit surtout pas manquer. Et il se bat comme un beau diable tout au long des 136 pages que compte l'album. En fait c'est pas tout à fait le cas. On commence d'abord par une belle intro qui plante le décor: John, sa copine, les parents lourdingues de celle-ci, un repas de dimanche midi. Et puis après ces 20 premières pages, tout s'accélère.

Les 2 phases sont très bien portées par le dessin de Grégory Panaccione. Même au départ, on a l'impression de tomber sur un Vuillemin qui aurait décidé de s'appliquer. C'est assez destabilisant, on angoisse à l'idée de tomber sur une des bonnes blagues de l'Echo des Savanes. Ceci est dû essentiellement à la mise en couleur. Sinon, le dessin est vif et porte bien cette histoire qui va à 10 000 à l'heure.

Pour en revenir à l'histoire, donc, il semble que tous les éléments sont ligués contre ce pauvre John. Tout est mis en oeuvre pour l'empêcher d'atteindre sa destination. Et John se bat jusqu'au bout tel le héros contemporain qu'il est.

Alors je ne vous livrerai ni sa destination ni si il parvient à ses fins. Sachez que la chute est à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre des auteurs. Donc un grand moment que cette BD en espérant que ce deuxième De Groodt, si c'est pour ce type d'album, sera aussi prolifique que son double!

CCN Ballet de Lorraine, Mathilde Monnier, Alban Richard, Cecilia Bengolea et François Chaignaud, Chaillot

ballet_de_lorraine

Il est réjouissant de suivre cette compagnie du Ballet de Lorraine comme on surveille une pépinière.

Non seulement ils sont jeunes et doués, mais ces danseurs ont aussi des "gueules" et du tempérament...

Techniquement acérés, le point qui distingue leur groupe d'un autre grand ballet réside dans leurs morphologies diverses, volontiers puissantes, qui assemblent les uns et les autres en une chaîne compacte où aucune individualité n'est oubliée.

Il était temps qu'on n'associe plus les chaussons de pointes avec tels corps canoniques; on les trouve ici diaboliquement bien portés, y compris par les hommes.

Dans Variation, pièce de Mathilde Monnier (2014), il pourrait être question d'un rêve excentrique,  Lynchéen, qu'on aurait fait à propos de la danse classique dans un désorganisation loufoque. Du décor tapissé de rose fuchsia, les postures s'emmêlent les pinceaux, la barre-à-terre sur pointes n'a ni queue ni tête et met à jour là où l'absurde pourrait s'insinuer, dans une danse classique trop guindée, en panne de transmission contemporaine.

Pour Hok, d'Alban Richard (2015), la groupalité propose son idéal: être tous l'Un. Guerriers et véloces, les circulations des danseurs sont réglées au cordeau.

La conclusion avec Devoted de Bengolea et Chaignaud (2015) est l'acmé de la performance.

Pièce-marathon, sur une musique de Philippe Glass sans scansion, les danseuses y assurent elles-même les comptes ce qui les contraint à une écoute constante.

Certes les postures ne sont pas toutes tenues et la physicalité de certaines trouve ses limites, mais l'ensemble de ces amazones est assez fantastique, évoquant les lignes de Forsythe ou Mac Gregor.

On y trouverait même un hommage à Bowie, les visages sont fardés à la manière du mime Lindsay Kemp, ou comme Ziggy Stardust, dans une surexposition où les rondes et spirales tourbillonnent avant que chacune n'achève cette transe par une explosion solitaire de danse comme en boîte de nuit, toujours sur pointes...

CCN Ballet de Lorraine, Théâtre National de Chaillot

Mathilde Monnier / Alban Richard / Cecilia Bengolea et François Chaignaud
Du 13 au 15 janvier 2016
> Rose – Variation (2014)
Chorégraphie Mathilde Monnier. Musique : Ludwig Van Beethoven
> HOK – solo pour ensemble (2015)
Conception, chorégraphie Alban Richard. Musique : Louis Andriessen
> Devoted (2015)
Chorégraphie Cecilia Bengolea et François Chaignaud. Musique :  Philip Glass, Another Look at Harmony Part IV

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