Listen to formation, Look for the Signs
Avec ses grosses lunettes et son absence de sourire, Nadia Reid a tout de la bonne copine à qui l'on parle mais que l'on ne regarde pas. Cette fois ci elle demande qu'on l'écoute.
Elle n'a pas vraiment le look de la rock star. On pourrait imaginer une secrétaire mutique, une fille qu'on ne verrait pas. Elle a les cheveux raides et ne semble pas forcément avenante sur la pochette presque austère de son tout premier effort.
Les apparences sont trompeuses. Sa voix est extraordinaire et sa science de la folk est impressionnante. Tout le monde se précipite sur les mélodies dramatiques et surjouées de la star des charts mondiaux, Adèle. A ses débuts, la chanteuse anglais profitait elle aussi d'une douce et humble musique folk, calme et élégante.
C'est ce qu'utilise à son tour Nadia Reid. Elle aussi joue la fille normale (loin de la perfection qui s'étale dans les médias) qui cache un coeur gros comme ça et une voix hypnotique. Elle fabrique de jolies chansons autour de ses émotions. Elle met de l'intensité dans chacun des titres.
Il n'y a donc pas que des Hobbit et des rugbymen en Nouvelle Zélande. Après l'Australienne Courtney Barrett, il semblerait que la musique au féminin se porte bien de l'autre coté de la planète. Et on peut en profiter pleinement avec cet album surprenant par sa maturité.
C'est beau et reposant. On comprend ses mouvements du coeur et ses guitares plus ou moins acoustiques. Elle devient légitime dans notre discothèque parce que la chanteuse se livre sans fard mais avec pas mal d'intelligence. C'est un très joli disque idéal pour la fin de l'année.
Spunk - 2015
The Big Short
Il était habitué à nous faire marrer avec les comédies extravagantes de Will Ferrell : le réalisateur Adam McKay prend un ton plus sérieux pour les besoins de The Big Short, première fiction de gros studio à s’intéresser à la crise de Subprimes.
Une difficile épreuve car il faut s’y retrouver dans toutes ces combines spéculatives qui ont mis à la rue des millions de personnes. Des empires financiers se sont effondrés. Des carrières furent brisées. La folie a régné sur la finance durant des années et le coup de massue continue en 2015 de retentir sur les quatre coins du Monde.
Pourtant ils furent quelques-uns prévoir la crise. Ils annonçaient la fin du Monde. On les a pris pour des fous. Avec Ferrell, Adam McKay y connait un rayon pour rire de tout et il réussit habilement ce plongeon dans les chiffres absurdes et les cotations les plus hallucinantes.
Il y a bel et bien un regard de cinéaste dans cette chronique du pire. McKay a une façon bien à lui de raconter cette histoire à l'intérêt historique immédiat. Il sait diluer un peu d'humour pour insister sur les contradictions du système. Il filme malgré les apparences ripolinées des banques, l'irrationalité acceptée par tous.
Le portrait des quelques protagonistes nous entraînent dans les arcanes de la crise. Il y a le riche au grand cœur, le mathématicien, le golden boy et quelques magiciens du placement. Bien entendu, il y a l’incroyable casting.
Ils sont tous bons. Le cinéaste donne les meilleures répliques à un Steve Carell survolté. Mais surtout le cinéaste n’en fait pas des pantins au service d’une fiction à charges. Il y a de l’humanité qui déborde. On s’attache aux nombreux seconds rôles. Il y a toujours cette bienveillance américaine sans que cela vire au pamphlet patriotique. Le rapport à la crise est frontal et c’est déjà beaucoup de la part d’Hollywood, grosse machine à fric qui parfois se met à penser et pas forcément comme le voudrait son propre système.
Avec Steve Carell, Christian Bale, Ryan Gosling et Brad Pitt - Paramount - 23 décembre 2015 - 2h10
So there
Binoclard talentueux, Ben Folds et son piano continue de s'aventurer dans des contrées très différentes. Il n'a peur de rien et c'est ce qui fait tout le bonheur de cet album un peu bordélique.
Ben Folds est une sorte de punk qui écouterait Gershwin ou Randy Newman. Il voudrait bien tout casser mais il a trop de respect pour la musique et ses instruments pour démonter la baraque. Il est donc au début des années 90, un pianiste grunge tout à fait abordable.
Car son sens du lyrisme est tout simplement incroyable. Avec son groupe le Ben Folds Five, il réalise des albums sauvages mais à l'écriture astucieuse et mélodique. Difficile de ne pas craquer devant ses hymnes post adolescentes où il décrit l'Amérique de l'ennui, farfelu et jemenfoutiste.
Au fil des ans, le musicien est devenu plus exigeant et touche à tout. Plus discret aussi. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas sorti de disque. De ces années, il revient avec un album qui effectivement s'amuse entre pop débridée et symphonie assumée.
Une belle symphonie en trois actes où le pianon donne le ton. Où toutes les influences sont citées plus haut. Un beau moment de calme et d'harmonies. On est loin du chroniqueur amusé de l'existence! On admire en tout cas le chef d'orchestre qui profite de toute l'ampleur de l'orchestre de Nashville. Il fait joujou avec les cloches et les cordes qui se tendent à son bon vouloir.
Pourtant on appréciera encore le rigolo pianiste et sa musique de chambre sur les huit titres avant les trois mouvements de musique classique. Il se moque de lui, de tout et de rien avec sa gouaille musicale si aigre douce. Il tente des choses mais reste fidèle à lui même. A bientôt trente ans de carrière c'est pas mal de pouvoir se vanter de cela. En tout cas un disque parfait pour commencer doucement l'année!
Et m****, on a encore loupé les vœux présidentiels !!!
Bon, pour démarrer, tradition chiante au possible mais tradition quand même, je vous souhaite une excellente année 2016, non pas année de la b****, pas de jeu de mots en plus, c’est suffisamment lourd comme ça pendant 2 semaines en début d’année entre la famille, le taf, les amis, les réseaux sociaux à grand coup de « ah bah je sais plus si je t’ai souhaité la bonne année hein, non ?, ah bah bonne année hein, puis la santé parce que c’est important la santé… », bientôt les vœux du Maire, des corps de métier, des présidents d’associations, avec la galette des rois en prime, non, décidemment, déjà que c’est déprimant de retourner dans la vraie vie après 72h de bringues et d’abus mais alors les vœux…bon enfin bonne année quand même !
Il est par ailleurs de tradition, au-delà de prendre 4,5 kg en un temps record en moins de 15 jours, d’avoir les bons vœux du chef suprême de la République à la télé, sur les coups de 20h, le soir du 31, et ce depuis De Gaulle…avant y’avait pas la télé, olalalala les veinards !
Bah oui mais voilà, chaque année, à part les stagiaires Ken et Barbie de garde sur BFM TV et I-Télé, pas de bol les gars, les éditorialistes de permanences pour le C dans l’air du 1er janvier, alors là vraiment mais alors vraiment pas de bol, ou encore le pigiste en charge des 4 vérités dans TéléMatin, alors là shifumi pile ou face courte paille je sais pas comment le mec est désigné mais alors pas de bol mais alors pas de bol du tout puis va trouver ton invité, forcément un gros fêtard qui s’est couché à 22h30 un 31, payes ton allégresse, ou encore le mec de l’opposition prêt à tweeter « discours de Hollande #moche #viveladroite #ouuhhhhhhonariencompris #merdejaideshuitresàouvrir, et bien, personne regarde le brave Président donner le tempo politique pour l’année à venir !
Et pour tout ça, voilà les 10 raisons, plus que probables pour lesquelles vous n’avez pas, vous non plus, regardé les vœux présidentielles et ce depuis une bonne vingtaine d’années !
1. Vous aviez déjà 5 punchs dans le cornet et sincèrement vous vous sentiez déjà vachement plus proche du président du conseil général de la Martinique que tout autre chef d’Etat.
2. Vous êtes une fille, et forcément le verni posé à 19h48 n’était pas sec, alors que tout le monde est prêt en bas bordel de merde mais t’es toujours en retard ma parole, et donc vous aviez les doigts de mains et de pieds en mode canard pour faire sécher, impossible dans ces conditions d’allumer une télé.
3. Vous êtes décédés en 2015, auquel cas merci de lire cette chronique de là où vous êtes, Charly, Hervé, les autres, mes vieux frères…j’vous embrasse
4. Vous étiez d’astreinte à la sécurité du parking du Carrefour de Wasquehal Nord et vous préfériez, avec votre berger allemand, écouter un peu de musique romantique, sait-on jamais sur un malentendu une première expérience zoophile une nuit de nouvelle année peut être un truc mémorable.
5. Vous aviez déjà en fait 10 punchs dans le cornet car c’est vous qui l’aviez préparé en donc attaqué la marmite sur les coups de 18h…forcément ça aide pas à passer 20h avec une folle envie de découvrir la nouvelle méthode de lutte anti-chômage.
6. Vous étiez tout simplement avec une bonne vingtaine de potes déguisés en Scandinaves avec du champ’ à la main et faire les cons en dansant sur une musique de discothèque andalouse…comment ça je parle de moi ?!? Ah oui, en effet…
7. Vous aviez chopé une gastro la veille mais alors en mode pulpes coco dans l’anu’ à chaque voyage dans les commodités…bloqué au lit avec la bassine, non vraiment pas de bol, alors vous infliger en plus un discours présidentiel…très peu pour vous…vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv…oups les draps.
8. Vous vous apprêtiez à tourner une vidéo pour Jacquie et Michel intitulé « mmmmm est-ce que tu veux voir mon passage à la nouvelle année mais bien bien fort dans ton horloge… », déjà en string panthère dans une caravane du sud-ouest avec une amie roumano-marseillaise, pas la télé dans la caravane, pas de bol.
9. Vous aviez complètement oublié d’aller chercher à 14h chez Leclerc traiteur, comme convenu initialement, l’ensemble des 25 cassolettes de saint-jacques, les 25 cassolettes de biches braisé au Grand Marnier et les 8 plateaux de fromages, et à la question « et au fait elle est où la bouffe » à 19h45, vous aviez appelé en direct le patron du Leclerc pour aller chercher les trucs en loose…et finalement vous avez fait des pâtes…pas de bol mais pas de bol.
10. Vous aviez en fait préparé le punch la veille, vous aviez fini 35 gobelets avec votre prénom dessus à 7h du mat le 31 décembre, aussi, vous dormiez déjà depuis ladite heure et vous n’avez finalement pas vu le passage de la nouvelle année et…encore moins les vœux présidentiels…
Voilà pourquoi, en 10 raisons, vous ne serez, jamais, ça va avec, présentateur des 4 Vérités dans le Télématin du 1er janvier matin…quel bol !
Belle année à toutes et tous, j’vous embrasse.
Le Labyrinthe du silence
Film préféré de 2015! Non ce n'est pas une allégorie sur le jury de Cannes quelques heures avant la remise de la Palme d'or, c'est le titre d'un film émouvant et élégant. Le devoir de mémoire peut se conjuguer avec une vraie envie de cinéma!
Avec ses décors tout frais et clinquants, ses détails qui donneraient le tournis aux habitués du "salon du vintage", son héros blond et innocent, Le Labyrinthe du Silence ferait presque peur et dans les premières minutes, on a le droit de frémir. Puis ensuite on sera tout simplement effrayer.
Car ce devoir d'histoire nous amène avec une simplicité déconcertante à nous poser des questions sur notre tolérance à la barbarie. Le réalisateur Giulio Ricciarelli tend un piège passionnant aux spectateurs. Un peu comme à l'époque de JF d'Oliver Stone, il nous fait croire que la reconstitution historique va nous protéger de toute implication sentimentale. Il tire sur la corde dans les premières minutes puis c'est le vertige de la réalité qui nous éclate à la figure!
En RDA, on ne savait que peu de choses des meurtres odieux commis par les Nazis. Un jeune procureur Johann Radmann fait donc une terrible découverte. De nombreux officiers nazis vivent tranquillement sans que la justice ne s'intéresse à eux. Aidé par un journaliste, il va peu à peu faire la lumière sur le camp d'Auschwitz.
Les SS sont partout. Ils ressemblent à monsieur tout le monde. Mais le réalisateur libère au fil des minutes la parole, les témoignages, l'émotion. La reconstitution se fait oublier. On ne voit plus que du vrai cinéma où l'image est au service du sentiment. Le jeune héros porte la mémoire mais aussi les angoisses de toute une génération. S'il respecte un vrai classicisme, le film est d'une beauté formelle discrète mais suggestive.
Larmoyant, le film n'est pas sentimentaliste (c'est une oeuvre allemande tout de même). Formellement l'académisme et le Scope (youhou, c'est la fête) proposent tout de même une vision de vrai cinoche, populaire et fort. L'air de rien, le film vous retourne, vous questionne, vous cherche des poux dans la tête. Une véritable et rare réussite!
Avec Alexander Fehling, Andre Symanski, Friederike Becht et Hansi Jochmann - Sophie Dullac distribution - 29 avril 2015 - 2h03
Hill of Freedom
Rétro 2015! Spécialiste d’un cinéma en état d’ébriété, le Coréen Sang-soo Hong nous offre une bonne rasade de sentiments. Ca fait du bien !
Il fait le même film depuis des années. Il raconte des histoires d’amour qui finissent mal. Sang-soo Hong observe ses contemporains avec beaucoup de tendresse et une petite pincée de cruauté. Son cinéma se fait sur quelques émotions. Il les décrit avec un minimalisme qui n’aurait pas déplu à Eric Rhomer.
Pour son nouveau et court film, il s’installe dans une maison d’hôtes où s’installe, Mori, un Japonais un peu paumé. Il attend la femme qu’il a toujours aimée. Elle est partie. Il ne sait pas quand elle revient. Il fait donc des rencontres durant son séjour.
Le neveu de la propriétaire avec qui il prend des cuites. Une serveuse dont il tombe un peu amoureux. Des nouveaux arrivants qui resteront mystérieux. Il a tout noté. La femme qu’il attend se perd dans ces lectures !
Parce que les lettres sont dans le désordre, la chronique amoureuse est déstructurée. Le cinéaste propose donc un petit jeu de construction. C’est simple et très élégant. Il est doux avec son Japonais, perdu à Séoul.
Il brise les barrières du langage avec quelques verres d’alcool. Une habitude chez le réalisateur : la liberté qu’offre une bonne biture. Dans tous ses films, les frustrations ou les joies explosent après un bon repas bien arrosée.
Cette générosité est rassurante et rend ses films, doux et tendres avec des personnages qui en ont souvent gros sur le cœur. Hill of Freedom est reposant et exaltant en même temps. Les petits détails en disent longs sur des personnages qui ont eux-mêmes du mal à s’entendre et se comprendre.
C’est un labyrinthe des passions, prude et délicat. On devine au fil des lettres le cheminement amoureux de Mori, son aventure paresseuse (il dort beaucoup) et en même temps passionnante. Comme toujours, l’économie de moyens déconcerte d’abord avant de nous séduire totalement. Comme le titre l’indique : Hill of Freedom donne à voir le sentiment de liberté.
Avec Ryo Kase, Sori Moon, Young-hwa Seo et Eui Sung Kim - Les acacias - 8 juillet 2015 - 1h06
Love & Mercy
Rétro 2015! Génie discret, Brian Wilson a enfin son biopic. Et en plus c'est une vraie réussite et une belle proposition de cinéma!
Principal compositeur des Beach Boys, Brian Wilson entrera à coup sûr dans l'histoire du rock et de la musique. On a à faire à un authentique génie. On galvaude souvent ce mot mais ce fils battu par son père, sourd d'une oreille, a bel et bien révolutionné le rock avec des harmonies vocales et des idées musicales incroyables.
A l'époque il était le seul à rivaliser avec les Beatles. Le sex appeal, il le laisse à Jim Morrison, l'Iguane poète un peu fumeux. Ce Californien, soutenu par ses frères, est lui aussi haut perché mais obsédé par la pureté de la musique, des alliages complexes entre différents instruments et les mélodies imparables.
Cette recherche obsessionnelle le pousse vers la schizophrénie. L'album Pet Sounds est une réponse au Rubber Soul des Beatles. Le disque sera un gros bide. Aujourd'hui, il est considéré comme l'un des plus grands disques de la pop.
Mais Brian Wilson ne veut pas s'arrêter sur un échec. Il décide d'écrire un nouveau chef d'oeuvre, Smile. Ce sera le début de sa perte qui va durer du milieu des années 60 jusqu'au début des années 80.
Sa vie devient cauchemardesque. Un long tunnel creusé par la drogue et entretenu par un psychiatre tout aussi fou que le chanteur. Sa rencontre avec Melinda, une vendeuse de voiture, va changer son existence.
Le film joue sur les réponses d'une époque à l'autre. John Cusack joue le vieux Brian Wilson enfermé dans ses angoisses. Paul Dano interprète le compositeur inspiré mais marqué par les coups d'un père qui ne se remet jamais en cause.
L'émotivité de Wilson est filmée avec délicatesse par Bill Pohlad, connu comme producteur de Brokeback Mountain, Into the Wild ou 12 Years a Slave. Un habitué donc des visions différentes des standards, un défenseur de l'originalité. Y a de quoi l'inspirer avec le génie abîmé qu'est Brian Wilson. Le constat de sa folie, il la filme sans grand effet et un goût pour le détail qui fait la différence.
L'histoire d'amour entre le malade et la vendeuse de voiture est crédible et sensible. Rarement on aura senti autant de compassion et d'amour dans des scènes de tête à tête fascinantes par leur simplicité. Ce n'est pas simplement une reconstitution des années psychédéliques de la Californie. Le réalisateur se concentre sur la solitude de son héros, incapable de profiter du succès.
On peut regretter un méchant psychiatre, un peu trop grimaçant mais le biopic n'est pas und énième rédemption par la musique (cf Ray, Walk the Line). Mais entre la création et la destruction, entre la grandeur et la décadence, la limite est plus fine qu'on l'imagine. Concentré sur deux périodes du musicien, Bill Pohlad fait comprendre le génie d'un homme malade et marginal. Le film ne donne pas l'impression de glorifier l'artiste, l'excuser. Il montre sa monstruosité et son immense talent. Les contradictions du personnage sont énormes. Mais elles ne servent jamais un film démonstratif. Au contraire on retiendra la douceur. Et quelques mélodies géniales des Beach Boys, trop vite réduits à des gaillards benêts en short!
Avec John Cusack, Paul Dano, Elisabeth Banks et Paul Giamatti - ARP - 1 Juillet 2015 - 2h
Carry the Ghost
Youpi, bonne année à tous! On vous souhaite que de bonnes choses avec des vrais morceaux plaisirs dedans et un peu plus de bonnes nouvelles pour 2016. En attendant la troisième guerre mondiale ou la fin du Monde, on continuera de vous proposer des petites chroniques musicales enthousiastes. Mais aujourd'hui on fait la tête: il est pas terrible le disque du lendemain de réveillon.
Noah Gundersen est un songwriter. Il fait du folk. Il a une guitare vissée à son coeur meurtri par les affres de l'existence. Il a à peine 26 ans mais il chante déjà comme un vieux sage. Il aime les rythmes introspectifs et les confidences psalmodiées.
Il a une coupe de corbeaux et des yeux noirs de hibou mélancolique. Il vole sur les terres de la nostalgie et de la tristesse. Il se pose des questions et souffre d'amour et de jalousie. Sa musique épouse les émotions et sa voix vibre en fonction des douleurs.
Noah Gundersen en fait juste un peu trop. Le chanteur multiplie les chansons bien malheureuses mais qui ressemblent beaucoup à une pose un peu convenue. C'est joli. Il y a de beaux arrangements. Mais c'est sans surprise. C'est parfait pour un lendemain de fête. C'est inodore et sans grande saveur. Cela ne peut pas faire de mal. Mais on espère vraiment qu'un jour le bonhomme va se réveiller et prendre son envol des stéréotypes un peu éculés! Parfait pour accompagner une gueule de bois!
2015 - Dualtone records