Red Army
Rétro 2015! La malice se voit dans les yeux de Slava Fetisov. Il a les yeux rivés sur son téléphone portable. Il a l’air peu concerné par les questions du journaliste mais il sera le fil conducteur de ce documentaire sportif qui en dit long sur la Guerre Froide et les aberrations du système soviétique.
Fetisov est une légende du hockey. Ce type-là a tout gagné avec l’équipe de l’Armée Rouge. Il est désormais ministre des sports de Poutine. Il a pourtant connu un destin hors norme qu’il nous raconte sans ménagement, avec un humour russe très particulier.
C’est le charme évident de ce documentaire. Il nous fait glisser vers cinq champions, qui soufflent sur le chaud et se lancent sur la glace avec ce stoïcisme ambigu et parfois flippant des Russes. Ces hommes ont fait rayonner l’URSS à travers le Monde mais ils étaient surveillés en permanence par le KGB et les autorités de l’Empire.
La politique et le sport s’entremêlent et les champions doivent plus éviter les querelles politiques que les adversaires dépassés par leur dextérité ! Fetisov et ses amis sont donc les témoins privilégiés de la Guerre Froide puis la chute du Mur.
Le montage est fait de rebondissements incroyables et de témoignages tragi-comiques. Fetisov est bourru, arrogant mais aussi attachant. Le film se regarde comme un thriller plus qu’haletant. Le sort de ses hommes en dit long sur la Russie d’hier et d’aujourd’hui. L’enjeu simple devient une habile réflexion sur le pouvoir, l’argent et les éternels problèmes de nos sociétés.
Le charisme de Fetisov réussit à rendre la démonstration, exotique et passionnante. Brillant et un peu roublard, ce documentaire a en tout cas sa place au cinéma. Il souligne la démesure de cette aventure, qui pourrait être un vrai scénario de cinéma ! Malice, grande vertu du cinéma!
Arp – 25 février 2014 – 1h25
Le retour du professeur de danse
La mort d’un ancien officier de police sert de fil conducteur à un roman qui vous hantera longtemps. Une dérive entre les errances de l'engagement politique et la peur de la mort tapie en chacun de nous.
Stefan Lindman est policier dans la ville de Boras en Suède. Il a 37 ans quand il apprend qu’il a un cancer de la langue et qu’il doit être traité en chimiothérapie. Dans l’espace de temps qui le sépare du début de son traitement, il passe par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. La proximité probable de la mort l’oblige à se questionner sur ce qu’a été sa vie - jusqu’à présent.
C’est à ce moment-là de son existence, qu’il entend parler du meurtre d’Herbert Molin qui fut le policier avec lequel il fit équipe quand il était une jeune recrue. Molin a été fouetté à mort. Les traces de ses pas sur le sol esquissant des mouvements de danse, un tango à mort, en somme.
Lindman décide de se rendre dans la petite ville de montagne où Molin est mort, pour enquêter, dans l’espoir de rendre service ou tout simplement pour "tuer le temps" et calmer l’angoisse qui le ronge.
Voilà le thème central du Retour du professeur de danse, roman de Henning Mankell, dans lequel n’apparaît pas Kurt Wallander qui est le personnage récurrent de beaucoup de ses récits. Roman à part que celui-là et qui permet de prendre conscience (si besoin était) que Mankell est un grand écrivain.
Il sonde les âmes, les reins et les cœurs. Il rentre au plus profond des personnages qu’il décrit. Et en même temps, il les inscrit dans la société suédoise qui subit les dérives propres aux sociétés occidentales.
Une des questions posées est celle du rapport à nos parents : que savons-nous d’eux et sommes-nous esclaves de ce que nous ignorons ? Que faire si l’on nous révèle des faits dont nous n’avions pas connaissance et qui permettent de réévaluer ou de dévaluer l’image de nos parents ?
Pourquoi les sociétés occidentales n’ont-elles pas réussi à éteindre complètement la flamme Nazie ? Pourquoi des groupes ou groupuscules d’extrême droite persévèrent-ils dans la propagation de la haine ?
Mankell mêle ainsi les interrogations les plus profondes concernant l’être humain et son implication dans l’histoire à un sens du récit qui n’est jamais pris en faute.
Il vous tient en haleine et joue avec l’intrigue comme un chat avec une pelote de laine. Au niveau du rythme, vous n’avez pas l’impression de dévaler les montagnes russes en retenant votre souffle, mais insidieusement, presque sans vous en rendre compte vous êtes emmaillotés dans les fils de la narration.
Bref, vous vous retrouvez pris dans la froideur d’un hiver suédois et vous y prenez un vrai plaisir de lecteur.
Delirium
Pendant que les vieilles gloires de Disney d'une vingtaine d'années se mettent à nu et bravent les interdits de la bienséance pour vendre quelques chansons de centre commercial, une petite Anglaise commence à faire la même chose. Mais elle est encore un peu frileuse comme le montre la pochette de son troisième album.
En vacances, nous on tente de vous réchauffer avec les pochettes coquines de l'année 2015. Bizarrement la nudité dans la musique c'est de la midinette en crise ou du rappeur tatoué. Mylène Farmer n'a pas osé cette année. Les Red Hot sont peut être les derniers rockeurs qui se sont déshabillés. Dans les années 90. On est plutôt frileux dans l'industrie anglaise.
Alors on remerciera la jeune et blonde Ellie Goulding de nous montrer son nombril et sa belle fourrure pour les besoins de son nouveau disque, Delirium. Le comble de la folie pour cette chanteuse anglaise, c'est peut être l'introduction de son disque faite de voix élégiaques, assez intrigantes.
La suite est beaucoup plus convenue. Si elle se déshabille (un peu) c'est pour nous attirer dans sa pop programmée pour cartonner dans les charts et les supermarchés. Une de ses chansons accompagne le film 50 Nuances de Gris. C'est bien ça la musique de Goulding: de la provocation qui n'en est pas! De l'érotisme pour les masses, abandonné par la controverse et la subversion. Donc elle est bien mignonne sur sa pochette de disque mais pour le délire, il faudra repasser.
Mais bon les petits bouts de peau qu'elle montre feront certainement le boulot. Plus les chanteuses pop montent au sommet, plus elles finissent à poil! Drôle de constat!
Polydor - 2015
Il est de Retour
Voilà un livre étrange, un livre à part, et qui fait polémique depuis sa sortie. C’est pourtant l’un des grands succès de ces derniers mois, malgré son sujet pour le moins paradoxal. En effet, Il est revenu, l’ouvrage de Timur Vermes, aborde un sujet controversé, surtout en ces temps de violence, voire de guerre : le retour d’Adolf Hitler. Ni plus, ni moins.
Quel drôle de pari a donc fait là ce sexagénaire allemand ! D’autant plus qu’il s’agit de son premier roman. Un coup de dés, car le risque était grand d’avoir en retour des lettres haineuses, des menaces de mort, voire une censure. Mais qu’on en juge : vendu dans trente-cinq pays, l’ouvrage va également être bientôt adapté au cinéma.
Au-delà du succès et du titre un peu racoleur – sans oublier la couverture , mèche noire reconnaissable sur fond blanc - de quoi traite exactement Il est revenu ? Le livre part du postulat qu’Adolf Hitler se réveille soudain dans un terrain vague à Berlin cinquante-six ans après sa fin dans son bunker, soit…aujourd’hui. Pourquoi ? Comment ? A cause de quoi ? On l’ignore.
Mais le Führer est bien là et va aller de surprise en surprise. Au début, il se croit encore à l’époque de sa toute-puissance et est un peu étonné par les comportements des Allemands. Pourquoi personne ne fait-il le salut nazi ?
Que font donc tous ces Turcs à gérer des « blanchisseries » ? Qu’est-ce que c’est que ces jeunes filles à peine habillées qui ont l’air de « souillons » ? Et où sont passés les cravates et les chapeaux des hommes ? Enfin, ces femmes étranges qui ramassent les crottes de leurs chiens dans les jardins publics ont-elles perdu la raison ?
Tous ces quiproquos sont franchement amusants, d’autant plus que l’auteur opte pour l’utilisation de la première personne du singulier, dans une langue classique, un peu désuète mais élégante.
Passé l’étonnement des premiers jours, Hitler se ressaisit et revient à sa préoccupation première : rendre à l’Allemagne sa grandeur et, pour ce faire, se débarrasser de la femme qui dirige désormais le pays. Bien évidemment, personne ne le prend au sérieux et ne croit un instant que ce monstre est de retour. Comment pourrait-il en être autrement ? Mais dans ce monde où la frénésie, l’apparence et l’argent sont les moteurs, son éloquence et ses convictions ont hélas toute leur place. La machine médiatique s’empare du personnage et de ces discours et en fait un…comique.
L’histoire un peu loufoque devient alors chronique ironique et lucide d’une époque où l’inculture et la médiocrité sont reines. Le livre, grâce à l’utilisation du « je », a des allures de journal intime halluciné. La leçon est grinçante et presque triste. Notre époque est-elle réellement plus morale que celle du Troisième Reich ?
Editions 10-18, 400 pages
Miss Hokusai
Rétro 2015! Un biopic animé, voilà une proposition rare qui offre en même temps la réhabilitation d’une artiste cachée dans l’ombre d’un géant du dessin.
Miss Hokusai déconcerte. Le film du brillant Keiichi Hara (Colorful) refuse de suivre le moindre stéréotype, le cahier des charges des dessins animés ou la fluidité d’un récit linéaire, instructif et historique. Pourtant nous sommes bien au début du 19e Siècle à Edo (qui sera rebaptisé Tokyo). Dans les petites rues populaires, vit le maître du dessin, Hokusai.
Il dessine sans arrêt et sans contrainte. La marginalité ne le dérange pas. Il assume sa folie créatrice. Il doit un semblant de normalité à sa fille, O-Ei, femme exigeante qui bouscule elle aussi les conventions de l’époque.
L’histoire est décousue. Il s’agit plutôt d’une succession de scènes où transparaît un onirisme salvateur qui explique le processus de création. La mise en abime avec le travail de Hara est évidente mais ce dernier joue l’humilité pour rendre hommage à cette femme et sa famille, qui ont tout sacrifié pour l’art.
C’est déroutant. On est parfois perdu mais le film évoque l’insolente modernité de l’art et le génie de l’artiste japonais. C’est délicat, court et clair. De nombreuses astuces narratives et des digressions fantasques nous permettent de comprendre et apprécier le talent d’Hokusai.
D’une grande sensibilité, on est littéralement aspiré dans la vie des Hokusai, pourtant peu bavards ou expansifs. On se promène dans l’œuvre de l’artiste qui croise le destin peu glorieux de la famille. Le film rend hommage à l’importance de l’art, de sa pratique dans l’existence.
Toutes les bonnes intentions du film nous touchent sans aucune niaiserie. Tout est délicat et original des personnages à la mise en scène, saugrenue et inventive. Portrait de femme, Miss Hokusai est une petite merveille qui refuse la facilité, obstinée à l’image de son héroïne.
Eurozoom – 2 septembre 2015 – 1h33
Queen & Country
Retro 2015! Après Hope & Glory en 1987, John Boorman se raconte une nouvelle fois. Romanesque et humble, son film est un petit bonheur dont il ne faut se priver !
Désuet, voilà un adjectif que beaucoup de cinéastes peuvent redouter. A plus de 80 ans, l’illustre John Boorman se moque des modes et évoque encore sa jeunesse d’après-guerre. Il retrouve Bill Rohan, le petit héros de Hope & Glory. Il est désormais un jeune homme, obligé de faire son service militaire.
Il rencontre un autre fan de cinéma, Percy et font ensemble les 400 coups dans un camp où les gradés ont bien du mal à faire autorité sur eux. Car les deux hommes pensent à autre chose : l’amour et les femmes.
Chez nous, ce sont les Bidasses en folie. En Angleterre, on se passionne pour le service militaire de deux têtes de mules à l’humour bien trempé. Cela démarre de manière potache et légère puis la mise en scène glisse vers des détails plus graves et souvent touchants. La subtilité du regard est séduisante. Un petit cours de cinéma est donné par le réalisateur de Délivrance et Excalibur.
Le budget est désormais resserré mais ça n’empêche pas papy Boorman de se remémorer avec gourmandise son passé. La mélancolie n’empêche pas l’envie. Au contraire, c’est un film très vivant, pétri de bienveillance et d’une tendresse que certains jugeront ringarde !
Entre amitié virile et amours contrariés, on aurait pu voir une bluette insignifiante. Les dialogues, les acteurs, les décors nous font revivre les affres de l’adolescence et les interrogations d’un jeune homme sur ce qu’il veut devenir : un révolté au flegme typiquement british.
Il démontre que l’on n’a pas besoin de grand-chose pour être insolent et pertinent. Le charme anglais fonctionne à plein régime. C’est un vrai bonheur de voir et écouter ces vieux souvenirs d’un cinéaste tout simplement incassable.
Avec Callum Turner, Caleb Landry Jones, David Thewlis et Richard E.Grant – Le Pacte – 7 janvier 2014 – 1h55
Miley Cyrus & her dead Petz
Dans la série "j'en ai marre d'être une gentille fille alors je fais dans le trash", voici donc la petite Miley Cyrus, mignonne star Disney qui désormais dit des gros mots tout en étant fan des Flaming Lips. Bizarre vous avez dit bizarre?
Durant les fêtes, on s'intéresse donc à ses petites chanteuses qui ne savent plus quoi faire pour faire parler d'elle. Elles mettent en scène leurs crises adolescentes, leurs premiers pétards et leurs premières cuites. Passionnant comme une émission de NRJ12!
Mais peut on aller très loin dans ce délire scatologique et hyper-sexuel au point de revendiquer une attitude artistique? C'est bel et bien la question posée par cette grosse perverse narcissique de Miley Cyrus. Il y a longtemps, elle fut l'idole des jeunes en incarnant Hannah Montana, cousine lointaine de la violente Violetta, qui parasite l'esprit critique et musical des jeunes filles actuellement.
Lorsqu'elle a voulu s'émanciper de cette image, tout le monde l'a condamné à être une insipide chanteuse. Dans un excès de zèle totalement inattendu, elle s'est mise à dire des gros mots, à faire des signes explicitement douteux et dire des horreurs qui font rougir l'Amérique des pisse-froids. Elle rote. Elle pète. Elle fume des pétards de drogue. Elle joue à touche pipi avec ses ami(e)s. Elle fait et dit n'importe quoi. Miley Cyrus est atteinte du syndrôme Gilles de la Tourette? Nouvelle question!
En tout cas, la demoiselle a amorcé un virage extravagant, ultra médiatique et exhibitionniste à souhait! Aux dernières nouvelles, et pour faire la promotion de copieux cinquième album, elle a annoncé vouloir faire un concert où tout le monde serait tout nu. Lady Gaga et sa robe en viande sont dépassées par les joyeuses idées de la petite effrontée. L'attitude est vilaine et grotesque jusqu'à la caricature.
Mais la vraie surprise c'est la musique. Sous influence des Flaming Lips, la jeune chanteuse réalise un long disque complètement loufoque, bidouillant à tous les étages des musiques barrées où elle déverse ses angoisses de petite américaine suractive et réellement paumée.
Plus de vingt chansons pour une midinette énervée de 22 ans, c'est beaucoup. Son disque est effectivement bordélique comme une chambre d'adolescente révoltée. Elle joue de sa vulgarité pour tenter des trucs très spéciaux en matière de pop music. C'est amusant d'abord puis lassant au bout d'une heure.
Mais la présence des Flaming Lips apporte son lot de surprises: ils désarticulent les codes commerciaux de la pop actuelle avec une chanteuse ravie d'en faire trop ou faisant n'importe quoi! Dans l'attitude jusquauboutiste, Miley Cyrus est bien courageuse et sait s'entourer. La délurée perd la boule mais pourrait découvrir le bon goût. Ca a du bon la crise d'ado! Même sévère comme ca!
2015 -
Revival
Bon d'accord c'est la période des fêtes de fin d'année mais ici, à Etat Critique, on a mis le chauffage à fond. Comme quelques chanteuses en mal de reconnaissance, on est bien tenté d'enlever nos vêtements.
C'est la superbe stratégie musicale de quelques jolies chanteuses américaines qui évidemment sont en mal de buzz et doivent absolument vendre quelques galettes si elles ne veulent pas finir dans un clip trash réalisé par un cinéaste libidineux ou participer à Danse avec les Stars!
Donc la charmante Selena Gomez attrape froid pour les besoins de la pochette de son second disque, Revival. Aux States, sur la couverture de son album, elle est toute habillée: on s'amuse plus sur le vieux continent. Au bout d'un disque solo, la jeune fille en est déjà à l'étape de la résurrection, de la renaissance en femme moderne et nue. Elle est précoce, ça c'est sûr! Cependant rien de surprenant, elle appartient à toute la tripotée de stars de la dance pop américaine, venue des productions Disney.
Comme Britney ou Justin, Selena Gomez est une enfant star qui a commencé dans de niaises séries et qui doit donc tout faire pour s'émanciper de cette image bien trop lisse. Allez zou, à poil! Déjà aperçu dans le court vétu Spring breakers, Selena Gomez veut montrer qu'à 23 ans, elle est désormais, une femme.
Dans ses nouvelles chansons, elle fréquente un rappeur. Elle défend des textes optimistes mais conscients que le mal existe. Elle prouve qu'elle est désormais une femme accomplie malgré sa tête de poupon texan élevé au grain. Bon on ne va pas attaquer le physique tout le temps. Ca vaut quoi?
Bah c'est pas si mal. Le disque n'a même pas volé par la fenêtre. La production est soignée et loin d'être insupportable: c'est de la musique de centre commercial. C'est inconséquent mais difficile de dire que c'est mauvais. C'est prévisible mais c'est solide.
Le mélange normalement indigeste de pop-dance-electro passe tout seul. Quelques passages horripilants tout de même! La demoiselle ne peut pas s'empêcher de deux ou trois chansons tristes pour faire la preuve de son joli timbre de voix. Il y a cependant quelques effets presque expérimentaux pour un tel personnage insipide.
Rien d'exceptionnel. Rien de honteux non plus. Une petite musique dans l'air du temps avec une jolie couverture dénudée, rien de plus!
Interscope - 2015
PÉGASE ET ICARE – Alexis Gruss – Les Farfadais
Un spectacle puissant à ne pas manquer
Alexis Gruss présente sa nouvelle création Pégase et Icare au cirque Alexis Gruss en collaboration avec la Compagnie des Farfadais et l'orchestre de Sylvain Rolland. Le résultat est tout simplement étonnant et magique à tout point de vue.
Fondé sur la rencontre mythologique de Pégase, le cheval ailé fils de Poséidon, et d'Icare, fils de Dédale qui réalisa des ailes de cire pour s'échapper du Labyritnhe, le spectacle parvient à fusionner les arts équestres traditionnels et une poétique fondée sur des numéros visuels dignes des plus grandes comédies musicales.
La féerie est habilement guidée par une chanteuse à la voix parfaitement placée, une orchestration calée au millimètre et des références musicales cinématographiques et populaires. Avec des costumes grandioses, des structures gonflables légères évoquant des monstres fantastiques, le spectateur bascule très rapidement dans le monde imaginaire des Gruss.
La famille en impose. La synergie entre chevaux et hommes est à son apothéose. Émotion, vitesse, puissance, se dégagent de la piste. On prend plaisir à vibrer avec les membre de la famille Gruss qui prennent de réels risques en compagnie des chevaux. La justesse est là. Alexis Gruss et sa femme veillent en piste à la mécanique du réel à la beauté du geste. Le résultat est grand.
En parallèle, les acrobaties et portés de la Compagnie des Farfadais défilent dans les airs et l'eau. Une grande place est accordée à la pole dance. Un art de la sensualité parfaitement maîtrisé par des artistes qui savent communiquer leur plaisir. La créativité est là. Superbe Chute d'Icare dans l'eau sur le Skyfall d'Adèle. Magnifique plateau sur Nothing else Matter de Metallica.
Alexis Gruss est une institution. Sa famille réussit à hisser l'art équestre à un niveau de beauté d'une grande exigence. Ce spectacle gagne le pari de la modernisation dans le respect de la tradition et d'un héritage promis à un long avenir. A voir.