Brighter
Au lieu de mâchez danois, dansez danois ! Pour les vacances, on visite le Monde en musique avec quelques disques à mettre dans les bagages. Aujourd'hui le Danemark!
Tomas Hoefding, Jeppe Kjellberg et Tomas Barfod forment le groupe Whomadewho depuis 2005. Leur cinquième album pourrait réchauffer leur carrière car c'est un objet contemporain à la brillance incroyable et singulière.
"Brighter" est un disque de disco. Les rythmes très synthétiques font remuer rapidement le popotin et battre la mesure. Les refrains trottent facilement dans la tête (impossible résister à The Sun ou au haletant The Divorce). Running Man, le premier titre donne le ton ou plutôt la pêche avec des beats pourtant feutrés et calmes ! Whomadewho a une façon de faire très atypique: tout en freinant la mesure, ils parviennent à créer des chansons denses et entrainantes.
Cet effort à l'apparence contradictoire est pourtant convaincant: le trio s'accapare pas mal de stéréotypes de la musique électro pour en faire quelque chose d'encore plus fou, plus étrange et forcément passionnant.
C'est une sorte de new wave qui voudrait échapper à sa condition de dépression musicale. De l'electro qui voudrait livrer son lot de hits incontournables. Des Danois qui souhaiteraient prouver qu'ils peuvent réchauffer la planète.
Ils y arrivent parfaitement: "Brighter" est un soleil glacial mais qui fait fondre les préjugés, les doutes et l'indécision. Ca gigote et tournicote mais ce n'est pas tout. Avec leur musique, Whomadewho redéfinit le gout de l'electro, entre volonté punk de tout remettre en cause, envie d'harmonies bidouillées et exécution acrobatique de titres tout simplement fascinants.
Difficile de rester de marbre face à cette succession de morceaux protéiformes, artificiels et pourtant très prenants et absorbants. L'ambiance ouatée cache des zones d'ombre que l'on aime découvrir. Le moindre son peut emporter l'auditeur soudainement sur une planète disco jusque là inconnue. On est vraiment en face d'un disque étonnant qui nous dirige vers un nouveau plaisir, une sorte de new wave remuante, humaine et lyrique. Sublime!
Kompakt - 2012
Masaan
Un film indien sans jolie fille aux yeux verts et danses colorées, c'est rare. Masaan ose regarder la société indienne sans artifice. Le constat est amer.
Puisque que la vie en Inde est basée sur un système de caste encore bien présent. Parce que la vie privée intéresse les autorités. Parce que la corruption est partout. Un jeune homme et une jeune femme se retrouvent dans un hôtel. La police intervient et les surprend au lit. A Bénarès, la ville sacrée, le sexe est interdit. Le jeune homme se suicide et la jeune fille est poursuivie en justice par un flic moustachu véreux au regard de serpent...
Les premiers moments de Masaan (on comprend le titre, Masaan qui veut dire le bûcher) sont rugueux et d'une cruauté inouïe. Le film va petit à petit dépeindre des personnages qui tentent de s'extirper d'une société rigide et réactionnaire.
Un jeune homme tombe amoureux d'une fille qui n'appartient pas à la même caste. Un sujet délicat que traite le jeune réalisateur Neeraj Ghaywan qui préfère le réalisme et la poésie aux comédies musicales qui sentent bon le curry. La démarche est louable mais le discours n'est pas nouveau.
C'est intéressant parce que très exotique et cela change des clichés. Les comédiens sont excellents et leur jeunesse jure face à une vie sociale sclérosée. Ils sont rafraîchissants mais condamnés par des générations précédentes qui n'osent pas se révolter.
La bienveillance du cinéaste est tout de même rassurante. Il est un indécrottable optimiste. Cela fait plaisir mais son film en fait peut être une peu trop dans la démonstration. La description du quotidien tire sur les ficelles d'un mélo un peu trop appuyé.
Comme cela se passe au bout du Monde, on est indulgent mais Masaan souffre d'une trop grande volonté de dénoncer. Les personnages sont accessoirisés pour défendre une cause. Heureusement ils restent attachants. Et ce voyage à Bénarès mérite le coup d'oeil.
Avec Richa Chadda, Vicky Kaushal, Sanjay Mishra et Shweta Tripathi - Pathé - 24 juin 2015 - 1h35
Terminator Genisys
Le Terminator est il soluble dans un monde connecté?
Pas sûr! Car le T-800 avec sa face d'Autrichien culturiste n'a pas vraiment sa place dans le monde des hipsters et des nerds: lui il aime les sulfateuses et détruire les commissariats avec la délicatesse d'un éléphant bourré à la Valstar!
Il apprécie les punchlines et les blagounettes froides au pire moment critique. Il adore le corps à corps avec d'autres machines, multiplier les bourre pifs et s'habiller comme un motard des années 80. Schwarzennegger, petit vieillard de l'ère Reagan, revient dans son rôle le plus emblèmatique. A 67 ans!
Il faut donc justifier les cheveux gris et la mécanique rouillée. Et là, le scénario est une formidable machine pour justifier en permanence ses nouveaux choix! Le film recycle les précédents épisodes (sauf celui avec Christian Bale) pour malaxer une nouvelle raison spatio-temporelle d'envoyer des robots surarmés pour affronter le vieux T-800, pas loin d'imiter le vieux cow-boy qui a tout vu tout connu et qui se méfie de toute modernité.
Il a bien raison parce que les robots sont vicieux au point de transformer le passé de Sarah Connor, la nature même du leader de l'humanité, John Connor, et faire jouer Kyle Reese par le pire comédien sur le marché, le costaud et fade Jai Courtney.
S'il y a bien une trace de science fiction intéressante sur le sort du Monde, cette nouvelle genèse justifie l'énième retour par des tonnes de dialogues ineptes et compliquées. Et si ca devient trop compliqué, le Terminator comme un Jukebox, a une réponse toute faite et définitive.
Tout ça pour des bastons et des cascades que l'on a déjà vu il y a une vingtaine d'années. Si on est content de retrouver les héros de notre jeunesse, le lifting est un peu pathétique. Trop de justifications noient le récit, redite pas toujours adroite de tout l'univers Terminator. Comme certains disques, il s'agit d'un best of avec quelques inédits. Ca fait bien longtemps que les hipsters ont oublié ce que c'était qu'un disque!
Avec ArnoldSchwarzennegger, Emilia Clarke, Jason Clarke et Jai Courtney - Paramount - 1 juillet 2015 - 2h03
Poltergeist
En 1982, Steven Spielberg et Tobe Hooper hantaient une banlieue peinarde pour les besoins de Poltergeist. Référence en matière de maison hantée, le film connaît enfin son remake. Mais était ce vraiment nécessaire?
Tout ce que l'on n'aime pas dans un remake sont dans Poltergeist. Tout est bien mâché, expliqué et surtout montré. On n'a pas fait des efforts considérables dans les effets spéciaux pour ne pas montrer l'au-delà dans toutes ses coutures! Le suggestion c'est fini!
Les techniciens de ce nouveau Poltergeist fabriquent donc des ectoplasmes tout gris avec des mains toutes fines et inquiétantes. Il y a plein de lumières surnaturelles autour de la petite famille innocente qui va se retrouver face à cette bande de fantômes énervés, qui s'en prennent à tout le mobilier de la maison.
Il y a même les clowns qui vont se cacher sous le lit pour terroriser le gamin de la maison qui bien entendu se rend compte qu'il y a bien quelque chose de pourri dans leur nouvel maison dans une triste banlieue perdue.
On peut jouer au jeu des sept erreurs. On remarquera que le cimetière qui loge les créatures spectrales n'est plus indien et que la famille est touchée de plein fouet par la crise financière. Autrement le copié collé est assez précis.
La seule vraie bonne idée c'est le père et la mère. Ils sont joués par Sam Rockwell et RoseMarie DeWitt. Franchement on aimerait que les Américains moyens ressemblent à ces deux comédiens ravis de jouer au chat et à la souris avec des fantômes. Ils sont bons et le casting sauve un peu les meubles.
De toute façon, les esprits frappeurs vont en faire des meubles des allumettes! Aucun intérêt!
Avec Sam Rockwell, Rosemarie Dewitt, Jane Adams et Jared Harris - 20th Century Fox - 24 juin 2015 - 1h34
The Monsanto Years
A peine on termine une chronique sur lui qu'il faut déjà penser à la suivante. Le troisième âge va très bien au Canadien Neil Young, toujours aussi engagé et enragé.
Ca commence lourdement. Une batterie cogne fort pour suivre une guitare qui fait monter la colère. Neil Young, 70 ans cette année, ne lâche rien. Il a tout connu. Il est l'un des survivants des utopies des années 60. Il est la source du grunge. Il défend l'Amérique et son humanisme. Il a grimpé au sommet des charts. Il a affronté l'industrie américaine du disque. Il est de tous les combats.
Il ne semble avoir peur de rien. Son âge de doyen le rend plus fort. Il multiplie les projets et les disques. Aidé cette fois ci par les fistons de Willie Nelson, il milite farouchement contre Monsanto, l'entreprise qui fait constamment polémique!
Il sort donc des riffs pétaradants sur des musiques farouches, franches et parfois formidables. Il déclare la guerre avec une envie d'en découdre qui fait plaisir évidemment à entendre. Les précédents albums étaient plus ou moins inspirés. Ici, avec ses petits jeunes, comme il y a vingt ans avec Pearl Jam, il retrouve une seconde jeunesse pour dire tout le mal qu'il pense de la pollution, de l'irresponsabilité de certains et des OGM en tout genre.
Comme il est foncièrement gentil, il soigne les mélomanes avec des arrêts plus bucoliques, proches de son chef d'oeuvre Harvest. Et il continue de fêter l'amour et les petites gens qui veulent vivre en toute liberté. C'est un rêveur qui se refuse au cynisme. Ce qui explique la liberté de ce disque, toujours loin de contraintes commerciales.
La voix est moins sûre mais il met les pieds dans le plat et assure des morceaux costauds, en colère et convaincants. La production est radicale car pas du tout génétiquement modifiée. Les enfants de Willie Nelson sont beaucoup moins vaporeux que le papa: ils s'appliquent à rivaliser avec les grandes heures électriques du Crazy Horse. Ils font idéalement illusion!
The Monsanto Years est un bon cru pour le Loner. Un album concept et miroir à Harvest, si calme, si apaisé. Ici, c'est la défense d'une idée de l'agriculture qui met le musicien en pétard. Puissant, son disque est dans l'air du temps et montre l'éternel talent de Neil Young. Il sème des petites graines de rock'n'roll engagé. Espèrons qu'elles vont bien grandir.
Reprise - 2015
Tunisie, Isère, taxi…Uber ton sang froid !!!
Bon, on va finir cette 10ème saison de « Vu à la TV » sur etat-critique.com by ma gueule et ma plume acide et numérique, un peu comme on a commencé l’année, par des tirs nourris, de la baston, de l’effroi, du bordel de monde qui brule, bref retour à la kamikaze départ !
J’avoue, mes chroniques au fil des mois deviennent beaucoup plus des billets (pas roses ni bleus ni verts car je ne gagne pas une tune à les faire mais je suis sous mécénat de Liliane Betancourt toujours tu m’intéresses) que réellement des chroniques pur jus de télé mais bon, puisque nous sommes inondés de chaines infos et d’infos en chaines de plus en plus déchainées, soyons donc sur le billet pour l’été quitte à nous habiller pour l’hiver !
Bien sûr, j’aurai pu faire, comme il fut un temps, une chronique un peu préparatoire de futurs programmes estivaux, de Fort Boyard au Tour de France en passant par les jokers de l’été (déjà fait) ; faire un revival nostalgique à Intervilles, chalalananana chalananana, Guy je ne vous entends plus, joker bilto et vachette entre deux apéricubes, mais non, pas le cœur à ça.
Bien sûr, j’aurai pu faire une chronique mi-musicale, mi-mollette (cette vanne vient de me venir car ma souris vient d’avoir un problème de mollette), mi-tv, mi-caline (oui j’ai acheté des croissants ce matin) et évoquer les tubes et clips de l’été, sorte d’anthologie aux adorateurs de la Lambada et de la Socca Dance, voir de Francky Vincent, quitte à montrer son zizi, après tout c’est l’été, mais non, pas le cœur à ça.
En 1989 et 1990, je suis parti en Tunisie avec mes parents, tout juste jeune collégien, j’en ai gardé des photos façon Club Med, des trucs de bord de piscine, une mer limpide, des danses d’été, des droits à se coucher super tard, mes premières odeurs et parfums de souk, d’épices. Je me souviens des mots de mon père dans les rue d’Hammamet « t’as vue, c’est dingue comme les femmes sont libres et jolies, pas de voiles, des jupes, on dirait nos rues de Paris, ça respire la liberté ». Mon père avait connu la Tunisie sous cet angle dès les années 70 et me rappelait à quel point elle contrebalançait avec le franquisme froid, dur et tyrannique de notre Espagne d’origine par ma grand-mère à la même époque. Tunisie, un pays de liberté…en ce mois de juin 2015, un taré fanatique façon Kouachi a tiré dans le tas, sur une plage, a buté, moi et mes parents, les mêmes, ou presque, nous, nous sommes vivants.
Pauvre con.
Pendant ce temps là, un gars décrit comme « un bon père de famille sans problème », vaguement fiché il y a quelques années histoire de voir s’il n’avait pas quelques tendances de foufou façon « danse toi aussi la Daesh danse, danse, Daesh danse ! », tranquille chauffeur livreur en Isère, probablement vexé de ne pas avoir eu suffisamment de chèques vacances pour son retour au bled cet été a décidé de couper des têtes ! Allez hop, celle de son patron, oui, pour de vrai, façon 9ème siècle à la Viking, pour dire comme le monde avance bien bien, à pas de géant même. Puis, pour jouer surement, a fighté des bombonnes de gaz dans une usine, juste histoire de tout faire péter, comme ça, un 14 juillet avant l’heure, le ramadan peut-être, quand la faim guette la fin guette, un manque de barbecue, j’sais pas, plus de charbon peut-être, tant pis, on passe au gaz ! J’me fais même pas rire putain. Un mec de 50 ans, patron de deux boîtes, aimé de ses salariés, père de famille, impliqué dans son quartier pour aider les jeunes à s’en sortir, décapité, au nom de quoi bordel, c’est qui ton dieu à toi, c’est quoi l’idée, elle est où ton idée du monde, pourquoi on t’a pas payé un cerveau, au moins quelques neurones…tu fais chier.
Enfin, fait marquant de cet avant été, entre le bac philo et les coups de rosé bien frais, la belle guerre civile entre nos amis joyeux rigolos les taxis et nos amis chauffeurs de VTC (non, pas la petite sœur du VTT mais bien la voiture qui fait taxi mais qu’est pas un taxi). Au départ, en regardant BFM TV un soir de canicule, comment veux-tu comment veux-tu, je me suis mis à rêver d’une nouvelle pub pour portable « Fan de zik, de taxi et de baston ? Du nouveau pour ton smartphone ! Télécharge vite toute la collection d'appli UberPop UberRock UberRap Ubermcsportpremiersurlefoot UberNatus UberBoireQuoiPourLapero ! Envoi fight au 7 13 13 »…mais non…un Taxi en colère ça envoie du bois, ça en fait du petit aussi avec des clients braves gars de VTC, ça pète des gueules, ça la joue aussi façon Viking, ça boit du plomb en fusion et ça en pète aussi, des plombs. Bien sûr Uber Fournier, entraineur de l’OL, Uber Vedrinne, diplomate, Uber Rives, astronome, les usines de margarine Saint Uber 41 et les usages de la station Uber sur la ligne A ont tous demandé l’asile politique au Pakistan, plus sûr, moins dangereux. Les Taxis trustent l’actu, anti-social uber ton sang froid.
Bref, il était de bon ton cette semaine de faire n’importe quoi, de foutre de bordel, de péter des vies et des gueules, faisait trop chaud sûrement, c’est dimanche, j’suis dans mon jardin, j’écoute le dernier album des Innocents, leur titre « Les philharmonies martiennes », c’est peut-être mieux là-bas que sur Terre, après tout, je vais y partir en vacances cet été tiens, et je ne sais pas si je reviendrai, vu que c’est la grosse Daesh sur le globe.
J’vous embrasse,
Sol Invictus
Après 18 ans de silence, le groupe hurlant et barré Faith No More revient. Un retour rapide et d'une efficacité radicale. Le temps n'a pas de prise sur eux visiblement!
Au début des années 90, la vie des metaleux etait magnifique. Axl Rose et Slash s'entendaient bien: Guns'n'Roses sortaient Use Your Illusion 1 et 2. Metallica sortait son album black. Nirvana entraînait dans son sillage Soundgarden, Pearl Jam ou Alice In Chains. Le Grunge faisait bouillir des riffs ébouriffants. Sonic Youth signait chez Geffen. La fusion explosait avec les Red Hot Chili Peppers. C'est cette étiquette que l'on avait scotché à la bande de Mike Patton, Faith No More!
Le funk était dilué dans son rock brutal et déroutant. l'excentrique Mike Patton prend alors les commandes du groupe avec l'album Angel Dust en 1992, chef d'oeuvre qui défie tous les styles, tous les genres, toutes les dissonances. Encore aujourd'hui, il reste un monument de cette glorieuse période pour le rock musclé.
Faith No More essaie toutes les expérimentations. Ca lui vaut une existence chaotique qui semblait se terminer en 1998. Dix ans plus tard, ils se reforment pour quelques concerts. Et puis les revoilà, 18 ans après leur dernier opus pour un nouvel essai qui montre que le groupe a conservé son goût de l'aventure et de quelques folies.
Avec deux décennies de plus, ils composent un disque court (37 minutes) pour mieux concentrer toute l'énergie si particulière de Faith No More. Visisbelement ils aiment toujours autant surprendre et dérouter. Une fois de plus, ca ne ressemble à rien de connu, une sorte de patchwork enragé et spectaculaire.
Mike Patton et ses copains se sont retrouvés après d'autres projets et de nombreux groupes. Le chanteur le plus fou de la planète a traversé tous les styles (excellent album de reprises italiennes) durant toutes ses années. Il avait besoin de retrouver Faith No More pour une nouvelle rasade de riffs hardcore et d'idées délirantes. On n'est pas déçu de ce retour. Les fans vont apprécier le patchwork sonore qui est la marque de fabrique du groupe de San Francisco.
Les autres seront peut être un peu hermétiques aux étranges délires du groupe, un peu plus dark, un peu moins funk mais profondément sincère. Ca ne sent pas (trop) l'opération commerciale. Au contraire, on avait oublié leur exigence et le génie vocal qu'est Patton tout comme les autres musiciens, héros discrets, révoltés de la musique et joyeux drilles du metal.
Ipecac - 2015