Toujours la tempête, Peter Handke, Odéon

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C’est avec une tendresse presque poétique que Peter Handke nous emmène à la rencontre de ses ancêtres et de son histoire, mais la pièce souffre de trop de narration et de linéarité. 

Par le partage d’un songe éveillé, Peter Handke se confronte et nous confronte à sa mère, ses grands-parents, ses oncles et sa tante, leurs personnalités, si touchantes, leurs vies parsemées de terribles épreuves. A travers eux, on découvre avec lui son histoire. Celle d’une famille slovène de la province autrichienne de la Carinthie à la première moitié du 20ème siècle. D’abord, la douceur et l’insouciance, la fierté d’un peuple qui lutte pour préserver sa culture, à commencer par sa langue. Après, la guerre, avec ce qu’elle génère de séparations, de peur et de pertes, car les slovènes seront persécutés par les SS et la résistance des partisans luttera mais avec de faibles moyens.

La pièce est bercée par l’amour, à la fois filial et fraternel, et la bienveillance familiale. Elle porte toute l’émotion d’un récit autobiographique empreint d’une douceur rendu inégalable par les années passées et de mélancolie du bonheur perdu. C’est avec beaucoup de talent et de sensibilité qu’Alain Françon a su mettre en scène le texte de Peter Handke, le restituer dans ses moindres détails, articuler la frontière temporelle entre le temps “où l’on se souvient” et celui “dont on se souvient” et lui redonner vie. L’esthétique de la scène est très photographique, les lumières, délicates et les rôles sont superbement incarnés par une très belle distribution de comédiens, notamment Dominique Valadié, Gilles Privat, Laurent Stocker et Wladimir Yordanoff.

Pourtant, la pièce souffre d’être trop narrative et linéaire. Pour une durée aussi longue que 3h20, elle fait défaut de plus d’actions, de changements de décors, d’étonnements, en un mot: de pittoresque.

Jusqu'au 15 mars 2015

Odéon Théâtre de l'Europe

Circo equestre Sgueglia, Alfredo Arias

Image circo equestre sgueglia

L'illustre Alfredo Arias était à Paris du 4 au 8 mars avec un spectacle haut en couleurs: la mise en scène d'un mélodrame de l'auteur italien Raffaele Viviani (1888-1950), entrecoupé de chansons, en italien surtitré. S'il est encore besoin de le rappeler, Alfredo Arias est un metteur en scène argentin originaire de Buenos Aires; il a commencé sa carrière dans les années 60, a quitté l'Argentine en 1968 avec sa troupe TSE; a mis en scène et contribué à faire connaître en France son compatriote, l'écrivain Copi (avec Eva Peron, La femme assise, Loretta Strong, Le frigo...). Il a dirigé le CDN d'Aubervilliers, monté des classiques, avant de se tourner vers l'Opéra et le music-hall. Il a reçu 2 Molière (notamment pour Peines de cœur d'une chatte française)  ainsi qu'un Molière d'Honneur et a été nommé Chevalier, Officier et Commandeur des Arts et Lettres.

Raffaele Viviani est un caricaturiste, chanteur, acteur et auteur napolitain. Il a décrit avec respect et humilité le milieu des petites gens. Ici, il évoque la vie précaire d'une troupe de cirque et semble parler d’expérience. Le spectacle se passe dans les coulisses et s'intéresse à la vie de gens simples, à la recherche du bonheur. Précarité, solidarité, persévérance du désespoir (le spectacle doit continuer malgré la faim, la peur de l'abandon ou de la chute) sont illustrés ici. Dans le premier acte, le drame couve. Tous répètent, mangent ou se détendent: l'acrobate trompe sa femme (la dévouée Zenobia) avec la fille du patron, tandis que la femme du clown triste (le pauvre Samuele) organise sa fuite avec le dresseur de chevaux. Dans le second acte, le drame est consommé: Samuele et Zenobia (tous deux abandonnés) se retrouvent par hasard et se racontent le temps passé depuis la fin du cirque Sgueglia.

Tristesse, nostalgie, injustice sont évoqués ici. Mais pas seulement. On y rêve, on s'y débat, on cherche une explication. Et on donne à rêver au spectateur, avec des images belles et surréalistes, comme dans cette scène où le caniche acrobate descend directement des cintres et semble une vision...

La troupe d'acteur est exceptionnelle: ils sont acteurs, chanteurs, acrobates... Le jeu est aussi physique, précis et stéréotypé que dans la comedia dell'arte. Il faut préciser que des musiciens (piano, vents, percussions, guitares et mandoline) interprètent leur partition depuis la fosse.

La mise en scène d'Alfredo Arias règle cette pantomime comme le papier à musique d'une opérette baroque. C'est un régal. Même si cela n'empêche pas la compréhension de la fable, on peut regretter que les paroles des chansons ne soient pas traduites en simultané: celui qui ne parle l'Italien ou le Napolitain en ressentira une certaine frustration!

Un très beau spectacle musical à revoir en tournée.

 

 

spectacle en italien surtitré en français
texte et musique Raffaele Viviani
mise en scène Alfredo Arias
du 4 au 8 mars 2015 à l'Athénée-Théâtre Louis Jouvet

du 10 au 12 mars à la Comédie de Picardie à Amiens

les 18 et 19 mars au Théâtre Montansier à Versailles

le 21 mars au Théâtre de l'Olivier à Istres

du 26 au 29 mars au Théâtre national de Nice

Furie

Brian de Palma et sa passion pour les jeunes filles! Tout un poème et un étrange film fantastique à la croisée de tous les genres.

Après Carrie, Brian de Palma semble abandonner ses obsessions autour du désir, de la violence et des jeunes filles en fleurs (pas trop non plus), avec un film qui démarre comme un (mauvais) film d'espion avant de bifurquer vers le drame intime puis le fantastique le plus fou. La virtuosité de sa caméra lui permet de se promener dans tous les genres à l'intérieur de la même fiction. Thriller surnaturel, Furie est aujourd'hui une série B baroque qui mérite le coup d'oeil.

La plus drolatique de ses raisons reste la performance de Kirk Douglas, qui visiblement intéresse peu le metteur de scène de Phantom of Paradise. Encore moins John Cassavetes qui rejoue Rosemary's Baby. Ce qui fascine Brian De Palma, c'est la télékinésie, science qui lui permet une labyrinthique réalisation entre plusieurs personnages, mystérieux et dangereux et des surprises étourdissantes.

Comme De Palma est aux commandes, le film est profondément marqué par la présence féminine. Le charme des années 70 fonctionne à plein régime avec la mignonne Amy Irving (compagne du cinéaste à l'époque) ou le joli minois de Carrie Snodgress (compagne de Neil Young). On le traite de misogyne à l'époque, mais De Palma est franchement amoureux des bouclettes et des permanentes de ses comédiennes.

Mais le plus impressionnant reste la maîtrise formelle qui permet au cinéaste de composer avec le destin d'une jeune lycéenne aux pouvoirs de plus en plus terrifiant et la lutte d'un agent secret contre son ancienne organisation, à la recherche de son fils disparu...

Franchement sur le papier, cela fait peur mais De Palma, toujours traumatisé par Hitchcock, s'en sort parfaitement. Il est d'ailleurs secondé par une partition musicale de John Williams tout à fait exceptionnelle, véritable soutien narratif aux images.

Bien entendu il y a des passages risibles mais le film garde un aspect avant gardiste sur certaines thématiques (en 1978, on pense déjà au manga Akira, arlésienne du cinéma hollywoodien) et dans son aspect graphique. Ce sont parfois dans les titres les moins appréciés d'un cinéaste que l'on fait d'énormes découvertes. Entre le style De Palma et la musique de Williams, Furie ressemble un trésor soudain, oublié et inestimable!

DVD - Carlotta

Préhistoires

Trois textes courts rassemblés en un recueil habillé de la prestigieuse couverture ivoire de la collection "blanche" de Gallimard : l’écriture de Jean Rouaud mérite bien ces honneurs littéraires.

Depuis son surgissement fulgurant en 1990 dans le petit monde de la littérature parisienne (Prix Goncourt pour Les champs d’honneur, son premier roman paru aux Editions de Minuit), Jean Rouaud est un auteur discret, rare et attachant.

Loin de profiter de sa notoriété, il a construit une œuvre exigeante dont le fil conducteur est une humanité qui lui est chère. Une humanité proche, familiale, ses parents et grand-parents, leurs vies ordinaires, leurs joies et leur peines dans le grand tourbillon d’un XXe siècle cruel et violent.

C’est toujours d’humanité qu’il nous entretient aujourd’hui avec Préhistoires, mais plus lointaine. Celle de nos ancêtres communs, les homo sapiens sapiens.

D’abord dans un texte majeur précédemment édité chez Flohic (1996), mais désormais introuvable : Le paléo-circus. Cinquante pages extraordinaires dans lesquelles il nous conte avec érudition et humour ravageur, l’invention de l’art par les Magdaléniens et le soudain basculement du pouvoir du plus fort (le chasseur musclé et courageux) au plus intelligent (l’artiste intelligent et rusé). Irrésistible !

Suit La caverne fantôme (inédit), une quinzaine de pages poétiques et sensibles sur la portée symbolique du lieu (la caverne) pour ces hommes et ces femmes fragiles et démunis dans le milieu hostile qui était le leur.

Enfin vient Le manège de Carnac (Seuil, 1999) : vingt-cinq pages pour réinterpréter avec la même verve le mystère des alignements bretons qu’il qualifie avec malice de "premier site en ligne" !

Comme toujours avec Rouaud, chaque mot est choisi avec soin, chaque phrase est agencée comme une œuvre d’art, chaque paragraphe est un petit monde qui s’inscrit harmonieusement dans une narration minutieuse et admirable. C’est pourtant le sourire aux lèvres que l’on déguste ce petit bijou littéraire. Un sourire de connivence et de gratitude pour un auteur qui sait satisfaire avec un égal talent notre amour (du style) et notre humour.

folio -

Zigmunt follies, Cie Philippe Genty, Grand Parquet

Zigmund Follies - Rodric Arsse

Des marionnettes s’animent dans un univers entre Michel Gondry et Tex Avery sur les planches du Grand Parquet. Bluffant !

Depuis sa création en l’an 2000, le spectacle culte de marionnettes transporte dans un univers fantasmagorique. Sous les yeux ébahis du public se joue la rencontre d’un conteur, d’un inspecteur de policier et d’une infirmière sous le regard du père. Telle une traversée dans les méandres de l’âme humaine, de ses peurs, ses désirs inconscients, on va de surprise en surprise. Avec l’énergie des cartoon Tex Avery et dans des décors oniriques dignes de Michel Gondry.

Les mains de l’ombre sont celles de Philippe Richard et Eric de Sarria. Deux passionnés, deux magiciens. Avec leurs doigts agiles et leur sens des mots qu’ils laissent jouer, ils nous emportent loin. Leurs personnages vivent des aventures drôlement farfelues, sources de rire et de poésie. Ils traversent le temps et l’espace. Sur terre ou dans les airs, à montgolfière ou à bicyclette.

On est saisi. Pas tant pour l’histoire, un peu difficile à suivre et parfois un peu lubrique ou scabreuse mais pour l’imagination débordante, les pirouettes techniques, l’univers empli de fantaisie et de poésie. Oh que l’on aimerait que la création soit toujours aussi inventive! Bravo.

du 5 au 15 mars 2015 et du 2 au 5 avril 2015

Au Grand Parquet

Aureate Gloom

Treizième album de Of Montreal. Pour se porter chance, ils se lancent dans un rock psychédélique qui rappelle un peu David Bowie. La référence à la mode en ce moment!

On y reviendra sur le site mais David Bowie a son exposition à Paris mais aussi il est omniprésent comme influence chez pas mal de musiciens. Son coté protéiforme fait de lui un momument du rock. Même si tu ne veux pas, si tu es musicien, tu finiras par sonner comme une chanson de Bowie. C'est comme ça!

Kevin Barnes, chanteur de Of Montreal, devait avoir des posters du Duke sur les murs de son adolescence. Lorsqu'il chante sur ce treizième album, on se demande si ce gars de l'Ohio ne serait pas plutôt né dans une banlieue de Londres. Il roule ses "r" comme un workin'class hero!

Autrement rien de neuf! Ce Aureate Gloom est un hommage à la musique des années 70 à New York. Le groupe cite Talking Heads mais la voix mélodique de Barnes attire plus le nom de Bowie dans nos pensées. C'est donc une cavalcade de titres saccadés et correctement exécutés où les guitares couinent sur des rythmes parfois enlevés ou ouatés. L'ambiance est planante! Of Montreal emprunte moins à l'electro et s'intéresse plus à un passé glorieux et coloré du rock!

Pourtant l'imitation lasse un peu. Le revival des années 70 est un peu trop appuyé.On est plus dans la démonstration qu'autre chose. Il a de belles choses mais ca ressemble plus à un vieux musée qu'à une découverte contemporaine. C'est sympa mais ca ne ressemble qu'à un copié collé sage des idées saugrenues et spectaculaires de Bowie et tous ses compatriotes des années 60 et 70.

Polyvinyl - 2015

Touït Touït

Un ver de terre chapeauté est effrayé en voyant arriver un oiseau près de son trou, Il s'y cache puis ressort plus loin et surprend l'oiseau...

Qui va gagner à ce combat ? Le plus fort ? Le plus puissant ? Le plus malin ? Le plus héroïque Qui va avoir peur ? Mais de quoi ? De qui ?!

Du Douzou, drôle et précis à la fois. Les pages défilent rapidement, puis on y revient afin d'observer les mimiques de l'un, de l'autre, d'être certain d'avoir bien compris.

A lire et à relire sans condition dès 3 ans.

Point of no Return

Trop forts nos bidouilleurs electro! Chaque mois, on peut découvrir un virtuose des sons et Hugo Kant a un sens du groove qui ferait danser votre grand mère de 90 ans. Plus qu'un point de non retour, c'est un sommet!

La petite particularité de Quentin Le Roux c'est son passé de musicien. Il a participé à de nombreux groupes dans sa jeunesse. Il a touché à tous les genres et tous les instruments. Cela s'entend très bien dans ce nouvel album. La musicalité est impressionnante. Le bonhomme gomme les dissonances: il s'intéresse plus aux osmoses et aux symbioses.

Quentin Le Roux n'a pas peur des expérimentations et des voyages sonores. Comme dans ses efforts précédents, il y a de nombreux instruments et des parties acoustiques plus que réjouissantes. Le dj se place aux carrefours des genres, des styles et des époques. Autant d'ouverture d'esprit, ca fait plaisir à entendre!

L'habitude veut que l'on colle une étiquette sur ce qu'on entend: ici, c'est clairement une ambiance trip-hop mais assez spectaculaire. Un mélange lounge, inspiré par le jazz, ses dérivés et ses racines. On appréciera particulièrement la flûte qui nous charme en refusant d'accepter les frontières. D'autres instruments "classiques" viennent dynamiter le genre!

Nos DJ sont doués. Celui sort du lot. C'est facile d'accès sans être trop simpliste. C'est très trip hop mais pas que! C'est élégant sans être pédant! On parle de la French touch à toutes les sauces, Quentin Le Roux défend avec ardeur nos couleurs!

Bellring - 2014

Les Enfoirés divisent et Diana Krall…

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Toute la semaine, nos écrans télévisuels se sont vus inondés de polémiques musicalo-caritativo-clipesques ; cibles des divisions : les Enfoirés  et leur nouvelle chanson « toi qu’est jeune bah t’es jeune et qu’on est jeune on a toute la vie devant soiiiiiiiii alors vas-y fonce Alphonse puisque t’es jeune vas-y même si y’a du chomage bah c’est pas grave parce que ailleuuurrssss y’a la gueerrrre alors tu vois t’es pas si malheureux p’tit con alors range ta chambre et vas bosser, d’ailleurs t’as eu combien à ton Bac blanc, remarque vu ce que tu as branlé ça serait pas étonnant que t’aies 5 pas plus»…ou un truc dans le genre, à vrai dire j’ai même pas envie de chercher et encore moins de me recogner le clip et encore encore moins la chanson, écrite par Goldman, qui avait dû écrire le truc en plagiant une rédaction d’un élève de CM1 se lançant dans la poésie pré-adolescente tellement la pauvreté du texte est …bah pauvre, vous voyez moi aussi ça me gagne !

Polémique donc, autour du fait que la chanson est réactionnaire, que le clip est cucul la praline (expression de 1954, j’assume)et que dans celui-ci tu as d’un côté Les Enfoirés, moralisateurs, qui représentent « la vieille génération » tout en comptant dans ses rangs de façon anachronique des Zaz, née en 1928 mais qui fait à peine 30 piges, des Amel Bent, ancienne égérie de NTM qui lui avait consacré leur fameux refrain « laisse moi zoom zoom zem dans mon Amel Bent bent bent », ou encore des M Pokora, toujours en mode Robin des Bois tatoué jusqu’aux testiboules, preuve de sa 50aine bien tapée.

Comme il est désormais de tradition, c’est d’abord et avant tout les réseaux sociaux qui se sont emparés du sujet, comme ça, faute de thème à luncher probablement, la chanson et le clip qui va avec étant sorties mi-janvier, dans le plus grand anonymat, puisque moi-même, j’avoue, pourtant toujours à l’affût, je n’avais pas vu le truc, alors que chaque année, la nouvelle chanson des Enfoirés, c’est un peu comme le nouveau Disney, t’as pas hâte que ça sorte, tu vas pas le voir ou tu l’écoutes pas, mais t’en entends tellement parler que tu peux pas passer à côté.

Les réseaux-sociaux donc, en mal d’os à ronger ou de chairs musicales à bâcher voire à punching-baller ont fait monter la mousse numérique ; comprenez que derrière leurs écrans tactiles, les millions de jeunes twittos, qui ont appris à écrire non pas par la méthode globale mais par SMS dès leur naissance et qui ont a peu près tous pris option hashtag niveau 2 soutenus par leur prof Mme Lol et Monsieur Ptdr, s’en sont donnés à cœur doigts en tapotant des #reac #nul #ouhhhlahonte #tropnaselachansondesviocs !

Du coup, chaînes infos et autres JT ont repris le truc aussi sec, la guerre en Ukraine étant déjà has been et les propositions de Sarko dans le Figaro aussi intéressantes et neuves qu’une chanson de la Compagnie Créole que l’on repasse un soir de 31 quand la playlist « De ouf la fête » est arrivée au bout du bout sur Spotify avec plus personne qui danse au milieu des cotillons.

TF1 a été bien sûr très « modéré », en effet gentil diffuseur des grands messes de ladite communauté des Enfoirés (pas loin de 10 millions de téléspectateurs à chaque diffusion…bah oui) composée de peoples chantant, d’acteurs déchus ou en manque de rôles, de chanteurs connus ou qui l’ont été ou qui ne le sont plus que pour les Enfoirés (Laam, MC Solaar…), la plus grande chaîne de France, même s’ils n’en pensaient pas moins, pouvait difficilement se permettre de ravager le truc au napalm de peur de foutre le bordel.

France 2 a été plus cinglant, mais ça reste France 2, donc le cinglant chez France 2 c’est un peu de prévenir tout le monde que tu vas sortir un gros mot hyper vulgaire sur un cousin éloigné dans un repas de famille et qu’au final tu dis « bah il a quand un même une toute petite kékette »…flop.

Canal + l’a joué plus subtile en invitant JJ Goldman dans le Petit Journal avec une interview décalée avec Eric et Quentin, drôle…sans plus.

Au bout de quelques jours, tu sentais de fait que le truc devenait un bel épiphénomène typique de la réalité d’aujourd’hui, une sorte de sujet d’éjaculation précoce médiatique, ça monte vite vite vite vite, ça se durcit alors que tu ne t’y attendais pas et ça en fout plein de slip médias alors que le pantalon est même pas baissé. Bref, ça salit pour pas grand-chose.

Voilà, pas plus pas moins, à côté de ça, la nuit, tard, sur D8, France Gall témoignait sur le parcours de son défunt mari Michel Berger, superbe documentaire émouvant qui foutait les poils, en même temps, TMC retraçait la transformation physique à travers le temps du chanteur Renaud, qui à la différence de Michael Jackson, a eu pour chirurgien esthétique le Professeur Ricard et son assistante Mme Vinrougequipique…triste.

Un spot de pub par là avec la dernière compil incluant Black M, dont les textes s’assimilent à un niveau sensiblement similaire à celui de ceux qui l’écoute, cf. lire plus haut sur les jeunes twittos, ce sont les mêmes, cherchez pas, non non, ce sont bien les mêmes ; et nous apprenions en 10 secondes de pub fantôme que Diana Krall sortait un nouvel album et comme on dit aux bords des piscines municipales les dimanche de blues…Diana Krall et en plus elle chante.

J’vous embrasse,

Undertaker

Le Western n'en finit pas de mourir au cinéma comme sur les planches de bande dessinée. Cette nouvelle série enterre une fois de plus le genre. La messe est baroque et barrée!

Xavier Dorison et Ralph Meyer connaissent leurs classiques. Ils ne peuvent pas nier l'existence de Blueberry, de Sergio Leone ou de Clint Eastwood. Ils assument dans leur bédé l'histoire du Western. Le dessin rappelle étrangement Jean Giraud. Le héros pourrait être jouer par Bronson ou un autre héros du cinéma buriné par le soleil et la poussière.

Les deux auteurs contemplent le western d'une manière un peu cynique. Cela fait 20 ans qu'on annonce la mort du genre alors ils choisissent une figure mythologique: le croque mort. Détail presque drôle dans de nombreuses fictions, le croque mort ici est un bagarreur qui se fait une idée pour le moins bizarre de son travail. Un justicier craint par tous et pas seulement à cause de sa fonction!

Le dessin est remarquable tout comme le découpage. Le scénario convoque Tarantino comme des références plus classiques. Néanmoins se dégage ici une atmosphère bizarre, baroque et déglinguée. On est plus dans le style de Sam Peckimpah, crépusculaire et violent. Les cow-boys sont des gueules cassés, des types patibulaires et des sociopathes délirants.

Il faut se méfier de tout le monde dans ce premier tome. Jonas Crow, héros de cette nouvelle saga, est un grand costaud au regard percant qui n'a peur de rien ni de personne. A la fin de la dernière planche, on se demande bien ce qu'il va lui arriver, tombé dans un nid de vipères assez spectaculaire.

Si la fin est palpitante, la mise en place est un peu longue mais la série réussit l'alliage entre l'héritage et la modernité du western. Les qualités sont visibles mais pas encore marquées: on attendra néanmoins le second volet des aventures de ce justicier croque mort...

Dargaud - 54 pages

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