Tutu, Chicos Mambo, Bobino

 

tutu

Une ode à la danse complètement déjantée. L’autodérision au masculin cartonne à Bobino. Allez rire !

Vous voulez voir un joueur des All Blacks danser en tutu? Découvrir une nouvelle chorégraphie de Dirty dancing avec un porté encore plus mémorable ? Ou encore une ballerine sur pointe suivie à la trace par une lignée de cygnes excités ? Les Chicos Mambo sont là pour vous.

En vingt tableaux, six danseurs d’une beauté sculpturale revisitent l’univers de la danse. Du classique au hip hop, du tango à Pina Bausch, du rythmique à l’acrobatique, ils maitrisent tous les styles et s’en amusent.

L’amour de la danse transparait de leur humour désopilant et la salle comble de Bobino semble le partager. Petits et grands, néophytes comme experts rient autant qu’ils applaudissent. Les chorégraphies parsemées de clins d’œil humoristiques alternent avec des solos à l’esthétique soignée.

Dans des costumes et accessoires réussis de Corinne Petitpierre, ils passent de petit rat de l’opéra à fruit et légume, de cygne blanc à Patrick Swaize. Leur ton décalé plait, leur technique époustoufle. Avec autodérision et conviction ils tordent le cou aux a priori des hommes ayant épousé la carrière de danseur professionnel.

À l’occasion des 20 ans de sa compagnie de renommée internationale, Philippe Lafeuille a redoublé d’imagination pour offrir au public un nouveau spectacle aussi étonnant qu’impressionnant. On comprend les prolongations. Profitez-en !

Jusqu’au 17 janvier 2015

à Bobino

You Are My Destiny (Lo stupro di Lucrezia), Angélica Liddell,Théâtre de l’Odéon

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Le viol comme moment de fragilité pour l’homme qui le commet et comme surprise du désir pour la femme qui le subit : Angélica Liddell s’attaque aux tabous sexuels avec ardeur et vitalité.

Dans la nouvelle pièce d’Angélica Liddell que le Théâtre de l’Odéon présente jusqu’au 14 décembre dans le cadre du Festival d’Automne, le tragique et le comique s’alternent, se chevauchent et se mélangent incessamment.
You Are My Destiny (Lo stupro di Lucrezia) est une œuvre dans laquelle la souffrance devient cocasse et le plaisir déchirant. Les contraires s’appellent, les paradoxes surgissent à tout moment.

Angélica Liddell mélange des éléments personnels oniriques au mythe de Lucrèce violée par Tarquin : dans le texte et la mise en scène, le contemporain et l’historique se croisent sans arrêt, la beauté des images est extrêmement touchante et joue toujours à la limite avec le kitsch, de manière soudaine et surprenante.

Le rêve, le réalisme et le fantasme sont les éléments principaux de cette pièce où une quantité infinie de signes et de symboles peuplent la scène, sans que leur signification puisse être sûre ou fixée.
Les images qu’Angélica Liddell donne à voir sont à la fois floues, mystérieuses et violemment matérielles.

Tout au long de la pièce, la corporalité des comédiens est questionnée et mise à l’épreuve avec crudité et raffinement. You Are My Destiny joue des nombreuses présences sur scène de manière à la fois ouverte et ritualisée, comme c’est le cas pour les trois chanteurs du chœur ukrainien, intervenant à plusieurs reprises en apportant une modulation mélancolique et déchirante à la globalité de la pièce.

Du fait de sa durée (2h20) et de sa construction multiforme, You Are My Destiny est une œuvre extrêmement cathartique, une vraie expérience physique et sensorielle pour les spectateurs, un travail inoubliable.

 

Jusqu'au 14 décembre 2014

au Théâtre de l'Odéon

 

la imaginacion del futuro, la-resentida, Abbesses

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Engagée dans un théâtre politique, la compagnie LA RE-SENTIDA nous impressionne toujours autant par son énergie bouillonnante et son hystérie "sous contrôle".

Vue au Nouveau Théâtre de Montreuil en octobre dans "Tratando de hacer una obra que cambia il mundo", la compagnie LA-RESENTIDA est à nouveau au programme du Théâtre de la Ville, Paris, dans une création mise en scène par Marco Layera: "LA IMAGINACION DEL FUTURO".

La jeune et brillante troupe s'attaque cette fois à son mythe national: Salvador Allende. Les années de socialisme démocratique (installé au pouvoir par les urnes) au Chili furent brèves (de 1970 à 1973) et enthousiasmantes, vivante alternative aussi bien au communisme totalitaire qu'au capitalisme libéral. La fin d'Allende et de l'expérience socialiste chilienne furent atroces, Allende se donnant la mort dans son palais assiégé par l'armée, et le pouvoir se trouvant entre les mains bientôt sanglantes d'Augusto Pinochet. 24 ans après sa passation de pouvoir et 8 ans après sa mort, après une lente transition vers la démocratie, la troupe interroge ce passé et en particulier la figure héroïque d'Allende. Mais interroge aussi notre présent, notre pseudo-démocratie où l'indifférence a pris le pas sur la solidarité. Et en cela, interroger le Chili d'aujourd'hui revient à interroge l'Europe d'aujourd'hui. Comme s'ils se demandaient: que serions-nous devenus si Allende s'était maintenu au pouvoir jusqu'à aujourd'hui? Lui, serait-il devenu un vieux semi-dictateur accroché à son fauteuil de commandant en chef? Ou un pantin entre les mains de ministres, professionnels de la communication? Que serait devenu le rêve socialiste pacifique confronté à la réalité de la mondialisation?

Ils imaginent, transposent, expérimentent, et donnent à voir une sorte de spectacle total halluciné... car ces comédiens se font par moments danseurs de hip hop, slameurs (au cours d'un hommage fantasque au Président), cascadeurs dans les nombreuses bagarres entre Ministres, marionnettistes (dans une scène de confession émouvante, celle d'une enfant victime de la dictature à venir); ce sont tous de formidables performers, les femmes en particulier sont belles, puissantes et s'exhibent. Le style tient de l'expressionnisme (scandale, grimace, hystérie violente) et du burlesque, comme une parodie sombre de cabaret: des moments de très bon divertissement (show musical ou comique) auxquels on tordrait le cou. On tremble un peu de honte et de peur mêlées.

Marco Layera exprime ainsi sa vision:

"Le théâtre peut amuser et ne pas être superficiel. Aucune opposition n’existe entre le fait de faire réfléchir et celui de faire rire ; ces termes ne sont pas dichotomiques. D’autres points de vue peuvent s’ouvrir : ceux de l’ironie, de la cruauté, de l’absurde et de l’humour. Ils ont un pouvoir beaucoup plus inquiétant et corrosif, et qui en somme font réfléchir."

 

Découvrez ou redécouvrez cet engagement décapant

au Théâtre de la Ville, les Abbesses,  jusqu'au 11 décembre 2014.

Le petit livre de la Bande Dessinée

Petit cadeau idéal de Noël, cette encyclopédie incomplète reste passionnante par son illustration variée et très drôle. Hervé, un autre Hervé a écrit ce livre est pour toi!

Je ne sais pas si vous le remarquez sur notre site: on a un fan de bande dessinée. Un gars qui connaît tout un tas de choses sur le neuvième art. Hervé Pérusat, c'est notre Jean Luc de la publicité pour la Fnac. A force de lire, il compile des anecdotes et des connaissances qui font tout le charme de ses écrits.

Il devrait en tout cas apprécier cette déclaration d'amour au genre: un petit livre qui raconte l'histoire toute relative et non exhaustive de la bande dessinée au cours des dernières décennies. Car avant, c'était le calme plat ce qui n'empêche pas les auteurs Hervé Bourhis et Terreur Graphique de s'amuser avec l'Histoire.

Avant de se concentrer sur le passé de cet art qui a secoué les moeurs et les habitudes. Pour s 'en convaincre, il suffit de se rappeler le succès de Walking Dead pour que les zombies reviennent à la mode sur tous les médias du monde entier! L'influence de la bédé sur notre culture s'affirme au fil des pages, bourrées d informations et de petits dessins amusants.

Les auteurs ont la bonne idée d'inviter tout un tas de dessinateurs qui visiblement réalisent aussi leurs fantasmes en illustrant des couvertures mythiques de chefs d'oeuvre comme les premiers Tintin, Spirou ou des choses plus indépendantes. Après la Cinquième République, le rock et les Beatles, ce nouveau petit livre d'Hervé Bourhis est un régal, parfait pour la période des fêtes.

Dargaud - 200 pages

Post Tropical

So 2014. Une petite liste d’artistes qui ont fait l’année 2014. Offrez les à Noel. Vous ne vous tromperez pas! Un Irlandais au fin fond du Texas cela donne un album planant qui propose quelques plages calmes et délicates. Parfait pour oublier les tristes journées de pluie !

Son second disque est sorti durant l’hiver mais c’est un album qui donne un coup de chaud ! James Vincent McMorrow connait bien les saisons pluvieuses et le grand froid qui sonne à sa porte : il est Irlandais ! Comme pas mal de ses compatriotes, l’exil ne lui fait pas peur.

Pour son premier essai, il s’était enfermé dans une pièce face à la mer en Irlande. Pour le second, il a eu la chance de traverser l’océan pour écrire, composer et arranger son nouvel opus, clair et élégant. A la frontière mexicaine, il fabrique une dizaine de chansons lumineuses et belles…

Sa voix angélique se mêle à une musique qui échappe aux clichés de la folk indé. La chaleur du Texas jure avec la minéralité habituelle. On n’est pas dans la cabane au bois au fond de la forêt, endroit stéréotypé pour la complainte de tout barbu à la voix hantée. Le chanteur ne grelote pas : il transpire à grosses gouttes.

De là découle un instinct musical très « soul music ». La voix survit sur une musique moite, délicieuse, aidée par quelques instruments électroniques, des cuivres discrets et des idées délicates. Le résultat est surtout terriblement envoûtante. Son exil dans un endroit si chaud est surprenant donc agréable.

Visiblement à la différence de son camarade Damien Rice, l’Irlandais n’aime pas trop la répétition. Il y a des ruptures de ton. Le style est plus dramatique mais les dix chansons sont de belles variations, logiques et prenantes. On ne peut pas être insensible à cette ouverture d’esprit. La ligne imaginaire de ce globe trotter musical est grande. Ce disque donnerait presque des coups de soleil ! On rougit de plaisir !

Believe - 2014

La double inconstance, Marivaux, Comédie française

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Un complot malicieusement orchestré va-t-il menacer un couple amoureux ? Réponse dans l’intimité d'un foyer d'artiste reconstitué sur la scène du Français.

Silvia et Arlequin se portent un amour pur et réciproque. Mais un prince a jeté son dévolu sur la jeune villageoise. On retrouve alors les stratagèmes, les jeux de rôles, et la rencontre des mondes bourgeois et rural chers à Marivaux pour faire flancher leurs sentiments. (suite…)

Misanthrope, Molière, Théâtre de la Bastille

misanthrope

 
 
En jouant le Misanthrope dans un contexte résolument contemporain, Thibault Perrenoud, Alice Zeniter et la Compagnie Kobal't rendent avec brio l'éloquence et l'immortalité des vers de Molière

(suite…)

Faire danser les alligators sur la flûte de pan, Denis Lavant,

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Un solo physique et poétique de Denis Lavant d'après la correspondance de Louis-Ferdinand Céline, ou comment aborder tout à trac génie littéraire et misanthropie d'un auteur phare du 20ème siècle. 

S'il est un auteur moderne qui n'attire pas la tendresse, c'est bien L.-F. Céline. Sa correspondance foisonnante, notamment avec son éditeur Gaston Gallimard, exprime clairement son mépris du genre humain: tous les écrivains de son siècle, de Proust à Jules Romain, d'Aragon à Sartre, de Blaise Cendrars à André Gide, en prennent pour leur grade. Leur projet littéraire est minable et leur réputation, surfaite. Journalistes ("baveux"), critiques, éditeurs et lecteurs, tous des cons: "Ce que veut le con, c'est un miroir où admirer son âme de con." Le succès phénoménal du "Voyage au bout de la nuit", cette épopée moderne, lyrique et argotique, succès que Céline connut de son vivant, démentit au moins sa croyance en une connerie généralisée. Cependant, si son talent fut reconnu de son vivant, il ne lui assura ni le prix Goncourt, ni l'aisance matérielle, ce qui le laissera toujours envieux: "Les riches sont tout le temps en train d'hériter, et de nous voler (...) S'il me restait assez de paix, je n'écrirais certainement plus rien (...) Je travaille dans la haine et avec la haine." L'antisémitisme est une grimace parmi d'autres du vieux misanthrope. Céline réactionnaire, conservateur ? Sauf en ce qui concerne la littérature bien sûr.

C'est là que le spectacle prend de l'ampleur: Céline écrivain. L'acte d'écrire est tantôt décrit comme une torture et tantôt comme une évidence (grâce à l'inspiration?). Au sujet du texte: "Tout existe déjà, hors l'homme, dans l'air". L'originalité du projet littéraire et la méthode d'écriture sont décrits aussi précisément que possible: "J'écris selon la méthode du rêve éveillé, c'est nordique..." pour créer "une prose parlée, transposée", ainsi "il semble que l'on vous parle à l'oreille"; c'est comme "un opéra sans musique, un chant intime" (...) et aussi: "Il faut s'enfoncer dans le système nerveux."

Le choix de correspondance qui constitue la matière littéraire de cette pièce est l'oeuvre du romancier et éditeur Emile Brami; il a publié des textes rares relatifs à Céline, dirige aux éditions Ecriture la collection Céline et compagnie; c'est aussi l'auteur d'une biographie de Céline intitulée "Je ne suis pas assez méchant pour me donner en exemple". C'est dans l'atelier de l'auteur qu'il nous invite ici.

La présence scénique qui rend vivante cette matière littéraire est celle de Denis Lavant. Il porte à merveille les paroles enflammées de l'écrivain. C'est un passeur de mots et de sens, un conteur et un explorateur. Un poète acrobate. Ne l'imaginez pas confortablement installé dans un fauteuil, à lire, face public, ni sagement assis à sa table de travail, non! Il saute, grimpe, se lève, se tord, claudique, voûté, jusqu'à son lit de mort.

A la fois tranche de vie et cours magistral de littérature, cet authentique moment de théâtre révèle la nature d'un écrivain mal aimé, pour qui, finalement: "Le fond de l'homme, malgré tout, est poésie."

Jusqu'en janvier 2015
Du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 15h au Théâtre de l’œuvre,  rue de Clichy, Paris 9.
avec Denis Lavant: 
Mise en scène: Ivan Morane
Adaptation de la correspondance: Emile Brami
Costume et décors: Emilie Jouve
Lumière: Nicolas Simonin
 

 

LP1

So 2014. Une petite liste d'artistes qui ont fait l'année 2014. Offrez les à Noel. Vous ne vous tromperez pas!

Voilà donc le premier album qui a le plus impressionné cette année. Il faut dire que la demoiselle qui se cache derrière le nom improbable et synthétique de FKA Twigs a un caractère des plus singuliers. Ce qui fait du bien à nos oreilles qui vont automatiquement se rappeler d'une jeune Islandaise qui avait mis le feu à la musique il y a une vingtaine d'années.

Comme elle, Tahliah Barnett bricole plus qu'elle ne compose, pour mieux surprendre. Ces bidouillages sonores sont si aboutis que l'on revient vers ses chansons avec la chance d'y trouver une nouvelle vibration, une mélodie cachée. Elle est très brillante. Son disque manque peut être de spontanéité mais on devine que ce premier effort a été préparé avec rigueur.

On baigne dans une trip hop quasi expérimentale mais c'est très beau et la voix de la chanteuse ne fait pas que charmer Robert Pattinson (son petit ami aux dernières nouvelles). On est séduit par son timbre gracieux et fragile. La dualité avec la musique protéiforme et la voix subtile fait la vraie différence.

C'est bizarre mais la chanteuse arrive à joindre les deux bouts: de l'expérimentation franchement culottée et des idées plus commerciales proches du R&B qui aime bien être déculotté. Le sex-appeal n'est pas dans l'attitude de la chanteuse mais bel et bien dans son impressionnante ambition. C'est l'émotion qui touche juste, au bon moment, entre des beats saccadés et des nappes synthétiques élégiaques qui font rêver. LP1 c'est un peu Rihanna qui couche avec Brian Eno. Une idée saugrenue mais qui fait son chemin tout au long des dix chansons.

A offrir aux amateurs de bizarreries ou aux petites filles qui écoutent trop de la R&B pour MTV

XL Recordings - 2014

J’ai revu un clip de Kyo sur RFM TV…en bas de jogging.

kyo

Regarder la télé un matin d’hiver, et dieu sait que nous sommes casaniers en ces temps froids et austères, n’est pas des plus déplaisants. Non.

Regarder la télé ce même matin d’hiver en s’apercevant que c’est pas parce que y’a grand froid dehors que les chaînes télé changent leur programme et, donc, que tu comptabilises, sur 463 chaînes (j’ai le satellite et je vous em******), à peu près 396 émissions de télé-achat, 44 dessins animés débiles pour nain et 3 émissions culinaires dès 9h du matin, là, oui, t’as beau être en mode j’hiberne, tu t’agaces.

De par le fait, si vous avez bien calculé comme moi 463-44-3, reste 10 chaines, j’en retiens 2 pour la marge d’erreur pour annoncer des estimations fiables à 20h, j’enlève 3 chaines de documentaires et 1 d’Histoire, non pas que je n’aime pas ça mais que le matin la culture m’habite modérément (NDLR : il n’y a aucune contrepèterie dans cette dernière phrase)…et il me reste 14 chaînes de musique où les clips s’enchainent.

Ce qu’il y a de bien avec les chaînes de clips à foison, c’est que les codes sont clairs et que tu arrives à suivre très simplement.

Ils passent des clips, donc, selon des thématiques super faciles à comprendre : NOUVEAUTÉS ! ou DANCEFLOOR ! ou NEW ! ou BEFORE ! ou WOUAH CLIP ! ou 80’s ! ou 90’s ! ou TENDANCES !, au cas où tu serais trop con pour comprendre de toi-même que Lady Gaga fait du NEW !+DANCEFLOOR et non du REGGAE DUB !+80’S.

Pratique, la chaîne de clip n’est pas folle et sait bien qu’elle est regardée par une majorité de mongoliennes pré-pubères à tendance « oups, j’ai oublié d’apprendre à lire l’heure sur une montre quand j’étais petite donc il me faut des gros chiffres », et c’est pourquoi une petite horloge est là, tout le temps, en haut à gauche de toutes le chaines de clips.

Autre particularité c’est que tous les 3 clips en moyenne, sans prévenir, tu as 10 minutes de pub où l’on invite à télécharger la dernière super sonneries qui reprend le clip que t’as vu juste avant, la dernière super super sonnerie qui imite un bruit de pet ou de rot pour ton téléphone, la dernière super super super appli qui te réveille avec la voix d’Omer Simpson qui imite Lady Gaga qui pète ou qui rote, ou encore la super super super super appli qui te permet de rencontrer des filles et des garçons de ta région pour seulement 4 sms facturés 36€ chacun.

Bon, voilà.

Alors donc je me retrouve, vous l’aurez compris, avec ta tasse de café, ma tartine de confiture de coing, mon jus d’orange et ma banane devant ma télé à regarder, la tronche de travers et l’agacement naissant devant tant de haine télévisuelle, mes chaines de clips. Précision somme toute utile, il s’avère qu’il faisait un tantinet frisquet dans la maison ce matin là et que, pour des raisons pratiques de « faudrait pas tomber malade ça serait ballot », j’avais enfilé un bas de jogging bleu acheté chez Decathlon, drôlement pratique et molletonné quand tu vas courir en hiver.

Je crois que cette fois-ci c’est bon vous avez le tableau du gros beauf dans toute sa splendeur avachi dans son canapé et qui donnerait envie sexuellement à n’importe qui sauf à tout le monde, ce qui fait peu.

Et là, O grande surprise, les bras m’en tombent, la tasse aussi et la tâche d’urine mal séchée qui arborait fièrement mon bas de jogging disparait soudainement, je ne veux pas y croire, RFM TV, à tendance 90’S+POP !, se lance dans la diffusion d’un clip de Kyo !!!

Oui Kyo !!!

Oui, vous avez bien entendu, Kyo ! Groupe de jeunes qui kiffaient trop leurs grattes et leurs riff au début des années 2000 avec des tubes comme…comme…euh…comme….bah merde alors, j’me rappelle plus.

Bon, là, donc, re-tableau, moi en bas de jogging, pas propre, avachi, des miettes partout, pas coiffé, devant RFM TV et je regarde Kyo, dans un clip.

Soudainement, l’angoisse m’habite, l’habit m’angoisse, le clip m’agresse, je dois réagir, ma bite acquiesce (oh ça va !!! c’est pour la rime !!! ohhhhhhh !!!).

Je me lève, j’étends la télé, j’enlève mon bas de jogging, je mets un short, des baskets, de change de caleçon, de mets mon Ipod avec Nova dans mes oreilles et je pars courir une heure. Sur le chemin, une pelouse, des jeunes, dont un avec une guitare, je suis poursuivi par Kyo !!! Je prends la décision d’aller le frapper ! et je me réveille…dans mon canapé, devant une pub de sonnerie pour portable.

Je reprends ma bite en vain, euh, je reprends ma vie en main et je me lève et je me lave pour de bons, en me jurant que je ne regardais plus de clips sur RFM TV les matins d’hiver.

 

 

 

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