Rachel CLAUDIO

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Chronique TV: « Vade retro Pokemon »

 Chronique TV: "Vade retro Pokemon"

"Vade retro Pokemon"

Depuis maintenant quelques mois, un étrange phénomène, que dis-je, une montée parasite aux confins de l'invasion, rampe et grimpe à peu près partout où j'ose poser mes pieds et mes oreilles dans mon chez moi...et tout particulièrement dans mon écran de TV du salon...ce virus visuel et auditif porte le nom de...Pokemon !

En

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effet, je n'échappe pas, en bon papa poule d'un gnome de 6 ans, à l'effet mode volatile où, sur une séquence de 5 à 10 mois, un personnage ou une tribu de personnages, devient la lubie, l'obsession, le remplissage de vie sans discontinuer de votre enfant; à tel point qu'à la question "dis donc mon lapin mignon, qui c'est le plus gentil et le plus super de l'univers ?" le risque que la réponse soit "Pikachu" et non "toiiii mon papa" n'est pas à négliger.

A ce titre, lors des 6 premières années de relation avec votre progéniture, qui, O oui qui, n'a pas eu à se taper la tête contre les murs à entendre sans faiblir, au point de l'avoir dans la tête du soir au matin, le générique des Teletubies sur la période 0-2 ans; les chansons répétitives et irritantes en français, en anglais et en mexicano-espagnol de cette tortionnaire auditive de Dora l'Exploratrice sur la période 2-4 ans : "Dora Dora Doraaaaaa l'exxxplorrraaaatrrricccccceeee, Doorrraaaaa Dorraaaaaa les coppainnnnssss sympppppaassss, oú allons-nous ? A la fontaine magiiiiiiiqqquuuuuuueeeee; allons-y let's'gooooo"....Rhhhhaaaaaaaaa mais ta gueule saloperie de mangeuse de guacamole, t as tes papiers d'abord hein ??? Tu l'ouvres encore je vends ton singe Babouch (encore un pas français moi j'vous le dis !) à des chinois dans le 13eme ardt et tu vas voir qu'ils sauront quoi en foutre de ton chimpanzé, sale môme élevé dans les champs de tacos !!! Alors tais-toi nom de d’la !!!! Quoi ? Oui, j’m’énerve.

S'ouvre ensuite une période 5-7 ans où règne un joyeux bordel dans les convulsions télévisuels de votre nain. Vous savez, la fameuse période où pour lui faire plaisir tu lui achètes la figurine de truc et qu'en fait il est déjà passé depuis deux semaines à autre chose !!!! Toi comme un con tu l'avais abonné au magazine, tapissé sa chambre de posters à l'image du truc...et en fait, bah il aime plus !!!! Dans le désordre, Barbie pour les filles, Planes ou Cars pour les garçons, et autres saletés...rhaaaa rhoooo ça m'agace bordel !!!

Là, pas de bol, l'histoire Pokemon, un peu à l'image de sa future petite copine dont il est très amoureux mais qu'elle s'habille comme une prostipute et

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qu'elle a un QI de 2,5 mais que, pour pas le vexer, tu dis rien, bah ca dure...et tu peux rien faire.

T’as beau tout tenter, rien n’y fait, l’est accroc l’animal.

Bon alors du coup, un peu comme avec sa future copine où son string dépasse de la jupe en cuir, t’essayes de t’intéresser…là tu ne parles pas de BEP Esthéticienne ou du secret d’une bonne coloration avec mèches pourpres, mais bel et bien montrer un brin de curiosité à toute la famille Pokemon, même si honnêtement tu te dis que certains d’entre eux ont été créés un soir de grosse cuite à la Vodka frelatée quand tu vois la gueule des bestioles.

Alors tu poses ton cucul dans le canapé à côté de ton fils et tu acceptes de mettre Canal J…

Et là… Au-delà d’un générique (trop) souvent entendu lors de tes nombreux passages du matin et du soir dans le salon, tu prends pleine tronche le pourquoi du comment ton fils se réveille la nuit et te demande de l’eau à la table en prétextant avoir des supers pouvoirs. Rien que les noms sont des cauchemars, Bulbizarre, Carabaffe, Rattatac et l’incontournable, l’inoxydable, l’imbattable Pikachu, qui comme son nom ne l’indique pas, n’est pas un cure dent pour attraper des mini choux fleurs à l’apéro !

Après, y’a les pouvoirs, autant dire, pour faire court, qu’une espèce de truc mi-fleurs mi-hamster mi-cochon d’inde mi-gnou handicapé est capable de passer d’un état animal myopathe à celui d’un dangereux monstre de te ratiboiser la gueule en 1 min 30' rien qu’en te lançant de l’eau…mais qu’est-ce qu’on attend pour envoyer une tribu de Pokemon sur la tronche de Bachar el Assad, moi j’dis il peut pas lutter le mec !!!

Au sortir d’un visionnage d’un épisode des Pokemon, tu te dis que les One Direction, comme passion finalement c’est pas si con et que t’as hâte que ça arrive, que Goldorak a dû devenir tenancier de bar Gay, qu’Albator est loin loin à la retraite et que quand tu cassais les burnes de tes parents avec Casimir, bah t’étais quand même une sacrée fiote par rapport à ton fils !

Voilà, donc pour tous les parents qui subissent Pokemon 24/24, je propose une psy groupé, genre création des Parents de Pokemon anonymes, « oui bonjour nous c’est Mickaël et Stéphanie, nos fils sont accrocs aux Pokemon depuis 1 an, on a acheté toutes les cartes et les jeux de DS » / « hhaaaaannnnnnnnnnn nooooonnnnnnnn, vous êtes tombés dans le piège !!! »/ « schuuuuttttttt, non non on ne juge pas Mickaël et Stéphanie, on écoute et on ne juge pas »…aidez-moi, j’vais crever !

Suuuuuppppeeeerrrrrrrrrr ppoouuuvvvvvooiiiiiirrrrrrrrrr de à la semmmaaainnnnneeee prochainnneeeeeeeeee ! Merde, j’ai le poil tout collé moi.

 

Romestebanr. © Etat-critique.com - 07/04/2014

L’année du Gorafi / Jean Francois BUISSIERE

 L'année du Gorafi

Un petit concentré d'humour qui nous venge des vilaines habitudes des journalistes et ceux qui font l'actualité ou le buzz!
Si vous n'êtes pas sur les réseaux sociaux, vous n'avez peut être pas eu vent de ce site drolatique qui s'en prend sauvagement à l'actualité. Un tweet. Sur "Efbe". Un lien. Un beau jour, vous avez découvert le Gorafi, pastiche joyeux du célèbre journal français.

Ce qu'on y lit, décortique avec une second degré dévastateur les gros titres des véritables médias. Ce que cherche à montrer les rédacteurs du site, ce sont les tics et les tocs qui sclerosent la presse et ceux qui la lisent.

C'est souvent irrésistible. Le détournement est total. L'actualité devient complètement timbrée mais la blague est faite avec un sérieux absolument génial. Ca faisait longtemps que l'on avait pas ri de la sorte sur internet. Pour ceux qui ne connaissent pas le site, dépêchez vous d'y aller.

L'année du Gorafi compile donc les titres les plus marrants, les plus efficaces (certains politiciens se gourent en prenant le site parodique comme une vraie source d'information) et les plus jouissifs.

Car effectivement on ne serait pas surpris d'apprendre que David Guetta souffre de surdité. Que l'Unicef lance un casting pour chercher des enfants au regard triste. Que Daniel Day Lewis se prépare à jouer une fougère... De l'absurde. Du non sens. De la dérision. Pour se moquer des faits et gestes des personnalités et surtout rire des habitudes journalistiques de plus en plus fades et sans originalité. On devrait un peu désespèrer du constat. Pourtant qu'est ce qu'on se marre!

 

Pierre Loosdregt © Etat-critique.com - 02/04/2014

Thrill of the game / Rachel CLAUDIO / (Musicast – 2014)

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Elle est belle. Elle chante bien. Mais qu’est ce qu’on s’ennuie !

 

Elle est apparue dans l’émission The Voice, le télé-crochet fastueux de TF1. Vous savez le truc avec des fauteuils qui tournent, un Nikos à la face figée et des chanteurs has been à la recherche du nouveau héros de la chanson, le sauveur de l’industrie musicale ?!

Rachel Claudio, jolie Australienne, est donc passée par là pour se faire remarquer. Elle n’a pas gagné. Ce n’est pas très grave. Personne n’a vraiment percé grâce à l’émission. A défaut d’aider l’industrie, les apprentis chanteurs nourrissent des heures de suspens pour TF1.

Elle a donc pu montrer de quoi elle était capable et avoir une certaine légitimité pour taper aux portes des maisons de disques. Elle sort discrètement un premier et court album avec tous les éléments qui pourraient faire d’elle une artiste reconnue. Elle s’est bricolée des chansons de soul bien troussées. La musique noire lui va bien. Entre rap et blues son cœur balance. Elle a raison de ne pas choisir.

C’est assez moite. Parfois cela s’énerve avec quelques cuivres, une guitare vrombissante et des chœurs urbains. Ben l’Oncle Soul vient lui apporter son soutien. En trente minutes, on a bien compris à qui on avait à faire ! Pourtant on s’ennuie. Rien de nouveau. La jeune femme est bien trop calme et caresse sagement nos oreilles.

Ca relève plus de l’étalage de talents que de la véritable inspiration. Loin des coachs de la télé, elle ne profite pas de la liberté.
La tentative de séduction est un peu grossière mais on n’oublie pas son joli timbre de voix.
Ce n’est pas cependant le grand frisson.

Pierre Loosdregt © Etat-critique.com

Mue / Emilie SIMON / (Barclay – 2014)

 Mue

Après un magnifique album sur le deuil amoureux, Emilie Simon continue son voyage lyrique dans la pop et mute en chanteuse plus calme et pourtant espiègle !

 

Le chemin parcouru par la brillante Emilie Simon a le mérite de ne ressembler à aucun autre. Un premier album remarqué par ses accents contemporains. Une bande originale. Des chansons en anglais. Des live expérimentaux. Des duos. Et une musique trip hop qui glisse petit à petit vers des titres plus nerveux, de plus en plus pop.

Sa voix elle reste espiègle mais les paroles prennent de plus en plus de place. La vie qui ne lui a pas fait de cadeau interrompt les plaisirs sonores. De plus en plus, son art lui semble essentiel : pour se remettre de la disparition de son compagnon, elle écrit et réalise "Franky Knight", effort cathartique de toute beauté.

Au fil du temps, la musique s’est dotée de sens. Chez Emilie Simon, la musique est une science (elle a un diplôme en musique contemporaine). Elle est devenue vitale. Oui, la musicienne a muté en chanteuse à la voix assez unique, version française d’une Kate Bush.

Il faut donc apprécier le style aigu et lyrique. C’est ce qui est bien chez Emilie Simon : elle n’a peur de rien. Elle se confronte à tous les genres. Mue fait dans la pure pop mais offre des airs de rumba ou des complaintes sexy.

Plus troublant est son retour à la langue française. La belle a besoin de se confier. Le son compte moins que le sens. Les arrangements ne sont plus une protection pour la chanteuse. La virtuosité n’est plus un artifice.
Le titre de l’album est bien choisi : Emilie Simon a changé.
Plus sentimentale.
Peut être romantique.

Elle nous fait en tout cas, craquer une nouvelle fois !

Qui danse pour les Stones?

L’Or d’Éros / Arthur H et Nicolas Repac

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Arthur H, Nicolas Repac et Eros, le trio dionysiaque

L'Or Noir proposait de retrouver les auteurs de la négritude dans un volume musical envoûtant, L'Or d'Eros présente avec audace la poésie sexuelle du XXe siècle. L'exercice pourrait être déplacé : comment passer de la lecture intime et personnelle à la lecture musicale? Comment ne pas passer à côté du texte et de l'essence des mots assemblés par l'auteur ? Comment ne pas lasser ou heurter l'oreille ?

Dans une variation musicale cinématographique de 47 minutes, Arthur H et Nicolas Repac relèvent très adroitement le défi des mots et des images. Que le langage soit poétique au cru. Le choix des auteurs est judicieux. On est très heureux de retrouver Pierre Louÿs, Apollinaire ou George Bataille, chantres d'un érotisme si sulfureux qu'il leur a valu d'entrer dans le célèbre Enfer de la Bibliothèque Nationale de France, cet "endroit fermé d’une bibliothèque où l’on tient les livres dont on pense que la lecture est dangereuse"...

Parmi les réussites, l'adaptation des textes du poète roumain Ghérasim Lucas, trop méconnu. Prendre corps est juste sublime. Un pur bonheur. La voix de H et la musique de Nicolas Repac ouvrent une nouvelle dimension. Quant à la narration de Roman d'amour, elle offre à l'auditeur la possibilité de voyager et de penser au rythme des mots. Une mélodieuse cadence, sensuelle, au bord de la folie, obsessionnelle, savamment orchestrée. Une chute horizontale animale prolongée par le poème de Joyce, Lettre à Nora, 2 décembre 1909, qui bascule soudainement dans la pornographie.

Plus rose que rouge, le duo avec Lou Doillon apporte une fraîcheur décadente et gainsbourgienne à l'ensemble. Décomposé en deux parties, le poème de Breton et d'Eluard, Amour, prend des accents de kamasoutra poétique humoristique, entre coquinerie et inventaire à la Prévert. On plane sur les sanglots  de sirènes en contre-chant du joli Lou mon étoile du mal-aimé Apollinaire, poème adressé à son amoureuse Louise de Coligny Châtillon. Il est question de sexe bien sûr mais aussi d'amour.

Car sous l'apparence cruauté des textes, sous la beauté céleste des phrases et cet inexorable besoin de chahuter les mots, se cache l'amour extrême d'hommes pour des femmes qu'ils voient comme des muses fantasmées, transcendées. Les circonvolutions musicales de Nicolas Repac élèvent les couleurs de pensées cachées et intimes. L'objectif de cet opus démoniaque est atteint. Émotion et plaisir littéraire sont au rendez-vous. A écouter, seul, à deux ou plus ?

Sébastien Mounié

Situation amoureuse c’est compliqué

Manu Payet est un chouette mec qui fait des vannes. C'est tout ce qu'on retient de sa première réalisation.

Manu Payet, on le sait, est un type marrant. Il a toujours une bonne vanne dans sa poche pour se faire apprécier. Il a un regard malicieux. Son look passe partout le rend accessible. On s’attache facilement à ce petit gars rieur et déconnant.
Avec son ex, Géraldine Nakache, il est l’un des rares à revendiquer une influence totale de la comédie américaine. Il ne cache pas cette admiration. Il tente d’en faire une force. Dans Tout ce qui brille et Nous York, les œuvres de son ex, mais aussi Radiostars, il cherche ce rythme inimitable et d’une efficacité redoutable que l’on trouve uniquement dans les comédies américaines.

Manque de bol, Manu Payet reste Français. Son cinéma est un ersatz à son image : sympa mais inoffensif. Son premier film est une tentative, jamais pathétique, d’offrir une comédie sentimentale made in France avec un peu plus de punch, de quotidien et d’air du temps.

Il a bien le talent pour décrire les faiblesses d’un trentenaire, un peu bobo, un peu glandu. Il nous décrit un adulescent avec pas mal de clairvoyance mais il se plante très largement dans son illustration qui pourrait faire passer Loulou la Brocante pour du Spielberg !

La grande et bonne idée c’est de prendre deux comédiennes affolantes, au sex appeal  et atouts différents. Elles sont là pour faire tourner la tête de son héros, qui a quelques jours de son mariage, tombe sous le charme de son amour de collège…

Mais c’est filmé avec une mollesse impardonnable. Quelques effets donnent l’illusion de modernité un peu hype. Tout sonne faux. Des lumières jusqu’au décor ! Le quiproquo est un peu lourd. Les seconds rôles sont trop caricaturaux pour vraiment nous faire rire. Il veut jouer sur l’émotion et le rire mais ni l’un ni l’autre ne sont réellement stimulés. Ce n’est pas très compliqué : sa comédie est ratée !

Van Gogh / Artaud. Le suicidé de la société / Musée d’Orsay

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Quand le boucher roux invite Artaud le Mômo à Orsay...

 

« Une exposition de tableaux de Van Gogh est toujours une date dans l'histoire, non dans l'histoire des choses peintes mais dans l'histoire historique tout court » dixit Artaud. C'est en s'appuyant sur l'exposition de 1947 consacrée à Van Gogh au Musée de l'Orangerie et le livre d'Antonin Artaud Van Gogh ou le suicidé de la société, que le Musée d'Orsay propose d'exposer une quarantaine de toiles, de dessins et de lettres du peintre néerlandais ainsi que quelques œuvres graphiques du poète-dessinateur.

A la demande de Pierre Loeb et suite à la lecture d'un article du Dr Beer croyant déceler chez le peintre une schizophrénie du type dégénéré, Artaud se rendit à l'exposition Van Gogh au musée de l'Orangerie. Il écrit alors un texte dans lequel il accuse ouvertement la société d'avoir poussé Van Gogh au suicide aidé par le monde des psychiatres et son frère Théo. Établissant des parallèles avec Baudelaire, Poe, Nerval et Lautréamont, en quelques pages, Artaud explique que la société a toujours cherché à étouffer, à écarter les extra-lucides. Van Gogh est de ceux-là. La clairvoyance mène fatalement à la mort.

Avec la force vitale propre à l'écriture d'Artaud, l'ouvrage fait ressortir toute l'étrangeté et le génie du peintre : "Rien que peintre, Van Gogh, et pas plus, pas de philosophie, de mystique, de rite, de psychurgie ou de liturgie, pas d'histoire, de littérature ou de poésie, ses tournesols d'or bronzé sont peints : ils sont peints comme des tournesols et rien de plus, mais pour comprendre un tournesol en nature, il faut maintenant en revenir à Van Gogh, de même que pour comprendre un orage en nature, un ciel orageux, une plaine en nature, on ne pourra plus ne pas en revenir à Van Gogh."

Cette exposition des œuvres de Vincent Van Gogh laisse toujours sans voix. On a beau connaître La nuit étoiléeL'église d'Auvers-sur-OiseLa Chambre et les autoportraits issus du Musée d'Orsay, lorsque ces œuvres sont présentées au milieu d'autres plus rarement exposées, la magie opère. Étonnant Crabe sur le dos, flamboyant Cyprès avec deux femmes, superbe Entrée de carrière près de Saint-Rémy, originaux Tournesols venant de Berne, romanesque Fauteuil de Gauguin, mouvementés Lauriers roses de New York, misérable Paire de chaussures qui rappelle les fameux Souliers. L'exposition articulée autour de citations du livre d'Artaud est belle et à voir.

On demeure étonné devant le choix des sujets, notamment les natures mortes (crabe sur le dos, chaussures) qui ont cette couleur roturière et ces positions provocantes, loin de tout conformisme. Une peinture anti-bourgeoise. Qui à l'époque aurait pu accrocher de telles œuvres sur les murs de son salon ? Quand on sait que ces œuvres s'achètent aujourd'hui des millions d'euros...

 

Et puis il y a la touche, les formes, les volutes et ces traits qui dansent dans des tourbillons de couleurs, ces convulsions dont parle Artaud. "J'aime mieux, pour sortir de l'enfer, les natures de ce convulsionnaire tranquille que les grouillantes compositions de Breughel le Vieux ou de Jérôme Bosch qui ne sont, en face de lui, que des artistes, là où Van Gogh n'est qu'un pauvre ignare appliqué à ne pas se tromper."

Les paysages, les autoportraits, et particulièrement la thématique sur l'hôpital Saint-Paul montrent un Vincent aspiré par l'infini. Regardez Les Arbres dans le jardin de l'hôpital Saint-Paul, ou la forêt de pin au déclin du jour. La verticalité en action... Le Docteur Gachet et son abyssale mélancolie... De quoi vibrer, assurément.

Un seul regret peut-être dans cette exposition, le choix des textes d'Artaud affichés, comme une volonté de rester dans le sens descriptif des œuvres. Il y a bien une salle dédiée à la lecture de l'analyse d'Artaud du Champ de blé aux corbeaux, mais le style poétique, la vigueur insurrectionnelle de l'ouvrage d'Artaud passent sans doute trop inaperçus dans cette exposition. En somme, il ne suffit pas de dire qu'il est poète pour qu'on le sente. On sent le génie de Vincent mais assez peu la fulgurance de Mômo. C'est pourquoi, on recommande activement la lecture de Van Gogh le suicidé de la société pour compléter habilement l'exposition.

Mais pas de doute possible. A voir et revoir, à lire et relire.

Visite virtuelle : Van Gogh / Artaud au Musée d...par FranceInfo

http://www.musee-orsay.fr/fr/accueil.html

 

 

Sébastien Mounié

Histoires d’Hommes

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Magali Bros, Pauline Devinat et Aude Kerivel font leur possible dans le rôle de femmes incomprises, blessées et lassées par les hommes, mais le résultat n’y est pas. 

Le texte tout d’abord, et c’est malheureusement sans appel, ne touche pas. Ayant pour noble ambition de raconter la difficulté des relations amoureuses, il abandonne vite la complexité du sujet pour se contenter de nous présenter trois caricatures de femmes dépendantes et complètement instables, le tout forcément englué dans le pathétique. La vie de ces femmes se résume au nombre de regards ou d’appels d’hommes reçus, comme si rien d’autre et visiblement pas l’amitié, alors que les trois femmes nous sont présentées comme des amies chères, n’était susceptible de leur apporter le moindre soupçon de joie de vivre. Spectateur attristé, on se doute, mais l’auteur ne semble pas s’en soucier, que leur blessure est sûrement plus profonde, plus vieille, et doit avoir des répercussions plus globales que sur leurs seules relations amoureuses.

La mise en scène ensuite, les danses hirsutes notamment et les passages chantés particulièrement, ne convainc pas. Certes, les personnages devraient être des femmes normales et donc, pas forcément des chanteuses, mais pourquoi avoir choisi d’insérer ces airs parfois joyeux, parfois tristes, parfois virulents, jamais percutants, si ce n’est pour confirmer l’instabilité chronique des personnages?

En bref, seul l’effort et le dévouement des actrices est à saluer. Dommage.

 

 

Jusqu'au 27 avril 2014 Théâtre de Poche Montparnasse

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