FOR THE MASSES – HADOUKEN! – (Surface Noise Recordings-Naïve-2010)

 FOR THE MASSES

J’étais sur les pistes de ski. Je venais de recevoir le dernier disque d’Hadouken. Je me suis dit : « allez, on va se marrer un peu ». J’ai mis mon casque sur les oreilles… J’ai failli me tuer.

Hadouken revient avec For the masses. Produit sur son label Surface Noise Recordings, le disque confirme les premiers ressentis du premier album qui a fait un tabac : Music for an accelerate Culture.

Dès le premier titre, on sent qu’Hadouken veut s’adresser à une foule dansante qui veut un son puissant pour clamer sa rage de vivre. Le son rock moderne alterne beat de rap et guitares métal hurlantes. Disto saccadée sur samples inspirés de tecno transe, un mélange des genres qui ne vise qu’une seule chose : vous faire sauter sur place le poing en l’air. Orgiaque. De l’interprétation des raves…

Ce jour-là, j’ignorais tout. Hadouken… Bizarre comme nom. J’ai lancé mon lecteur, les basses ont fait bondir mon bonnet ancré sur mon crâne, la musique m’a soudain fait croire que j’étais un super-héros de la glisse, un athlète local recalé pour les JO de Vancouver par manque de reconnaissance. Hadouken vous transcende.

La piste rouge ne devient qu’une piste de luge. Masque devant les yeux, bâtons serrés dans les mains, me voilà projeté en avant par des chœurs carl-offiens s’élèvant d’un bas-fond métallique. Me voilà descendant tête en avant la piste rouge. Ouch ! A 2’00 pétantes le beat vous assomme et me voilà slalomant entre trois mémés chasse-neigeantes et un lacet de bambins suivant une canne habillée de rouge. Un moniteur probablement, je n’ai pas eu le temps de le voir.

« Turn the lights out » débute… Une phrase scandée qui relance le tout. Hum ! Et on regrette de ne pas à être à un concert pour sauter. On va se lancer sur la prochaine bosse…« You can’t stop this » « I don’t know where we are » chante James Smith. C’est un peu vrai mais ce n’est pas grave, on y va quand même. Tête baissée on ferme les yeux et on prie pour que les genoux tiennent…

« Evil » clame maintenant « I won’t go, I won’t go »… Et un regret vous prend le cours d’un instant. Quel bien fait cette satanée musique ? Pourquoi ai-je pris cette bosse ? Le réveil ne va-t-il pas être douloureux ? Pas de réponse car les gimmicks successifs de « House is falling » ne vous laissent pas le temps de réfléchir. Une alternance de rythmes qui enfonce des portes ouvertes et qui ne révolutionne pas le genre mais qui vous amuse avec une auto-dérision assez rare dans le genre. C’est tout simplement bien fait. Jouissif pour la dépense d’énergie. Les genoux ont tenu.

« Mic Check » est un must dans le genre, montée en puissance, rupture, beat puissant et voix violente qui dégueule « Check one check two one mic ckeck ! » De quoi faire chauffer la piste et faire fondre la neige… La descente s’accélère.« Bombshock » « I’m gonna run get my feet on the floor » me lance James Smith. Il me voit skier! Du coup, plus de carre. Ca glisse… Je fonce, je suis un danger parmi les dizaines de skieurs évités… Un mono, une mémé, un papi, un surfeur, un panneau ralentissez, un enfant, une balise, le panneau ralentissez ?…Je suis hors-piste. Puis le vide. De l’air. Le vent. Le beat dans les oreilles. Jusqu’à « Lost » le dernier morceau de l’album. Un pisteur m’accueille au bas des pistes… Hadouken ? me lance-t-il.

Allongé, endolori, je lui dis : Hadouken !

A consommer avec modération…

http://www.myspace.com/hadouken

Tournée en France :
17/03 - Cabaret Electrique, Le Havre
18/03 - La Maroquinerie, Paris
19/03 - La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand
20/03 - Le Marché Gare, Lyon

 

Sébastien Mounié © Etat-critique.com - 10/03/2010

Uprising / In your rooms, Hofesh SHECHTER

article_2671Jusqu’au 21 février le Théâtre de la Ville invite la compagnie de Hofesh Shechter pour un double spectacle intense et enthousiasmant.

 

Pour la première fois, le public parisien a la possibilité de découvrir ces deux performances récentes du chorégraphe israélien résident en Angleterre : Uprising (2006) et In your rooms (2007) enchantent et enflamment les spectateurs grâce à une énergie infatigable et une époustouflante présence des corps sur scène.

 

Dans Uprising, Shechter emploie un septet masculin qui, avec ironie et puissance, constitue par moment un contrepoint, à d’autres moments une alliance dynamique avec la musique électro-indu et le jeu des lumières régnant sur scène. Le spectacle engage directement les entrailles du public, il ne cesse de le solliciter avec la force des sons et des lumières et, surtout, avec des gestualités et des mouvements toujours imprévus et vigoureux, à la fois spontanés et contrôlés, populaires et sophistiqués. Uprising laisse les spectateurs le souffle coupé.

 

In your rooms présente, au contraire, une dizaine de danseurs mixtes, accompagnés sur scène par cinq musiciens et en off par une voix ironique et amusante qui s’exprime à la première personne. Après une première partie dans laquelle apparaissent et se succèdent de très courtes mises en scène, presque photographiques, toujours inattendues et surprenantes, la deuxième partie de la performance est un flux ininterrompu auquel participent tous les danseurs : un rythme fulgurant et frénétique autour duquel se construit une intense réflexion chorégraphique sur la relation à l’autre, les pouvoir politiques, l’énergie des corps, les différences et les liens possibles à l’intérieur d’un groupe. Une gestualité et des mouvements - basés notamment sur les passages au sol - encore une fois multiformes et déroutant, où se mélangent des éléments contemporains et urbains avec d’autres plus traditionnels. Ressort ainsi une spiritualité insolite et impressionnante, faite d’extase pure, pointée subtilement, mais énergiquement d’ironie et de plaisanterie inlassables.

 

Un travail puissant et éloquent sur l’humanité et sur la communication - à ne pas manquer.

http://www.theatredelaville-paris.com/spectacle-hofesh-shechter-150

 

 

 

 

Gloria Morano

© Etat-critique.com - 19/02/2010

LA FABBRICA, Ascanio CELESTINI et Charles TORDJMAN

article_2572Le Théâtre de la Ville choisit de débuter l’année 2010 par une adaptation de la pièce de 2001 du célèbre comédien et humoriste italien Ascanio Celestini, mise en scène par Charles Tordjman.

 

Comment transposer le monologue de Celestini, la récitation toute particulière de ce jeune artiste italien, pour le rendre accessible au public français ? Comment adapter en France le style mordant d’Ascanio Clestini qui, depuis une dizaine d’année, raconte l’Histoire de l’Italie à travers des dialogues de la vie quotidienne, à travers un langage populaire et un accent romain très caractéristique et qui, la plupart du temps, ne remplit la scène presque nue que par l’éloquence de sa voix et de son visage, par le rythme infatigable de ses phrases ?

 

Si Celestini a conçu La Fabbrica comme un flux irrépressible d’où prennent forme et consistance les différents personnages de l’usine, leurs vicissitudes et leurs sentiments, Charles Tordjman, en accord avec le comédien italien, a choisi de confier la récitation du monologue en alternance par Agnès Sourdillon et Serge Maggiani et de les faire accompagner sur scène par la chanteuse Giovanna Marini qui, avec trois autres choristes, interprète en italien des chants traditionnels et d’autres écrits de Celestini et Marini eux-mêmes.

 

Cette interaction entre plusieurs présences sur scène se révèle une bonne solution d’adaptation de la pièce italienne. La multiplicité des voix, le ton décalé et naïf de Sourdillon et Maggiani, la poésie et la force des chanteurs sur scène donnent vie à une pièce à la fois ironique et lyrique dans laquelle la narration se développe à un rythme soutenu et, par la description de la vie quotidienne et des luttes d’usine, rend tangible l’Histoire de l’Italie du début du XXe siècle jusqu’aux années 70, en passant notamment par les deux guerres et l’époque fasciste.

 

Bien que le ton général trahisse légèrement le style de Celestini en devenant parfois trop pathétique et les chants trop prépondérants par rapport à la narration des comédiens, l’adaptation française de La Fabbrica se révèle tout à fait réussie.

 

http://www.theatredelaville-paris.com/spectacle-la-fabbrica-131

 

Gloria Morano

© Etat-critique.com - 06/01/2010

Ecoute s’il pleut – MELISSMELL – (Discograph – 2010)

 Ecoute s'il pleut

Melissmell nous offre une belle occasion d’espérer et de croire en 2011. Le souffle rock qui souffle dans cet album vient de donner naissance à une étonnante voix.
Melissmell a une voix. Une voix rauque d’écorchée capable d’aller rapidement se percher dans les octaves. La force est là, c’est indéniable. Alors quand elle ouvre l’album avec Aux armes, on en prend plein les oreilles en se disant qu’une Cantat au féminin est en train de voir le jour. Le titre a les boucles d’un tube et la hargne du moment. Ca sent bon le succès.

Je me souviens confirme les premières impressions. Une ode rock nostalgique à Maman. Mais quand vient Ecoute s’il pleut et son premier couplet chanté avec une douceur toute en retenue, on se dit que le potentiel est énorme et laisse entrevoir de belles perspectives à condition de prendre des risques.

Entre chanson réaliste et rock français, Melissmell nous fait du bien à de nombreux moments de l’album. Si la production est plutôt bien faite on regrettera que celle-ci l’emmène parfois dans des dédales pop qui perdent un peu la voix en chemin (Les enfants de la crise). On ne s’y trompe pas, c’est dans le rock que Melissmell dégage le plus d’énergie et est la plus convaincante. L’album donne envie de la voir sur scène et c’est une première réussite. On espère juste que la jeunesse de l’écriture et ce soutien prod ne l’emmèneront pas dans une caricature à la Saez et que ceux qui l’entourent lui laisseront prendre le risque de se brûler les ailes au soleil du rock français avec une chanson colérique.

« Viens viens » comme dirait Melissmell. Laissez-là venir et parions que l’artiste fera un long chemin où le cri des mots pourra prendre une place légitime et impertinente. Un cri qu’on espèrera libre comme dans Sens ma fatigue, rêveur comme dans Plutôt rêver.

L’objectif de ce premier album est atteint, montrer toutes les possibilités d’une artiste qui a une énergie évidente à encourager. A suivre.

Melissmell - "Aux Armes" [Official Video] par Discograph
 

MELISSMELL : Aux armes ! -Acoustique... par voltaireonline

Simone de Beauvoir – La ballade de Simone, Simone DE BEAUVOIR et Nadine DARMON

article_2515« Qu’est-ce que la femme ? » Sûrement une actrice...

 

Actuellement sur scène au Théâtre du Lucernaire, La Ballade de Simone de Nadine Darmon propose une immersion dans la vie de Simone de Beauvoir.

Sur la base d'extraits tirés de trois textes de Simone de Beauvoir (Le deuxième sexe, La force des choses, Lettres à Algren), ce spectacle, joué avec brio, ne veut pas uniquement « reproposer » la pensée féministe du grand écrivain, mais aussi en considérer, d’une façon drôle, le sens qu’elle peut assumer de nos jours. Le spectacle met en parallèle de manière intelligente et brillante l’œuvre philosophique de Simone de Beauvoir dans la période dans laquelle elle travaillait à la rédaction de Le deuxième Sexe et la correspondance passionnée avec l’écrivain américain Nelson Algren.

Dans un décor sobre, qui évoque une intimité toute féminine (un rideau de perles derrière lequel se place une sorte de toilette), deux femmes d’aujourd’hui, d'âges différents, dialoguent, rient et se confrontent, comme deux copines le feraient, autour de l'œuvre et de la vie sentimentale de Simone de Beauvoir.

A travers la lecture, des sketches comiques et la musique jouée sur scène (chant et accordéon), les deux actrices (Michelle Brûé et Odja Llorca) se moquent de la considération de la femme élaborée tout au long des siècles en mettant en valeur la nouveauté et l'importance de la figure de Simone de Beauvoir. Mais si l’une d’elles garde un coté froid et rationnel, l’autre semble incarner la jeune fille qui s'émeut devant une histoire d'amour (celle de Simone et de l'écrivain américain Nelson Algren), qui demande avec impatience « Qu’est-ce qui se passe après ? » quand leur amour semble mis en péril, et qui s’élance sur les notes tristes d’une chanson française quand elle en connaît la fin.

Malgré les quelques moments où la récitation et le chant prennent trop le dessus sur la narration, ce spectacle n’ennuie pas un seul instant pendant toutes ses 100 minutes. Les lectures alternées des extraits de Le deuxième sexe et de la correspondance avec Nelson Algren crée une dialectique riche et vivace qui implique généreusement le spectateur.

http://www.lucernaire.fr/beta1/index.php?option=com_content&task=view&id=504&Itemid=52

 

Flavia Ruani et Gloria Morano

© Etat-critique.com - 07/12/2009

Masurca Fogo, Pina Bausch

article_2477A dix ans de distance, le spectacle de 1998 de Pina Bausch revit sur le plateau du Théâtre de la Ville : un tribute émouvant à la grande choréographe disparue cet été.

 

A dix ans de distance, le spectacle de 1998 de Pina Bausch revit sur le plateau du Théâtre de la Ville : un tribute émouvant à la grande chorégraphe disparue cet été.

Masurca Fogo est inspiré par l’atmosphère du Portugal, suite à une résidence que la compagnie de Pina Bausch a réalisé à Lisbonne en 2008. Cette création poursuit la recherche liée aux rapports entre les hommes et les femmes, à leurs rencontres, aux solitudes de chacun. Comme toujours il s’agit d’un travail chorégraphique qui alterne danse et théâtre parlé. Les solos (très nombreux) et les moments de danse en groupe (plus rares) s’alternent à séquences jouées qui, influencées par le quotidien des rues de Lisbonne, font surgir de vrais personnages drôles, décalés, touchants.

Les situations de jeu et les corps des hommes et des femmes sont mis à l’épreuve d’une bande-son très variée, composée de musique cap-verdienne, ainsi que de sons de percussions, de mélodies fado, de chansons pop-jazz etc.

Des moments plus sentimentaux et érotiques succèdent à saynètes comiques et exhilarants, proches de l’absurde. Souvent des vidéo-projections envahissent entièrement la scène en plongeant les corps des danseurs-acteurs dans de paysages portugais faits d’animaux et de nature sauvage.

Masurca Fogo, au contraire des créations plus anciennes de Pina Bausch, propose une vision plus positive des relations hommes-femmes. L’érotisme est fait de passions furtives, de jeux de séduction et de moments burlesques émouvants et saisissants.

La première de dimanche 22 novembre 2009 a été applaudie intensément dans la commotion collective. Un hommage éloquent à l’œuvre de Pina Bausch, hommage qui se poursuit au Théâtre de la Ville jusqu’à la fin du mois.

 

Gloria Morano

© Etat-critique.com - 25/11/2009

Le Cirque des Mirages aux Trois Baudets / Yanowski et Fred Parker

LE CIRQUE DES MIRAGES AUX TROIS BAUDETS

Il ne manquait plus qu’eux aux Trois Baudets. Le Cirque des Mirages a bien voulu y faire une pause. Un choc de grâce et d’humour pour amoureux des maux.

Cela fait plusieurs années qu’ils sillonnent la France de long en large, Fred Parker le pianiste et Yanowski l’auteur chanteur de cet incroyable duo expressionniste. L’esthétique est fondée sur un mélange de poésie, de chant et de grâce.

La narration commence avec les déboires d’un auteur endetté poursuivi par un huissier. L’histoire finit mal, un meurtre non prémédité. L’huissier est assassiné à coup de grands gestes, d’éclairage  et de touches de piano : des noires. S’ensuivent alors des histoires empruntées à l’absurdité de notre monde. Du bureau administratif fermé à l’heure pétante qui ne permet pas de délivrer un récépissé, au terrible destin d’un employé, affublé de l’indélicate phrase « il est con Jambier », tout est là pour accabler les hommes souvent désireux d’en finir eux-mêmes avec l’humanité.

Les Barbares sont partout autour de nous. Parker et Yanowski nous le font rapidement comprendre avec une langue qui élève le spectateur vers un monde imaginaire de finesse et de beauté. Les mots sont choisis pour éveiller l’oreille et le temps dans un rythme effréné qui ne ménage jamais le corps du comédien chanteur, étiré, chamboulé,  sur un plateau vidé pour mieux résonner avec le martèlement des maux.

Yanowski suit les mots les mâche et les digère, une respiration humaine qui percute et jamais ne lasse. On retrouve l’extravagance des voix de l’opéra,  la grâce gestuelle d’une Barbara, l’androgynie des pantins manipulés au gré du vent et du destin, la noirceur et la dureté de l’artisan perfectionniste qui va au bout de l’intention. Une étonnante loufoquerie qui manipule avec talent l’Amour et la Mort. Yanowski et Parker sont deux magnifiques icônes du spectacle vivant. A découvrir d'urgence.

Le Cirque des Mirages :http://www.cirquedesmirages.com/index.php

Les Trois Baudets : http://www.lestroisbaudets.com/

 

Sébastien Mounié© Etat-critique.com - 19/11/2009 - Le cirque des mirages DU 10 AU 29 novembre 2009 les trois baudets 64 bd de clichy paris 18 infos@lestroisbaudets.com réservation/info lestroisbaudets.com ou Par tél au 01 42 62 33 33

Les Caramels fous, Madame Mouchabeurre

mouchabeurre

Jusqu’au 21 novembre, vous allez pouvoir rire, vous amuser, vous détendre entre amis, partager un vrai bon moment. Et ça n’arrive pas si souvent !

Merci aux Caramels Fous, une troupe amateur de chanteurs et danseurs gays, qui vous entraîne dans leur dernière aventure, « Madame Mouchabeurre ».

Comme Madame Butterfly, Mme Mouchabeurre rêve d’un amour perdu. Mais la transposition est bien loin de l’expression dramatique de l’original.

L’action se situe dans un petit port breton, Plou Her meur, et va, en trois tableaux, des années 1950 aux années 1980. On voit ainsi changer la Bretagne, du petit bistrot au fast-food.

Mme Mouchabeurre (ex- Melle Chouchenn) doit se marier avec le patron du bistrot. Mais ce soir-là, juste avant ses noces, débarque un beau marin américain auquel elle se donne et dont elle aura un enfant. Le mari repart, Yvon Mouchabeurre l’épouse, tout pourrait être oublié, se tasser avec le temps. Mais c’est sans compter sans l’imagination débridée deMichel Heim et des autres Caramels. Bref, cette comédie musicale est fertile en rebondissements.

Surtout, leurs parodies de chansons et d’airs connus est absolument hilarante.Bien sûr, il y a les classiques bretons, les chansons de Tri Yann telles « La jument de Michao », qu’honore de vaillantes bigoudens. Mais ce n’est pas tout : de « Titanic » à Salvatore Adamo en passant par Michel Polnareff ou les Rita Mitsouko, le public n’est pas au bout de ses surprises. Mention spéciale à Maryvonne, la bonne du curé, qui nous fait une sacrée interprétation du titre éponyme d’Annie Cordy. À se tordre !!! Et quand cette bonne décide de devenir un garçon, un gay très cuir amoureux d’un trans, on se demande où tout cela s’arrêtera. Mozart et sa « Flûte enchantée » (avec ce fabuleux air de « Papageno »), mais aussi Hoffmann ou Offenbach, les Caramels ont de sacrées références.

N’oublions pas que tous ces chanteurs et danseurs sont bénévoles. La chorégraphe Nadine Féty et le directeur musical Nicolas Kern ont également uni leurs talents pour le meilleur. En ces temps de crise, il n’y a rien de mieux que quelques vrais éclats de rire. Après « La Nuit des reines » et autres « Dindes galantes », les Caramels Fous sont encore au rendez-vous. Merci, messieurs. Les gens qui nous font autant rire méritent tout notre respect.

 

 

 

Les Caramels Fous - Madame Mouchabeurre

Nicolas KERN et Michel HEIM

Trianon 80, boulevard Rochechouart, 75018 Paris

GENTE DI PLASTICA, Pippo DELBONO

article_2414L’édition 2009 du festival Vidéodanse, débutée au Centre Pompidou ce 21 octobre, donne la possibilité de revoir une œuvre de l’auteur de théâtre italien Pippo Delbono.

 

 

Pippo Delbono, au cinéma cette année avec ses films La Menzogna et La Paura (tourné avec téléphone portable), est également un des protagonistes du festival Vidéodanse qui, pour cette édition, a choisi comme thème la relation entre le réel et la danse. Et à raison. Le spectacle Gente di Plastica [Gens de plastique], réalisé en 2002 et présenté au Théâtre du Rond Point en 2004, dont il est possible aujourd’hui visionner la version filmé en 2006 par Christophe Bargues, questionne cruellement la fausseté et le vide du quotidien familial. Il s’agit d’une critique intense et rythmiquement articulée de la société moderne qui construit tous ses rêves dans le miroir du spectacle télévisuel.

 

Les saynètes interprétées par les comédiens poussent jusqu’au bout les clichés et la symbolique de la société, à partir des codes et des dynamiques familiaux. La construction de cette surface de typologies humaines, de caractères distinctifs en termes de gestes et d’habillement, met en évidence le vide sous-jacent, sa violence, sa tragédie.

 

Le rythme est donné par le DJ Delbono qui choisit et annonce les mélodies. Les chansons deviennent le fil conducteur des séquences dans lesquelles sont déconstruites jusqu’à l’implosion les images et les apparences sociales. La voix de Delbono, racontant la guerre et la poésie, narre le spectacle infini qui transforme les visages humains en masques, qui dévoile le monstrueux du quotidien.

 

 

Gloria Morano

© Etat-critique.com - 04/11/2009

Dîtes-leur que je suis un homme, d’Ernest J. Gaines

Dans la Lousiane des années 40, un braquage minable d’une épicerie tourne mal : quelques morts et un gamin qui se retrouve condamné pour avoir été présent sur les lieux du crime. Etait-il simple spectateur ou participant actif à la rapine ? Toujours est-il que ce jeune homme, un (sale) nègre pour les uns, un frère pour les autres, sera investi par son peuple de la mission de montrer aux blancs qu’il est bien un Homme. (suite…)

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