Le Cirque des Mirages aux Trois Baudets / Yanowski et Fred Parker
Il ne manquait plus qu’eux aux Trois Baudets. Le Cirque des Mirages a bien voulu y faire une pause. Un choc de grâce et d’humour pour amoureux des maux.
Cela fait plusieurs années qu’ils sillonnent la France de long en large, Fred Parker le pianiste et Yanowski l’auteur chanteur de cet incroyable duo expressionniste. L’esthétique est fondée sur un mélange de poésie, de chant et de grâce.
La narration commence avec les déboires d’un auteur endetté poursuivi par un huissier. L’histoire finit mal, un meurtre non prémédité. L’huissier est assassiné à coup de grands gestes, d’éclairage et de touches de piano : des noires. S’ensuivent alors des histoires empruntées à l’absurdité de notre monde. Du bureau administratif fermé à l’heure pétante qui ne permet pas de délivrer un récépissé, au terrible destin d’un employé, affublé de l’indélicate phrase « il est con Jambier », tout est là pour accabler les hommes souvent désireux d’en finir eux-mêmes avec l’humanité.
Les Barbares sont partout autour de nous. Parker et Yanowski nous le font rapidement comprendre avec une langue qui élève le spectateur vers un monde imaginaire de finesse et de beauté. Les mots sont choisis pour éveiller l’oreille et le temps dans un rythme effréné qui ne ménage jamais le corps du comédien chanteur, étiré, chamboulé, sur un plateau vidé pour mieux résonner avec le martèlement des maux.
Yanowski suit les mots les mâche et les digère, une respiration humaine qui percute et jamais ne lasse. On retrouve l’extravagance des voix de l’opéra, la grâce gestuelle d’une Barbara, l’androgynie des pantins manipulés au gré du vent et du destin, la noirceur et la dureté de l’artisan perfectionniste qui va au bout de l’intention. Une étonnante loufoquerie qui manipule avec talent l’Amour et la Mort. Yanowski et Parker sont deux magnifiques icônes du spectacle vivant. A découvrir d'urgence.
Le Cirque des Mirages :http://www.cirquedesmirages.com/index.php
Les Trois Baudets : http://www.lestroisbaudets.com/
Sébastien Mounié© Etat-critique.com - 19/11/2009 - Le cirque des mirages DU 10 AU 29 novembre 2009 les trois baudets 64 bd de clichy paris 18 infos@lestroisbaudets.com réservation/info lestroisbaudets.com ou Par tél au 01 42 62 33 33
Les Caramels fous, Madame Mouchabeurre
Jusqu’au 21 novembre, vous allez pouvoir rire, vous amuser, vous détendre entre amis, partager un vrai bon moment. Et ça n’arrive pas si souvent !
Merci aux Caramels Fous, une troupe amateur de chanteurs et danseurs gays, qui vous entraîne dans leur dernière aventure, « Madame Mouchabeurre ».
Comme Madame Butterfly, Mme Mouchabeurre rêve d’un amour perdu. Mais la transposition est bien loin de l’expression dramatique de l’original.
L’action se situe dans un petit port breton, Plou Her meur, et va, en trois tableaux, des années 1950 aux années 1980. On voit ainsi changer la Bretagne, du petit bistrot au fast-food.
Mme Mouchabeurre (ex- Melle Chouchenn) doit se marier avec le patron du bistrot. Mais ce soir-là, juste avant ses noces, débarque un beau marin américain auquel elle se donne et dont elle aura un enfant. Le mari repart, Yvon Mouchabeurre l’épouse, tout pourrait être oublié, se tasser avec le temps. Mais c’est sans compter sans l’imagination débridée deMichel Heim et des autres Caramels. Bref, cette comédie musicale est fertile en rebondissements.
Surtout, leurs parodies de chansons et d’airs connus est absolument hilarante.Bien sûr, il y a les classiques bretons, les chansons de Tri Yann telles « La jument de Michao », qu’honore de vaillantes bigoudens. Mais ce n’est pas tout : de « Titanic » à Salvatore Adamo en passant par Michel Polnareff ou les Rita Mitsouko, le public n’est pas au bout de ses surprises. Mention spéciale à Maryvonne, la bonne du curé, qui nous fait une sacrée interprétation du titre éponyme d’Annie Cordy. À se tordre !!! Et quand cette bonne décide de devenir un garçon, un gay très cuir amoureux d’un trans, on se demande où tout cela s’arrêtera. Mozart et sa « Flûte enchantée » (avec ce fabuleux air de « Papageno »), mais aussi Hoffmann ou Offenbach, les Caramels ont de sacrées références.
N’oublions pas que tous ces chanteurs et danseurs sont bénévoles. La chorégraphe Nadine Féty et le directeur musical Nicolas Kern ont également uni leurs talents pour le meilleur. En ces temps de crise, il n’y a rien de mieux que quelques vrais éclats de rire. Après « La Nuit des reines » et autres « Dindes galantes », les Caramels Fous sont encore au rendez-vous. Merci, messieurs. Les gens qui nous font autant rire méritent tout notre respect.
Les Caramels Fous - Madame Mouchabeurre
Nicolas KERN et Michel HEIM
Trianon 80, boulevard Rochechouart, 75018 Paris
GENTE DI PLASTICA, Pippo DELBONO
L’édition 2009 du festival Vidéodanse, débutée au Centre Pompidou ce 21 octobre, donne la possibilité de revoir une œuvre de l’auteur de théâtre italien Pippo Delbono.
Pippo Delbono, au cinéma cette année avec ses films La Menzogna et La Paura (tourné avec téléphone portable), est également un des protagonistes du festival Vidéodanse qui, pour cette édition, a choisi comme thème la relation entre le réel et la danse. Et à raison. Le spectacle Gente di Plastica [Gens de plastique], réalisé en 2002 et présenté au Théâtre du Rond Point en 2004, dont il est possible aujourd’hui visionner la version filmé en 2006 par Christophe Bargues, questionne cruellement la fausseté et le vide du quotidien familial. Il s’agit d’une critique intense et rythmiquement articulée de la société moderne qui construit tous ses rêves dans le miroir du spectacle télévisuel.
Les saynètes interprétées par les comédiens poussent jusqu’au bout les clichés et la symbolique de la société, à partir des codes et des dynamiques familiaux. La construction de cette surface de typologies humaines, de caractères distinctifs en termes de gestes et d’habillement, met en évidence le vide sous-jacent, sa violence, sa tragédie.
Le rythme est donné par le DJ Delbono qui choisit et annonce les mélodies. Les chansons deviennent le fil conducteur des séquences dans lesquelles sont déconstruites jusqu’à l’implosion les images et les apparences sociales. La voix de Delbono, racontant la guerre et la poésie, narre le spectacle infini qui transforme les visages humains en masques, qui dévoile le monstrueux du quotidien.
Gloria Morano
© Etat-critique.com - 04/11/2009
Dîtes-leur que je suis un homme, d’Ernest J. Gaines
Dans la Lousiane des années 40, un braquage minable d’une épicerie tourne mal : quelques morts et un gamin qui se retrouve condamné pour avoir été présent sur les lieux du crime. Etait-il simple spectateur ou participant actif à la rapine ? Toujours est-il que ce jeune homme, un (sale) nègre pour les uns, un frère pour les autres, sera investi par son peuple de la mission de montrer aux blancs qu’il est bien un Homme. (suite…)
Rosas danst Rosas, Anne Teresa De Keersmaeker
La reprise 2009 du spectacle qui en 1983 donna le grand succès à la chorégraphe belge remet à l’épreuve de la durée le mouvement sériel dans un crescendo de tension et enchante à nouveau le public.
Rosas danst Rosas se compose de cinq parties. Dans la première, silencieuse, les corps des quatre danseuses respirent au ras du sol. La chorégraphie commence à confronter la sérialité des mouvements aux différents schémas quantitatifs de globalité ou de séparation des quatre présences. Les pauses qui alternent les répétitions des mouvements violentent les spectateurs, l’obligent à vivre la durée, à y trouver un rythme.
Les parties suivantes, grâce à la présence de la musique, sont plus accessibles et arrivent à impliquer le public dans un crescendo de tension, dû à une augmentation de la vitesse et à une complexification des structures sérielles.
Les parties suivantes, grâce à la présence de la musique, sont plus accessibles et arrivent à impliquer le public dans un crescendo de tension, dû à une augmentation de la vitesse et à une complexification des structures sérielles.
La dynamique mise en place par Anne Teresa de Keersmaeker oppose sans arrêt la ressemblance et la différence, l’unisson et l’individualité, l’interactivité et l’isolement, l’hypnose de la répétition incessante et la perception des inégalités. Une empathie grandissante unit le public et les danseuses qui ne cachent pas leur fatigue et qui rentrent de plus en plus dans un jeu de séduction avec les spectateurs.
Si les débuts sont difficiles, donc, la mise en scène s’ouvre de plus en plus à la jouissance du rythme et de l’obsession de la sérialité et de ses variations.
La folie de la durée infinie.
http://www.theatredelaville-paris.com/hs_textes.php?video=415&page=23
Gloria Morano
© Etat-critique.com - 27/10/2009
Christophe Alévêque est Super Rebelle !…enfin ce qu’il en reste
Christophe Alévêque est Super Rebelle… il est aussi super drôle !
Christophe Alévêque entre en scène affublé d’un déguisement de super-héros démodé. Il reste muet quelques instants, l’air accablé et dépité. Et de fait, il n’a pas le moral.
« Super Rebelle n’a plus la pêche : hier j’ai croisé un camion de flics, je ne les ai même pas insultés ».
Mais Super Rebelle retrouve bien vite son énergie, galvanisé par ce monde moderne si facile à railler tant il est absurde. Avec son débit de mitraillette et sa voix légèrement haut perchée, Christophe Alévêque commence par fustiger l’argent, ce « doudou d’adulte » et la société de consommation qui consiste à « acheter des choses dont on n’a pas besoin avec de l’argent qu’on n’a pas ».
Il enchaîne sur les média et leur fascination béate devant l’incontournable hyper-président (pas le camembert, le Nicolas) avant de faire un sketch à mourir de rire sur les ados. Je sais, le thème est vu et revu, mais il faut reconnaître que Christophe Alévêque s’en sort vraiment très très bien avec ce sujet.
« Françoise Dolto, sur le fond, elle a raison… le problème c’est qu’on vit en surface ! »
Christophe Alévêque retrouve tellement la forme qu’il se met même à chanter! Il ponctuera son spectacle de trois ou quatre chansons pas vraiment inoubliables mais pas non plus insupportables, un peu à la manière d’un Bénabar. Mais qu’ont donc tous ces comiques, Gad Elmaleh en tête, à se prendre pour des chanteurs ?
On apprécie particulièrement la revue de presse désopilante qui achève de mettre le public dans la poche de Christophe Alévêque. Il parvient à instaurer une complicité étonnante avec les spectateurs qui, malgré la taille non négligeable de la salle, se sentent très proches de l’humoriste. (Les puristes noteront que Christophe Alévêque recycle quelques chroniques, lues notamment dans Siné Hebdo où il officie.)
Christophe Alévêque termine son spectacle en apothéose, nous faisant revivre à la façon d’un exutoire le concert d’investiture de Sarkozy à la Concorde et permettant au public de se lâcher complètement et de quitter la salle heureux. En sortant, j’ai même entendu des spectateurs se féliciter de ce que le spectacle de Florence Foresti était complet.
Du 17 octobre au 14 novembre 2009, Théâtre du Rond Poin
F.A.I. 2009 / BERTRAND BELIN et TATIANA MLADENOVICH
Bertrand Belin rencontre Tatiana Mladenovich dans le cadre du Festival des attitudes indépendantes. La finesse en action.
Bertrand Belin est un personnage à lui tout seul. Peu connu du grand public, il l’est surtout des passionnés de la guitare et des artistes français avec lesquels il collabore très souvent dans l’ombre des studios comme arrangeur compositeur ou guitariste. Voix d’outre-tombe susurrée près du micro, toucher de guitare à faire rougir les cordes, Bertrand a un charisme scénique qui fait pleurer les notes.
Dans le cadre du Festival des attitudes indépendantes, le voilà au Théâtre des Trois Baudets, seul en scène avec Tatiana Mladenovitch à la batterie, une autre icone du paysage musical français.
Tatiana, chevelure noire toujours ébouriffée, vêtue de bleu est à jardin. Bertrand, veste beige, chemise rouge et Jean noir occupe le reste du petit plateau, borné par les amplis et ses deux guitares côté cour. Et c’est parti pour plus d’une heure d’échanges musicaux.
Duo de charme, la paire fonctionne à merveille. Bertrand reprend avec allégresse « colosse » et des titres plus récents de la Perdue, son dernier album. En parfaite harmonie avec Tatiana, réceptive aux moindres variations de la guitare, le chant de Bertrand colle aux notes. Peu de mots. Juste une harmonie vocale pour suggérer plus que pour imposer.
Belin est un dandy. Le dandy se dandine sur scène avec sa femme-guitare. Il glisse sur la scène autour de la batterie. Ca patine et ca provoque, ça regarde et ça séduit, jeu de jambes à l’appui. Un savant mélange de désir et d’humilité autour de la reine Musique. Une recherche permanente d’équilibre de notes et de sons dans des ballades folk-rock qui prennent des chemins forcément inhabituels.
Alors quand Tatiana se lance vocalement dans des contre-chants en nappe vocale ou en chœur, c’est à tomber par terre. Somptueux de finesse et d’élégance. La grande classe.
Belin et Mladenovitch viennent une fois plus de prouver que c’est dans l’à-côté que se créent les plus belles surprises et les plus beaux bonheurs. Même si cela fait longtemps que ces deux artistes se connaissent, la sincérité reste d'une grande beauté. Si leur chemin passe près du vôtre, ne les loupez pas. Un duo à connaître absolument.
http://www.myspace.com/bertrandbelin
Sébastien Mounié
Diamond Dogs / David BOWIE / (EMI – 1974/ Rééd.2004)
CAVE CANEM : La fin du monde n’est toujours pas là et tant mieux ! On va pouvoir continuer à l’imaginer en écoutant cette histoire hallucinante de chiens aux diamants, dont les multiples facettes brillent aujourd’hui encore des mille feux du génie de Bowie.
1974 : Bowie persiste à programmer la fin du monde (il l’annonçait déjà pour « dans 5 ans » en ouverture de Ziggy Stardust… en 1972) et en repousse l’échéance à 1984.
Trente ans plus tard, bien qu’ayant frôlé à plusieurs reprises la catastrophe, le monde est toujours en (sur)vie…et Bowie – qui a abandonné son plumage de prédicteur de mauvaise augure- aussi.
Riche, inventif, personnel et transitoire, Diamond Dogs – avec ses qualités, ses défauts et ses trente ans d’âge - fascine et allume encore comme un vieux whisky, en commençant par cette pochette (œuvre du belge Guy Pellaert), effrayante, avec un Halloween-Jack-Bowie mi-homme mi-chien (finalement asexué pour cause d’attributs trop proéminents au goût d’une censure castratrice ) dans un univers apocalyptique de gratte-ciels en ruines.
Halloween Jack, rare survivant de l’ère post-atomique, celle des Diamond dogs, mutants qui font main basse sur la ville dévastée, sol jonché de cadavres, de rats pourris, d’insectes monstrueux… « This ain’t rock’n’roll – This is genocide ». Ceci pour vous donner une petite idée du contexte de l’histoire, inspirée à la fois de William Burroughs (The wild boys), Harlan Ellison (A boy and his dog) et naturellement du 1984 de George Orwell.
Ayant viré au préalable et sans ménagement l’ensemble de son groupe (les fameux Spiders Ronson, Bolder et Woodmansey), Bowie prend ici en main la composition, la production, les arrangements, les guitares et même le saxophone (son instrument d’origine). Musicalement, contrairement à ce qu’on a pu en dire, on trouve beaucoup d’idées remarquablement modernes, d’expériences dans les sons et les enchaînements ; Bowie alterne les passages déstructurés et les tubes imparables. Exemples : la fin de Sweet things (reprise), complètement destroy sur son tempo de locomotive (un avant goût de Station to Station ?) qui aboutit au riff mythique de Rebel Rebel (joué par Bowie lui-même, les doigts en sang) ou le symphonique Big Brother qui donne naissance à la très hachée ronde de la famille squelettique qui clôt le débat. Rock’n’roll with me, c’est la facette crooneuse . 1984, c’est la facette soul . We are the dead, sorte de slow sensuel et stressant brille lui aussi, sur son lit d’orgue électrique, feutré et irréel. Ambiance pesante et fascinante, accentuée encore par un son volontairement métallique et froid, mais aussi par la nouvelle utilisation que fait David Bowie de sa voix dont il commence avec bonheur à utiliser les tessitures graves.
Bref, tout pour déstabiliser les rock critics de l’époque, qui réservèrent injustement un accueil mitigé à cet album, pourtant tellement emblématique de ce qu’est David Bowie : un être en permanente recherche de changement, d’expérience inédite et qui va au bout de ses voyages. Même les plus risqués.
Fragments, Samuel Beckett, Peter Brook, Bouffes du Nord
Un spectacle avec des textes de Beckett, ce Nobel de littérature dépressif et plombant : oh la la, on va pas rigoler ce soir...
Eh bien si !
Peter Brook met en scène cinq courtes pièces de Samuel Beckett, autant de saynètes qui fonctionnent comme des nouvelles théâtrales.
La première pièce, Rough for theater I (Fragment de théâtre I) nous présente un estropié qui se met en tête de guider un aveugle. Rencontre inattendue entre deux souffrances qui rêvent de trouver dans l'Autre un réconfort mais qui échouent pitoyablement à s'abandonner à la confiance et à l'amitié.
Peter Brook met formidablement en scène les textes de Samuel Beckett. Le très beau théâtre des Bouffes du Nord, au dépouillement si poétique, est le lieu idéal pour jouer les textes minimalistes de l'auteur irlandais. (Les textes sont à ce point minimalistes qu'ils n'existent parfois même pas.)
Quant au choix de jouer les textes en anglais (sur-titré en français), ce n'est pas une preuve de snobisme de la part d'un metteur en scène lui-même anglophone. Le jeu en anglais cela permet au spectateur de jouir de la poésie et de la musicalité de la langue de Beckett. C'est particulièrement vrai pour Rockaby (Berceuse), récit concentrique qui tourne en rond et se mord la queue à l'infini, répétant sans cesse l'histoire d'une âme seule qui rencontre son alter ego. L'on n'y comprend vite plus rien (l'incompréhension formelle du texte étant renforcée par la barrière de la langue) mais on se laisse agréablement bercer par la douceur musicale des mots.
Brook tempère la noirceur apparente de Beckett pour mieux révéler l'humour de ses textes. Ainsi, Act without word II (Acte sans paroles II) nous présente deux façons de se réveiller le matin: l'une ronchonne, l'autre énergique. Deux manières de voir une journée qui figurent deux façons de prendre la vie. Or, même le bougon, qui pourrait nous désespérer, nous fait drôlement rire.
Et dans Come and go (Va et vient), ne sont-elles pas franchement comiques ces trois vieillardes assises sur leurs banc, alors qu'elles se délectent des faiblesses de leur amie dont elles dévoilent sans vergogne les secrets?
Un metteur en scène virtuose, un auteur efficace et trois comédiens savoureux (Khalifa Nadour, Marcello Magni et Hayley Camichael): que demander de plus ?!
Jusqu'au 20 juin 2009 Théâtre des Bouffes du Nord www.bouffesdunord.com
10 questions à Mathieu BOOGAERTS
Mathieu Boogaerts vient de sortir son nouvel album, I Love you. 10 questions en auto-portrait pour approcher l'artiste.
Bon, alors voilà : Etat-critique.com a une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer… et dix questions à vous poser.
On y va ?
D'abord la mauvaise nouvelle : la fin du monde est pour la semaine prochaine. Maintenant une bonne nouvelle : vous êtes le seul survivant (ou presque) et vous avez, en plus, le pouvoir de sauver 10 monuments de votre Panthéon personnel.
Voici les thèmes, à vous de désigner (et de commenter) les heureux élus !
1. Le disque que vous souhaitez sauver ?
Bob Marley "Babylon by bus" .
2. Le film que vous souhaitez sauver ?
Les 400 coups de François Truffaut.
3. Le livre que vous souhaitez sauver ?
L'Ecume des jours de Boris Vian.
4. La bande dessinée que vous souhaitez sauver ?
Rubrique à brac de Gotlib.
5. L'homme que vous souhaitez sauver ?
Moi.
6. La femme que vous souhaitez sauver ?
La femme de ma vie.
7. L'objet, le lieu ou le monument que vous souhaitez sauver ?
Ma guitare.
8. L'émission de télé que vous souhaitez sauver ?
La mire !
9. Le plat que vous souhaitez sauver ?
La soupe de nouilles.
10. Votre œuvre personnelle que vous souhaitez sauver ?
Le disque sur lequel je suis en train de travailler.
Merci Mathieu ! A bientôt et bonne continuation.
Propos recueillis par Sébastien Mounié