James Bond 007, Mourir peut attendre, Cary Joji Fukunaga
!!! ATTENTION SPOILER !!!
Certes, les scénarii des James Bond ne brillent généralement pas par leur crédibilité ; mais là, il faut bien reconnaître qu’on bat des records dans le n’importe quoi. Personne n’y croit, même pas les grandes marques de bagnoles qui ont refusé de prêter leurs derniers modèles ! Du coup, Bond se retrouve à rouler dans des voitures qui n’ont pas moins de 30 ans… De toute façon, les cascades sont toutes faites en animation numérique, au point qu’on se croirait dans un jeu vidéo.
Bond se croit trahi par celle qu’il aime (Madeleine Swann qu’il avait rencontrée dans l’épisode précédent). Du coup, alors qu’il a sur les talons toute une armée de dangereux italiens très en colère et surarmés, il dépose sa future-ex copine à la gare pour qu’elle prenne tranquillement un train pour Nowhere et qu’elle l’oublie à jamais. C’est limite s’il ne lui achète pas son billet et un journal. Et si je vous dis que cela fait trois mois qu’ils copulaient comme des lapins et qu’elle se tient le ventre au moment des adieux, vous pourrez aisément imaginer la suite. (Non, elle n’a pas la gastro.)
Amoureux déçu, Bond quitte tout pour se réfugier incognito à la Jamaïque. Bien qu’en retraite, notre bon vieux James gardé la forme. Il mange du poisson qu’il pêche lui-même et, comme ça, il entretient du même coup son instinct de chasseur et son corps d’athlète ; malin ! Malin, et surtout bien pratique quand il lui faudra reprendre du service cinq ans plus tard pour sauver le monde!
Pendant ce temps-là, le chef de Spectre garde son Internationale Vilain à l’œil, tranquilou-pilou depuis sa prison surprotégée. Quand il a un peu de temps entre deux complots, il consulte sa psy qui n’est autre que, devinez qui ? Madeleine Swann, évidemment !
Donc forcément, Bond est amené à revoir celle qu’il a quitté mais aime toujours. Il comprend alors son erreur et repart pour un tour de piste avec Dr Swann, ce qui n’est absolument pas crédible car, comment pourrait-il tomber amoureux de Léa Seydoux qui ressemble à un veau qu’on mène à l’abattoir. (Mais qu’est-ce qu’elle joue mal, c’est pas permis !)
Autres invraisemblances, en vrac. Classique : les méchants ne savent pas viser tandis que 007 fait mouche à chaque coup de feu. Les services secrets de Sa Majesté n’ont pas eu l’idée d’aller chercher Bond à la Jamaïque, et ce sont les agents de la CIA qui s’y collent. Et lorsque Bond part retrouver Madeleine sur l’île de son enfance, ses ex-collègues n’arrivent toujours pas à le localiser. Sans doute parce que son téléphone (Nokia) d’agent secret est hyper discret. Autre étrangeté numérique : Q consulte les fichiers classés Secret Défense depuis chez lui ; c’est bien pratique le télétravail !
Non seulement le scénario est paresseux, mais il est en plus desservi par des acteurs pas ni convaincus ni convaincants. Daniel Craig et Ralph Fienes font le service minimum, Christoph Walz fait un passage éclair Lashana Lynch est bien la seule à se croire crédible en nouvelle 007, Rami Malek incarne un ennemi de Bond bien falot… et tout est à l’avenant. Et je vous passe le politiquement correct de rigueur qui veut que le remplaçant de Bond soit une femme noire, que Q soit homosexuel, et que Bond s’encombre d’une famille.
Car c’est accompagné de Madeleine Swann et de sa fille (à elle) que Bond part à la chasse aux vilains. Tiens mais au fait, qui peut donc bien être le papa de cette petite fille de cinq ans? (soit le temps qui s’est écoulé depuis que James n’a pas vu Madeleine…)
Sans doute les scénaristes ont-ils incorporé cette pauvre enfant à leur histoire bancale pour tenter (vainement, malheureusement) de créer une intensité dramatique en nous faisant craindre pour l’avenir de cette adorable fillette aux yeux bleus piscine. (Mais qui est son père, non, franchement, je ne vois pas).
Moi qui suis hyper sensible, je n’ai pas cru un seul instant que les scénaristes pourraient sacrifier la fillette. J’espérais donc qu’ils nous débarrassent définitivement de Swan Seydoux. Mais au lieu de ça, ils terminent leur film de 2h43 (dont 1 heure de trop) dans un beau feu d’artifice et... ils tuent James Bond ; carrément !
Avec Daniel Craig, Léa Seydoux, Ralph Fiennes et Rami Malek – 2h43 – MGM – 6 octobre 2021
Le Sommet des Dieux
Monument du manga, Le Sommet des Dieux devient un film d’animation très attachant qui nous fait croire au vertige grâce à la force du cinéma!
Le Sommet des Dieux échappe à la comparaison avec son modèle d’inspiration, la longue série de Jiro Taniguchi. Patrick Imbert le réalisateur ne veut pas copier le manga. Il prend un autre sentier qui nous mènera heureusement à la même émotion.
Car le film s’adresse au cœur. Tout comme la bédé. Le film n’est pas sur un exploit montagnard mais sur un personnage solitaire, obsédé et fascinant. Habu Joji est un roc que rien ne pourra percer. Un mystère autour d’un homme qui a décidé de se détacher de tout pour atteindre des sommets imprenables.
Ses compromis avec l’existence vont coûter cher mais son envie dépasse tout, y compris le jugement ou le préjugé. Le réalisateur vise juste avec une animation à la subtilité asiatique mais il profite du cinéma pour donner de la perspective au vertige dans lequel sont tombés les personnages de ce drame humain, d’une profondeur insoupçonnable.
Le décor de l’Himalaya est une fois de plus incroyable pour nous faire sentir la condition humaine. Le dessin imite la réalité mais nous fait ressentir les atermoiements des alpinistes face à la violence de l’effort, l’enfer intérieur et le dépassement de soi.
Avec ses armes, le dessin animé est respectueux du matériel original mais profite du septième art. La musique. Le cadrage. Les lumières. On y est et on doit applaudir cette animation douce, presque tendre alors qu’elle décrit des hommes aliénés par des rêves fous et dangereux.
Le dessin animé est spectaculaire. Par son humanité. On est bouleversés alors que tout est un artifice. Toujours un exploit à saluer.
Au cinéma le 22 septembre 2021
Wild Bunch Distribution
Genre : Aventure, animation
Réalisateur : Patrick Imbert
Œuvre originale :Jiro Taniguchi, Baku Yumemakura
Pays : France
Durée : 1h30
Mourir peut attendre, James Bond 007, Cary Joji Fukunaga
Mourir peut Attendre a pris tout son temps pour enfin arriver sur nos grands écrans. Film de cinéma mais épisode contrarié de la saga, ce nouvel opus a un grand mérite dans une période de cancel culture ou woke bidule: James Bond est un alcoolo dépressif pour la postérité!
Il a bien du mal à se faire à ce monde moderne qui doit probablement l’agacer au plus haut point: il garde cependant son flegme légendaire en toute occasion. Même à la retraite. Bien entendu, il a désormais les traits vieillissants mais il garde la forme et son regard perce toujours les dangers qui arrivent au loin.
Dans cette épisode il en a toute une brouette à gérer à commencer par le vol meurtrier d’un virus qui fait passer la covid pour un simple éternuement. James Bond sait bien qu’un fait divers peut être le début d’une grande aventure où il va enchainer les exploits physiques, faire craquer les filles, picoler sans arrêt, balancer de la punchline face à la mort et bien entendu affronter un affreux méchant revanchard qui a l’envie tenace de détruire le Monde.
Pour cela, le nouvel épisode assure le service. Pas de déception à avoir. Bond rebondit dans les quatre coins de l’écran pour empêcher le pire et la déroute. Daniel Craig est toujours aussi à l’aise pour nous faire croire que derrière les épaules musculeuses et les poings serrés il y a un petit cœur sensible. C’est sa touche personnelle et c’est franchement pas mal.
Le réalisateur suit le cahier des charges à la lettre et ça fonctionne. C’est spectaculaire comme il faut. A voir au cinéma et pas ailleurs. Après toute cette attente, on est heureux de retrouver son costard, sa vodka martini, ses gadgets, la base secrète du méchant et les milliers de cadavres qu'il laisse derrière lui avec une désinvolture incroyable.
Effectivement il est hors du temps notre James Bond et on le sent mal à l’aise dans son époque. C’est la bonne idée de ce film d’action qui voudrait presque s’excuser de n’être que ça. Tout est contrarié et parfois contrariant dans ce film! Il en résulte une drôle d’impression à la sortie de la salle. Peut être cela explique la durée trop longue du film. Ou est ce la musique de Hans Zimmer, trop envahissante et hybride pour transcender les aventures de 007?
Ce n’est donc pas le meilleur James Bond. Loin de là. Certainement le plus schizophrène. Cela reste du bel ouvrage pour un blockbuster qui doit faire le job sur l’ensemble de la planète. Et finalement, on se dit qu’il nous avait bien manqué ce con!
Avec Daniel Craig, Léa Seydoux, Ralph Fiennes et Rami Malek - 2h43 - MGM - 6 octobre 2021
Djénane, Bébel le Magicien, Anne Artigau, Théâtre du Rond-Point
Un spectacle intimiste et court qui tient du rêve éveillé.
Belkheïr Djenane, alias Bébel Le Magicien, n’a plus rien à prouver en termes de brillante cartomagie et d’extraordinaire habileté. Il met ici son savoir-faire au service d’un rêve inspiré de sa relation intime aux cartes. La note d’intention indique que Bébel et la metteuse en scène Anne Artigau créent « une partition dramaturgique composée des sensations que dessinent les cartes ».
Dans le dispositif mis en place, on voit d’abord le magicien marchant tel un druide, une longue canne à la main (peut-être un bâton de sourcier ?) ; l’écran derrière lui diffuse des images d’un lac le soir, ou d’un ciel chargé de nuages.
Quand Bébel s’assoit derrière une table noire, sur l’écran en fond de scène est reproduite en gros plan l’image de ses mains. On admire pendant une première partie sa dextérité et l’on s’étonne de ne rien comprendre ; certaines cartes que l’on cherche ont glissé, elles se déplacent en obéissant à des lois complètement invisibles. Bébel ponctue cette démonstration de sa voix humble et profonde ; en aucun cas, l’on ne peut penser qu’il se moque de nous, qu’il cherche à nous duper. C’est un jeu bien trop sérieux pour cela. Plus tard, le « numéro » qui commence classiquement s’interrompt. La voix de Bébel se perd dans le silence et le bruit du vent. Une carte lui chuchote à l’oreille, puis une autre. La reine de trèfle disparaît. Le roi de carreau la cherche. Bébel semble les guider l’un vers l’autre. Quelqu’un frappe à la porte. Il dit « entrez » et une carte apparaît. Des sons évoquent des frôlements, le passage de fantômes, et la mise en scène permet un jeu entre le visible (Bébel lui ne disparaît jamais) et un monde invisible, que l’on devine, comme un pan caché du réel : cet endroit précisément où les cartes disparaissent. Le néant ? Non, juste l’invisible. Mystérieux et multiple, indéfini.
Dans la dernière partie, Bébel nous perd un peu. Un jeu de tarot (de cartomancie) remplace le traditionnel jeu de cartes. Bébel interroge les symboles. Peut-être cette partie touchera-t-elle les connaisseurs du célèbre tarot de Marseille ? Elle m’a laissée perplexe.
Malgré tout, Djénane est un beau spectacle qui a le mérite de renouveler le genre en osant un pas (de géant) de côté : un pas de druide sur la terre des cartes.
Pour un autre point de vue sur ce spectacle, cliquez ICI !
du 24 septembre au 16 octobre 2021
Au Théâtre du Rond-point, salle : Roland Topor
sur une idée de : Bébel Le Magicien,
création magie et interprétation : Bébel Le Magicien,
écriture : Anne Artigau, Belkheïr Djenane,
mise en scène : Anne Artigau,
voix : Élise Caron
Horaires : du vendredi 24 septembre au samedi 16 octobre, 20h30 - dimanche, 15h30 - Relâche : les lundis
Durée : 1h
Fort comme un hyper sensible, Maurice Barthélemy, Pépinière
« FORT COMME UN HYPERSENSIBLE » c’est d’abord un récit paru cette année, celui du comédien (notamment des Robin des Bois) Maurice Barthélemy, qui éclaire un phénomène courant et pourtant peu illustré : la vie quotidienne d’un hypersensible. Environ 20% de la population est hypersensible mais peu de gens sont diagnostiqués. Ceci étant dit, l’hypersensibilité n’est pas une maladie mais un état, et la recherche en psychologie est plutôt récente sur le sujet.
Maurice Barthélemy s’est intéressé au sujet pour aider un proche, comme il le raconte dans le spectacle, avant de réaliser qu’il était concerné au premier chef. Il nous livre ses manies, ses difficultés mais aussi la force qui est la sienne, qui vient notamment d’une intuition très développée.
Comme cet acteur comique en témoigne, l’avantage de se connaître comme hypersensible est double. Tout d’abord avancer dans la connaissance de soi est toujours avantageux : mieux se connaître permet notamment de faire preuve de lucidité, d’éviter de dramatiser, de relativiser, d’anticiper des situations stressantes, de s’adapter, de mieux faire face, etc. De plus, s’identifier comme hypersensible, c’est aussi se reconnaître comme membre d’une grande famille, plutôt branchée en ce moment, qui comporte les HPI, les HPE, les Asperger, les zèbres, etc.
Les témoignages de personnalités au sujet de leur état particulier, de Maurice Barthélemy à Greta Thunberg en passant par Franck Gastambide, tendent (enfin!) un miroir flatteur aux hypersensibles ; ils renvoient l’image d’êtres impliqués, courageux, doués de nombreux talents, comme l’empathie, l’intuition, la créativité, notamment.
Aux yeux du grand public, les hypersensibles sont encore (et trop souvent) perçus avant tout comme susceptibles, lunatiques et compliqués. Il est temps de faire un tout petit effort pour mieux se comprendre. Ce spectacle nous en donne une occasion joyeuse et décomplexée et propose une expérience enrichissante et touchante.
Maurice Barthélemy porte seul en scène son propre texte, exercice périlleux pour un hypersensible, qu’il s’était pourtant promis de ne jamais tenter… Venons-en tout de suite à la conclusion : pour la salle, l’expérience semble unanimement réussie : les spectateurs écoutent attentivement cette conférence-spectacle, rient de bon cœur aux anecdotes d’un gaffeur hors pair et profitent finalement d’un temps d’échange bienvenu, pour se confier, raconter à leur tour leurs expériences d’hypersensible, rebondir sur le récit d’un autre spectateur, réconforter et encourager leurs semblables.
Autant on rit pendant la conférence de Maurice Barthélemy, autant on est ému par les récits de nos compagnons de salle.
Principale vertu de cette expérience de spectateur : les hypersensibles identifieront probablement mieux leurs forces tandis que les non-hypersensibles deviendront peut-être plus compréhensifs à leur égard…
Octobre 2021
Théâtre de la Pépinière, 7 rue Louis le Grand, 75002 Paris - Du mardi au samedi à19h - 1h20
Écrit et interprété par Maurice Barthélemy
D’après le récit éponyme paru aux éditions Michel Lafon
Collaboration artistique : Gersende Michel
Lumières : Denis Koransky
Bande son : Serge Rouquairol
Clip seventies de Stéphanie Acquette !
"Stéphanie Acquette nous dévoile le clip de son nouveau single D'un Rien, nouvel extrait de son premier album Diaporama annoncé pour le 01 octobre 2021 chez Sanctuaire Records / Inouïe Distribution.
Porté par une vidéo cinématographique évoquant Michel Gondry et Wes Anderson, le nouveau clip D'un Rien a été réalisé par Stéphanie Acquette en personne. Cette rumba nostalgique évoque les occasions manquées de peu, des rencontres qui n'ont pas eu lieu alors qu'il aurait suffit d'un simple pas de côté pour risquer la collision."
On aime le côté classe de cette pop chaloupée et rêveuse. Une jolie esthétique 70's avec des téléphones à cadran comme on n'en fait plus et une espionne fatale... ! Un joli objet cinéma en moins de 4 minutes !
Multi-instrumentiste originaire d’un petit village du Nord de la France, Stéphanie Acquette s’initie à la musique à l’âge de huit ans par la pratique de la cornemuse et des flûtes irlandaises. Autodidacte, elle perfectionne à Paris son apprentissage de la guitare et de la basse au contact de musiciens russes et tziganes.
De nombreux voyages en Russie nourrissent son répertoire de chants traditionnels. Parallèlement à ses études à Sciences Po, puis à l’institut des Langues Orientales, elle mène un cursus d’art dramatique au conservatoire de St Maur et des études musicales au conservatoire de Créteil. Fidèle de la Cinémathèque et des cinémas du quartier latin, elle nourrit et affine son sens de l’image par des études cinématographiques à l'université Paris 7.
Elle se produit régulièrement en tant que musicienne sur les scènes parisiennes (Les 3 Baudets, le Pop In, le Supersonic, Les Etoiles…) et les théâtres de France (le Volcan, le Train-Théâtre, l’Adagio, l’Eden…). Stéphanie Acquette dévoile enfin son premier album Diaporama, porté par les clips remarqués de Je M'en Vais et D'un Rien.
Artiste à suivre !
François, le Saint jongleur, Dario Fo, Gallienne, Claude Mathieu, Montansier
Dario Fo, célèbre dramaturge italien et prix Nobel de littérature 1997, est l'auteur de cette pièce assez irrévérencieuse sur François d'Assise, ce fils de grands bourgeois qui au XIIème siècle a renié la richesse de ses parents (allant jusqu'à se mettre nu dans un église pour tout rendre à son père, même ses vêtements!) afin de vivre dans la pauvreté avec ses compagnons.
A une époque où seuls les prêtres étaient autorisés à dire l'évangile, dans leur église et en latin, François d'Assise a voulu raconter la vie de Jésus en tout lieu et en italien. Il fascine les foules en leur narrant la Bible à sa façon.
"Quelle bonne religion nous avons là!" dit la foule quand Jésus transforme l'eau en vin ou lorsqu'il multiplie les poissons (désarêtés, s'il vous plait) !
A l'image de François qui est revenu à l'épure de l'évangile pour mieux lui donner sa dimension pleine et entière, le metteur en scène Claude Mathieu revient à l'essentiel du Théâtre pour mieux le magnifier. Pas de décor. Une table pour tout accessoire. Un seul comédien (pour une vingtaine de personnages). Et quel comédien !
Il y a quinze ou vingt ans, Gallienne m'apparaissait comme un artiste talentueux. Puis, je trouve qu'il s'est un peu perdu dans une forme de caricature de lui-même, que ce soit dans "Guillaume et les garçons, à table!" ou, pire, dans "Ça peut pas faire de mal" sur France Inter. Gallienne faisait alors du Gallienne et c'était lassant.
Gallienne montre ici l'étendue de son talent. Lorsque commence la pièce, l'on est un peu décontenancé ; mais on ne sait pas trop par quoi au juste. Il m'aura fallu un certain temps pour réaliser que Guillaume Gallienne, de la Comédie Française, ne déclame pas, mais qu'il parle. Tout simplement. Et pourtant, on l'entend, même à l'autre bout du théâtre. Et pourtant il joue, sans aucun conteste.
Avec François, la Bible est une histoire accessible à tous. Avec Guillaume, la vie de François est un conte, l'histoire d'un homme complexe à la fois bourgeois et pauvre, indépendant mais pistonné, drôle mais tragique, illuminé mais visionnaire.
Et je me suis senti comme un enfant qui écoute avec délice et fascination son père qui lui raconte une histoire passionnante, drôle et tragique. La vie, quoi !
Jusqu'au 03 octobre 2021
Théâtre Montansier, Versailles
1h30 - de 5 à 39€
La Sagesse de la pieuvre, My Octopus Teacher, Craig Foster
L’extraordinaire rencontre amoureuse filmée entre un homme et une pieuvre !
Craig Foster sort d’un burn-out professionnel. Il ne sait plus quel sens donner à sa vie. Perdu, il replonge dans ses souvenirs d’enfance en bord de mer à la recherche de racines qui pourraient le reconstruire. C’est alors qu’il décide de plonger non loin de chez lui à la pointe occidentale de l’Afrique du Sud au milieu d’une forêt aquatique de Kelps avec l’intention de se ressourcer en noyant ses idées sombres dans l’eau salée. On ne dit pas si cette idée est née dans l’alcool tellement elle paraît dingue ! Bref. Il plonge et y découvre une forêt de Kelps.
On reprend. Les forêts de Kelps sont des écosystèmes particulièrement connus pour être riches en biodiversité. Après s’être habitué à plonger en eau froide en apnée et torse nu – du calme c’est pas Robert Redford ni Daniel Craig - Craig Foster est attiré par un octopus. Octopus, kraken, pieuvre, poulpe, l’animal, entre extra-terrestre intelligent et mollusque sans coquille, a toujours fasciné les hommes et ce, depuis la Grèce antique. Craig se prend alors au jeu de l’observation quotidienne et de la compréhension de l’animal marin. Il le filme sous tous les angles. L’approche. Jusqu’à cet incroyable instant : le contact. C’est le point de bascule.
Craig Foster cherche à en savoir toujours plus sur l’animal et découvre son incroyable potentiel : imitation de l’environnement, stratégies de chasse, jeu, régénérescence de tentacule, esprit de curiosité, déplacement par la nage, la marche, fabrique de boucliers. Une incroyable créativité inspirante pour le plongeur réalisateur.
Entre rencontre du 3e type et Contact, My Octopus teacher raconte une histoire sous forme de conte initiatique, celle d’un homme perdu qui réapprend grâce à la compréhension de l’animal et à son contact à reprendre confiance en lui, à donner un tout nouveau sens à sa vie fondée sur la douceur, la lenteur, l’attention portée à l’autre, la recherche d’un équilibre vital dans un environnement naturel à préserver. La réalisation de ce documentaire est éblouissante, invite au voyage en plaçant l’observateur en position d’humilité face à la multiplicité des sens de l’animal. Un film documentaire tout public à voir absolument sur Netflix.
Pour les admirateurs de la pieuvre, on conseille également cette émission en podcast des Chemins de la philosophie tout aussi passionnante : "Métaphysique du Poulpe" avec Vinciane Despret :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/metaphysique-du-poulpe
Clip de Safe on the Autobahn, New Vogue
Tu aimes Tuxedomoon, The Normal, Screamers, Solid Space, le 80’s punk et post-punk ? Eh bien c'est pour toi ! Cadeau ! De la belle réalisation 80's avec de la Mire en intro ! C'est limite technicolor ! Bravo à la réal !
NEW VOGUE - Volume II |
Disponible chez Casbah Records & Drink and Drive Records // 12 novembre |
New Vogue est un groupe montréalais composé de membres de Sonic Avenues (Dirtnap Records, Taken By Surprise) et de Priors (Slovenly, Drink and Drive Records), avec Max et Chance au cœur de la formation.
C’est pendant l’hiver de 2018 que les deux membres se sont rassemblés pour la première fois en tant que New Vogue pour enregistrer quelques démos que Max avait écrites quelques jours auparavant. Armés d’un micro, d’une console Tascam, d’un Space Echo et de quelques autres effets, ils ont enregistré eux-mêmes, dans l’appart de Max, les 6 pièces qui ont marqué le début officiel de la formation. Quelques semaines plus tard, le premier EP de la formation paraissait sur le channel YouTube de Anti, une référence dans le monde de la musique éclectique et punk. La version physique de cette première collection est parue en format cassette sous l’étiquette Sound Salvation Music - label indépendant de Max. La formation live de New Vogue a vu le jour pendant l’été de 2018 alors que les membres d’origine voulaient transporter leur art sur la scène. Cameron (guitariste) et Taylor (batteur) de Barn Burner - autre formation montréalaise - se sont alors joint à la formation. Cette expression de New Vogue a persisté jusqu’au départ de Taylor en fin de 2019; une rupture du groupe qui coïncidait avec le début de la pandémie. Mis alors en mode veille, New Vogue n’a toutefois pas rompu avec le désir de poursuivre sur la lancée du premier EP.
C’est pendant l’hiver de 2020 que Max s’est remis à écrire et à enregistrer les pièces du mini-LP - Volume Deux - qui verra le jour sous l’étiquette française Casbah Records en novembre 2021. Le groupe ‘live’, maintenant composé de membres de Priors, de Sonic Avenues et de Kamikazes (premier groupe de Max), fera ses nouveaux débuts sur scène suivant la sortie de Volume Deux.
Clip de Je suis un renard – Pauline Croze
"Pauline Croze sort son sixième album Après les heures grises le 8 octobre 2021 avec une pochette dessinée par Joann Sfar. Le nouvel album de Pauline Croze serpente entre les modes et sonne comme le juste équilibre entre le charme de ses premiers pas et une pop d’époque, où la chanson se mêle aux syncopes urbaines. Un album composé entre les confinements, entre légèreté́ et auto-analyse, qui joue autant avec les formes qu’avec les double-sens.
"J’avais besoin de risque, de bousculer le fond autant que la forme, d’être éprouvée" a expliqué Pauline Croze à propos de son disque Après les heures grises.
On retrouve sur le disque des collaborations avec Fils Cara, Nk.F (Damso, Orelsan), Romain Guerret (Aline, Alex Rossi), Charlie Trimbur (Eddy de Pretto) et Pierrick Devin (Phoenix, Lomepal).
Dans le clip de Je suis un renard, réalisé par le binôme Les Mauvaises Filles (James Coote & Malou Dongelmans), Pauline Croze et la danseuse et chorégraphe N'doho Ange se dédoublent dans une course poursuite avec un drone qui semble épier ce duo de funambules. Une métaphore à la bipolarité et à la singularité, doublée d'un hommage au film Mauvais Sang de Leos Carax, pour ce titre aux élégantes envolées de piano de Fils Cara."