Parasite
Comédie acide, satire sociale, huis clos angoissant et Palme d'or mérité, le nouveau film du génial Bong Joon Ho est un spectacle plein!
Le prix prestigieux remis à Cannes est une nouvelle fois la preuve de l'effervescence du cinéma sud coréen. Depuis Pulp Fiction, la Palme est enfin remise à un film qui cherche autant le divertissement que la réflexion. Ce n'est pas une bête à concours ou un film exotique. C'est tout simplement un sacré bon film.
Pour simple rappel, Bong Joon Ho est un cinéaste qui touche à tout. Avec un génie incroyable. Memories of Murder est une pépite noire. The Host revisite le film de monstre avec malice. Mother crêve le coeur. The Snowpiercer montre que son talent s'exporte. Okja (oeuvre pour Netflix) souligne l'intelligence de l'auteur. Tous ses films nous mènent à Parasite, farce politique et théâtrale d'une incroyable virtuosité.
Le papa picole. La mère plie des boites de pizza. Les enfants s'accrochent au portable pour oublier leur condition. Les Ki Taek survivent dans un sous sol sordide. Un ami du fiston propose un job de professeur particulier dans une famille riche de la ville. Le fils accepte en trompant la mère aisée avec de faux diplomes. C'est le début des nombreux mensonges qui va sauver la famille Ki Taek du naufrage social.
Les outrances sont des coups portés à la société coréenne. La charge impressionne. Bong Joon-ho n'a jamais été tendre avec son pays en scrutant le Monde d'en bas. L'ascenseur social est foutu en Corée du Sud et le réalisateur s'installe souvent au sous sol. Les Bas fonds. Et ne vous inquiétez: le réalisateur atteint souvent l'universalité d'un discours déçu par le monde qu'il décrit.
Cette dénonciation n'est pas nouvelle mais le réalisateur sait mener sa barque avec une dextérité qui fait de lui un des metteurs en scène les plus passionnants. En limitant l'intrigue à une sublime maison d'architecte, le cinéaste nous promène dans des pièces magnifiques et raye petit à petit le vernis d'une réussite éclatante.
Un jeu du chat et de la souris s'organise. Le mensonge entraine le danger. la beauté cache des régles troublantes. C'est Claude Chabrol qui se met à cohabiter avec David Fincher. Le film se met sous tension: sans cesse, le réalisateur taquine par des idées de réalisation le spectateur.
Une toile se tisse. Le parasite n'est pas celui que l'on croit. L'opportunisme nous entraine vers un drame inéluctable. Parasite est un excellent thriller. Et la dénonciation est assez drôle. Le rire est jaune mais omniprésent. Amoureux du 7e art, le cinéaste jongle avec les genres. C'est souvent très beau. Peu de défauts. Pas de déchet. Voilà une Palme d'or qui a une classe folle!
Avec Song Kang-ho, Lee Sun-kyun, Cho Yeo-jeong et Jang Hye-jin - Les bookmakers - 5 juin 2019 - 2h12
X Men: Dark Phoenix
HALALA QU’EST-CE QUE JE NE FERAIS PAS POUR JESSICA CHASTAIN (MAIS EN BLONDE C’EST PAS PAREIL) ! ON VA PAS SE LE CACHER: LES X-MEN C’EST QUAND MÊME DE PIRE EN PIRE.
DANS LA SAGA NOUVELLE GÉNÉRATION, Y’A « LE COMMENCEMENT » (LE SEUL PAS RÉALISÉ PAR BRYAN SINGER JE DIS ÇA ....) ET PUIS APRÈS (« DAYS OF FUTURE PAST » ET « APOCALYPSE » QUI PORTAIT BIEN SON NOM). C’EST DU GRAND N’IMPORTE QUOI QUAND MÊME ET A TOUS LES NIVEAUX, Y’A RIEN A GARDER.
MAIS BON COMME IL PARAIT QUE C’EST LE DERNIER DE LA BOUCLE (IL PARAIT MAIS COMME ILS SONT CLAIREMENT CAPABLES D’EN PONDRE UN EN UN RIEN DE TEMPS MAINTENANT QU’ILS SONT RACHETÉS PAR DISNEY ET QUI ADORE TOUT REFRANCHISER). AUTANT TOUT VOIR COMME ÇA ON PEUT CRITIQUER EN CONNAISSANCE DE CAUSE.
C’EST TOUJOURS CONSTRUIT DE LA MÊME FAÇON. COMME LES MARVEL OU AUTRES ME DIREZ VOUS. MAIS 7 FILMS X MEN SANS COMPTER LES SPIN OFF SUR WOLVERINE ONT FINI PAR ME LASSER. IL N’Y A PLUS D’ENJEU, PLUS D’ENGOUEMENT. ON LE REGARDE PARCE QU’IL FAUT ALLER JUSQU’AU BOUT MAIS POUR MA PART LE PLAISIR N’EST PLUS.
J’AI L’IMPRESSION DE VOIR LE MEME FILM ENCORE ET ENCORE ET JE ME FAIS BIEN CHIER ! LE PLUS GROS PROBLÈME C’EST SCÉNARISTIQUEMENT PARLANT. C’EST SIMPLE Y’EN A PAS: AUSSI BATEAU TU MEURS, MÊME POUR DU SUPER HÉROS ! OUI, NON, POUR OU CONTRE, LE BIEN ET LE MAL, BLA-BLA-BLA, ÇA TOURNE EN ROND POUR PAS GRAND CHOSE. XAVIER ME SAOULE DE PLUS EN PLUS AVEC SES BONNES PAROLES ...
ALORS LA BONNE NOUVELLE C’EST QUE C’EST PEUT-ÊTRE LE MOINS PIRE DES 2 DERNIERS. ON EST PAS AU MEILLEUR DU «COMMENCEMENT » MAIS ÇA SE REGARDE. LES EFFETS SPÉCIAUX SONT PAS DECONNANTS: LA SCÈNE D’INTRO EST TRÈS AGRÉABLE MAIS ÇA ILS SAVENT Y FAIRE!
CE N’EST QU’APRÈS QUE ÇA SE GÂTE DANS LE 3EME ACTE, ÇA PART EN CACAHUÈTE AVEC LA SCÈNE DU TRAIN. PAR PITIÉ NE JAMAIS FAIRE DE SPIN OFF SUR CYCLOPE OU TORNADE, CETTE SÉQUENCE EST TELLEMENT MOCHE AVEC CES DEUX PERSONNAGES QUE L’ON SE CROIRAIT CHEZ DC (VANNE DE GEEK). MAIS EN DEHORS DE CE PETIT ACCRO, JE SUIS PLUTÔT SURPRISE DANS LE BON SENS DES EFFETS SPÉCIAUX.
MERCI À QUICKSILVER QUI AMÈNE UNE BONNE DOSE DE CRÉATIVITÉ ET DIABLO AUSSI. PAR CONTRE, DÉSOLÉE MAIS SENSA STARK N’A PAS LA CARRURE D’UNE JEAN GREY (TOUT COMME DAENERYS N’AVAIT PAS CELLE DE SARAH CONNOR). LE FILM AURAIT DU S’ARRÊTER À L’HISTOIRE DE JEAN ET DU PHŒNIX ET ÇA AURAIT ÉTÉ LARGEMENT SUFFISANT MAIS NON IL Y A L’AJOUT DES EXTRATERRESTRES, DE LA MÉCHANTE,(STORY LINE QUI SORT DE NULLE PART) ET DES VARICES LOL (LORD VARICE ? BON OK JE SORS) C’EST BIEN DOMMAGE !
2H C’EST LONG A MEUBLER MAIS ON PEUT S’ATTENDRE VU LE BUDGET À UN PEU PLUS QU’UNE FEUILLE DE PQ ! BON PAR CONTRE Y A UN GROS PROBLÈME DANS LA CHRONOLOGIE NON ? SANS SPOILER Y A QUAND MÊME UN TRUC QUI CLOCHE GRAVE. ET IL ME SEMBLAIT QU’À LA FIN DE APOCALYPSE JEAN AVAIT DÉJÀ SES SUPER POUVOIRS. OU ALORS ÇA VEUT DIRE QU’ILS FONT ENCORE PLUS FORT ET RETOURNE DANS LE PASSÉ À CHAQUE FILM?
DÉJÀ QUE C’EST COMPLIQUÉ MAIS ALORS LÀ: IL FAUT ARRÊTER. BREF C’ÉTAIT PAS L’EXTASE MAIS C’ÉTAIT BIEN MIEUX QUE CE QUE J’AVAIS PRÉVU. FORCÉMENT Y AVAIT MATIÈRE À FAIRE BIEN MIEUX ET LA BONNE MORALE CULCUL, ON S’EN SERAIT BIEN PASSÉ. EN ATTENDANT MOI J’ATTENDS « LES NOUVEAUX MUTANTS » SI ÇA SORT UN JOUR. AU MOINS ON CHANGERA UN PEU DE DISQUE.
AVIS AUX AMATEURS
Avec Sophie Turner, Jessica Chastain, James McAvoy et Michael Fassbender - 20th century fox - 5 juin 2019 - 1h50
Aller retour
Un trio qui fait de la musique comme de la brocante... pourquoi pas?
Ce sont encore des bidouilleurs qui vont nous faire danser l'été. Comme beaucoup de leurs camarades,Nicolas Boisseleau, Arnaud Bonet et Pierre Della Monica ont de jolis petits ordinateurs puissants pour stocker des tonnes de musiques trouvés dans la discothèque de leurs papas ou des grands parents.
Bon Entendeur remixe à tour de bras. Il va chercher très loin ses inspirations. C'est leur marque de fabrique. Il bricole autour de vieilles chansons ou de superbes textes de PPDA ou Beigbeder! Bah oui, pourquoi pas après tout...
Ils font du neuf avec du vieux. Ils font le buzz avec un art certain du kitsch. Mais il est vrai que leur musique a une classe folle, donne la fièvre et envoie de belles vibrations. Avec eux, on est sur que l'été arrive et que le plaisir sera de la partie.
Le trio dépoussière pour que la musique d'antan retrouve un éclat moderne et inédit. Ca fait un peu racoleur. On peut toujours se poser des questions sur l'esprit créatif et la véritable valeur ajoutée des trois mixeurs propres sur eux.
Ils sont à la pointe de la tendance. On a en face de nous une démonstration de "cool" qui sera absolument la bande son de l'été. Bon Entendeur pratique l'équilibre avec un sens précis de la mélomanie.
Ils sont agacants tellement ils sont irrésistibles! So 2019!
Columbia - 2019
Gece
Si vous cherchez du dépaysement encore, voici le disque idéal pour soigner vos idéaux et vos r^ves cet été. Le rock turc ou une nouvelle façon de s'évader.
Bon on a fait un tour du coté de l'Australie, on va revenir chez nous mais d'abord on fait un petit arrêt en Turquie. C'est là bas que vous pourrez vous offrir un beau moment de liberté et d'évasion.
En voulant faire revivre le rock des années 70, le septet d'Altin Gun (l'age d'or en tur) fait dans psychédélisme total. Il mélange avec une habileté incroyable les traditions et la modernité. On entend bien les vieux rêves de 68 dans leur musique souvent planante mais on devine une énergie bien actuelle, qui renvoie aux espoirs de la jeunesse turque.
En tout cas les utopies d'hier (très belle pochette vintage) rejoigne le monde d'aujourd'hui sans aucun problème avec ce groupe heureux d'être perdu dans le temps. Car les doux rêveurs peuvent facilement vous entrainer sur une piste de danse avec des refrains accrocheurs et des vieux synthés décidement à la mode.
Distribué par le très américain Dave Matthews, ce disque pourrait vous convaincre de danser tout l'été. En tout cas, cela ressemble très fort à la bande son idéal pour la saison chaude!
ATO Records - 2019
Maya une voix, Eric Bouvron, Théâtre Essaion
« MAYA, UNE VOIX » illustre comment - par quelle alchimie ou quelle opération de magie blanche - une petite fille traumatisée restée sans voix, cultive son point de vue intérieur pendant des années avant de l’affirmer haut et fort, devenant une voix qui compte, finalement une grande voix de l’Amérique contemporaine.
« MAYA, UNE VOIX » est une harmonieuse mise en abyme (un spectacle en chansons inspirée de la vie d’une chanteuse et poétesse) et une création originale collective née de la rencontre de deux compagnies : Eric Bouvron dirige BAREFOOT, il raconte des histoires du monde entier (de l’Afrique du sud où il a grandi au Groenland qui lui a inspiré « Thé sur a banquise » et crée notamment des ponts entre la France et l’Afrique) ; THE BIG FUNK COMPANY, de son côté, est à l’origine de spectacles bilingues qui font entendre des auteurs américains à des publics anglophones et francophones et privilégie l’échange culturel franco-américain. Une alliance se noue, pour faire entendre en français la voix de Maya Angelou, poétesse américaine et militante pour les droits civiques, de son vrai nom : Marguerite Annie Johnson.
Maya Angelou est née en 1928 dans l’Arkansas, un Etat ségrégationniste. Elle est attirée tôt par la scène et les voyages : elle chante dans des clubs à San Fransisco, tourne en Europe dans « Porgy and Bess », enregistre l’album « Miss Calypso », voyage en Egypte, s’installe au Ghana, côtoie Malcom X et Martin Luther King. C’est à la mort de ce dernier (le jour où elle fête son quarantième anniversaire) qu’elle décide de s’installer à New York et de se consacrer à l’écriture. Elle écrit des œuvres autobiographiques et des poèmes qu’elle met en voix. Par son courage et son engagement, elle a influencé de nombreuses personnalités noires américaines, mais sa voix résonne bien au-delà des Etats-Unis, grâce notamment aujourd’hui au spectacle « Maya, une voix ».
A l’étranger, les mots de Maya Angelou résonnent aussi fort que ceux de Martin Luther King ou de Nelson Mandela. Mais en France, leur diffusion reste confidentielle. Même si on l’a vue déclamer un poème le jour de l’investiture de Bill Clinton, invité par ce dernier, en Europe Maya Angelou est davantage connue, il me semble, comme un exemple de résilience. Car son histoire est celle d’une petite fille qui subit un traumatisme à l’âge de 8 ans et décide de se taire définitivement, persuadée que ses mots ont tué un homme : « Les mots sont puissants. Je crois que les mots sont vivants. Ils ont le pouvoir de guérir mais parfois ils ont le pouvoir de tuer. » C’est la rencontre avec un tuteur de résilience, la charmante et érudite Mrs Flowers, qui la décide à user de sa voix, à expérimenter son pouvoir et sa singularité. Elle ne s’arrêtera jamais, jusqu’à sa mort en 2014.
C’est justement autour de ces deux moments que se développe le spectacle musical « Maya, une voix ». Maya Angelou s’apprête à monter sur scène et à s’exprimer devant le nouveau Président des Etats-Unis et devant des millions de téléspectateurs ; elle s’arrête et se rappelle son enfance, cette époque où elle a perdu sa voix, puis l’a reconquise. Flash-back musical dans l’Arkansas des années 30 : les cinq comédiennes en scène interprètent tous les rôles masculins et féminins (Ursuline Kairson seule interprète Maya Angelou) en excellentes comédiennes et chanteuses. Dès la première minute, ce chœur de femmes nous cueille et nous fait frémir sur un air de gospel. Certaines mélodies sont enregistrées (comme le thème de Maya créé par Nina Forte), mais la plupart des chants (gospel, jazz et blues) sont interprétés a capella. Les changements de costume à vue (enfiler un chapeau, un foulard, des gants blancs) permettent de passer d’une situation et d’un lieu à un autre rapidement. La mise en scène d’Eric Bouvron (qui a reçu en 2016 un Molière pour sa mise en scène des « Cavaliers ») évite les grands effets de style et préfère la simplicité et l’efficacité. Les cinq comédiennes chanteuses nous embarquent avec générosité, insufflant un élan assez irrésistible à ce spectacle musical qui nous touche profondément. Grâce à cette équipe inspirée, les mots de Maya Angelou passent enfin la barrière de la langue et nous invitent à nous laisser inspirer à notre tour par cette femme libre, poétesse et militante au cœur éternellement sensible, modèle d’une forme de reconquête personnelle au féminin.
Venez vous ressourcer de musique et d’espoir au Théâtre Essaïon les vendredis et samedis à 19h45 (jusqu’au 15 juin) puis à 21h30 (du 28 juin au 27 juillet). Réservations au : 01 42 78 46 42 www.essaion.com
Pour les curieux, de nombreux enregistrements de Maya Angelou sont disponibles sur Youtube (entretiens, poèmes déclamés…)
Jusqu'au 27 juillet 2019
« MAYA, UNE VOIX », un spectacle musical inspiré de la vie de Maya Angelou ; une création collective de Eric Bouvron, Julie Delaurenti, Tiffany Hofstetter, Sharon Mann, et Elizabeth Wautlet, mis en scène par Eric Bouvron, sur des musiques originales de Nina Forte et des standards de blues et de jazz.
Avec Ursuline Kairson dans le rôle-titre, Julie Delaurenti ou Sharon Mann, Vanessa Dolmen, Tiffany Hofstetter ou Elizabeth Wautlet et Audrey Mikondo.
Armistice day: live at the domain
Attention nous sommes encore en Australie et on a retrouvé un vieux vestige qui tient encore debout!
C'était fini. Vous n'auriez jamais du revoir le groupe Midnight Oil, auteur de quelques succès dans les années 80. Des hymnes écologistes qui passaient bien entre du Johnny Clegg et du U2. Un cauchemar pour certains mélomanes.
Le groupe s'est séparé en 2002. Le charismatique chanteur, l'impressionnant Peter Garrett, se lançait dans la politque. Heursuement il est revenu à la musique. Après un album solo, le chanteur rappelle ses copains et c'est parti pour une tournée mondiale.
Cela donne donc un album qui réunit des années et des années de carrières. Et une grosse méprise. Midnight Oil n'a pas fait que la soupe dans les années 80. Il s'agit d'un solide groupe de rock. A l'ancienne.
Les premiers disques étaient un peu punk. Les musiciens assurent toujours et encore. Le répertoire est riche en pétarades électriques et en refrains efficaces. Diesel & Dust, l'album de tous les succès, en 1987, était une erreur.
Pacifistes, écolos et tout ce qui ferait vomir un conservateur de chez nous, Midnight Oil est un vrai groupe d'énervés qui n'a pas vraiment perdu avec sa parenthèse politique. Garrett chante encore très bien. Les instruments se répondent parfaitement. L'ivresse du "jouer ensemble" persiste.
Ce résumé live de leur longue carrière offre des moments datés mais souvent divins car le quintet s'accroche à ses convictions, musicales et philosophiques. Ils semblent dire que les idéaux ne meurent jamais ou sont terriblement d'actualité. Midnight Oil a été enterré un peu trop vite. Ce live est une preuve d'une certaine vivacité d'esprit et d'exécution que l'on ne semble plus connaitre dans le rock. Nos stades font résonner des musiques bien fades aujourd'hui!
Sony - 2019
Rendez vous avec le crime
C'est une mode anglaise: le crime typiquement british. Avec toute une ambiance qui va du pub rempli de lads jusqu'à l'odeur du thé en passant par les campagnes bien arrosées. Dépaysement garanti!
Samson O'Brien revient à Bruncliffe. Un village perdu dans le Yorkshire. Parce qu'il a eu l'imprudence de quitter ce bled, la rancune colle aux baskets de cet ancien flic, au passé douteux. Qui a en plus l'idée saugrenue d'ouvrir une agence de détective privé.
Et comme dans tous les petits villages, il y a forcément des secrets et même des meurtres! Curiosité pour toute la communauté de Bruncliffe, Samson va devoir s'allier à la belle et revancharde Delilah pour faire la lumière sur de drôles de mystères...
Il y a donc du paysan bourru, du commercant jovial, du rival violent, du flic un peu endormi et tout un village que l'on imagine sans problème. Julia Chapman nous fait visiter un lieu typique de l'Angleterre.
C'est très amusant. Les personnages sont charmants et certains, très ambigus. A commencer par le héros qui ne manque pas de charisme et de son amie, Delilah, forte personnalité assez séduisante. Pour eux, on veut bien se promener dans les maisons de retraite ou les fermes abandonnés.
C'est la qualité de ce roman qui glisse avec aisance sur le genre "cosy mystery". Il ne se passe pas grand chose mais tout est dans le détail. Pas besoin de violence pour faire monter la pression. On est entre Agatha Christie et les excellents thrillers de Louise Penny.
Très loin des décors urbains ou d'ultra violence glauque: une moto rouge, un chien sympa et des séances de speed dating en pleine campagne suffisent à notre bonheur!
La bete noire - Robert Laffont - 384 pages
Godzilla 2 le roi des monstres
Comme une vraie icone de la pop culture, ce bon vieux Godzilla continue d'être le héros de films maladroits, un peu ratés mais très sympathiques!
Car s'il faut chercher un authentique chef d'oeuvre dans la longue filmographie de la créature atomique, il faut aller à la source, le tout premier film d'Inoshiro Honda en 1954. Ensuite on a une succession de séries B plus ou moins agréables. Le monstre a connu des hauts et des bas.
A Hollywood, on a mis Roland Emmerich sur le coup mais il ne comprenait rien au mythe (et au cinéma d'une manière générale mais c'est aussi pour cela qu'on l'aime notre teuton hollywoodien). On a eu droit à un nanar qui lorgnait plus sur Jurassic Park.
Des années plus tard, aidé par le succès des Gamera au Japon, le retour de King Kong par Peter Jackson et le passionné Pacific Rim de Guillermo del Toro, Godzilla s'est remis à parler anglais en 2014 avec un film louable mais très maladroit.
Cette fois, le réalisateur Michael Dougerthy (l'excellent Krampus) ne fait pas dans le détail: on rentre dans le vif du sujet. Il sacrifie les personnages et le scénario. Ce qui compte c'est le roi des monstres et ses gros adversaires qui cassent tout sur leurs passages!
Donc notre dinosaure nucléaire va affronter de sacrés grosses bestioles. Dougherty et son équipe sont très respectueuses des faits passés de Godzilla. Ils ne tentent pas de dépasser ce qui a été fait. Les monstres ressemblent à leurs ainés, même si on frole le ridicule (Rodan est assez rigolo à ce niveau). L'univers de Godzilla n'est pas mixé à la sauce américaine. Non, il y a cette saveur un peu aigre autour de ce spectacle de désolation et de destruction!
Godzilla représente toutes les ambiguités de la toute puissance. Ca y va fort à ce niveau. Les monstres attaquent et ratiboisent toutes les capitales. C'est très bête. Mais excessivement jouissif. Godzilla a de la gueule. Les quelques humains autour de lui sont des pantins qui servent d'excuses pour mettre en scène des combats de catch entre créatures gigantesques.
Ce sont des bons comédiens mais ils nous font bien rire avec leurs dialogues sans queue ni tête pour justifier la présence de titans sur notre petite planète, dans un gros blockbuster qu'il faut prendre pour ce qu'il est: un plaisir coupable!
Avec Kyle Chandler, Vera Farmiga, Millie Bobby Brown et Charles Dance - Warner Bros - 29 mai 2019 - 1h50
Atlas shoulders
Ils ont un physique de rugbymen mais un petit coeur tendre qui leur fait écrire de jolies chansons qui mériteraient beaucoup de succès...
Et ca semble pas mal marcher pour les frangins Pierce. Jack et Pat sont très costauds. La musique, ils l'ont joués dans la rue. A Melbourne et dans de nombreux pubs australiens. Comme de vrais Wallabies, ils ont de larges épaules mais ils savent surtout raconter de belles histoires avec quelques instruments qu'ils s'échangent avec joie et bonne humeur.
Toute personne qui voit les deux lascars en concert sera conquis par le sourire permanent et la complicité réel des Jack et Pat Pierce. En Australie, ils se sont faits un solide réputation. Ils comptent bien faire la même chose un peu partout dans le Monde.
Après des EP impressionnants, ils sortent leur premier album et la déception pointe un peu. Ca sent la redite. Ils axent sur les refrains entêtants et multiplient les chansons aigres douces mais généreuses.
Cela donne un disque qui se répéte un peu. Heureusement ce n'est jamais mauvais. Au contraire, ca nous réconcilie un peu avec le fameux terme "pop rock" si cher à nos radios commerciales. On est dans un esprit cool avec la volonté de faire le bien. Ce sont deux grands et farouches rêveurs. C'est mignon tout plein. Comme si les deux musculeux étaient simplement des bisounours mélomanes. Ca peut suffir à notre bonheur.
Rocketman
Tu es une vieille star! Tu as du mal à remplir les salles! Tu veux soigner ton ego? He bien Hollywood t'attend pour faire un joli film coloré à ta gloire!
Après Queen, c'est au tour d'Elton John de frapper à la porte des grands studios avec une version romancée de sa vie tumultueuse, entre les drogues, l'alcool, le sexe et les ordonnances un peu trop chargées. A la différence de Bohemian Rhapsody, Rocketman a le grand mérite d'affronter les vrais soucis de la star anglaise.
Mais Elton John a vu sa vie épargnée par cet amour sûr pour la musique, qu'il a partagé avec son ami de toujours, Bernie Taupin. Alors son biopic ressemblera à une comédie musicale. Bonne idée: le réalisateur, qui a dépanné sur le biopic de Queen, Dexter Fletcher, brouille les pistes. La réalité sera tordue autour des chansons du binoclard rigolard mais toxico!
La biographie d'Elton John joue donc avec la vérité. L'égo de la star est soigné par l'essence de son talent, qui sauvera la vie plus d'une fois à l'artiste qui a explosé à l'âge de 23 ans, aux Etats Unis.
Rocketman devient donc une comédie musicale qui ne brise pas les tabous, qui contourne avec habileté tout ce qui fache et qui fait le boulot avec une rigueur presque britannique. La vie d'Elton John est une grande fiesta qui va l'entrainer au bord du gouffre mais lui offrir une gloire unique en son genre.
Ca manque clairement de caractère et de personnalité. Elton John produit donc aucune remise en question. Mais le traitement cherche à surprendre. Ce qui est déjà pas mal quand on a droit à l'habituel discours autour de la figure du génie incompris, de la folie du succès ou de la dangerosité des drogues!
Le jeune Taron Egerton fait le job pour interpréter le solitaire et excentrique héros. Le reste du casting est excellent. La vie de la star méritait certainement un long métrage. Et les numéros musicaux sont un ravissement pour tout cinéphile. Mais ces élans de folie sont trop controlés. Trop sages. Quand on compile tous les excès d'Elton John, un punk aurait pu et du faire le film...
Avec Tara Egerton, Bryce Dallas Howard, Jamie Bell et Richard Madden - Paramount - 29 mai 2019 - 2h01