Rainier Dog
,Le disque le plus musclé de l'année... On ne parle pas assez metal dans nos pages mais on salue le retour spectaculaire d'un groupe qui résiste à tout. Lourd, puissant, monstrueux: Alice in Chains est un groupe survivant et juste pour cela, il mérite un petit prix!
Car le groupe de Seattle a payé cher, la rancon du succès. Groupe phare de la période grunge, Alice In Chains a connu un destin sacrément funeste. Ils ont perdu leur bassiste et leur chanteur, le très torturé Layne Staley. Mélange de metal et de rock plus classique, le groupe a aussi laissé peu d'albums mais des pièces maîtresses du heavy. Comme Nirvana, leur album Unplugged est une pure merveille, où la lumière musicale s'oppose à une ambiance spectrale, une fin de régne annoncée...
En 2009, les survivants reviennent sur le devant de la scène. Comme beaucoup de groupes meurtris, ils ont un nouveau chanteur. La comparaison est rarement flatteuse mais pour le cas d'Alice In Chains, le costaud William DuVall fait preuve de beaucoup de courage. Un second disque montre qu'il a de l'audace aussi. Ce troisième album l'impose! Comme ACDC, la cicatrisation finit par se faire...
Puisque Rainier Dog est sûrement l'un des meilleurs disques du groupe. Jerry Cantrell a retrouvé tout son savant talent pour écrire des chansons qui ne ressemblent à rien d'autres qu'à du Alice In Chains. Ca cogne dur mais le lyrisme est abordable par tous. Les mélodies sont complexes et révèlent doucement leurs secrets. Un pur plaisir pour amateurs de rock baroque, entre heavy sauvage et rock atmosphérique.
C'est en tout cas la renaissance d'un groupe précieux parce que original! Leur rock a vraiment une saveur unique. Le magma sonore se délite en petites pièces ultra mélodiques et mystérieuses. Nous ne sommes pas sur une carcasse: il y a toujours plus de sang, de sueur et de larmes sur cet album!
On n'est pas dans l'imitation. Cantrell entrainent ses collègues vers des pirouettes électriques absolument éblouissantes. Les rythmes lourds trouvent toujours une légèreté inattendue et une subtilité rare dans le genre. Comme leurs meilleurs albums, Rainier Dog est un labyrinthe où il est bon de se perdre.
Joyeux Noel à tous!
BMG - 2018
L’Odyssée
Le disque jazz de l'année! Mais en réalité ce n'est pas vraiment un disque de jazz. Juste une oeuvre de mordu mystique que l'on doit absolument encourager.
Car, dans le genre, il est un maître. On ne compte plus les artistes qui regardent dans le rétroviseur pour remettre au gout du jour des sons disparus. Cela pourrait presque définir la French touch de Air ou Daft Punk. Néanmoins, Fred Pallem fut un pionnier.
C'est sa démarche depuis les débuts. Au siècle dernier. Il a repêché la musique de Francois de Roubaix, les musiques de dessins animés ou les sons de la blaxploitation. En matière de vintage, on ne peut pas faire mieux que Fred Pallem à son groupe à forme variable, Le sacre du tympan.
L'odysée est une oeuvre originale. Il y recycle le psychédélisme très jazz des années 70. On a l'impression de tomber sur des oeuvres inédites de Lalo Shifrin ou Herbien Hancock. On a les rouflaquettes qui poussent, et les pantalons pattes d'ef qui réapparaissent. C'est groove à souhait et totalement réjouissant.
Comme l'oeuvre d'Homere, c'est dense, complexe et mythologique. Fantasque mais exigeant, l'Odyssée honore la mémoire d'un jazz libéré et utopique. Pallem sait en plus imposer une vision cinéphilique de son art. On a l'impression d'être dans une vieille série avec Roger Moore ou dans un film smart avec Steve McQueen.
Les ambiances ne datent pas d'aujourd'hui mais Fred Pallem et ses amis ne font jamais dans la nostalgie. Ils nous rappellent l'ivresse et la ferveur d'une telle musique. Merci pour la lecon d'histoire.
Train fantome - 2018
Socks!
L'album le plus... Noel de l'année. Il vient de Broken Arrow dans l'Oklahoma et il dépoussière le genre avec des idées antiques. Un joli tour de magie!
Non, cette année vous n'entendrez pas une énième chanson de Noël chantée par cette dinde de Mariah Carey. Non, non, cette année vous n'aurez pas à sortir le vieux vinyl de Frank Sinatra pour fêter le petit Jésus et le repas en famille qui dure toujours trop longtemps.
Nous, à Etat Critique, on vous a trouvés un chouette album original pour les fêtes d'année. D'une certaine manière, les traditions sont respectées: c'est du véritable rockabilly. Pas celui de vos parents. Mais de vos grands parents. JD McPherson n'a même pas du écouter Elvis Presley! Il s'est arrêté avant!
Il a les cheveux gominés et une belle et gros guitare boisée qui plaque des accords solides et efficaces. Depuis trois albums, le quadragénaire défend un rock de l'antiquité, avec des trompettes clinquantes, des choeurs innocents et des pianos qui rêveraient d'être détruits pas Jerry Lee Lewis. Ce sont des albums d'une trentaine de minutes: une décharge de mélancolie mais interprétée sans nostalgie. Le bonhomme écrit des chansons originales: il en a sous la banane!
La musique de JD McPherson est terriblement rétro mais surtout, elle est bien vivante! Impressionnante démonstration avec cette tradition du disque de Noel. Le musicien s'amuse comme un petit fou, avec un humour dévastateur (il envisage sur une chanson le divorce du petit papa noel) et des titres courts qui s'enfoncent directement dans votre mémoire.
C'est nouveau: à une époque où l'on regarde toujours derrière soi, où l'on fait des bilans dans tous les sens, ce disque est le meilleur compromis! Vieillot et neuf à la fois! Un beau cadeau en tout cas!
New west records - 2018
Roma
Puisque l'on vous dit que le noir et blanc est la valeur refuge de ces derniers temps. C'est surtout le signe d'une valeur sûre et d'un film maitrisé!
Et en matière de techniques et de technologies, le Mexicain Alfonso Cuaron est un champion. Cinéaste secondaire dans un premier temps (ses premiers films ne sont pas grandioses), il s'est imposé dans le sillage de Gillermo del Toro avec des oeuvres personnelles et des blockbusters culottés (on parle toujours de Gravity mais Les Fils de l'homme en impose un peu plus).
Cette fois ci, il revient avec un film qui le replonge dans ses souvenirs. Loin d'Hollywood, il filme son enfance au Mexique dans les années 70. Evidemment il le fait à sa manière. Si particulière. Totalement cadenassée par des idées de mise en scène qui se voient mais qui sont, il faut l'avouer, d'une belle élégance!
Des plans séquences. Des angles subtiles. Des cadres choisis pour ses nuances. Des mouvements répétitifs mais qui nous montre de quoi est capable le cinéma (diffusé sur Netflix certes). La photographie est absolument éblouissante. Le noir et blanc est celui des souvenirs enfouis, des fantasmes familiaux, d'une émotion délicate et universelle. Y a pas à dire, Cuaron est un grand cinéaste. Il se donne les moyens. Mais il faut reconnaitre que c'est un illustrateur, qu'il y a une certaine roublardise dans sa facon de montrer les choses. Heureusement il y a chez ce type une (fausse) candeur vis à vis du cinéma. C'est un amoureux du septième art.
On en oublierait un peu les personnages. C'est bien là le problème. Tellement c'est beau, les images sont nourris de détails et de sons qui nous écartent un peu de la vie de famille qu'elle met en scène. Ce sont des ombres. Peut être est ce voulu mais sur plus de deux heures de métrage, c'est un peu long. Il y a une trace de dérision qui finit par géner. Cuaron manque peut être d'humour ou de recul. Le film devient parfois mécanique puis magnifique. Il s'interdit toute folie, obsédé par un travail de mémoire du cinéaste. Faut pas bouder son plaisir: Roma est poignant, culotté et courageux.
Avec Yalitza Aparicio, Marina de Tavira, Fernando Grediaga et Jorge Antonio Guerrero - Netflix - 2h15
Leto
Après Cold War, on continue dans la romance en noir et blanc, avec un fort accent. Leto est une bonne décharge de cinéma électrique, passionné et rebelle!
Gilets jaunes ou la moumoute orange de Donald Trump, on ne sait pas trop, mais en ce moment la couleur refuge, c'est justement le noir et blanc. On pensait aujourd'hui que le meilleur film de l'année serait Cold War, raccourci esthétique et romantique qui nous arrachait littéralement au Monde. He bien, on a le droit de remettre le titre en jeu avec un film russe toujours en noir et blanc et enflammé.
En tout cas, derrière ses lunettes de soleil, Mike fait fondre les coeurs et hurler les jeunes filles dans un club de rock insalubre à Leningrad au début des années 80. Il aime le rock. Il le défend sur scène, dans une société qui n'a qu'un ennemi: les Etats Unis et tout ce qui va avec. Donc le rock'n'roll.
Mais Mike est la star locale. Il est surveillé mais il s'en moque. Il vit avec sa femme, Natacha et collectionne les bandes de Lou Reed, David Bowie et T. Rex dans une petite pièce d'un appartement collectif. Un beau jour, il rencontre Viktor, un grand dadais surdoué pour écrire des chansons. Les deux hommes vont évidemment s'apprécier avant de se redouter...
Mais nous ne sommes pas dans la démonstration. Kirill Serebrennikov offre une célébration de la liberté. Cela lui vaut d'être à son tour surveillé par les autorités russes. Car pour lui, la passion de quelques jeunes chevelus pour la musique est un tour de force. Un acte de foi. Un sens profond de la création.
L'air de rien, ils échappent au sinistre quotidien, à la morne existence, aux recommandations obligatoires d'un parti, d'un régime, d'un pays. Pour cela le cinéaste se permet toutes les audaces. Le noir et blanc est peut être le cadre le plus juste pour les heureuses folies narratrices du réalisateur. Inspiré par le destin deux figures du rock russe, le film démontre le pouvoir de création avec des idées réellement rock'n'roll et une histoire d'amour contrariée plus classique.
La musique est un combat. Sans la musique, la vie serait une erreur disait le philosophie. Sans le cinéma, la vérité pourrait ne pas sortir d'un monde sclerosé, corrompu et apeuré. Kirill Serebrennikov balance des vérités cruelles mais avec une infinie douceur, une incroyable poésie et une passion à pein cachée pour les musiciens de son film.
Leto veut dire l'été en russe. Il sort dans une période de grand froid: il vous réchauffera le coeur!
Avec Roman Bilyk, Teo Yoo, Irina Starshenbaum et Fillip Avdeyev - Kinovista bac films - 5 décembre 2018 - 2h06
La Magie lente, Denis Lachaud, Benoit Giros, Pierre Notte, Théâtre de la Reine Blanche
Situé dans une rue calme proche de la place de la Chapelle, le Théâtre de la Reine Blanche mérite en soi le déplacement: scène des arts et des sciences, sa programmation théâtre met à disposition de tous les publics (jeune, moins jeune, scientifique ou néophyte), des propositions originales autour de sujets de science et de société. Egalement lieu vivant de quartier, le Théâtre organise des événements réguliers: « Des savants sur les planches », « En chair et en textes », « Cinéma et cuisine du monde »...
De quoi se régaler et échanger avec des chercheurs (des sciences et du langage).
Pour la première fois, ce lieu s'intéresse à la psychanalyse et invite l'auteur Denis Lachaud (qui creusait déjà ce sillon avec « Mon mal en patience »).
Au départ, l'auteur souhaite développer le cas de l'erreur de diagnostic en psychanalyse. Il imagine un psychanalyste relatant un tel cas à une assemblée de pairs. C'est le cas Louvier. M. Louvier, 40 ans, marié, deux enfants, ingénieur en informatique, a été diagnostiqué schizophrène par un premier psychiatre, dix ans plus tôt. Il consulte un second psychiatre quand la relation avec le premier se dégrade. Or le second psychiatre - qui relate le cas à ses confrères - a presque immédiatement l'intuition que M. Louvier n'est pas schizophrène. Les « voix » qu'il entend dans le métro bondé aux heures de pointe, qui le menacent (je cite) de l' « enculer », ne sont pas des hallucinations, mais des pensées repoussantes, surgies de son inconscient malade. La maladie, les symptômes, constituent un langage que le patient et le second psychiatre vont parler, vont traduire à la conscience. Mais si Louvier n'est pas schizophrène, alors qu'il se définit comme tel depuis 10 ans: qui est-il? C'est cette énigme que la relation de soin va chercher à éclaircir. C'est une révélation et une mue qu'on accompagne.
On peut dire qu'il y a une double énigme ou enquête: celle du passé, qu'il faut reconstituer à partir d'indices, reconnaître, raconter alors qu'il est oublié. Et il y a l'énigme de l'identité en chantier. Dans le cas de la première énigme, les mots, leur polysémie et l'équivoque, sont un outil primordial. Comment, pourquoi le thérapeute rebondit sur tel mot, telle expression utilisée par le patient? Est-ce un hasard (parfois le thérapeute ne sait pas ce qu'il fait ni où il va) ou une extrême attention à une première occurrence d'un lieu ou d'une personne (la Normandie, l'oncle et la tante)? Dans le cas de la seconde énigme ou enquête, celle de l'identité en chantier, la mémoire retrouvée est une aide précieuse certes, mais l'expression des désirs, l'expérience tentée ou réitérée, et l'écoute de son ressenti sont des outils aussi puissants que les mots. Ainsi, à l'écoute de son inconscient, M. Louvier tout entier se rebelle, fait des infidélités à sa vie d'avant, malade mais tranquille. Il court le risque de se connaître.
LA MAGIE LENTE est une expression de Freud pour définir la psychanalyse. Ayant tous deux le langage comme outil, on voit bien le rapport entre la psychanalyse et le théâtre. La scène comme le cabinet de consultation, peuvent être le lieu d'une révélation et d'une catharsis. C'est donc doublement émouvant (comme expérience de spectateur) d'accueillir, comme un miroir vivant, les confidences, les coups de gueule, l'humour, l'éveil et la mue d'un personnage, jusqu'à la libération. Ce sont des échantillons d'une psychanalyse qui nous sont livrées, qui tiennent en un texte ciselé, implacable, et un spectacle d'un peu plus d'une heure.
L'espace intimiste de la Reine Blanche convient bien à notre échange pudique (qui rend possible le partage de la violence du sujet). L'acteur Benoit Giros est prodigieusement seul en scène. Il circonscrit le gouffre du traumatisme, saute dedans à pieds joints, nous le restitue. Il passe d'un personnage à l'autre sans perdre le fil de l'émotion (du personnage du psychiatre en situation de conférencier, à Louvier en consultation, au psychiatre en consultation, aux personnages de l'enfance de Louvier: l'oncle, la tante, le père, la mère...).
C'est l'harmonie de ce moment qui nous semble bel et bien magique.
Ne craignez pas les sortilèges, LA MAGIE LENTE lève l'envoûtement!
A voir (très vite) au Théâtre de la Reine Blanche, 2 bis passage Ruelle, 75018 Paris, jusqu'au 23 décembre 2018. Tournée à surveiller...
La Magie lente
de Denis Lachaud, avec Benoit Giros, dans une mise en scène de Pierre Notte, au Théâtre de la Reine Blanche à Paris jusqu'au 23 décembre 2018 (mercredi, vendredi et dimanche à 19h).
www.reineblanche.com et reservation@reineblanche.com
Alphonse Mucha – Musée du Luxembourg – Paris
Mucha ou la quête d’universalisme
Mucha est un universaliste. Convaincu que les différentes cultures ont un socle de valeurs communes, l’artiste n’aura de cesse tout au long de son parcours que de mettre en avant son art au service des progrès de l’humanité, de l’unité et de la paix. "L'objectif de mon travail n'a jamais été de détruire mais de construire, de relier, car nous devons tous garder espoir que les Hommes se rapprocheront, et cela sera d'autant plus facile qu'ils se comprendront."
L’exposition aborde la vie de l’artiste au travers de six thématiques : un bohémien à Paris, un inventeur d’images, Mucha le cosmopolite, Mucha le Mystique, Mucha le Patriote, Mucha artiste et philosophe. Chronologique, l’exposition met très rapidement en avant les grands panneaux verticaux dédiés à Sarah Bernhardt dont celui qui l’a rendu célèbre en 1895, Gismonda. Le parcours finit sur son triptyque en 1936, L’âge de la raison, l’âge de la sagesse, l’âge de l’amour, alors que se font entendre à grand pas les bruits de botte de la seconde guerre mondiale. En tant que personnalité tchèque et franc-maçon, Mucha est un des premiers artistes déportés en 1939, peu de temps avant sa mort.
Entre 1895 et la fin de sa vie, l’exposition met en valeur les aquarelles et lithographies qui ont rendu célèbre l’artiste et en ont fait un des représentants majeurs des arts décoratifs de l’art Nouveau : affiches publicitaires théâtrales, pour alcools, papier à cigarettes JOB, ou produits de beauté. "Je préfère être un illustrateur populaire qu'un défenseur de l'art pour l'art." disait-il. Plus inconnues du grand public, ses oeuvres mettent progressivement en avant les premiers pas d’un illustrateur symbolique dans ceux du peintre allégorique qu'il sera à la fin de sa vie.
Il ressort de l’ensemble un réel génie dans l’art de représenter les femmes, entourées de motifs ornementaux de différentes origines, japonaises, celtiques, islamiques, grecques, gothiques, byzantines, selon le fameux « style Mucha ». Avec en omniprésence, la lumière. Des femmes lumineuses, dans Les Saisons, La lune et les étoiles, ou pacifiques quand elles préservent dans leurs mains ce qu’il reste de lumière à l’aube de la première guerre mondiale, La lumière de l’espérance.
La femme est sans nul doute une muse inspiratrice – voir les études sur La Musique, La Danse, La Peinture, La Poésie- une vénus des temps modernes, figure protectrice mystique parfois. Une ode à l’amour de la beauté et de la paix. « Je recherchais des moyens de répandre la lumière jusque dans les coins les plus reculés. » Un message pictural pacifique qui fait du bien.
https://museeduluxembourg.fr/expositions/alphonse-mucha
12 septembre 2018 - 27 janvier 2019
Horaires d’ouverture
tous les jours de 10h30 à 19h
nocturne jusqu’à 22h tous les vendredis
nocturnes supplémentaires les lundis du 12 novembre au 17 décembre 2018
les 24 et 31 décembre de 10h30 à 18h - fermeture le 25 décembre
Ouvert le mardi 1er janvier de 10h30 à 19h
Billetterie
Plein tarif : 13 €
Tarif réduit : 9 € (16-25 ans inclus, demandeur d'emploi et famille nombreuse)
Tarif spécial jeunes :9 € pour 2 personnes de 16 à 25 ans inclus, du lundi au vendredi après 16h
Gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux
Des audioguides (en 4 langues : français, anglais, espagnol et allemand et une version enfant) sont proposés sur place à la location au tarif de 5€ par appareil
Resistance is futile
Le trio power pop de Manic Street Preachers poursuit son aventure avec un entêtement qui force le respect. Le come back le plus agréable de l'année
La première chanson de leur nouvel album remet un peu tout le monde à sa place. Muse est trop bourgeois et 30 seconds from Mars fait trop propre. Une grosse guitare et un orchestre c'est le plaisir coupable de Manic Street Preacher, qui a marqué les années 90 avec quelques titres emphatiques comme Design for life.
Ces gars là ne font pas dans la nuance. Le nom du nouvel album rappelle les méchants dans Star Trek New Generations. Les références sont populaires et c'est le bon sens qui dirige l'écriture du trio gallois. Ce n'est pas le genre de la maison de faire dans la dentelle. Et pourtant on les aime bien. En bons Gallois, ils ont la tête sur les épaules et le coeur auprès du peuple. Ce sont des affreux gauchos qui jouent du rock musclé et héroïque. Leur nouvel album pourrait etre la bande son sur un rond point rempli de gilets jaunes!
Même quand ca ne va pas, ils s'accrochent à leur formule. L'histoire est connue: le 1er février 1995, le guitariste du groupe, Richey Edwards, a disparu. Totalement. Un mystère qui a failli couter cher au groupe et qui depuis, a perdu de sa superbe. Mais rien de ses convictions. C'est ce qu'on aime aujourd'hui chez ces fiers amoureux de la pop proche des milieux populaires.
Ca peut paraître facile mais c'est finalement assez jouissif. Les refrains font le job: ils se plantent directement dans un coin de notre petite tête de lads. La musique du groupe est toujours personnel et politique en même temps. Ce treizième album pourrait leur porter chance et voir de nouveau, quelques singles être repris dans les stades. Mais bon c'est comme dans Star Trek, c'est une douce utopie...
Columbia - 2018
Les Veuves
QUAND TU NE SAIS PAS DU TOUT CE QUE TU VAS VOIR MAIS COMME CA FAIT PRESQUE UN MOIS QUE T’ES PAS ALLÉ AU CINÉMA, TU PREND SUR TOI ET CA A PARFOIS DU BON !
LA SCÈNE D’OUVERTURE NOUS MET DIRECT DANS LE BAIN ET EN MOINS DE DEUX, LES VEUVES SONT VEUVES. C’EST EVIDENT, MAIS CA PREND GÉNÉRALEMENT PLUS DE TEMPS. ENTRE POLAR, POLITIQUE, ET DRAME. ET C’EST A SE DEMANDER COMMENT CES FEMMES FAISAIENT POUR NE RIEN VOIR DES ACTIVITÉS DE LEURS CONJOINTS.
SURTOUT QUAND A DÉFAUT D’UNE VIE DE RÊVE ELLES ONT ENCAISSÉES PAS MAL DE DECONVENUES. IL EST BIEN CONNU QUE L’ARGENT N’ACHETE PAS TOUT. MAIS CE N’EST QU’A LEUR MORT QU’ELLES VONT LE COMPRENDRE A LEUR DÉPENS. LES DETTES LAISSÉES ET ACCUMULÉES POUR CES FEMMES VONT LES MENER A UNE VIE QU’ELLE N’AVAIT PAS ENVISAGÉE.
QUAND ELLES PERDENT TOUT PAR LA FAUTE DE MARIS IRRESPONSABLES, QUAND ON LES MENACE DE REMBOURSER CE QUE LA BANDE A PERDU, IL NE LEUR RESTE QU’UNE SOLUTION POUR RENVERSER LA VAPEUR. UNE CONCLUSION QUE L’ON VOIT TRÈS VITE VENIR MAIS QUI MET UN PEU DE TEMPS (CETTE FOIS CI) A SE METTRE EN PLACE.
LES ACTEURS SONT TRES BONS, VIOLA DAVIS ET COLIN FARELL COMME TOUJOURS, DANIEL KALUUYA FAIT FLIPPER ET MICHELLE RODRIGUEZ TOUJOURS AUSSI GRINCHEUSE MAIS POUR LE COUP CA A DU SENS. ET LES AUTRES SONT TRES BONS AUSSI, RIEN A DIRE. UN OCEAN’S 9 QUI SE PROFILE AVEC PLUS DE DRAMATURGIE ET D’IMPLICATION SOCIAL. AVEC LE RÊVE D’UNE NOUVELLE VIE A PORTÉ DE MAINS. MAIS ON NE S’IMPROVISE PAS BRAQUEUR ET POUR DES FEMMES QUI NE CONNAISSENT PAS CE MILIEU, ELLES SONT PLUTÔT A L’AISE, JE DIS ÇA.....
LE RÉALISATEUR A VOULU TROP EN FAIRE ET CONSTRUIT SON FILM OU TOUT LES AXES SONT BIEN TRAITÉS MAIS A L’ÉQUIVALENCE. NE LAISSE AUCUNE PLACE A L’IMAGINATION. C’EST ASSEZ LINÉAIRE ET C’EST BIEN DOMMAGE. LE CÔTÉ FÉMINISTE NE PREND PAS LE PAS SUR LA POLITIQUE QUI NE PREND PAS LE DESSUS NON PLUS SUR LE SOCIETAL. IL Y A TROP A EXPLOITER POUR UN SEUL FILM. MAIS C’EST AUSSI UNE ADAPTATION DE SERIE TV « WIDOWS », CE QUI PERSONNELLEMENT ME PARAIT PLUS JUDICIEUX.
C’EST UN BON FILM, DANS LA LIGNÉE DE « THE TOWN » (OU TOUT AUTRE FILM DE BRAQUAGES) MAIS EN MOINS FÉROCE, ET OU L’ON SE POSE BIEN PLUS DE QUESTIONS, C’EST CERTAIN. ON NE RECONNAÎT QUE PARTIELLEMENT GILLIAN FLYNN QUI A CO-ECRIT LE SCÉNARIO, DANS L’AMBIANCE SOMBRE AVEC CETTE HISTOIRE DE FEMMES ET TOUJOURS CE PETIT TWIST MAIS LE FILM APPARTIENT BIEN A STEVE MCQUEEN DONT ON RECONNAÎT LE CARACTÈRE SOCIAL, A CROIRE QU’IL NE PEUT S’EN EMPÊCHER AU FIL DE SES FILMS.
L’ÊTRE HUMAIN EN VAUT-IL VRAIMENT LA PEINE OU EST IL VOUÉ A L’ECHEC QUE CE SOIT PERSONNEL OU PROFESSIONNEL. CE MONSIEUR A UNE BIEN TRISTE IMAGE DE SES PERSONNAGES, MAIS PEUT ETRE EST CE POUR MIEUX LES BOOSTER. ON ESPÈRE JUSTE QUE CES VEUVES VONT AVOIR « LES COUILLES D’ALLER JUSQU’AU BOUT » ET LUI PROUVER QU’IL A TORT.
AVIS AUX AMATEURS
Avec Viola Davis, Michelle Rodriguez, Colin Farrell et Elizabeth Debicki - 20th century fox - 28 novembre 2018 - 2h09
Mowgli: la légende de la jungle
Loin de la vision édulcorée de Walt Disney, en live ou en anime, le film d'Andy Serkis est nettement plus intéressant par ses ambiguités et même ses défauts.
Parce que le fameux Livre de la jungle est désormais estampillé Disney et que tout cela est un peu trop mignon. Complice intime de Peter Jackson, le comédien Andy Serkis (Gollum et Kong pour les besoins de Jackson quand même) passe derrière la caméra pour parasiter ce modèle de conte, adapté en "vrai" par Jon Favreau il y a quelques années, toujours pour les besoins de la compagnie aux grandes oreilles.
Mowgli est donc désormais un petit film d'aventures, courageux, maladroit, et produit par la plateforme Netflix (plus le studio Warner). Serkis apporte tout ce qu'il a appris avec son maître: le film fait dans la grandiloquence. L'exploit technique est constant. La performance est admirable. Cela se voit. Souvent trop. Mais les animaux du Livre de la Jungle sont nettement moins lisses que dans les plus célèbres versions.
On n'est pas loin de se demander si Serkis n'a pas tenté d'entrainer la fameuse histoire vers le film d'épouvante, ou d'horreur (l'antre des singes est bien flippante). Les hyènes font bien peur et Shere Khan est un authentique psychopathe (il a la voix divine de Benedict Cumberbatch). La jungle n'est pas si exotique. Les images ne sont pas toujours les plus belles mais Serkis a réellement pensé son interprétation et cela se voit à l'écran.
Il retrouve même à certains moments le coté subversif et initiatique des contes pour enfants. Ce n'est pas le film tout public mais il est évident que Serkis nous venge des films trop polissés qui pululent à cette période de fêtes de fin d'année. Rythmé et passionné, Mowgli est loin d'être chef d'oeuvre de l'année mais on le sent totalement animé des meilleures intentions. Par les temps qui courent, c 'est une très bonne nouvelle!
Avec Rohan Chand et les voix de Christian Bale, Andy Serkis et Cate Blanchett - 2018 - netflix