The Blue Hour
Trente ans après leurs premiers accords, Suede sort un huitième album où même les défauts ont du charme. Fortiche!
Brett Anderson a 51 ans. Il chante toujours aussi bien. Comme à l'époque d'Animal Nitrate? Non, il a modifié son style au fil des albums, des séparations et des coups du sort. Aujourd'hui, il reste un animal fascinant à observer... ou plutot écouter!
Dans leur huitième album, le groupe Suede se remet à espérer: en réalité, le ton est assez lugubre et déprimant. Le groupe retrouve toute l'ambiguité de leur pop aussi séduisante que étrange. Ils font leur pop à leur sauce.
C'est le cas de The Blue Hour où les arrangements sont fastidieux. Le ton est solennel. Le groupe n'est plus une vieille parodie mais une réunion de musiciens assez ambitieux et créatifs. On adore la guitare de Richard Oakes, qui fait enfin oublier le mythique Bernard Butler.
Rien à dire sur la voix, envoutée de Brett Anderson, qui lui comme le bon vin, se bonifie. Mais loin du retour discret et un peu ringard, le groupe voit les choses en grand de nouveau. Les fautes de gout sont nombreuses dans The Blue Hour mais elles sont gommées par l'inspiration.
Ils sont allés chercher Craig Armstrong, le philamornique de Prague et le fidèle ingénieur de Nine Inch Nails, Alan Moulder. Ils en font des tonnes. Cela fonctionne parfaitement. C'est de la pop lyrique, conceptuelle et identifiée.
C'est un disque concu comme un grand mélo, avec des larmes, de la sueur et du sang. Le groupe met en scène son style quasi architectural. On devine que tout a été travaillé et que rien ne peut les décevoir sur ce huitième album.
Le lyrisme et la grandiloquence ne sont pas toujours les armes plus propres de la pop music mais il faut avouer que Brett et ses vieux copains des nineties donnent une petite lecon que pourrait retenir Muse et autres remplisseurs de stades sans âme. Ici, ca pulse. Ca vit. Ca grouille. Ca rate et ca recommence! Un disque et un groupe très vivant! L'heure bleue ou l'heure de gloire??
Warner - 2018
Il était fou
Le rock de tréteaux fait son grand retour avec cet album heureux, passionné et passionnant.
Je vais m'adresser aux jeunes d'aujourd'hui. Il fut un temps où un rockeur ce n'était pas le gars qui remplissait les stades. Le vrai rockeur ne portait pas de cuir et avait depuis longtemps débrancher sa guitare d'un ampli. Le véritable rockeur indépendant et farouche défenseur de la liberté aurait plutôt tendance à respirer sa force avec un accordéon!
Et des copains. Pour la scène, deux trois trucs farfouillés ainsi que des brics et des brocs. Ce qui compte c'est la farouche conviction. C'est le plaisir de partager. C'est les nuits sans sommeil mais avec de la joie. Ce sont les amitiés artistiques. Le chagrin, c'est quitter cette scène justement ouverte à tous.
Il y a des années, les héros du rock ce furent les Têtes Raides ou La Tordue. Des punks au grand coeur. Dont on découvre seulement aujourd'hui la petite soeur. JUR. C'est une chanteuse catalane qui a fait sa carrière et des rencontres autour du cirque.
Elle a débordé sur tous les supports. L'art n'est pas compartimentée pour elle et ses amis. Les musiciens ne s'imposent aucune frontière. La musique de JUR est donc théâtrale et très expressive. C'est du théâtre de tréteaux et JUR respectent la grande tradition des saltimbanques.
La voix nous subjugue avec une aisance déconcertante. Les genres sont visités avec subtilité. La complicité s'entend sans cesse. La musique est complexe, riche d'expériences mais elle est évidemment populaire dans le bon sens du terme. Celui des Têtes Raides ou de la Tordue.
L'autre distribution - 2018
All Good wishes
Nouvel album de Pulp? Hein? Ce n'est pas ça! L'album de Gulp? Ha non je ne connais pas: Vas y mets le!
Ha bah j'aime bien. On pourrait presque trouver une parenté avec le groupe culte de Jarvis Cocker. Ok! Ils sont britanniques eux aussi. Comme eux, ils semblent aimer les ambiances à la Austin Powers. En tout cas, ils semblent connaitre le swinging' London sur le bout des doigts.
Comme Pulp, Gulp a ce coté boule à facettes qui continuent de tourner malgré la fatigue. Derrière le nom peu glamour, on trouve pourtant l'un des leaders de Super Furry Animals et son épouse, la chanteuse Lindsey Leven, qui a un nom à jouer les copines de John Steed dans Chapeau Melon et Bottes de cuir.
En plus de cela, elle a surtout une belle voix qui évidemment convoque toute la white soul britannique.Même plus: elle défend cette pop féminine, construite et élégante. Elle nous entraine dans une ambiance ouatée et sexy. Les mélodies sont pointues et simples en même temps. On aime beaucoup ce voyage à travers le temps.
Hélas, on s'ennuie un peu. C'est un poil répétitif. Les impressions vintage sont un peu trop appuyées. Mais il ne faut bouder le plaisir quand il est là: la machine à remonter le temps fonctionne!
ELK Records - 2018
Un coeur simple, Gustave Flaubert, Xavier Lemaire, Poche Montparnasse
Dans le cadre intime du Théâtre de Poche, Félicité, la bonne de Madame Aubin, se confie et nous raconte ce qu’a été sa vie. Ayant toujours été au service des autres, elle partage toutes les joies et les peines de la famille qui l'emploie. Elle élève leurs enfants comme les siens, sans jamais manifester aucun sentiment de jalousie ou d'envie. Cet esprit, d'une extrême pureté mais sans naïveté, s'émerveille des menus plaisirs qu'elle glane au milieu d'une vie de labeur : la beauté de la nature normande, la découverte de la mer, les mystères et les rites de la religion et, à la fin de sa vie, le compagnonnage d un perroquet, Loulou, qu'elle apprivoise. Elle nous démontre comment, sans éducation mais avec beaucoup de simplicité, on peut avoir une vie riche d'émotions et d'authentiques joies.
Le jeu d'Isabelle Andréani accompagne Félicite à tous les âges de sa vie. Une performance exceptionnelle d'actrice qui restitue le texte de Flaubert dans toute sa force et son authenticité.
L'adaptation du texte de Flaubert par Isabelle Andreni est une réussite de même que la mise en scène de Xavier Lemaire qui, tout en étant dépouillée, met l'accent sur les personnages principaux du texte: Félicite, les enfants, le perroquet.
Un cœur simple
De Gustave Flaubert
Adaptation Isabelle Andrėani
Mise en scène de Xavier Lemaire
Avec Isabelle Andréani
Au Théâtre de Poche Montparnasse
Depuis le 2 octobre 2018, du mardi au samedi à 19h
Forces
Mind travels poursuit sa collection de sons contemporains, désarmants et profonds. Forces est un constat glacial. Rien de plus. Rien de moins.
Car le dépouillement est au centre de projet de Joan Cambon et Sylvain Chauveau, deux artistes qui aiment bien donner du sens aux mélodies. Le sujet de Forces n'est pas évident: treize titres autour des conflits tout autour de la mer méditerrannée.
Quel joyeux programme! Pourtant il faut l'avouer, les samples et le minimalisme des deux musiciens font un travail remarquable sur notre réflexion. On divague. On comprend. On entend les maux et les dangers.
Ce n'est pas un article critique sur le Monde tel qu'il est. Ni un reportage de guerre. Non, les deux hommes transforment une matière douloureuse, en quelque chose de plus étrange, ambigue et surtout envoutante. Ils s'adressent à nos oreilles, mais tous nos sens semblent convoquer. Ils sont une fois de plus aidés par la formidable photographie de Francis Meslet qui travaille sur la collection Mind Travel avec un sens de l'évocation hors norme.
Les artistes nous déposent en zone de guerre mais le traitement est si différent. La répétition, le choix des instruments et le bidouillage nous font découvrir une facette différente de l'actualité. On devine l'émotion, le sentiment et la crainte évidemment. Mais c'est beau. Les subtilités ne sont pas toujours facile à appréhender mais Forces est un disque impressionnant par son courage et sa démarche. Costaud!
Ici d'ailleurs - 2018
Clean
Le disque d'une jeune fille en fleurs. Soccer Mommy est une toute jeune musicienne qui atteint à peine la vingtaine mais qui s'est fait connaitre depuis un bout de temps sur Bandcamp.
Dans sa chambre, elle a écrit de jolies chansons tristes. Depuis l'age de six ans, elle joue de la guitare. Elle vit à Nashville, donc, comme tout le monde là bas, elle touche sa bille pour écrire un titre avec un certain talent!
Elle avoue adorer Avril Lavigne et d'autres surdouées blondes de la pop mondiale. Elle veut leur ressembler. Heureusement avec ses moyens plutot limités, elle transcende sans problème sa passion. Ses chansons sont touchantes entre rêves adolescents et tristesses du quotidien.
Elle rappelle un peu le romantisme grunge des années 90 et de ses stars féminines. Elle est toute fragile mais assure au niveau de ses textes et de ses riffs entêtants. La gamine possède de sacrées armes pour affronter le monde de demain et le futur pas encore écrit.
Elle s'en inquiète dans son disque mais on ne se fait de souci pour elle: elle est douée et on gardera une oreille attentive à ses oeuvres en devenir!
fat possum - 2018
The little stranger
Le docteur Faraday est champion du Monde du faisage de gueule. Il va trouver d'autres concurrents pour bouder. Et hop ca fait un film de terreur... molle!
On se sent que le garcon ronge son frein. Le petit rouquin de la classe laborieuse a trimé pour devenir un honnete médecin juste après la Seconde Guerre Mondiale. Il travaille dans son village d'enfance. Il se plait dans son travail: il est droit comme un piquet et rigole quand il se brule. Le docteur Faraday est tout sauf un joyeux drille.
Mais on le sent tout de même intrigué lorsqu'il doit s'occuper d'un grand brulé qui habite dans un grand demeure bourgeoise qui a perdu de sa superbe. La famille est ruinée. Le fils souffre. La soeur se sacrifie. Et la mère n'a pas vraiment la joie de vivre. Dans la pluvieuse campagne anglaise, ce trio est plutot sombre.
Ce qui semble bien aller au docteur Faraday qui aime bien faire la tronche lui aussi. Cela tisse un lien particulier entre le médecin et ses patients. Tellement bizarre, que leurs mornes ondes provoqueraient des événements mystérieux dans la maison décrépie.
Mais avant d'en arriver là, il va falloir se taper des acteurs compètents, obligés d'éliminer toute expression de joie, de bonheur ou de surprise. C'est amusant au début puis on sent que le réalisateur Lenny Abrahamson a un peu de mal à adapter le livre de Sarah Waters.
On devine que le combat social sous jacent est ce qui intrigue le plus le cinéaste mais ce dernier doit aussi faire un virage épouvante qu'il ne maitrise pas très bien. Il le gache presque en expédiant le final avec des rebondissements successifs. Avant il a tout filmé de manière grise. Les paysages bouchés. Le village sale. Les corps déformés ou malheureux.
Donc finalement tout le monde fait la tronche. Le réalisateur. Les comédiens. Le spectateur. Pas sûr que ce soit complètement voulu!
Avec Domhnall Gleeson, Ruth Wilson, Charlotte Rampling et Will Poulter - Pathé - 26 septembre 2018 - 1h50
Un sunday Delahousse et au lit !
Si les avis divergent en famille entre potes entre collègues entre frères entres sœurs entre cousins entre amoureux entre tous, payes ton patchwork d’avis, sur le « et toi c’est quoi ton moment préféré de la semaine », ou de qui aimera tantôt la saveur jolie du vendredi soir en sortant du taf, un petit déj' en terrasse d’un samedi matin de mai, la sortie fofolle d’un samedi soir arrosée, le footing énergétique du dimanche matin, du mercredi aprém' entre copains au foot quand on a 10 ans, j’en passe, il y en a bien un, moment, sur lequel tout le monde converge ou presque dans sa quasi détestation unanime, c’est bel et bien le dimanche soir, sur ce créneau tout bien pourri pas beau qui pointe le bout de son nez vers 18h, un peu plus tard en été, un peu plus tôt en hiver.
Après un après-midi de sieste de lendemain de fête, la joie dissimulée ou pas d’un repas à rallonge chez mamie, d’un cocooning au coin du feu, d’un vagabondage dans les rues urbaines désertes ou les pieds mouillés d’une forêt de province, voilà qu’à 18h, tout bascule.
La nostalgie du samedi pourtant vieux seulement de 24h t’arrive en pleine poire, comme par hasard le soleil se barre en loosedé comme pour t’annoncer « voilà mon pote, c’est fin de week-end je migre », c’est à cette heure-ci que la mauvaise note de la semaine d’avant à l’école t’est apportée par une main fébrile pour être vue et signée, que tu fais la liste des trucs que t’aurais bien fait mais que finalement t’as pas fait alors que pourtant t’avais prévu de les faire alors que tu reportes au week-end d’après mais que le week-end d’après bah ça sera pareil t’auras pas eu le temps de les faire, que ton planning de la semaine arrive en boomerang dans ton disque dur crânien alors que cela faisait 48h que tu te croyais à l’abri, qu’une vieille tante a justement attendu ce foutu moment pour t’appeler et te tenir la jambe 45 minutes à base d’un point bilan météo des 3 dernières semaines et de l’été dernier, que poli tu écoutes et tu veux écourter mais que dans ton esprit, mine de rien, le temps d’appel va venir ronger le peu de minutes de week-end qu’il te reste, tu maudis la planète entière, ton envie d’écouter du Barbara pour t’ancrer dans le spleen se pointe alors que tu as passé la nuit à t’électrifier sur de l’électro fofolle, que ton Betclic multiple 12 match à 150€ cote 2500 foire en grand alors qu’il pouvait te faire ambitionner une annonce de démission le lendemain à la 1ère heure au taf, mais non, t’avais prévu victoire de Nîmes sur le 1er des 12 matchs et que ces cons-là ont paumé lourd, donc bah zob la dem' et la petite joie du pari gagnant, et ça fait bien longtemps que ta mise hebdo de 2€ sur l’Euromillions, bah c’est un enfoiré de Portugais qui chaque semaine ramasse les 75M€ de super jackpot alors que tu sois t’avais des idées claires sur ce que tu allais faire du pognon alors que lui t’es sûr qu’il va être paumé avec tout ce fric, bref dimanche soir ! Merrrrrrrdddeeeeeeeeee !!!
Alors du coup, tu trouves refuge, tu monacales, c’est le jour, tu pardonnes tout, tu as envie de pardonner ton fils de sa mauvaise note et surtout qu’il te l’apporte à cette foutue heure, tu regardes s’il ne reste pas un peu de bon vin de la veille pour t’en jeter un petit derrière les oreilles histoire de passer le blues, tu n’en veux finalement pas à Nîmes de s’être pris 3-0, t’avais été sans doute trop ambitieux pour eux, tu embrasses ta femme, tu caresses le chat, ou l’inverse, ou les deux, ou… merde mais je vais où là…
…et puis, à 20h, alors que quelques heures avant, égoïstement la situation du monde t’importait peu, que les résultats d’une élection en Grèce te touchaient autant que ton amour pour la langue de bœuf, que même tu ne voyais pas l’utilité de revoir en image le résumé des faits marquants sportifs du w-e puisque tu étais au courant de tous les résultats puisque tu avais juste parié l’inverse de tous ces foutus scores, et bien à 20h, comme un pote comme un frère comme le dernier survivant d’un repas du dimanche trop arrosé, arrive en Guest dans ton salon, Laurent Delahousse.
Et là le mec déroule et tout glisse crème, tsunami, faim dans le monde, impôt à ta source pauv' con, encore une école qui brûle en Syrie, sommet du G7 ou G8 ou G29 à venir semaine prochaine, enquête sur des coulisses d’une fabrique de cornichon, marronnier à base de vendange en septembre et de Noël à Noël et de Pâques à Pâques, de l’aube à l’aube et les vacances abstinence (oui je glisse du Bashung dans a rubrique et hop) mais avec ce petit truc en plus, du gars que t’écoutes, qui a su mettre une interview à la cool à la fin de son JT qui, et ce même si tu n’aimes pas l’artiste, glisse crème aussi, décidemment, le Laurent depuis 12 ans, au fil du temps, t’as aidé à surmonter cette épreuve du créneau 18h-21h, et rien que pour ça tu lui gardes une petite part de quiche lorraine sur un coin de ta table de salon au cas où le mec voudrait traverser l’écran pour venir faire le débrief de son interview art pop rock ciné avec toi.
Le point météo se lance, il est loin le temps du dimanche où le film rassemblait 25 millions de péquins, de toute façon tu l’as déjà vu au ciné, sur canal et sur ta tablette en redif streaming, donc tu éteins tout, tu te fous dans ta bulle du dimanche soir post spleen, tu t’annonces comme un guerrier déchu que tu vas pas te coucher trop tard, vœux pieux du pieu trop peu usité tôt d’habitude, une dernière gorgée de bon vin. Au lit.
Allez, vivement le week-end prochain pour pas faire tout ce que nous avions prévu de faire en étant persuadés que nous ne pourrions pas tout faire.
J’vous embrasse.
Club 12345
Musique de club existentielle. Bah oui ca existe!!
J'ai découvert Bagarre dans la salle à coté de mon concert. Je partais voir Brett Dennen, barde californien qui vit avec sa guitare et l'amour de la nature. A la Cigale, à coté, les gens sortaient d'un concert, épuisés et heureux.
Notre troubadour a lui aussi entendu quelques beats bien vivants qui sont passés à travers les murs de la Boule Noire, petite salle vétuste. Bagarre est donc venu nous chercher. Il s'agit en réalité de cinq musiciens qui font de l'électro énervé et tragique.
Ils soignent leur look proteiforme mais cela représente bien le groupe, incapable de choisir une étiquette: en tout cas, ils font tout pour que l'on mette une étiquette, trop réductrice. Chaque chansons est bien différente de l'autre.
Le gout pour les paroles est étonnant. Car le groupe défend de l'électro pour danser, avec des beats lourdement efficaces et des refrains cinglants. Bagarre sont des animaux de nuit en réalité et ils rendent hommage à leur lieu de villégiature, le club.
Ils transcendent l'exercice car exactement, ils sont bavards et aiment décrire par les mots les ambiances nocturnes, les petits nuits d'excités, les grosses transes et toutes les pensées qui passent par la tête du joyeux teuffeur de Paris.
C'est visceral, amusant et décomplexé. C'est effectivement de la musique qui cogne. Ce n'est pas toujours raffiné mais on doit reconnaitre que ce collectif ne manque pas de punch et d'énergie. Ils ont tout pour nous mettre KO!
A+LSO - 2018