De la bonne vieille techno made in England. On vous le dit depuis quelques chroniques, les héros des Nineties vieillissent assez bien.
En tout cas, ils reviennent tous avec de nouveaux titres et quelques classiques pour mélomanes qui rentrent dans la quarantaine ou célèbrent cinq décennies. Suede et compagnie profitent de l’absence des gros poissons de la britpop pour pousser de nouveau la chansonnette. L’année c’était Blur. L’année prochaine, on pourrait parier sur un rabibochage entre Liam et son frère Noel pour qu’Oasis retrouve un second souffle.
Nous n’en sommes pas là: c’est le duo de Londres, Underworld, qui fait un retour remarqué aujourd’hui. On se souvient bien sûr de leur monstrueux Born Slippy qui a fait danser tous les lads d’Angleterre et le reste du Monde puisque la chanson illustrait le film culte Trainspotting.
Mais depuis, on avait un peu oublié les deux zigotos, Karl Hyde et Rick Smith, deux farfelus de la musique, entre post punk et techno festive. La fête semblait permanente pour Underworld mais l’inspiration semblait s’être fait la malle après des années d’existence. Leurs disques étaient assez décevants au fil du temps.
D’où cette bonne surprise avec ce regain de forme. Effectivement l’avenir semble radieux pour les deux quinquas qui réalisent un sacré de disque… de rock. Avec leurs armes. Des mixes. Une voix sombre. Des guitares et des envies de trance. Le duo avait attendu six années avant de se reformer. Ils ont repris des forces.
Cet album est plein de surprises! Il ne veut pas rester dans la même voie: chaque titre a un style et une volonté d’en découdre avec les habitudes de l’auditeur. Il y a de jolies nappes de synthés mais aussi des choses plus rudes et des rythmes plus agressifs. L’electro a été digéré par les deux hommes qui se consacraient à autre chose pendant de longues années. On devine à quel point cela a fait du bien au groupe: le son est posé, calculé, apprécié. C’est d’une soudaine élégance qui explose les oreilles. Dans le bon sens du terme.
On sait que l’immédiateté et l’efficacité ont leur importance dans la techno. Ici, le temps a sa place et les idées s’articulent parfaitement sans être une grosse démonstration de gros sons. On ne s’attend vraiment pas à cela dans cet album au titre long mais optimiste.
D’ailleurs on se dit que l’on avait un peu oublié ce groupe: c’est un petit bonheur qu’il se rappelle à notre bon souvenir de cette manière.
Astralwerks – 2016